Par Eloi ROUYER
PARIS (AFP) - Le tribunal correctionnel de Paris a condamné mercredi à six mois d'emprisonnement ferme un jeune homme qui avait agressé un gynécologue auquel il reprochait des gestes impudiques envers sa femme qui venait d'accoucher, arguant dans un premier temps de sa morale musulmane.
Fouad Ben Moussa, un Français de 23 ans, a également été condamné à verser 1.000 euros de dommages-intérêts au Pr Jean-François Oury, chef du service gynécologie de l'hôpital Robert Debré (19e arrondissement), qu'il avait giflé et repoussé, à la suite de l'accouchement de sa femme à l'hôpital Robert-Debré.
Connu comme un homme violent, le prévenu avait déjà été condamné quatre fois, dont une fois, en 2002, pour rébellion et violence contre agent de la force publique.
Son épouse avait été admise à la mi-journée à l'hôpital le 9 septembre 2006, à la suite de contractions. Le prévenu était arrivé peu après, et entendant sa femme crier, avait surgi en salle de travail.
Eloigné par l'équipe soignante qui souhaitait travailler dans le calme en raison de légères complications, M. Ben Moussa avait alors quitté l'hôpital pour ramener le premier de ses enfants chez lui.
Revenu dans la soirée, il a été invité par le Pr Oury à venir voir sa femme. Mais au moment où le praticien a posé ses mains sur le bas-ventre de la patiente, son mari l'a violemment écarté et poussé en dehors de la chambre.
Selon M. Oury, le mari violent a déclaré, au moment de l'altercation, que "dans sa religion, les hommes ne touchent pas les femmes".
Devant la 24e chambre du tribunal correctionnel, M. Ben Moussa a expliqué: "c'était une question de pudeur, pas une question de religion, j'ai dit ça parce que je pensais qu'on me comprendrait mieux". "Mon médecin traitant m'avait assuré que ma femme serait prise en charge par des femmes", a-t-il ajouté.
De 22H00 à 02h30 du matin, heure d'intervention des policiers, il est resté dans la salle de travail, agressant verbalement le médecin et le personnel de l'hôpital.
Pour la représentante du parquet, "s'il est légitime d'être inquiet pour son épouse, s'il est normal de se poser des questions lorsqu'il y a des complications, ce comportement est tout simplement inadmissible".
"Rien ne permet de considérer qu'il y a eu un manque de communication de la part de l'équipe médicale" comme l'a prétendu le prévenu, a-t-elle estimé dans ses réquisitions.
Par ailleurs, a-t-elle déclaré, il "est inadmissible de tirer argument de sa confession religieuse" pour obtenir un traitement particulier au sein de l'hôpital public, "lieu laïc et premier lieu de mixité sociale".
Pour l'avocat du professeur, Me Georges Hollaux, l'invocation religieuse a surtout été le "prétexte, l'alibi d'un comportement violent", d'autant plus intolérable que l'"on doit tous être égaux devant le service public hospitalier".
L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et l'Ordre des médecins, qui s'étaient portés parties civiles ont obtenu chacun un euro de dommages-intérêts.
PARIS (AFP) - Le tribunal correctionnel de Paris a condamné mercredi à six mois d'emprisonnement ferme un jeune homme qui avait agressé un gynécologue auquel il reprochait des gestes impudiques envers sa femme qui venait d'accoucher, arguant dans un premier temps de sa morale musulmane.
Fouad Ben Moussa, un Français de 23 ans, a également été condamné à verser 1.000 euros de dommages-intérêts au Pr Jean-François Oury, chef du service gynécologie de l'hôpital Robert Debré (19e arrondissement), qu'il avait giflé et repoussé, à la suite de l'accouchement de sa femme à l'hôpital Robert-Debré.
Connu comme un homme violent, le prévenu avait déjà été condamné quatre fois, dont une fois, en 2002, pour rébellion et violence contre agent de la force publique.
Son épouse avait été admise à la mi-journée à l'hôpital le 9 septembre 2006, à la suite de contractions. Le prévenu était arrivé peu après, et entendant sa femme crier, avait surgi en salle de travail.
Eloigné par l'équipe soignante qui souhaitait travailler dans le calme en raison de légères complications, M. Ben Moussa avait alors quitté l'hôpital pour ramener le premier de ses enfants chez lui.
Revenu dans la soirée, il a été invité par le Pr Oury à venir voir sa femme. Mais au moment où le praticien a posé ses mains sur le bas-ventre de la patiente, son mari l'a violemment écarté et poussé en dehors de la chambre.
Selon M. Oury, le mari violent a déclaré, au moment de l'altercation, que "dans sa religion, les hommes ne touchent pas les femmes".
Devant la 24e chambre du tribunal correctionnel, M. Ben Moussa a expliqué: "c'était une question de pudeur, pas une question de religion, j'ai dit ça parce que je pensais qu'on me comprendrait mieux". "Mon médecin traitant m'avait assuré que ma femme serait prise en charge par des femmes", a-t-il ajouté.
De 22H00 à 02h30 du matin, heure d'intervention des policiers, il est resté dans la salle de travail, agressant verbalement le médecin et le personnel de l'hôpital.
Pour la représentante du parquet, "s'il est légitime d'être inquiet pour son épouse, s'il est normal de se poser des questions lorsqu'il y a des complications, ce comportement est tout simplement inadmissible".
"Rien ne permet de considérer qu'il y a eu un manque de communication de la part de l'équipe médicale" comme l'a prétendu le prévenu, a-t-elle estimé dans ses réquisitions.
Par ailleurs, a-t-elle déclaré, il "est inadmissible de tirer argument de sa confession religieuse" pour obtenir un traitement particulier au sein de l'hôpital public, "lieu laïc et premier lieu de mixité sociale".
Pour l'avocat du professeur, Me Georges Hollaux, l'invocation religieuse a surtout été le "prétexte, l'alibi d'un comportement violent", d'autant plus intolérable que l'"on doit tous être égaux devant le service public hospitalier".
L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et l'Ordre des médecins, qui s'étaient portés parties civiles ont obtenu chacun un euro de dommages-intérêts.
L'ingérence de la religion dans la société laïque n'est pas limité au port du voile islamique.
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