PARIS (AFP) - Il est temps de mettre fin à la "création" de maladies "sponsorisée" par l'industrie pharmaceutique, selon le Plos Medicine, revue dont un numéro spécial dénonce le marketing des firmes qui transforment des gens sains en patients, et gaspille de précieuses ressources pour élargir le marché.
Selon la revue du Plos (Public Library of Science, organisation à but non lucratif), publiée mardi, l'accroissement indu de la consommation médicamenteuse a aussi pour conséquence d'augmenter les dégâts iatrogéniques (effets indésirables dus aux traitements) d'autant plus dommageables lorsque le bénéfice potentiel du traitement pour la personne concernée est discutable.
La sortie de ce dossier, accessible sur le net (www.plosmedicine.org) coïncide avec une conférence internationale (www.diseasemongering.org) organisée du 11 au 13 avril à Newcastle (Australie) sur la "création" ou de la "redéfinition" de maladies.
Le dossier décrit le mode de fabrication et de vente de syndromes, de maladies ("disease-mongering") et autres facteurs de risques supposés étendre le marché : comment par exemple le concept de "dysfonction sexuelle féminine" a été forgé au fil du temps alors que sa définition reste floue, comment grâce au marketing direct auprès du public la dysfonction érectile s'est étendue, au delà des problèmes rencontrés par les diabétiques ou des hommes opérés de la prostate, aux banales pannes passagères sans cause médicale chez l'homme jeune.
Des problèmes sans gravité chez l'enfant sont aussi présentés comme de sérieux maux : ainsi le psychiatre britannique David Healy aborde la façon dont des firmes ont "vendu" le trouble bi-polaire (maniaco-dépression), entraînant une explosion de diagnostics chez les enfants américains, certains ayant à peine deux ans.
La promotion du "fast food" dans les écoles a suscité de larges débats, mais pas "l'infiltration des écoles par l'industrie pharmaceutique", déplore Christine Phillips (Australie, université de médecine, Acton) qui détaille les modalités de "formation" des enseignants et infirmières scolaires sur les déficits d'attention liés à l'hyperactivité (ADHD) et leur traitement par psychostimulants.
Entre 1990 et 1995, les prescriptions de méthylphénidate (Ritaline) chez les jeunes ont plus que doublé aux Etats Unis, et ont été multipliées par cinq au Canada. En 2001, cinq millions d'écoliers américains (10%) ont fait leur rentrée sous calmants (antidépresseurs, neuroleptiques ou médicaments pour se concentrer comme la Ritaline...), selon des experts américains.
Les rappels à l'ordre des autorités sanitaires face aux dérapages publicitaires directs ou indirects apparaissent bien faibles au vu de l'ampleur prise par ces méthodes de vente, selon Plos Medicine.
Selon la revue du Plos (Public Library of Science, organisation à but non lucratif), publiée mardi, l'accroissement indu de la consommation médicamenteuse a aussi pour conséquence d'augmenter les dégâts iatrogéniques (effets indésirables dus aux traitements) d'autant plus dommageables lorsque le bénéfice potentiel du traitement pour la personne concernée est discutable.
La sortie de ce dossier, accessible sur le net (www.plosmedicine.org) coïncide avec une conférence internationale (www.diseasemongering.org) organisée du 11 au 13 avril à Newcastle (Australie) sur la "création" ou de la "redéfinition" de maladies.
Le dossier décrit le mode de fabrication et de vente de syndromes, de maladies ("disease-mongering") et autres facteurs de risques supposés étendre le marché : comment par exemple le concept de "dysfonction sexuelle féminine" a été forgé au fil du temps alors que sa définition reste floue, comment grâce au marketing direct auprès du public la dysfonction érectile s'est étendue, au delà des problèmes rencontrés par les diabétiques ou des hommes opérés de la prostate, aux banales pannes passagères sans cause médicale chez l'homme jeune.
Des problèmes sans gravité chez l'enfant sont aussi présentés comme de sérieux maux : ainsi le psychiatre britannique David Healy aborde la façon dont des firmes ont "vendu" le trouble bi-polaire (maniaco-dépression), entraînant une explosion de diagnostics chez les enfants américains, certains ayant à peine deux ans.
La promotion du "fast food" dans les écoles a suscité de larges débats, mais pas "l'infiltration des écoles par l'industrie pharmaceutique", déplore Christine Phillips (Australie, université de médecine, Acton) qui détaille les modalités de "formation" des enseignants et infirmières scolaires sur les déficits d'attention liés à l'hyperactivité (ADHD) et leur traitement par psychostimulants.
Entre 1990 et 1995, les prescriptions de méthylphénidate (Ritaline) chez les jeunes ont plus que doublé aux Etats Unis, et ont été multipliées par cinq au Canada. En 2001, cinq millions d'écoliers américains (10%) ont fait leur rentrée sous calmants (antidépresseurs, neuroleptiques ou médicaments pour se concentrer comme la Ritaline...), selon des experts américains.
Les rappels à l'ordre des autorités sanitaires face aux dérapages publicitaires directs ou indirects apparaissent bien faibles au vu de l'ampleur prise par ces méthodes de vente, selon Plos Medicine.
On ne rappellera jamais assez les dangers des abus médicamenteux, particulièrement évidents en France où le taux de remboursement des médicaments incite parfois aux excès.