Canoë
L’été 2008 marque l’anniversaire d’une des recherches scientifiques les plus controversées des dernières décennies. Il y a 20 ans, au cours de l'été 1988, la revue Nature publiait un article dans lequel l’équipe de scientifiques français que dirigeait Jacques Benveniste affirmait que l’eau peut mémoriser des événements longtemps après que toute trace de ceux-ci soit évanouie.
La controverse fut si grande qu’elle est à l’origine de ce qui, quelques années plus tard, valut au célèbre médecin et immunologiste français son éviction de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM)
Controverse
La fameuse «mémoire de l’eau», fut baptisée ainsi par les médias qui firent écho aux recherches que Benveniste entreprit à partir de 1984 alors qu’il travaillait pour les laboratoires Boiron.
En juin 1988, lorsque John Maddox, rédacteur en chef de Nature, décida de publier l’article de Benveniste, il a vite compris que cette recherche allait provoquer l’ire du milieu scientifique. Pour protéger sa crédibilité éditoriale de l’agitation médiatique qu’il pressentait, Maddox ajouta à l’article du chercheur français, une mention de non-responsabilité semblable à celle qui accompagne l’article sur les pouvoirs surnaturels de Uri Geller que fit paraître également le magazine scientifique.
Malheureusement pour Benveniste, les chercheurs qui ont tenté par la suite d’établir la preuve que les molécules d’eau conserveraient le souvenir des éléments chimiques avec lesquels elles ont été en contact en sont venus à la conclusion que les résultats qu’avait obtenus en laboratoire le scientifique français n'étaient pas fiables.
Parce qu’il considérait l’eau comme un liquide intelligent, Benveniste s’est mérité en 1991, le premier Prix Ig Nobel décerné chaque année par l'université Harvard et la revue humoristique en science Annals of Improbable Research.
De la mémoire de l’eau à la biologie digitale
Bien qu’exclu de l’INSERM en 1995, Benveniste continua ses recherches et créa, à la fin des années 1990, le laboratoire DigiBio (fermé depuis 2001). Il affirma alors que non seulement l’eau avait une mémoire, mais que cette mémoire pouvait être numérisée, transmise par téléphone et Internet et réintroduite ensuite dans un nouvel échantillon d'eau. Cette autre théorie lui a valu en 1998 un deuxième Prix Ig Nobel.
Intéressée par les assertions de Benveniste, la US Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA) a vérifié en laboratoire les expériences effectuées pas DigiBio. L’agence est parvenue à la conclusion suivante: «Notre équipe n'a trouvé aucun effet reproductible de signaux numériques dans l’eau.»
Si de nombreux points d'interrogation demeurent à propos des théories de Benveniste, il ne fait pas de doute qu’elles fascinent toujours 20 ans plus tard.
L’été 2008 marque l’anniversaire d’une des recherches scientifiques les plus controversées des dernières décennies. Il y a 20 ans, au cours de l'été 1988, la revue Nature publiait un article dans lequel l’équipe de scientifiques français que dirigeait Jacques Benveniste affirmait que l’eau peut mémoriser des événements longtemps après que toute trace de ceux-ci soit évanouie.
La controverse fut si grande qu’elle est à l’origine de ce qui, quelques années plus tard, valut au célèbre médecin et immunologiste français son éviction de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM)
Controverse
La fameuse «mémoire de l’eau», fut baptisée ainsi par les médias qui firent écho aux recherches que Benveniste entreprit à partir de 1984 alors qu’il travaillait pour les laboratoires Boiron.
En juin 1988, lorsque John Maddox, rédacteur en chef de Nature, décida de publier l’article de Benveniste, il a vite compris que cette recherche allait provoquer l’ire du milieu scientifique. Pour protéger sa crédibilité éditoriale de l’agitation médiatique qu’il pressentait, Maddox ajouta à l’article du chercheur français, une mention de non-responsabilité semblable à celle qui accompagne l’article sur les pouvoirs surnaturels de Uri Geller que fit paraître également le magazine scientifique.
Malheureusement pour Benveniste, les chercheurs qui ont tenté par la suite d’établir la preuve que les molécules d’eau conserveraient le souvenir des éléments chimiques avec lesquels elles ont été en contact en sont venus à la conclusion que les résultats qu’avait obtenus en laboratoire le scientifique français n'étaient pas fiables.
Parce qu’il considérait l’eau comme un liquide intelligent, Benveniste s’est mérité en 1991, le premier Prix Ig Nobel décerné chaque année par l'université Harvard et la revue humoristique en science Annals of Improbable Research.
De la mémoire de l’eau à la biologie digitale
Bien qu’exclu de l’INSERM en 1995, Benveniste continua ses recherches et créa, à la fin des années 1990, le laboratoire DigiBio (fermé depuis 2001). Il affirma alors que non seulement l’eau avait une mémoire, mais que cette mémoire pouvait être numérisée, transmise par téléphone et Internet et réintroduite ensuite dans un nouvel échantillon d'eau. Cette autre théorie lui a valu en 1998 un deuxième Prix Ig Nobel.
Intéressée par les assertions de Benveniste, la US Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA) a vérifié en laboratoire les expériences effectuées pas DigiBio. L’agence est parvenue à la conclusion suivante: «Notre équipe n'a trouvé aucun effet reproductible de signaux numériques dans l’eau.»
Si de nombreux points d'interrogation demeurent à propos des théories de Benveniste, il ne fait pas de doute qu’elles fascinent toujours 20 ans plus tard.
Le seul véritable point d'interrogation qui subsiste sur le sujet est de savoir pourquoi un scientifique du niveau de Benveniste s'est enfermé dans cette voie sans issue et s'est obstiné en dépit de toutes les preuves à charge.
On peut néanmoins prédire à la "mémoire de l'eau" une longue vie artificielle: l'astrologie, pseudo-science morte il y a des siècles, continue de fasciner les plus crédules d'entre nous.
On peut néanmoins prédire à la "mémoire de l'eau" une longue vie artificielle: l'astrologie, pseudo-science morte il y a des siècles, continue de fasciner les plus crédules d'entre nous.