Marie Caouette - Le Soleil : Au moment où le réalisateur Simcha Jacobovici est à Montréal pour faire la promotion de son livre Le tombeau de Jésus, tiré du controversé documentaire du même titre, quatre spécialistes du christianisme de l'Université Laval ne se gênent pas pour affirmer que les preuves avancées par ce Torontois sont totalement fausses.
Selon eux, l'interprétation des inscriptions sur les ossuaires s'avère inexacte, les statistiques invoquées pour soutenir l'affirmation de l'équipe américaine ont été orientées et les analyses d'ADN n'ont pas été faites sur les ossements qui auraient pu prouver une filiation entre Jésus et Judas. Bref, ce documentaire est «pseudo-scientifique», a affirmé d'entrée de jeu le professeur Louis Painchaud, au cours d'une conférence présentée récemment à Québec. Ce n'est, à son avis, qu'un nouvel épisode du vieux mythe de la dynastie créée par Jésus, qui a déjà généré de nombreux ouvrages.
Les ossuaires étaient couramment utilisés à l'époque de la vie du Christ pour recueillir les os des défunts, un an ou deux après leur mort, quand la chair avait disparu, ajoute le professeur Paul-Hubert Poirier. Environ 900 petits coffrets creusés dans la pierre calcaire, datant probablement du 1er siècle après Jésus-Christ, ont été découverts à Talpiyot, près de Jérusalem. Seuls les riches pouvaient se permettre cette double inhumation.
On a aussi fait une lecture erronée des inscriptions sur certains ossuaires, disent-ils. Impossible d'établir hors de tout doute qu'il est bien écrit «Jésus», comme le fils de Joseph, sur l'une d'elles. L'inscription qu'on a traduite par «Marie Madeleine, le maître» devrait plutôt être lue comme «Marie et Marthe», poursuit le professeur Poirier. Cette inscription aurait d'ailleurs été faite par deux personnes à l'écriture différente.
Les statistiques indiquant une forte probabilité qu'on ait trouvé le tombeau de Jésus ont aussi été faussées parce que la recherche était orientée dès le départ. Le statisticien torontois qui a travaillé avec l'équipe américaine l'affirme aujourd'hui.
Pas d'analyse d'ADN
Enfin, les chercheurs américains n'ont pas fait faire l'analyse de l'ADN des ossements qui auraient prouvé la filiation entre la prétendue Marie Madeleine et son prétendu fils Judas. Pourquoi cette négligence? demande M. Poirier. On a plutôt étudié l'ADN de Jésus et de Marie Madeleine pour prouver qu'ils ne pouvaient être que mari et femme puisqu'ils n'étaient pas apparentés.
Marie Madeleine fait l'objet de légendes depuis le Moyen-Âge, rappelle pour sa part la professeure Anne Pasquier. Elle a été la vedette de nombreuses productions cinématographiques au XXe siècle. On sait d'elle qu'elle était originaire de la ville de Magdala, sur la rive du lac Tibériade, qu'elle était probablement une femme riche et autonome et qu'elle apparaît dans sept scènes cruciales des Évangiles. Elle serait une figure symbolique plutôt que la moitié d'un vrai couple formé avec Jésus. Pas plus que l'Odyssée d'Homère, les Évangiles ne sont pas des reportages historiques, explique-t-elle; ils évoquent plutôt une réalité théologique. La réouverture incessante du «dossier Marie Madeleine» est donc une aventure «vaine et trompeuse».
Quant à Guy Bonneau, exégète du Nouveau Testament, il signale que si le tombeau du Christ n'est pas vide, c'est qu'il n'y a pas eu de résurrection et que la foi chrétienne est vide elle aussi!
Selon eux, l'interprétation des inscriptions sur les ossuaires s'avère inexacte, les statistiques invoquées pour soutenir l'affirmation de l'équipe américaine ont été orientées et les analyses d'ADN n'ont pas été faites sur les ossements qui auraient pu prouver une filiation entre Jésus et Judas. Bref, ce documentaire est «pseudo-scientifique», a affirmé d'entrée de jeu le professeur Louis Painchaud, au cours d'une conférence présentée récemment à Québec. Ce n'est, à son avis, qu'un nouvel épisode du vieux mythe de la dynastie créée par Jésus, qui a déjà généré de nombreux ouvrages.
Les ossuaires étaient couramment utilisés à l'époque de la vie du Christ pour recueillir les os des défunts, un an ou deux après leur mort, quand la chair avait disparu, ajoute le professeur Paul-Hubert Poirier. Environ 900 petits coffrets creusés dans la pierre calcaire, datant probablement du 1er siècle après Jésus-Christ, ont été découverts à Talpiyot, près de Jérusalem. Seuls les riches pouvaient se permettre cette double inhumation.
On a aussi fait une lecture erronée des inscriptions sur certains ossuaires, disent-ils. Impossible d'établir hors de tout doute qu'il est bien écrit «Jésus», comme le fils de Joseph, sur l'une d'elles. L'inscription qu'on a traduite par «Marie Madeleine, le maître» devrait plutôt être lue comme «Marie et Marthe», poursuit le professeur Poirier. Cette inscription aurait d'ailleurs été faite par deux personnes à l'écriture différente.
Les statistiques indiquant une forte probabilité qu'on ait trouvé le tombeau de Jésus ont aussi été faussées parce que la recherche était orientée dès le départ. Le statisticien torontois qui a travaillé avec l'équipe américaine l'affirme aujourd'hui.
Pas d'analyse d'ADN
Enfin, les chercheurs américains n'ont pas fait faire l'analyse de l'ADN des ossements qui auraient prouvé la filiation entre la prétendue Marie Madeleine et son prétendu fils Judas. Pourquoi cette négligence? demande M. Poirier. On a plutôt étudié l'ADN de Jésus et de Marie Madeleine pour prouver qu'ils ne pouvaient être que mari et femme puisqu'ils n'étaient pas apparentés.
Marie Madeleine fait l'objet de légendes depuis le Moyen-Âge, rappelle pour sa part la professeure Anne Pasquier. Elle a été la vedette de nombreuses productions cinématographiques au XXe siècle. On sait d'elle qu'elle était originaire de la ville de Magdala, sur la rive du lac Tibériade, qu'elle était probablement une femme riche et autonome et qu'elle apparaît dans sept scènes cruciales des Évangiles. Elle serait une figure symbolique plutôt que la moitié d'un vrai couple formé avec Jésus. Pas plus que l'Odyssée d'Homère, les Évangiles ne sont pas des reportages historiques, explique-t-elle; ils évoquent plutôt une réalité théologique. La réouverture incessante du «dossier Marie Madeleine» est donc une aventure «vaine et trompeuse».
Quant à Guy Bonneau, exégète du Nouveau Testament, il signale que si le tombeau du Christ n'est pas vide, c'est qu'il n'y a pas eu de résurrection et que la foi chrétienne est vide elle aussi!