KANO, Nigeria (AP) - Les équipes sanitaires internationales qui tentent de vacciner les populations des pays les plus pauvres ont à lutter contre la rumeur. Au Nigeria par exemple, nombreux sont ceux qui croient que ces vaccins ne serviraient qu'à stériliser les petites filles.
Outre les subventions à trouver, le matériel et le personnel, les équipes de vaccination ont à faire face à ces rumeurs qui se propagent au sein de populations vulnérables, et créent un obstacle aux campagnes sanitaires urgentes. Dans une bonne partie de l'Afrique, la croyance la plus largement répandue est que ces vaccins propagent le sida.
A Kano (Nigéria), la rumeur a vu le jour en 2003: les hommes politiques locaux de cet Etat du nord, qui a adopté la charia, déclarant que le vaccin contre la polio contenait des produits stérilisants, ont suspendu la vaccination pendant un an.
Depuis, les autorités sanitaires ont désespérément cherché à convaincre le gouvernement régional et la population de l'inocuité du vaccin.
Les craintes concernant le vaccin contre la polio ont été telles que les villageois ont même fui leurs maison quand les équipes de vaccination sont arrivées.
Le coût total de cette peur au Nigeria et dans les pays où la rumeur s'est répandue est de 200 millions de dollars. Et surtout, elle a fait perdre à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et à ses partenaires au moins deux ans sur la date prévue d'éradication de la polio, a déclaré le Dr David Heymann, responsable de l'éradication à l'OMS.
Au Nigeria, des mères ont essayé de faire croire aux soignants que leurs enfants avaient été vaccinés, en leur mettant du vernis à ongle sur les doigts, tentative pour imiter les marques d'encre témoins de l'immunisation des enfants lors des campagnes de vaccination.
Au Pakistan, une pétition a récemment été envoyée à la Haute Cour de Peshawar, demandant au gouvernement de mettre fin au programme d'éradication de la polio dont le coût s'élevait à 167 million de dollars. La pétition faisait référence aux documents nigérians selon lesquels le vaccin était sensé renfermer des oestrogènes. A Quetta, des équipes de vaccination ont par le passé été reçues à coups de pierre par la population locale.
Et au Kenya, les campagnes de vaccination contre la polio ont été compromises par la peur du démon: des parents ont exprimé leurs craintes de voir leurs enfants perdre la langue par magie, au moment où ils ouvraient la bouche pour boire le vaccin oral.
Une partie du problème, selon les experts, réside dans le fait que les personnels sanitaires ont mal informé les populations locales de ces pays pauvres des réels dangers du vaccin.
Mais pour Claire Hajaj, qui travaille sur le programme d'éradication de la polio à l'UNICEF, parler des risques de la vaccination à des populations illettrées et isolées n'est pas toujours possible. Selon elle, dans les régions touchées par différentes épidémies mortelles, il est même parfois difficile de leur faire comprendre l'intérêt de la vaccination.
"Nous nous rendons dans des familles qui n'ont ni électricité, ni sanitaires. Elles voient leurs enfants mourir du paludisme ou de diarrhées. Et on leur apporte un vaccin contre la polio dont elles n'ont pas besoin", a déclaré Michael Galway, responsable de la communication de l'UNICEF sur la polio en Inde.
Sans compter que les responsables sanitaires se gardent bien de parler du risque majeur du vaccin: attraper la polio, un accident qui survient une fois sur trois millions de doses. Pour les défenseurs de l'éthique médicale, cette omission est une erreur, compte tenu des difficultés dans ce domaine. "Il n'y a aucun motif à vouloir contrôler les maladies infectieuses si vous violez le droit et la dignité des communautés", a estimé le Dr Ross Upshur, spécialiste d'éthique médicale, Université de Toronto.
Outre les subventions à trouver, le matériel et le personnel, les équipes de vaccination ont à faire face à ces rumeurs qui se propagent au sein de populations vulnérables, et créent un obstacle aux campagnes sanitaires urgentes. Dans une bonne partie de l'Afrique, la croyance la plus largement répandue est que ces vaccins propagent le sida.
A Kano (Nigéria), la rumeur a vu le jour en 2003: les hommes politiques locaux de cet Etat du nord, qui a adopté la charia, déclarant que le vaccin contre la polio contenait des produits stérilisants, ont suspendu la vaccination pendant un an.
Depuis, les autorités sanitaires ont désespérément cherché à convaincre le gouvernement régional et la population de l'inocuité du vaccin.
Les craintes concernant le vaccin contre la polio ont été telles que les villageois ont même fui leurs maison quand les équipes de vaccination sont arrivées.
Le coût total de cette peur au Nigeria et dans les pays où la rumeur s'est répandue est de 200 millions de dollars. Et surtout, elle a fait perdre à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et à ses partenaires au moins deux ans sur la date prévue d'éradication de la polio, a déclaré le Dr David Heymann, responsable de l'éradication à l'OMS.
Au Nigeria, des mères ont essayé de faire croire aux soignants que leurs enfants avaient été vaccinés, en leur mettant du vernis à ongle sur les doigts, tentative pour imiter les marques d'encre témoins de l'immunisation des enfants lors des campagnes de vaccination.
Au Pakistan, une pétition a récemment été envoyée à la Haute Cour de Peshawar, demandant au gouvernement de mettre fin au programme d'éradication de la polio dont le coût s'élevait à 167 million de dollars. La pétition faisait référence aux documents nigérians selon lesquels le vaccin était sensé renfermer des oestrogènes. A Quetta, des équipes de vaccination ont par le passé été reçues à coups de pierre par la population locale.
Et au Kenya, les campagnes de vaccination contre la polio ont été compromises par la peur du démon: des parents ont exprimé leurs craintes de voir leurs enfants perdre la langue par magie, au moment où ils ouvraient la bouche pour boire le vaccin oral.
Une partie du problème, selon les experts, réside dans le fait que les personnels sanitaires ont mal informé les populations locales de ces pays pauvres des réels dangers du vaccin.
Mais pour Claire Hajaj, qui travaille sur le programme d'éradication de la polio à l'UNICEF, parler des risques de la vaccination à des populations illettrées et isolées n'est pas toujours possible. Selon elle, dans les régions touchées par différentes épidémies mortelles, il est même parfois difficile de leur faire comprendre l'intérêt de la vaccination.
"Nous nous rendons dans des familles qui n'ont ni électricité, ni sanitaires. Elles voient leurs enfants mourir du paludisme ou de diarrhées. Et on leur apporte un vaccin contre la polio dont elles n'ont pas besoin", a déclaré Michael Galway, responsable de la communication de l'UNICEF sur la polio en Inde.
Sans compter que les responsables sanitaires se gardent bien de parler du risque majeur du vaccin: attraper la polio, un accident qui survient une fois sur trois millions de doses. Pour les défenseurs de l'éthique médicale, cette omission est une erreur, compte tenu des difficultés dans ce domaine. "Il n'y a aucun motif à vouloir contrôler les maladies infectieuses si vous violez le droit et la dignité des communautés", a estimé le Dr Ross Upshur, spécialiste d'éthique médicale, Université de Toronto.
D'un côté les champions de la morale médicale et de l'autre des adversaires qui n'hésitent devant rien pour les salir. Etre les deux, le virus de la polio à de beaux jours devant lui.