22 avril 2005

Des infections en crèche diminueraient le risque de leucémie infantile

PARIS (AFP) – Les enfants ayant fréquenté d'autres bambins dans des crèches ou haltes-garderies auraient moins de risque de souffrir de la forme de leucémie la plus courante chez l'enfant, la leucémie aiguë lymphoïde, que les enfants privés de tels contacts, selon une étude publiée vendredi.
"L'interprétation la plus plausible est que cette protection résulte d'une exposition aux infections courantes", que les enfants allant en crèche ont plus de risque de contracter, concluent les chercheurs dans un article publié en ligne par la revue médicale britannique British Medical Journal.
"Un certain niveau d'exposition précoce aux infections semble important pour la santé de l'enfant", ajoutent-ils, rappelant que d'autres études ont fait état d'associations similaires entre exposition aux infections et développement d'allergies ou apparition du diabète de type 1 chez l'enfant.
Plus de 6.300 enfants sains et 3.140 enfants souffrant d'un cancer, dont 1.286 d'une leucémie aiguë lymphoïde (LAL), ont participé à cette étude. Leur mère a été interrogée sur leur éventuelle fréquentation, régulière ou non, d'une crèche ou halte-garderie avant l'âge d'un an. Il a également été tenu compte de la présence d'aînés dans la fratrie.
Ces enfants sont inclus dans une vaste étude sur le cancer de l'enfant au Royaume Uni destinée notamment à vérifier si leucémies et lymphomes peuvent être causés par des réponses anormales aux agents infectieux courants.
Au final, les résultats confirment, selon les chercheurs, "l'hypothèse selon laquelle une exposition réduite aux infections dans les premiers mois de la vie augmente le risque d'avoir une leucémie aiguë lymphoïde".
L'hypothèse d'un retard dans l'exposition aux agents infectieux comme facteur de développement de la maladie avait été formulée dès 1988 par le Pr Greaves (Institute of Cancer Research, Londres), qui participait également à la nouvelle étude publiée dans BMJ.
Les résultats sont jugés "statistiquement significatifs" aussi bien dans la tranche d'âge globale (2 à 14 ans) que dans celle plus réduite des enfants chez lesquels la maladie avait été diagnostiquée entre 2 et 5 ans.


Encore une étude qui va dans le sens d’une immunisation suite à l’exposition à une infection (attention : corrélation). Cette hypothèse renforce, s’il en était encore besoin, la nécessité des vaccinations infantiles, qui constituent elles aussi des expositions précoces à des virus atténués, stimulant le système immunitaire des enfants. La protection des vaccins pourrait donc avoir des effets protecteurs contre d’autres maladies que celles pour lesquelles ils sont conçus au départ.