CHICAGO -- Les foetus sont insensibles à la douleur jusqu'à un stade avancé de la grossesse, selon une étude américaine. Si cela est confirmé, c'est un argument des opposants à l'avortement qui tombe. Le débat fait rage aux Etas-Unis et divise la communauté scientifique.
"Ce travail met littéralement le feu aux poudres", a déclaré le Dr Kanwaljeet Anand, spécialiste de la douleur foetale à l'Université de sciences médicales de l'Arkansas. Pour ce médecin qui pense que des foetus ressentent la douleur dès 20 mois, l'enquête "risque d'irriter bon nombre de scientifiques très concernés par ce sujet et beaucoup plus savants dans ce domaine que ne semblent l'être les auteurs de cette étude. Le débat est loin d'être clos".
L'étude menée par des chercheurs de l'Université californienne de San Francisco est publiée au moment où un groupe de pression invoquant la douleur foetale milite pour l'adoption de lois destinées à diminuer la pratique de l'avortement.
Cette législation obligerait les médecins à fournir plus d'informations sur la douleur foetale aux femmes désireuses d'avorter à 20 semaines de grossesse au moins. Les médecins devraient aussi proposer aux femmes une anesthésie foetale à ce stade de la grossesse. Quelques Etats ont déjà adopté ces mesures.
Mais la nouvelle étude publiée mercredi dans le journal de l'Association médicale américaine souligne qu'une anesthésie foetale dans les cinq ou six premiers mois de la grossesse est malavisée et peut entraîner un danger inacceptable pour la mère.
De son côté, le Dr Nancy Chescheir, qui dirige le service de gynécologie-obstétrique de l'Université Vanderbilt et le conseil d'administration de la société de médecine materno-foetale, a déclaré que l'article "devrait aider à la mise en place d'un consensus" sur la date d'apparition de la douleur foetale". "Jusque-là, il n'y en a jamais eu."
Les chercheurs se sont penchés sur des dizaines d'études et de rapports médicaux. D'après eux, les résultats attestaient de l'incapacité pour les foetus de ressentir la moindre douleur jusqu'aux alentours de sept mois de grossesse pour la mère, les foetus étant alors âgés de 28 semaines.
Bien que les structures cérébrales impliquées dans les circuits de la douleur se forment bien avant, les chercheurs soulignent qu'ils ne sont fonctionnels qu'en fin de grossesse, a indiqué Marc Rosen, premier auteur de ce travail.
De plus, selon lui, l'administration d'anesthésiques ou d'antalgiques au foetus ne serait pas sans danger pour la mère. Quand les médecins opèrent des foetus pour corriger des anomalies avant la naissance, la mère est placée sous anesthésie générale, dans le but premier d'immobiliser le foetus et de détendre l'utérus, a-t-il ajouté. Or une anesthésie générale pour de la chirurgie foetale favorise chez la mère des problèmes respiratoires et hémorragiques. Des risques médicalement acceptables, estime-t-il, uniquement quand il faut sauver un bébé.
Anesthésier directement le foetus est pratiqué dans certains cas, quand il s'agit de réduire l'effet dangereux des hormones. Quelques recherches sont réalisées dans ce domaine.
=> L'article du JAMA
"Ce travail met littéralement le feu aux poudres", a déclaré le Dr Kanwaljeet Anand, spécialiste de la douleur foetale à l'Université de sciences médicales de l'Arkansas. Pour ce médecin qui pense que des foetus ressentent la douleur dès 20 mois, l'enquête "risque d'irriter bon nombre de scientifiques très concernés par ce sujet et beaucoup plus savants dans ce domaine que ne semblent l'être les auteurs de cette étude. Le débat est loin d'être clos".
L'étude menée par des chercheurs de l'Université californienne de San Francisco est publiée au moment où un groupe de pression invoquant la douleur foetale milite pour l'adoption de lois destinées à diminuer la pratique de l'avortement.
Cette législation obligerait les médecins à fournir plus d'informations sur la douleur foetale aux femmes désireuses d'avorter à 20 semaines de grossesse au moins. Les médecins devraient aussi proposer aux femmes une anesthésie foetale à ce stade de la grossesse. Quelques Etats ont déjà adopté ces mesures.
Mais la nouvelle étude publiée mercredi dans le journal de l'Association médicale américaine souligne qu'une anesthésie foetale dans les cinq ou six premiers mois de la grossesse est malavisée et peut entraîner un danger inacceptable pour la mère.
De son côté, le Dr Nancy Chescheir, qui dirige le service de gynécologie-obstétrique de l'Université Vanderbilt et le conseil d'administration de la société de médecine materno-foetale, a déclaré que l'article "devrait aider à la mise en place d'un consensus" sur la date d'apparition de la douleur foetale". "Jusque-là, il n'y en a jamais eu."
Les chercheurs se sont penchés sur des dizaines d'études et de rapports médicaux. D'après eux, les résultats attestaient de l'incapacité pour les foetus de ressentir la moindre douleur jusqu'aux alentours de sept mois de grossesse pour la mère, les foetus étant alors âgés de 28 semaines.
Bien que les structures cérébrales impliquées dans les circuits de la douleur se forment bien avant, les chercheurs soulignent qu'ils ne sont fonctionnels qu'en fin de grossesse, a indiqué Marc Rosen, premier auteur de ce travail.
De plus, selon lui, l'administration d'anesthésiques ou d'antalgiques au foetus ne serait pas sans danger pour la mère. Quand les médecins opèrent des foetus pour corriger des anomalies avant la naissance, la mère est placée sous anesthésie générale, dans le but premier d'immobiliser le foetus et de détendre l'utérus, a-t-il ajouté. Or une anesthésie générale pour de la chirurgie foetale favorise chez la mère des problèmes respiratoires et hémorragiques. Des risques médicalement acceptables, estime-t-il, uniquement quand il faut sauver un bébé.
Anesthésier directement le foetus est pratiqué dans certains cas, quand il s'agit de réduire l'effet dangereux des hormones. Quelques recherches sont réalisées dans ce domaine.
=> L'article du JAMA
Inutile aussi de passer ses nuits à lui parler, il n'entend pratiquement rien !