Entre avril 2002 et juillet 2005, cette équipe a suivi un groupe de 1 295 patients souffrant de deux à six crises migraineuses par mois. Par tirage au sort, ils ont constitué trois sous-groupes. Le premier était traité par médicaments, le deuxième par une véritable acupuncture et le troisième par une acupuncture simulée.
Malgré quelques difficultés techniques et le retrait de 106 patients mécontents de faire partie du sous-groupe "médicaments antimigraineux", les auteurs de cette étude estiment être en mesure de publier leurs conclusions encourageantes obtenues sur la base de 794 observations semi-complètes et de 443 observations complètes.
Avec six mois de recul, il apparaît que la proportion des personnes qui ont observé une diminution d'au moins 50 % des jours de crise s'élève à 47 % dans le sous-groupe "acupuncture standardisée", à 40 % dans le sous-groupe "médicaments antimigraineux" et à 39 % dans le sous-groupe "acupuncture simulée". Ces différences ne sont pas statistiquement significatives.
"Cet essai bien construit confirme que la symbolique du geste de l'acupuncture, qu'elle soit réelle ou simulée permet, via l'effet placebo, d'obtenir de bons résultats chez les personnes souffrant de crises migraineuses", explique le professeur Jean-François Bergmann, spécialiste de thérapeutique à l'hôpital Lariboisière (Paris).
Les auteurs de ce travail rappellent quant à eux que l'acupuncture, très pratiquée en Allemagne, a l'avantage de réduire considérablement le risque d'une surconsommation chronique de médicaments chez les personnes exposées à des migraines récurrentes.