24 janvier 2006

La question de l'existence de Jésus portée devant la justice italienne

ROME (AP) - La justice italienne va se pencher à partir de vendredi sur une affaire pour le moins inhabituelle: un Italien athée accuse un prêtre du village de Bagnoregno (centre) d'avoir violé la loi en affirmant publiquement ce que beaucoup tiennent pour acquis, à savoir que Jésus-Christ a existé.
Dans une plainte déposée en 2002 par Luigi Cascioli, le père Enrico Righi se voit reprocher d'avoir écrit dans le bulletin de la paroisse que Jésus a réellement existé, qu'il est né à Bethléem et a vécu à Nazareth.
M. Cascioli, un athée convaincu, affirme que le prêtre a violé deux lois sur l'"abus de croyance populaire" et l'usurpation d'identité. Selon lui, Jésus n'a jamais existé et l'Eglise catholique ment depuis 2000 ans en déclarant le contraire.
Il assure que les Evangiles -témoignages les plus fréquemment cités sur l'existence du Christ- ne sont pas fiables, comportent de nombreuses erreurs et sont de parti pris. Quant aux autres preuves écrites datant de cette époque, elles sont peu nombreuses et ne résistent pas à une analyse sérieuse, soutient-il.
Le parquet, qui en Italie est obligé d'enquêter sur de telles plaintes, avait initialement tenté de classer l'affaire au motif qu'aucun délit ne pouvait être constaté.
Mais M. Cascioli a persévéré et une audience préliminaire a été fixée à vendredi à Viterbe, au nord de Rome, pour discuter de l'éventuelle nomination par le tribunal d'un groupe d'experts qui seraient chargés de déterminer si Jésus a bien existé...
Luigi Cascioli, 72 ans, aurait pu prendre pour cible des évêques, des cardinaux ou même le pape pour la même raison. Mais il explique que dans cette affaire l'identité de la personne poursuivie n'a pas grande importance. "Quand on veut démontrer que le Christ n'a pas existé, attaquer un simple prêtre, un évêque ou un cardinal revient au même", assure-t-il dans une récente interview.
M. Cascioli affirme n'avoir aucune objection à ce que les chrétiens professent librement leur foi. Dans sa plainte, il précise vouloir en revanche "dénoncer l'abus que l'Eglise catholique commet en usant de son prestige pour inculquer comme s'ils étaient réels et historiques des faits qui ne sont que des inventions".
Le père Righi, ancien camarade de classe de M. Cascioli, a répliqué au plaignant dans un récent bulletin paroissial. Il y déclare que des preuves historiques, de sources religieuses mais pas uniquement, montrent que l'existence du Christ est "irréfutable".
"Cascioli affirme que le Christ n'a jamais existé. S'il ne voit pas cette évidence, il ne peut me dénoncer parce que je la vois. Il devrait dénoncer tous les croyants!", écrit-il. Il cite de nombreux observateurs de l'Antiquité qui ont écrit sur l'existence de Jésus, comme l'historien juif Flavius Josèphe, considéré comme la principale source non-chrétienne sur l'existence de Jésus, et les écrivains romains Pline le Jeune ou Tacite.
Pour Scott Appleby, professeur d'histoire de l'Eglise à l'université américaine de Notre Dame, il n'y a "pas de doute réel" sur le fait que Jésus a existé. "Ce que Jésus de Nazareth a fait et ce qu'il signifie est une autre question. Mais concernant son existence, il y a plus de preuves que pour beaucoup d'autres personnages historiques qui ont réellement existé", souligne M. Appleby.
M. Cascioli reconnaît qu'il a peu de chances d'obtenir gain de cause devant la justice italienne. "Nous ne sommes pas optimistes, à moins que la Madone fasse un miracle, mais je ne crois pas que cela arrivera", plaisante-t-il.
Il veut toutefois aller au bout de son parcours judiciaire en Italie pour pouvoir ensuite porter l'affaire devant la Cour européenne des droits de l'homme, où il veut poursuivre l'Eglise pour "racisme religieux"... "Depuis que je suis né, je suis contre le Christ et Dieu", affirme-t-il. "Je dois agir maintenant avant de mourir."


En se mettant en position d'accusateur, notre athée récupère la charge de la preuve sur ses épaules et il sera dans la situation de devoir prouver une non-existence, une impossibilité.

Pas plus de leucémies infantiles autour des sites nucléaires français

Pas plus de leucémies infantiles autour des sites nucléaires français

PARIS (AFP) - Aucune hausse anormale du nombre de cas de leucémie infantile n'a été relevée dans un rayon de 2O km autour des sites nucléaires français, concluent les auteurs d'une étude portant sur les années 1990-1998, paraissant mardi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH).Au total, 670 cas de leucémies ont été observés (contre 729 cas "attendus") entre 1990 et 1998 chez les moins de 15 ans habitant dans un rayon de 20 km autour d'un des 29 sites nucléaires en France.
"En accord avec la majorité des études récentes sur le sujet, notre étude ne montre pas d'excès d'incidence de leucémie", relèvent Mélanie White-Koning (Inserm) et les autres auteurs.
"On n'a pas dit qu'il n'y avait aucun risque", a précisé à l'AFP Mme White-Koning, notant que "des points d'interrogation demeurent".
L'analyse par site montre un excès d'incidence autour des centrales de Chinon (14 cas, contre 6,6 attendus) et Civaux (7 cas, au lieu de 3). Mais "aucune de ces différences n'est significative" après application d'une méthode de correction de tests multiples, selon les auteurs.
Cette étude, dont une version longue a été publiée en 2004 dans la revue médicale British Journal of Cancer, "représente la première analyse de l'incidence portant sur 29 sites nucléaires français, y compris l'ensemble des 19 centrales nucléaires de production d'électrité, et reposant sur des données d'incidence plutôt que de mortalité", soulignent-ils.
Pour les 19 centrales, un total de 125 cas est recensé pour 137 "attendus" durant la période considérée.
Les cas attendus ont été calculés à partir des données du registre national des leucémies et lymphomes de l'enfant.
Un "déficit" de cas (471 enregistrés pour 521 "attendus") est relevé autour des sites de recherche nucléaire de Bruyères/Saclay/Fontenay, situés dans une région d'Ile-de-France densément peuplée. Si l'on exclut ces trois centres, l'étude enregistre 199 cas de leucémies pour 208 attendus.
Dans les 20 km autour du surgénérateur de Creys-Malville, 8 cas de leucémie infantile sont observés entre le 1er janvier 1990 et le 31 décembre 1998, contre 4,20 attendus.
Autour du centre de retraitement de La Hague, 2 cas de leucémie (pour 0,3 attendu) sont relevés dans un rayon de 0 à 5 km, 1 cas (pour 1,16 attendu) dans un rayon de 5 à 15 km et 2 cas (pour 5,22 attendus) dans un rayon de 15 à 20 km. Au total, on aboutit à 5 cas pour 6,7 attendus.
"Les analyses globales des 29 sites et les analyses par site n'ont pas montré de différences statistiquement significatives entre les nombres de cas observés et attendus", selon les chercheurs.
Ils rappellent qu'un "excès d'incidence de leucémies diagnostiquées avant l'âge de 25 ans" avait été "suggéré autour du site de La Hague" par une étude publiée en 1993, mais notent que des travaux plus récents (2001) "n'ont pas confirmé d'excès".


Encore une fois (même genre d'accusations pour les lignes à haute tension, les antennes-relais du téléphone mobile, les fours à micro-ondes et autres), les impressions personnelles des soi-disant 'victimes' et de leurs parents sont battues en brèche par les statistiques. Reste à blâmer le statisticien par qui le 'scandale' arrive.