14 janvier 2005

Judge Rejects School Board Evolution Stand

By Paul Simao
ATLANTA (Reuters) - A U.S. judge on Thursday ordered a Georgia school district to remove stickers challenging the theory of evolution from its textbooks on the grounds that they violated the U.S. Constitution. In a ruling issued in Atlanta, U.S. District Judge Clarence Cooper said Cobb County's school board had violated the constitutional ban on the separation of church and state when it put the disclaimers on biology books in 2002.
The stickers read: "This textbook contains material on evolution. Evolution is a theory, not a fact, regarding the origin of living things. This material should be approached with an open mind, studied carefully and critically considered."
"We are pleased. The law was pretty clear," said Maggie Garrett, a lawyer with the American Civil Liberties Union, which sued the board on behalf of a group of parents who were opposed to the disclaimers. The ACLU argued that the school board had demonstrated a clear bias about the material, effectively pushing the teaching of creationism and discriminating against non-Christians and followers of a number of other religions.
Creationism refers to the belief that life was created by God. Evolution, which is accepted by most scientists, contends that life developed from more primitive forms and was dictated by natural selection. The U.S. Supreme Court ruled in 1987 that creationism could not be taught in public schools alongside evolution. The Georgia school board, which introduced the stickers at the behest of hundreds of parents, many of them religious conservatives, contended that the stickers only advised students to keep an open mind.
The board's lawyer was not immediately available for comment on Thursday. The federal ruling came about two months after the re-election of President Bush, who won the overwhelming support of religious conservatives with his stands against gay marriage and abortion.
The Cobb County case also evoked memories of the 1925 "Monkey Trial" of John Scopes, a Tennessee biology teacher who was found guilty of illegally teaching evolution.


Aux USA, le lobby néo-conservateur et sa base populaire chrétienne supportant une interprétation littérale de la Bible, engagent des actions pour obliger les écoles à présenter sur un pied d’égalité le créationnisme ou son équivalent en habit pseudo-scientifique, « l’Intelligent Design », et la théorie de l’Evolution. Leur argument principal est que la théorie de l’Evolution n’est… qu’une théorie.
C’est oublier bien vite qu’une théorie scientifique n’est pas qu’une suite d’affirmations sans fondement, pas plus qu’une maison n’est un tas de pierres. Une théorie scientifique ne peut pas être contredite par des faits connus, et doit au contraire en rendre compte. Elle doit aussi amener de nouvelles prédictions susceptibles de confirmer ou d’infirmer ses affirmations, sous peine d’inutilité. Ce n’est pas le cas du créationnisme ni de l’ID, qui ne peuvent pas rendre compte des mutations génétiques observables au niveau microbiologique et est dans l’incapacité totale d’apporter de nouvelles prédictions susceptibles de les contredire, tout événement pouvant être expliqué par l’intervention de « Dieu », d’une « intelligence supérieure », etc.

Recherche médicale: des manoeuvres douteuses de l'industrie du tabac dénoncées

PARIS (AFP) - L'industrie du tabac a cherché à jeter le discrédit sur des travaux de recherche montrant un effet cancérogène direct de la fumée du tabac sur les poumons des fumeurs, en employant notamment des chercheurs ou consultants à sa solde, affirme la revue médicale britannique The Lancet, datée de samedi. Selon la revue, les pratiques douteuses de cette industrie persistaient encore en 2001, faisant douter de leur abandon.
Ces nouvelles révélations suscitent l'indignation du Dr Peter Boyle, directeur du Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC/IARC), l'agence internationale pour le cancer de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), basée à Lyon (France). "L’emploi de consultants, omettant de déclarer leur association à l’industrie du tabac, pour publier des critiques achetées de recherches scientifiques, semble rester l’une des approches stratégiques clés de l’industrie du tabac", commente-t-il.
Le directeur du CIRC qualifie les attaques contre des chercheurs indépendants, "menées par des hommes de paille" omettant de dire qu'ils sont payés par cette industrie "au mieux, contraires à la déontologie, au pire, d’une grande lâcheté".
"Si l’industrie du tabac est sincère dans son désir récemment déclaré de travailler avec les instances de santé publique, elle ne peut espérer aucune coopération en poursuivant ce type d’activité", poursuit-il en estimant qu'elle "doit faire la démonstration de sa responsabilité civique d’entreprise".
L'enquête du Pr Stanton Glantzt (université de Californie, Etats-Unis) publiée dans Lancet repose sur l'examen de 43 documents de l'industrie, autrefois confidentiels, centrés sur le gène p53 et la fumée du tabac. L'altération (mutation) de ce gène conduit à une prolifération anarchique des cellules, favorisant le cancer. Des mutations du gène suppresseur de tumeurs p53 ont été décrites dans 60% des cancers du poumon. Or, des travaux publiés à partir de 1996, fondés dans une large mesure sur la base de données des mutations de ce gène du CIRC, ont démontré l'existence d'un profil mutations spécifique dû au benzopyrène (plus précisément dénommé benzo[a]pyrène), un cancérogène présent dans la fumée du tabac.
"L’industrie du tabac a tenté de tripatouiller ces données" qui la gênaient, tempête le Dr Boyle.^
L'"étendue et la sophistication de l'implication de l'industrie du tabac dans la recherche sur le gène p53" doit pousser auteurs, éditeurs, rédacteurs en chef et utilisateurs des revues scientifiques à plus de vigilance sur les conflits d'intérêts, souligne le Pr Glantz en invitant universités et chercheurs à ne plus accepter d'argent de cette industrie afin de minimiser les risques d'atteintes à l'intégrité scientifique.


Un cas d’école de conflit d’intérêt. Ces cas se rencontrent de plus en plus fréquemment, avec l’augmentation des financements de la recherche par l’industrie. Sans mettre en cause l’intégrité des scientifiques, les promesses de budgets de recherche et le contrôle des données auxquels ils peuvent accéder permettent de s’assurer très efficacement que les recherches arriveront plus sûrement au résultat souhaité.
Il existe des conflits d’intérêts qui ne sont pas simplement liés à l’argent. Il y a récemment eu un tel conflit sur une étude ayant « démontré » une relation entre le vaccin ROR et l’autisme. Le commanditaire de l’étude était une association de parents d’enfants autistes convaincus à l’avance de cette relation. Le faible nombre de cas étudiés a fait le reste.
Il va de soi que les résultats de telles études ne sont guère reproductibles et la communauté scientifique les écarte plus ou moins rapidement. Malheureusement, les doutes suscités par ces études ont parfois des effets négatifs de longue durée : plus de cancers du poumon dans le cas de l’industrie du tabac, augmentation des cas de ROR pour l’étude sur l’autisme, etc.