Des prières ont été dites vendredi dans les mosquées de Malaisie pour que la pluie tombe et dissipe les fumées. Elles proviennent de feux de forêts allumés en Indonésie pour défricher, feux devenus incontrôlables. Le Premier ministre Abdullah Ahmed Badawi avait demandé aux musulmans, mais aussi aux chrétiens, aux bouddhistes, et aux hindous de son pays de prier leurs dieux pour faire tomber la pluie.
Depuis une semaine, un nuage de fumée recouvre une grande partie de la péninsule malaisienne. Vendredi, la situation s’est améliorée sur la côte mais le trafic dans le détroit de Malacca a été perturbé par le manque de visibilité. Des liaisons aériennes ont été suspendues. Vendredi, l’indice de pollution est retombé à 314 points après avoir franchi la barre des 500. La cote 300 est considérée comme le seuil dangereux. A 500 points, l’état d’urgence est automatiquement instauré.
L'Occident aura donc beau jeu de se gausser de ces "sauvages" s'adonnant à une forme édulcorée de la "danse de la pluie", mais rien ne les distinguent, dans le fond, aux croyants occidentaux agenouillés et parlant à voix basse à un être imaginaire pour lui quémander quelque service, si ce n'est l'objet de leur requête.
La seule nuance notable pourrait, à la limite, venir de ce que le prieur occidental a quelque peu repoussé le caractère irrationnel de son acte au-delà des nuages. Et ceci, il le doit surtout à la "science des phénomènes atmosphériques et des variations du temps", la météorologie. Il tient désormais pour acquis que les causes de la pluie et de l'orage sont moins étranges qu'elles pourraient paraître. Un simple déplacement des compétences divines en somme, mais qui redeviennent bien vite terre-à-terre dès lors que les causes, les événements et leurs probabilités lui échappent de nouveau.