15 décembre 2004

Des compléments diététiques importés d'Asie potentiellement dangereux

WASHINGTON (AFP) - Des niveaux potentiellement dangereux de plomb, de mercure et d'arsenic ont été découverts dans une dizaine de traitements médicinaux à base de plantes importés aux Etats-Unis et provenant d'Asie du sud est, selon une étude publiée mardi par des scientifiques américains. Sur 70 produits, fabriqués selon la médecine ancestrale d'origine indienne, Ayurveda, analysés par ces chercheurs, 14 (20%) avaient des teneurs en plomb, mercure ou arsenic bien supérieurs aux limites fédérales.
Cette équipe de médecins, conduite par le Dr. Robert Saper de l'école de médecine de Boston (Massachusetts, nord-est), a comparé les doses quotidiennes de ces traitements Ayurvédiques recommandées par leurs fabricants aux normes fédérales s'appliquant à ces métaux lourds pour évaluer les risques potentiels d'empoisonnement.
Les 14 produits potentiellement dangereux sont fabriqués par onze firmes toutes situées en Asie du sud est, ont précisé ces chercheurs dans un article paru dans la revue médicale JAMA, "Journal of the American Medical Association", datée du 15 décembre. Certains traitements Ayurvédiques utilisent des métaux lourds mélangés à des extraits de plante pour soigner notamment l'arthrite et le diabète. Ils sont vendus aux Etats-Unis dans les chaînes de magasins de produits diététiques et des épiceries indiennes.
Ces chercheurs ont entrepris leur étude après que des cas d'empoisonnement au plomb eurent été signalés aux centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies infectieuses de 2000 à 2003. Toutes ces personnes prenaient un de ces traitements Ayurvédiques. "Bien que l'on ne sache pas combien de personnes consomment ces produits à haute teneur en métaux lourds, il y en a probablement un nombre important (aux Etats-Unis et dans le monde) à être potentiellement en danger d'empoisonnement", a jugé le Dr. Saper. Selon lui, "les autorités de la santé publique et les organisations communautaires devraient envisager de publier des mises en garde pour les utilisateurs de ces traitements, rappelant que les produits diététiques ne sont pas réglementés comme des médicaments aux Etats-Unis. Aux yeux de la loi américaine, c'est à la FDA (Food and Drug Administration), l'autorité de réglementation des médicaments et des produits alimentaires, de démontrer leur nocivité avant de pouvoir les retirer du marché.
Ces chercheurs estiment que tous les compléments alimentaires importés devraient être obligatoirement testés pour évaluer leur teneur en métaux lourds. Ils ont également indiqué qu'environ 80% de la population indienne, estimée à un milliard d'êtres humains, utilisent les traitements d'Ayurveda pour se soigner. Cette médecine, qui remonte à plus de 2.000 ans, se fonde surtout sur les plantes.


Nouvel exemple de la dangerosité des médecines dites ‘naturelles’. On rappellera que près de 75% de nos médicaments sont également à base de produits végétaux ou dont le principe actif a été obtenu par transformation d’une molécule produite naturellement. La différence est que les véritables médicaments doivent faire la preuve convaincante de leur efficacité et de leur relative innocuité.

Un séminaire d'exorcisme pour le clergé à Rome

ROME (AFP) - L'université pontificale Regina Apostolorum de Rome ouvre un séminaire sur le satanisme et l'exorcisme pour tenter de contrer le développement des sectes diaboliques dans la Péninsule.
"Le satanisme brouille les valeurs humaines, religieuses et culturelles", a expliqué Carlo Climati, un des enseignants, journaliste et écrivain. "L'objectif des cours est de donner des clés de compréhension aux prêtres et aux novices inscrits à ce séminaire".
Il y aurait en Italie un millier de sectes s'adonnant au culte de Satan, selon un groupe de parlementaires qui suit ce problème. De plus en plus de jeunes y adhérent. Sept jeunes adeptes d'une de ces sectes, « les Bêtes de Satan », ont été arrêtés en juin dans la région de Milan, accusés d'avoir assassiné trois de leurs amis et soupçonnés d'avoir poussé au suicide deux autres.
"Ils sont poursuivis pour homicides volontaires et certains d'entre eux ont eux-mêmes revendiqué des pratiques sataniques et déclaré faire partie des « Bêtes de Satan », ce qui est plutôt une circonstance aggravante", avait précisé le magistrat instructeur.
Le séminaire "Exorcisme et prières de libération" de l'université pontificale Regina Apostolorum veut tenter de remédier à l'incapacité du clergé à traiter des "thèmes aussi délicats".
Les cours débuteront en février 2005. Ils aborderont la démonologie, la présence de la notion du diable dans les textes sacrés, les pathologies et les traitements médicaux chez les possédés.
"Ce séminaire s'achèvera par des témoignages de deux exorcistes, qui expliqueront comment distinguer une personne malade devant faire l'objet de soins de la part de médecins et une personne « possédée par le démon »", précise Carlo Climati.


Ou comment lutter contre des pratiques moyenâgeuses avec d’autres pratiques tout aussi moyenâgeuses.