23 décembre 2008

Une huile chinoise hors-la-loi présente sur le marché français

L'Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé (AFSSaPS) met en garde sur les risques de l'huile pour le corps Kwan Loong Medicated Oil.

Interdit à la vente en France, ce produit a cependant été « détecté » dans des commerces spécialisés dans la vente de produits de médecine traditionnelle chinoise.Justifier

Relayée par l'AFSSaPS, l'alerte a été donnée par les douanes et les autorités canadiennes. La commercialisation de Kwan Loong Medicated Oil est « illégale », insiste l'agence. Celle-ci ajoute par ailleurs, que « l'analyse de sa composition montre (que ce produit) renferme des substances actives » :
* du chloroforme, substance vénéneuse ayant une activité anesthésique ;
* du salicylate de méthyle, dont l'activité vasodilatatrice des vaisseaux de la peau facilite le passage des substances à travers cette dernière ;
* des concentrations élevées en dérivés terpéniques (menthol, camphre, huile d'eucalyptus).

Appliqué sur la peau, ce produit peut entraîner irritations et brûlures. « Le chloroforme peut générer notamment des effets toxiques pour le foie et favoriser la pénétration des dérivés terpéniques », poursuit l'AFSSaPS. « De plus, à ce niveau de concentration le camphre peut entraîner des convulsions ».

A ce jour, aucun cas d'effet indésirable lié à l'utilisation de ce produit n'a été rapporté en France. Et l'AFSSaPS de rappeler que « la vente de médicaments est uniquement autorisée dans les pharmacies, dont le circuit de distribution est contrôlé. Il est ainsi vivement déconseillé d'acheter des médicaments en dehors des officines et notamment sur internet ».


Et encore un scandale du "naturel" qui se pointe. Cette industrie du "bien-être" au rabais, qui sze gausse des problèmes de l'industrie pharmaceutique, n'arrive pourtant pas au niveau minimal de sécurité et de respect de la règlementation. Pourtant, elle échappe à la plupart des contrôles qui sont imposés à l'industrie du médicament en relation avec la sécurité sanitaire, ses produits n'étant considérés que comme de simples additifs alimentaires ou produits de "comfort".
Un précédent scandale avait montré la nocivité de certaines huiles essentielles et autres produits "purificateurs d'air" (bâtonnets d'encens, notamment).

Rien ne peut prévenir la gueule de bois, concluent des chercheurs

Christine Courcol, Agence France-Presse, Paris

Rien, ni l'artichaut, ni les bananes ou la figue de barbarie, ni même le Vegemite ou l'acide tolfenamique ne permet d'échapper à la gueule de bois après une soirée de fête arrosée, selon une enquête menée par des chercheurs américains.

Bouche sèche, marteau piqueur dans la tête, estomac barbouillé, muscles douloureux, vertiges, déshydratation : la gueule de bois, selon une étude datant de 1998, n'intervient pas en pleine beuverie mais commence quand le taux d'alcool dans le sang entame sa descente. Elle est à son maximum quand le taux est redescendu à zéro.

Rachel Vreeman et Aaron Carroll, de l'École de médecine de l'Université de l'Indiana (États-Unis), ont épluché la littérature médicale pour passer au crible les médecines traditionnelles et les mélanges savants d'herbes diverses, qui seraient supposés traiter ou prévenir cette veisalgie, comme on dit en termes médicaux, à laquelle les femmes sont plus sensibles que les hommes.

Selon leurs résultats, que vient de publier le British Medical Journal, «aucune preuve scientifique n'appuie quelque traitement que ce soit ou n'établit l'efficacité d'une prévention».

Ils précisent que le propranolol, un béta-bloquant, le tropisetron, un anti-nausée, l'acide tolfenamique, un analgésique, le fructose ou le glucose n'ont pas plus d'effet que les compléments alimentaires à base de bourrache, d'artichaut ou de figue de barbarie, non plus que le Vegemite, une pâte à tartiner salée d'Australie qui ressemble au Marmite britannique.

En fouillant sur l'internet, on pourrait ajouter à la longue liste des pseudo-remèdes le jus de cuisson des endives ou le verre de lait, les gouttes de citron dans du café, ou, en prévention, la cuillerée d'huile d'olive pour tapisser l'estomac ou l'argile délayé dans de l'eau... Sans compter la cinquantaine de produits manufacturés relevés par un site spécialisé.

Mais sauf à imaginer un phénomène d'auto-persuasion, rien ne marche.

Déjà une étude de 2005, menée par des chercheurs néerlandais et britanniques sur quatre compléments alimentaires à base notamment de bourrache, d'artichaut et de figue de barbarie et quatre agents médicinaux conventionnels ne faisait apparaître «aucune preuve convaincante» d'un effet remarquable de quelque produit que ce soit.

«Une gueule de bois, c'est un de ces problèmes ou la prévention est plus importante que le traitement», note à ce propos Edzard Ernst, directeur de la recherche de 2005.

Il remarquait aussi le problème éthique posé par ces recherches, dans la mesure où trouver un traitement contre les mauvais effets de l'alcool risquait d'encourager la consommation.

À ce jour, les pseudo-traitements ne sont pas sans risques. Une étude publiée en 2007 souligne ainsi les effets de la racine de Kudzu, ou pueraria locabata, que l'on retrouve dans nombre de produits censés combattre les effets de l'abus d'alcool mais qui, associée à de l'alcool, augmenterait le risque de tumeur.

La seule prévention efficace, notent les chercheurs américains, c'est de consommer de l'alcool avec modération... voire pas du tout.

Pour les buveurs impénitents, les spécialistes notent que les alcools sombres tels que le vin rouge, la tequila ou le whisky, riches en toxines appelées «congénaires», ont plus de chance de provoquer des veisalgies que des alcools clairs comme la vodka, le rhum blanc, le vin blanc ou le gin.


Ces chercheurs sont sûrement des ignares: tout bon homéopathe vous dira que Nux Vomica, au nom si évocateur, est le remède privilégié contre la "gueule de bois". Attention: à la dilution de 3CH, il peut encore subsister une molécule du produit d'origine dans les pilules sucrées du "confiseur de Lyon". Un effet principal, voire secondaire, n'est donc pas totalement à exclure.