Par Will Dunham
WASHINGTON (Reuters) - Un ancien secrétaire à la Santé ("chirurgien-général") du président américain George W. Bush a accusé mardi l'administration de l'avoir censuré sur plusieurs dossiers, notamment celui des cellules-souches.
"Tout ce qui ne rentre pas dans le cadre du programme idéologique, religieux ou politique des responsables au pouvoir est ignoré, marginalisé, ou tout simplement enterré", a estimé le docteur Richard Carmona devant une commission de la chambre des représentants.
Carmona a été le premier secrétaire à la Santé nommé par George W. Bush, et a occupé ce poste de 2002 à 2006.
"Le problème de cette démarche, c'est qu'en matière de santé publique, tout comme en démocratie, il n'y a rien de pire que d'ignorer la science, ou d'en marginaliser l'expression pour des raisons dépendant de l'orientation politicienne. Le rôle du chirurgien-général est d'être le médecin du pays, pas celui d'un parti politique", a-t-il ajouté.
Carmona a affirmé que les responsables de l'administration Bush avaient censuré ses discours et l'avaient empêché de s'exprimer publiquement sur certains dossiers, dont la recherche sur les cellules-souches, la contraception et ses doutes quant à la politique gouvernementale de limiter l'éducation sexuelle à la promotion de l'abstinence.
Ces déclarations surviennent alors que le sénat américain doit tenir jeudi une audience à propos de la nomination du docteur James Holsinger en remplacement de Carmona, qui a été autorisé à achever son mandat en l'absence d'un remplaçant.
Des militants des droits homosexuels ainsi que plusieurs démocrates de premier rang ont critiqué Holsinger, estimant qu'il avait publié des écrits hostiles à l'homosexualité, mais la Maison Blanche estime qu'il a les qualifications requises.
Le porte-parole de la Maison Blanche Tony Fratto a déclaré que Carmona avait reçu le pouvoir nécessaire, et qu'il avait eu le devoir de guider les Américains sur les questions de santé.
"Nous serions déçus s'il a effectivement échoué à utiliser l'ensemble des possibilités de sa fonction pour défendre les dossiers dont il estimait qu'ils étaient dans l'intérêt du pays. Nous estimons que le docteur Carmona a reçu le soutien nécessaire pour mener à bien sa mission", a déclaré Fratto.
OBJECTIFS POLITIQUES, IDEOLOGIQUES, RELIGIEUX
Les cellules-souches sont considérées par de nombreux scientifiques comme un domaine de recherche prometteur sur le plan médical. Mais les détracteurs du projet le jugent immoral, car il rend nécessaire la destruction d'embryons humains.
Carmona a déclaré qu'on l'avait également empêché d'évoquer publiquement les fondements scientifiques de la recherche sur les cellules-souches afin de permettre au peuple américain d'en mieux comprendre les enjeux.
Il a ajouté que la majeure partie du débat à ce sujet avait été orientée par des objectifs politiques, idéologiques ou religieux.
"J'ai été bloqué à chaque étape. On me disait que la décision avait déjà été prise, 'sois discret, n'en parle pas'", a-t-il rapporté.
Carmona et deux de ses prédécesseurs, les docteurs Everett Koop et David Satcher, ont appelé à une plus grande indépendance de la fonction.
"Les interférences des politiques avec le travail du chirurgien-général semblent avoir atteint un niveau supérieur avec cette administration", a estimé le député Henry Waxman, démocrate de Californie qui dirige le comité devant lequel Carmona a témoigné.
"Le public attend d'un chirurgien-général qu'il soit protégé des pressions politiques et qu'il puisse exprimer son point de vue professionnel, basé sur les faits scientifiques les mieux documentés."
WASHINGTON (Reuters) - Un ancien secrétaire à la Santé ("chirurgien-général") du président américain George W. Bush a accusé mardi l'administration de l'avoir censuré sur plusieurs dossiers, notamment celui des cellules-souches.
"Tout ce qui ne rentre pas dans le cadre du programme idéologique, religieux ou politique des responsables au pouvoir est ignoré, marginalisé, ou tout simplement enterré", a estimé le docteur Richard Carmona devant une commission de la chambre des représentants.
Carmona a été le premier secrétaire à la Santé nommé par George W. Bush, et a occupé ce poste de 2002 à 2006.
"Le problème de cette démarche, c'est qu'en matière de santé publique, tout comme en démocratie, il n'y a rien de pire que d'ignorer la science, ou d'en marginaliser l'expression pour des raisons dépendant de l'orientation politicienne. Le rôle du chirurgien-général est d'être le médecin du pays, pas celui d'un parti politique", a-t-il ajouté.
Carmona a affirmé que les responsables de l'administration Bush avaient censuré ses discours et l'avaient empêché de s'exprimer publiquement sur certains dossiers, dont la recherche sur les cellules-souches, la contraception et ses doutes quant à la politique gouvernementale de limiter l'éducation sexuelle à la promotion de l'abstinence.
Ces déclarations surviennent alors que le sénat américain doit tenir jeudi une audience à propos de la nomination du docteur James Holsinger en remplacement de Carmona, qui a été autorisé à achever son mandat en l'absence d'un remplaçant.
Des militants des droits homosexuels ainsi que plusieurs démocrates de premier rang ont critiqué Holsinger, estimant qu'il avait publié des écrits hostiles à l'homosexualité, mais la Maison Blanche estime qu'il a les qualifications requises.
Le porte-parole de la Maison Blanche Tony Fratto a déclaré que Carmona avait reçu le pouvoir nécessaire, et qu'il avait eu le devoir de guider les Américains sur les questions de santé.
"Nous serions déçus s'il a effectivement échoué à utiliser l'ensemble des possibilités de sa fonction pour défendre les dossiers dont il estimait qu'ils étaient dans l'intérêt du pays. Nous estimons que le docteur Carmona a reçu le soutien nécessaire pour mener à bien sa mission", a déclaré Fratto.
OBJECTIFS POLITIQUES, IDEOLOGIQUES, RELIGIEUX
Les cellules-souches sont considérées par de nombreux scientifiques comme un domaine de recherche prometteur sur le plan médical. Mais les détracteurs du projet le jugent immoral, car il rend nécessaire la destruction d'embryons humains.
Carmona a déclaré qu'on l'avait également empêché d'évoquer publiquement les fondements scientifiques de la recherche sur les cellules-souches afin de permettre au peuple américain d'en mieux comprendre les enjeux.
Il a ajouté que la majeure partie du débat à ce sujet avait été orientée par des objectifs politiques, idéologiques ou religieux.
"J'ai été bloqué à chaque étape. On me disait que la décision avait déjà été prise, 'sois discret, n'en parle pas'", a-t-il rapporté.
Carmona et deux de ses prédécesseurs, les docteurs Everett Koop et David Satcher, ont appelé à une plus grande indépendance de la fonction.
"Les interférences des politiques avec le travail du chirurgien-général semblent avoir atteint un niveau supérieur avec cette administration", a estimé le député Henry Waxman, démocrate de Californie qui dirige le comité devant lequel Carmona a témoigné.
"Le public attend d'un chirurgien-général qu'il soit protégé des pressions politiques et qu'il puisse exprimer son point de vue professionnel, basé sur les faits scientifiques les mieux documentés."