Par Frédéric GARLAN
PARIS (AFP) - Le Centre national d'études spatiales (CNES) va mettre progressivement en ligne à partir de fin janvier ses archives sur les soucoupes volantes, bien conscient que cette initiative ne suffira pas pour calmer les critiques qui entourent sa gestion du dossier.
"On va nous dire que cela a été mal fait, que l'on continue à cacher des choses", se résigne par avance Jacques Patenet, responsable au CNES pour les phénomènes aérospatiaux non-identifiés (PAN). "Beaucoup de passionnés se font des illusions sur le contenu de ces archives", relève-t-il.
Pour l'essentiel, ces documents consistent en plus de 3.000 procès-verbaux de gendarmerie. Plus de 100.000 pages qu'il a fallu numériser et traiter, pour en éliminer, comme le veut la loi, toutes les données nominatives.
"Il ne faut pas s'attendre à des scoops", prévient M. Patenet. "Les cas les plus curieux ont déjà fait l'objet de publications de la part d'associations et je ne pense pas que l'on puisse apporter grand chose de plus".
Pierre Lagrange, un anthropologue spécialisé dans les parasciences, estime que l'initiative va permettre "de faire la transparence sur le peu qui a été fait" au CNES sur les soucoupes volantes. "Les gens vont être vite ennuyés par cette succession de rapports de gendarmes", pronostique-t-il.
"Il ne s'est pratiquement rien passé depuis des années sur les PAN au CNES. Le poste était considéré comme un placard et personne ne voulait y toucher", a ajouté M. Lagrange, en rendant hommage aux efforts de M. Patenet.
Ces activités étaient d'autant plus discréditées au sein du CNES que leur responsable dans les années 80 et 90, Jean-Jacques Velasco, avait pris publiquement position en faveur de l'existence d'extraterrestres.
Le professeur Henri Broch, de l'Université de Nice, qui s'est spécialisé de longue date dans l'étude scientifique des phénomènes paranormaux, demandait depuis des années l'accès aux fameuses archives. "J'ai l'impression qu'on n'était pas les bienvenus. Mon opinion personnelle, c'est que ces archives doivent être très mal tenues, parce que le CNES s'en est toujours désintéressé et qu'il n'a jamais mené de véritables enquêtes sur le terrain".
S'il se félicite de l'initiative du CNES, Christian Morgenthaler, le président de l'association alsacienne Spica (Sciences et phénomènes insolites du ciel et de l'aéronautique), ne "se fait pas trop d'illusions" sur le contenu des archives.
Mais on ne sait jamais... "Le CNES, en tant qu'organisme officiel a plus de facilités que nous pour accéder à des sources d'informations officielles, comme l'armée et la gendarmerie", ajoute-t-il.
M. Morgenthaler apprécierait une attitude de plus grande coopération des autorités, lors des enquêtes menées par son association, comme c'est régulièrement le cas dans l'Allemagne voisine.
Le premier cas d'OVNI officiellement recensé en France remonte à 1937, mais le phénomène des objets volants non-identifiés a surtout pris de l'ampleur à partir de 1954. Une autre vague d'observations est intervenue en 1970.
Selon M. Patenet, les canulars sont extrêmement rares: un cas avéré en 1979, peut-être deux à trois cas au total. "Le témoin d'un tel phénomène est sincère même s'il se trompe dans l'évaluation de ce qu'il a vu".
Le CNES ne travaille pas sur les phénomènes de champs couchés (par l'atterrissage d'éventuelles soucoupes volantes), qui restent très rares en France, alors qu'ils sont extrêmement communs en Grande-Bretagne.
PARIS (AFP) - Le Centre national d'études spatiales (CNES) va mettre progressivement en ligne à partir de fin janvier ses archives sur les soucoupes volantes, bien conscient que cette initiative ne suffira pas pour calmer les critiques qui entourent sa gestion du dossier.
"On va nous dire que cela a été mal fait, que l'on continue à cacher des choses", se résigne par avance Jacques Patenet, responsable au CNES pour les phénomènes aérospatiaux non-identifiés (PAN). "Beaucoup de passionnés se font des illusions sur le contenu de ces archives", relève-t-il.
Pour l'essentiel, ces documents consistent en plus de 3.000 procès-verbaux de gendarmerie. Plus de 100.000 pages qu'il a fallu numériser et traiter, pour en éliminer, comme le veut la loi, toutes les données nominatives.
"Il ne faut pas s'attendre à des scoops", prévient M. Patenet. "Les cas les plus curieux ont déjà fait l'objet de publications de la part d'associations et je ne pense pas que l'on puisse apporter grand chose de plus".
Pierre Lagrange, un anthropologue spécialisé dans les parasciences, estime que l'initiative va permettre "de faire la transparence sur le peu qui a été fait" au CNES sur les soucoupes volantes. "Les gens vont être vite ennuyés par cette succession de rapports de gendarmes", pronostique-t-il.
"Il ne s'est pratiquement rien passé depuis des années sur les PAN au CNES. Le poste était considéré comme un placard et personne ne voulait y toucher", a ajouté M. Lagrange, en rendant hommage aux efforts de M. Patenet.
Ces activités étaient d'autant plus discréditées au sein du CNES que leur responsable dans les années 80 et 90, Jean-Jacques Velasco, avait pris publiquement position en faveur de l'existence d'extraterrestres.
Le professeur Henri Broch, de l'Université de Nice, qui s'est spécialisé de longue date dans l'étude scientifique des phénomènes paranormaux, demandait depuis des années l'accès aux fameuses archives. "J'ai l'impression qu'on n'était pas les bienvenus. Mon opinion personnelle, c'est que ces archives doivent être très mal tenues, parce que le CNES s'en est toujours désintéressé et qu'il n'a jamais mené de véritables enquêtes sur le terrain".
S'il se félicite de l'initiative du CNES, Christian Morgenthaler, le président de l'association alsacienne Spica (Sciences et phénomènes insolites du ciel et de l'aéronautique), ne "se fait pas trop d'illusions" sur le contenu des archives.
Mais on ne sait jamais... "Le CNES, en tant qu'organisme officiel a plus de facilités que nous pour accéder à des sources d'informations officielles, comme l'armée et la gendarmerie", ajoute-t-il.
M. Morgenthaler apprécierait une attitude de plus grande coopération des autorités, lors des enquêtes menées par son association, comme c'est régulièrement le cas dans l'Allemagne voisine.
Le premier cas d'OVNI officiellement recensé en France remonte à 1937, mais le phénomène des objets volants non-identifiés a surtout pris de l'ampleur à partir de 1954. Une autre vague d'observations est intervenue en 1970.
Selon M. Patenet, les canulars sont extrêmement rares: un cas avéré en 1979, peut-être deux à trois cas au total. "Le témoin d'un tel phénomène est sincère même s'il se trompe dans l'évaluation de ce qu'il a vu".
Le CNES ne travaille pas sur les phénomènes de champs couchés (par l'atterrissage d'éventuelles soucoupes volantes), qui restent très rares en France, alors qu'ils sont extrêmement communs en Grande-Bretagne.