Pascale Breton
La Presse
Comment soigner une personne cardiaque et dépressive ? Une chose est maintenant certaine: les séances de psychothérapie ne sont pas plus efficaces qu’une simple consultation médicale.
Chez les personnes qui souffrent d’une maladie cardiaque, le risque de dépression frappe près d’une personne sur cinq. Un taux de deux à trois fois plus élevé que dans la population en générale.
Un groupe de chercheurs canadiens a voulu savoir comment les traiter. Résultats étonnants, la prise d’un antidépresseur combiné à une visite médicale hebdomadaire d’une vingtaine de minutes est aussi efficace qu’un antidépresseur jumelé à une psychothérapie.
«Nous ne sommes pas surpris de l’effet de l’antidépresseur, mais nous sommes surpris de voir qu’une visite de seulement 20 minutes était à ce point utile par rapport au fait de passer plus de temps avec le patient», explique le Dr François Lespérance.
Professeur en psychiatrie à l’Université de Montréal et chef du département de psychiatrie du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), le Dr Lespérance a dirigé les travaux.
Au total, 284 patients ont été suivis dans une dizaine d’hôpitaux du Canada entre mai 2002 et mars 2006. C’est la première étude sur le sujet qui analyse à la fois l’application d’un traitement pharmacologique et un traitement non pharmacologique, précise le Dr Lespérance.
Les chercheurs notent un lien étroit entre la dépression et une maladie cardiaque. Chez certains patients, l’annonce d’une maladie physique entraîne un stress chronique qui mène à la dépression. D’autres auraient des facteurs de vulnérabilité génétique qui prédisposent aux deux problèmes.
Une dépression peut aussi prédisposer à développer plus tard un problème cardiaque, au même titre que le tabagisme ou le cholestérol.
Pour les fins de l’étude, une cohorte de patients a reçu un antidépresseur qui agit sur la sérotonine, une substance présente dans le cerveau qui sert de neurotransmetteur. L’autre groupe a reçu un placebo. «Avec la prise d’un antidépresseur, nous avons noté une amélioration de 15%», indique le Dr Lespérance.
En parallèle, le deuxième volet de l’étude portait sur le traitement non pharmacologique. Une cohorte se présentait pour une consultation médicale de 20 minutes auprès d’un professionnel. En plus de cette visite, les participants de l’autre cohorte avaient droit en plus à une psychothérapie individuelle.
Dans ce cas, les résultats ne sont pas concluants. La plupart des participants se sont pourtant montrés enthousiastes face à la psychothérapie. Ils se présentaient à toutes les séances. Les thérapeutes avaient été formés pour cette étude et le modèle semblait prometteur pour les chercheurs.
«L’une des hypothèses dont nous avons discuté est que lorsqu’on traite une dépression majeure avec une condition physique associée comme une maladie cardiaque, les gens peuvent trouver difficile de s’adapter à la maladie et de discuter des enjeux de la dépression», souligne le Dr Lespérance.
Si la psychothérapie s’est avérée peu utile dans le cas des malades cardiaques, elle n’est toutefois pas remise en question pour le traitement de la dépression en général.
La Presse
Comment soigner une personne cardiaque et dépressive ? Une chose est maintenant certaine: les séances de psychothérapie ne sont pas plus efficaces qu’une simple consultation médicale.
Chez les personnes qui souffrent d’une maladie cardiaque, le risque de dépression frappe près d’une personne sur cinq. Un taux de deux à trois fois plus élevé que dans la population en générale.
Un groupe de chercheurs canadiens a voulu savoir comment les traiter. Résultats étonnants, la prise d’un antidépresseur combiné à une visite médicale hebdomadaire d’une vingtaine de minutes est aussi efficace qu’un antidépresseur jumelé à une psychothérapie.
«Nous ne sommes pas surpris de l’effet de l’antidépresseur, mais nous sommes surpris de voir qu’une visite de seulement 20 minutes était à ce point utile par rapport au fait de passer plus de temps avec le patient», explique le Dr François Lespérance.
Professeur en psychiatrie à l’Université de Montréal et chef du département de psychiatrie du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), le Dr Lespérance a dirigé les travaux.
Au total, 284 patients ont été suivis dans une dizaine d’hôpitaux du Canada entre mai 2002 et mars 2006. C’est la première étude sur le sujet qui analyse à la fois l’application d’un traitement pharmacologique et un traitement non pharmacologique, précise le Dr Lespérance.
Les chercheurs notent un lien étroit entre la dépression et une maladie cardiaque. Chez certains patients, l’annonce d’une maladie physique entraîne un stress chronique qui mène à la dépression. D’autres auraient des facteurs de vulnérabilité génétique qui prédisposent aux deux problèmes.
Une dépression peut aussi prédisposer à développer plus tard un problème cardiaque, au même titre que le tabagisme ou le cholestérol.
Pour les fins de l’étude, une cohorte de patients a reçu un antidépresseur qui agit sur la sérotonine, une substance présente dans le cerveau qui sert de neurotransmetteur. L’autre groupe a reçu un placebo. «Avec la prise d’un antidépresseur, nous avons noté une amélioration de 15%», indique le Dr Lespérance.
En parallèle, le deuxième volet de l’étude portait sur le traitement non pharmacologique. Une cohorte se présentait pour une consultation médicale de 20 minutes auprès d’un professionnel. En plus de cette visite, les participants de l’autre cohorte avaient droit en plus à une psychothérapie individuelle.
Dans ce cas, les résultats ne sont pas concluants. La plupart des participants se sont pourtant montrés enthousiastes face à la psychothérapie. Ils se présentaient à toutes les séances. Les thérapeutes avaient été formés pour cette étude et le modèle semblait prometteur pour les chercheurs.
«L’une des hypothèses dont nous avons discuté est que lorsqu’on traite une dépression majeure avec une condition physique associée comme une maladie cardiaque, les gens peuvent trouver difficile de s’adapter à la maladie et de discuter des enjeux de la dépression», souligne le Dr Lespérance.
Si la psychothérapie s’est avérée peu utile dans le cas des malades cardiaques, elle n’est toutefois pas remise en question pour le traitement de la dépression en général.
Comme quoi une simple visite médicale peut faire autant d'effet placebo qu'une inutile psychothérapie.
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