La pensée magique, et la superstition, consistent à interpréter un événement comme étant la cause d'un autre sans qu'il n'y ait de mécanisme plausible qui puisse expliquer le lien de cause à effet.
Interpréter un signe n'ayant aucun rapport avec une situation comme étant de bon augure et penser que la force de la pensée seule peut influencer le cours des choses (par exemples, peut provoquer le gain à un jeu de hasard, peut jeter un mauvais sort à quelqu'un ou encore penser que l'anxiété en elle-même prévient le danger) sont des exemples de pensée magique.
La pensée magique se retrouve chez chacun à différents niveaux. Pour la plupart, elle est le plus souvent sans conséquences négatives (ou presque) car elle ne constitue pas un mode de fonctionnement dominant et n'empêche pas (ou peu) les modes de pensée plus efficaces pour la compréhension et l'adaptation.
Cependant, pour une partie de la population, un manque de conscience par rapport à la pensée magique peut rendre vulnérable vis-à-vis certains systèmes organisés de croyances magiques et rendre susceptible de se retrouver victime de charlatanisme et/ou de sectes.
Développée à l'extrême, la pensée magique peut aussi représenter un problème de santé mentale. Par exemple dans le trouble obsessionnel compulsif les rituels superstitieux (ex. se laver plusieurs fois les mains pour éviter la contamination, exécuter des rituels mentaux afin d'éloigner un danger) prennent une place qui nuisent considérablement à l'adaptation.
Dans un article du New York Times, Benedict Carey présente la perspective de quelques spécialistes sur la pensée magique.
L'attrait pour les croyances magiques reposerait, selon Pascal Boyer, psychologue et anthropologue à l'Université de Wahington à St-Louis, sur la circuiterie du cerveau. Croire que ses propres pensées ou un rituel ont un pouvoir, ou encore qu'un signe fortuit est de bon augure, auraient pour fonction de rassurer, de réduire les craintes du quotidien et d'éviter ainsi une certaine détresse. En excès, précise-t-il, la pensée magique peut conduire à la compulsion ou au délire. Selon Boyer, un système du cerveau serait spécialisé pour réagir à certaines circonstances en produisant une explication magique.
Pour Jacqueline Woolley psychologue à l'Université du Texas, la pensée magique est soutenue culturellement. Vers l'âge de 3 ans, les enfants sauraient la différence entre fantaisie et réalité, bien que croyant encore, avec l'encouragement des adultes que le père Noël et à la fée des dents [la petite souris] peuvent réaliser des voeux. Vers l'âge de 7 ou 8 ans, au plus tard, ils ont mis de côté ces croyances et la ligne entre réalité et magie est à peu près aussi claire pour eux que pour les adultes. Cette culture de la pensée magique pourrait rendre particulièrement apte à adopter des systèmes de croyances magiques sectaires ou ésotériques.
Emily Pronin, professeur de psychologie à Princeton, a réalisé une recherche qui montrait que plusieurs fans du Super Bowl se sentaient responsables, par leur ferveur, de la victoire ou de la défaite. Pourquoi les gens ont-ils l'illusion d'un pouvoir? "Je crois, dit Pronin, que c'est en partie parce que nous sommes constamment exposés à nos pensées. Ces dernières nous sont tellement apparentes que nous sous-estimons leur connection avec les événements extérieurs."
Daniel M. Wegner, professeur de psychologie à Harvard, et des collègues ont réalisé une recherche qui montrait que des jeunes adultes étaient prêts à croire au mauvais sort jeté par les poupées vaudou. "Pour les gens qui sont généralement incertains de leur propres habiletés, ou lents à agir parce qu'ils se sentent inadéquats, croit-il, ce type de pensée peut être un antidote".
La pensée magique serait plus présente précisément quand les gens se sentent le plus impuissants et en détresse. Giora Keinan, une professeure à l'Université de Tel Aviv, a envoyé des questionnaires à 174 Israéliens après les attaques de missiles iraquiens durant la guerre du Golfe de 1991. Ceux qui rapportaient les niveaux les plus élevés de stress étaient les plus susceptibles d'endosser des croyances magiques (ex. entrer dans un abri du pied droit protège mieux, la présence dans l'abri de personnes dont les maisons ont été détruites porte malchance).
Les études suggéreraient que la pensée magique n'amènerait la détresse mentale qu'en cas d'utilisation extrême. Les gens souffrant de trouble obsessionnel-compulsif, par exemple, sont souvent presque paralysés par la croyance qu'ils doivent réaliser des rituels élaborés comme se laver les mains ou dire des prières spéciales pour éviter la contamination ou un désastre.
Ceux pour qui les pensées magiques peuvent se développer en véritable délire ou psychose semblent faire partie d'un groupe fondamentalement différent, selon Mark Lenzenweger, professeur de psychologie cognitive et de neuroscience de l'Université d'état de New York. "Il s'agit de gens pour qui la pensée magique est une partie centrale de leur vision monde. Tandis que la plupart des gens, si vous les confrontez sur leurs croyances magiques, vont reconnaître que leur croyance n'a pas de sens", dit-il.
Source: Benedict Carey, Do You Believe in Magic? New York Times, 23 janvier 2007
Interpréter un signe n'ayant aucun rapport avec une situation comme étant de bon augure et penser que la force de la pensée seule peut influencer le cours des choses (par exemples, peut provoquer le gain à un jeu de hasard, peut jeter un mauvais sort à quelqu'un ou encore penser que l'anxiété en elle-même prévient le danger) sont des exemples de pensée magique.
La pensée magique se retrouve chez chacun à différents niveaux. Pour la plupart, elle est le plus souvent sans conséquences négatives (ou presque) car elle ne constitue pas un mode de fonctionnement dominant et n'empêche pas (ou peu) les modes de pensée plus efficaces pour la compréhension et l'adaptation.
Cependant, pour une partie de la population, un manque de conscience par rapport à la pensée magique peut rendre vulnérable vis-à-vis certains systèmes organisés de croyances magiques et rendre susceptible de se retrouver victime de charlatanisme et/ou de sectes.
Développée à l'extrême, la pensée magique peut aussi représenter un problème de santé mentale. Par exemple dans le trouble obsessionnel compulsif les rituels superstitieux (ex. se laver plusieurs fois les mains pour éviter la contamination, exécuter des rituels mentaux afin d'éloigner un danger) prennent une place qui nuisent considérablement à l'adaptation.
Dans un article du New York Times, Benedict Carey présente la perspective de quelques spécialistes sur la pensée magique.
L'attrait pour les croyances magiques reposerait, selon Pascal Boyer, psychologue et anthropologue à l'Université de Wahington à St-Louis, sur la circuiterie du cerveau. Croire que ses propres pensées ou un rituel ont un pouvoir, ou encore qu'un signe fortuit est de bon augure, auraient pour fonction de rassurer, de réduire les craintes du quotidien et d'éviter ainsi une certaine détresse. En excès, précise-t-il, la pensée magique peut conduire à la compulsion ou au délire. Selon Boyer, un système du cerveau serait spécialisé pour réagir à certaines circonstances en produisant une explication magique.
Pour Jacqueline Woolley psychologue à l'Université du Texas, la pensée magique est soutenue culturellement. Vers l'âge de 3 ans, les enfants sauraient la différence entre fantaisie et réalité, bien que croyant encore, avec l'encouragement des adultes que le père Noël et à la fée des dents [la petite souris] peuvent réaliser des voeux. Vers l'âge de 7 ou 8 ans, au plus tard, ils ont mis de côté ces croyances et la ligne entre réalité et magie est à peu près aussi claire pour eux que pour les adultes. Cette culture de la pensée magique pourrait rendre particulièrement apte à adopter des systèmes de croyances magiques sectaires ou ésotériques.
Emily Pronin, professeur de psychologie à Princeton, a réalisé une recherche qui montrait que plusieurs fans du Super Bowl se sentaient responsables, par leur ferveur, de la victoire ou de la défaite. Pourquoi les gens ont-ils l'illusion d'un pouvoir? "Je crois, dit Pronin, que c'est en partie parce que nous sommes constamment exposés à nos pensées. Ces dernières nous sont tellement apparentes que nous sous-estimons leur connection avec les événements extérieurs."
Daniel M. Wegner, professeur de psychologie à Harvard, et des collègues ont réalisé une recherche qui montrait que des jeunes adultes étaient prêts à croire au mauvais sort jeté par les poupées vaudou. "Pour les gens qui sont généralement incertains de leur propres habiletés, ou lents à agir parce qu'ils se sentent inadéquats, croit-il, ce type de pensée peut être un antidote".
La pensée magique serait plus présente précisément quand les gens se sentent le plus impuissants et en détresse. Giora Keinan, une professeure à l'Université de Tel Aviv, a envoyé des questionnaires à 174 Israéliens après les attaques de missiles iraquiens durant la guerre du Golfe de 1991. Ceux qui rapportaient les niveaux les plus élevés de stress étaient les plus susceptibles d'endosser des croyances magiques (ex. entrer dans un abri du pied droit protège mieux, la présence dans l'abri de personnes dont les maisons ont été détruites porte malchance).
Les études suggéreraient que la pensée magique n'amènerait la détresse mentale qu'en cas d'utilisation extrême. Les gens souffrant de trouble obsessionnel-compulsif, par exemple, sont souvent presque paralysés par la croyance qu'ils doivent réaliser des rituels élaborés comme se laver les mains ou dire des prières spéciales pour éviter la contamination ou un désastre.
Ceux pour qui les pensées magiques peuvent se développer en véritable délire ou psychose semblent faire partie d'un groupe fondamentalement différent, selon Mark Lenzenweger, professeur de psychologie cognitive et de neuroscience de l'Université d'état de New York. "Il s'agit de gens pour qui la pensée magique est une partie centrale de leur vision monde. Tandis que la plupart des gens, si vous les confrontez sur leurs croyances magiques, vont reconnaître que leur croyance n'a pas de sens", dit-il.
Source: Benedict Carey, Do You Believe in Magic? New York Times, 23 janvier 2007
Une fois de plus, la maladie peut avoir des formes plus ou moins graves, mais il s'agit de la même maladie. Lorsque l'on croit à l'astrologie, cela peut rendre vulnérable à d'autres charlataneries, encore plus graves pour le portefeuille.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire