Le Dr Aijing Shang, de l'Université de Berne en Suisse, a analysé avec son équipe toute une série d'essais cliniques évaluant la pratique homéopathique. Or affirme-t-il, "notre travail a clairement prouvé que l'efficacité de l'homéopathie n'était pas supérieure à celle du placebo". Dans un éditorial, le Lancet demande aux médecins "d'être honnêtes avec leurs patients et de les informer de l'inefficacité de l'homéopathie".
Cet éditorial a littéralement fait bondir les responsables du laboratoire Boiron, le premier producteur mondial de spécialités homéopathiques. Ces derniers dénoncent son caractère "agressif". Et tout naturellement, ils s'interrogent, "sur les motivations d'un tel acharnement à discréditer les médicaments homéopathiques prescrits par 150 000 médecins à 300 millions de patients à travers le monde".
Ils s'étonnent aussi de la concomitance des résultats de cette étude et d'un "rapport préliminaire de l'OMS sur l'homéopathie (qui) présente des conclusions favorables à l'homéopathie". Selon le Directeur général adjoint de Boiron Gilles Chauffrein, "le travail de l'OMS est beaucoup plus large. Les auteurs se sont intéressés à l'ensemble des essais réalisés sur l'homéopathie. Dans ses conclusions, l'Organisation souligne qu'il existe un capital scientifique grandissant qui suggère que l'homéopathie est utile". Ce rapport découle-t-il de la "stratégie mondiale d'évaluation de l'inocuité et de l'efficacité des médecines dites populaires et traditionnelles" lancée en 2002 par l'OMS ? Difficile à savoir. Le rapport en question n'a toujours pas été rendu public. Et l'OMS pour sa part, n'a pas répondu à nos questions.
Sources: The Lancet, 25 août 2005, interview Gilles Chauffrein