28 février 2008

Le calvaire d’Évelyne à la barre

Nord Eclair - 28/02/2008

Au deuxième jour du procès en appel du Dr Guéniot, son cancérologue et sa famille ont raconté comment cette jeune ingénieure a délaissé la médecine classique pour l’homéopathie. Et comment elle est morte dans d’atroces souffrances.

C’est un cancérologue qui parle. Le Dr Coscas le reconnaît, avec Évelyne il a échoué. Quand la jeune femme, suivie pour un cancer du sein par le Dr Saint-Omer, homéopathe installé à Tourcoing, arrive chez lui, elle ne veut pas entendre parler de chimiothérapie. Nous sommes en juin 1995. Si elle est venue, c’est parce que le Dr Saint-Omer a insisté et si le Dr Saint-Omer l’a fait, c’est parce que sa mère, Dolorès, avait menacé le médecin qui, jusque-là, disait soigner Évelyne pour son cancer avec de simples traitements homéopathiques. Le Dr Coscas n’en revient toujours pas. « De toute ma carrière, je n’ai jamais vécu une situation comme celle là ». Finalement, Évelyne accepte la chimio. Avec réticence car, tant le Dr Saint-Omer que le Dr Guéniot lui ont dit que ces traitements classiques étaient mauvais.
Elle craint d’être empoisonnée et, même quand la chimio aura des effets spectaculaires, elle restera persuadée que c’est uniquement grâce aux seules petites pilules homéopathiques.
Ce n’est qu’en février 1996 que le cancérologue la reverra. « Elle m’a laissé un message déchirant sur mon répondeur. Cette femme souffrait le martyre ». Le Dr Coscas la reçoit le lendemain. « Son sein n’était plus un sein », raconte-t-il, encore atterré. Il a déjà compris qu’il est trop tard, que les soins qu’il pourra prodiguer à Évelyne ne seront plus qu’un accompagnement vers une fin annoncée.

Une « manipulation »
À la barre, hier soir, la maman d’Évelyne et son mari ont raconté comment cette jeune ingénieure a délaissé la médecine classique pour les traitements des D r Saint-Omer et Guéniot, tous deux membres du mouvement du Graal, classé comme sectaire. Comment elle a fini par opter pour un jeûne qu’elle suivra dans l’arrière boutique de vendeurs de produits naturels à Tourcoing. Et comment enfin, apprenant par un article de presse que le Graal est classé comme secte, Évelyne « comprendra qu’elle a été abusée ». Avant de mourir, elle écrira au procureur de la République pour dénoncer ce qu’elle qualifiera de « manipulation ». Hier, ce sont ses proches qui ont parlé pour elle, qui ont raconté. Ce matin, le Dr Guéniot, le seul à avoir fait appel de sa condamnation à deux ans de prison avec sursis et interdiction d’exercer la médecine, donnera sa version. •

FLORENCE TRAULLÉ

26 février 2008

L'apparition de la vie serait-elle purement chimique ?

L'apparition de la vie serait-elle purement chimique ?

Des chercheurs de l'Université de Bochum ont mis en évidence un processus qui pourrait être à l'origine de la vie sur Terre. A l'aide de simulations sur supercalculateur au Centre de recherche de Jülich (FZJ), les scientifiques ont montré que, dans les conditions originelles, de simples acides aminés peuvent former de longues chaînes peptidiques en dehors des cellules et par suite les premiers éléments constitutifs de la vie, sans avoir recours à un moyen biologique.

Au sein d'un "laboratoire virtuel" incarné par le supercalculateur JUBL de Jülich, les chercheurs ont imposé les conditions de température et de pression adéquates. Celles-ci étant très difficilement contrôlables dans un véritable laboratoire, le recours au supercalculateur s'est trouvé être la meilleure solution.

Après 4 mois de calculs, l'étude a révélé que des biomolécules complexes pouvaient se former sans avoir recours aux outils biologiques habituels tels que les ribosomes. En paramétrant les conditions voulues et en introduisant la présence de surfaces de sulfure de fer, les simulations ont révélé que la formation des peptides était accélérée, rendant le milieu propice à la formation de séquences peptidiques.


Voila qui va contrarier les tenants du "créationnisme en tenue de soirée", le Dessein Intelligent.

24 février 2008

Pas de protocoles occidentaux pour la médecine traditionnelle

JOHANNESBURG (AFP) - La pharmacopée traditionnelle employée par les guérisseurs africains ne doit pas être soumise aux essais cliniques à l'occidentale, qui ne feraient qu'"embourber" son développement, a estimé samedi la ministre sud-africaine de la Santé, Manto Tshabalala-Msimang.

"Nous ne pouvons pas suivre les protocoles occidentaux pour la recherche et le développement", a déclaré la ministre au groupe de travail sur la médecine traditionnelle africaine mis en place par la présidence pour réglementer la profession.

"Nous devons prendre garde à ne pas nous embourber dans des essais cliniques", a-t-elle ajouté, selon l'agence sud-africaine de presse Sapa, présente à la réunion du groupe de travail à Pietermaritzburg (est).

La ministre a expliqué ne pas être opposée par principe aux essais cliniques mais souhaiter des "protocoles adaptés" à une pharmacopée "utilisée par les guérisseurs traditionnels parfois depuis des milliers d'années."

Tshabalala-Msimang a toutefois mis en garde contre "les charlatans qui nuisent à l'image" de la médecine traditionnelle, "qui font toutes sortes de promesses irréalisables à des gens désespérés."

Par ailleurs, "l'absence de documentation (sur les plantes et autres ingrédients utilisés par les guérisseurs) pose parfois des problèmes légaux sérieux", a-t-elle reconnu.

Le groupe de travail doit rendre ses conclusions au gouvernement en mars. Un autre des aspects abordés est celui des droits intellectuels sur les substances actives recensées.

La ministre de la Santé, une fidèle du président Thabo Mbeki très critiquée pour sa réticence aux médicaments anti-rétroviraux utilisés pour soigner les malades du sida, prône une reconnaissance de la médecine traditionnelle.

Une majorité des Sud-Africains, notamment ceux qui vivent à la campagne, ont recours aux guérisseurs. Mais, en l'absence d'une éducation suffisante pour identifier les cas d'urgence, les malades d'une des maladies favorisées par l'effondrement du système immunitaire qu'entraîne le virus du sida, notamment la tuberculose, arrivent souvent trop tard dans les services hospitaliers.


Il est inquiétant de constater tous les dégâts que peuvent causer des politiciens crédophiles, lorsqu'ils se mêlent de sujets scientifiques. Comme si l'Afrique du Sud avait besoin de ça.

13 février 2008

Vaccin contre l'hépatite B et sclérose en plaques : les inquiétudes de l'Académie de médecine

Par Destination Santé - « Les craintes à l'égard de la vaccination (contre l'hépatite B) sont injustifiées » réaffirme l'Académie nationale de Médecine, alors qu'une « campagne médiatique sur les effets adverses de la vaccination contre l'hépatite B se développe à nouveau en France ». L'Académie insiste encore sur « l'absence d'imputabilité (à la vaccination) dans la sclérose en plaques (SEP) chez les enfants et adolescents ». Données à l'appui.

Au cours des six dernières années, un total de « huit études nationales et internationales ont démontré l'absence de relation statistiquement significative entre la SEP et la vaccination contre l'hépatite B », rappellent les Académiciens.

« En 2002 déjà, l'évaluation du rapport bénéfices/risques du vaccin faite par l'Institut de Veille sanitaire (InVS), dans une cohorte d'adolescents et d'adultes à risque montrait que le nombre de porteurs chroniques du virus, de cirrhoses et de cancers du foie évité par la vaccination était très supérieur à celui des éventuels effets secondaires (qui lui sont) imputés ».

L'académie craint que cette « campagne médiatique » ne réveille « l'inquiétude des médecins vaccinateurs et des personnes à vacciner ». Et surtout elle redoute des conséquences dramatiques en termes de santé publique.

Elle rappelle en effet que la couverture vaccinale du nourrisson et de l'enfant demeure très faible en France (25%) contrairement aux autres pays européens et du continent nord-américain. « En 2003-2004, on observait 600 nouveaux cas d'hépatites B annuels, dont la moitié auraient pu être évitée si les recommandations de vaccination avaient été suivies », souligne-t-elle.

« Les craintes à l'égard de la vaccination vont encore aggraver cette situation ». D'autant, comme il convient de le rappeler, que l'hépatite B est à l'origine de près de 10% des transplantations hépatiques en France, que dans 20% des cas, elle évolue vers une cirrhose. Sans oublier enfin que d'après les chiffres de l'OMS, cette maladie est à l'origine de 60% à 80% des cancers primitifs du foie.

Source : Académie nationale de Médecine, 12 février 2008, Institut de Veille sanitaire (InVS), OMS


Les aberrations dues au terrorisme médiatique des adeptes de l'anti-vaccination continuera à faire des victimes innocentes. On se prendrait à souhaiter que la sélection naturelle soit plus rapide.

12 février 2008

Boiron attaque le magazine anglais The Lancet

Le laboratoire homéopathique lyonnais a adressé une lettre à la prestigieuse revue scientifique anglaise “The Lancet”. Le magazine avait publié plusieurs articles en 2007 et en 2005 dans lesquels il remettait en cause l’efficacité de l’homéopathie. Un coup dur pour Boiron car “The Lancet” est très réputée et très lue dans le monde scientifique.

Dans cette lettre, le directeur général Thierry Boiron, accuse le magazine d’avoir publié “des thèses douteuses”, présentées “avec la plus parfaite mauvaise foi ou la formidable incompétence”. En effet, selon Thierry Boiron, le journaliste auteur de l’article, Paul Goldacre, aurait présenté des analyses comme totalement négatives pour l’homéopathie alors qu’elles prouveraient en réalité l’efficacité de cette médecine. D’ailleurs, Thierry Boiron n’hésite pas à qualifier ces propos de “mensonges” qui témoigneraient “d’un parti pris de la rédaction du Lancet”.

De son côté, la rédaction du Lancet a indiqué qu’elle n’avait pas encore reçu la lettre de Boiron...


La technique habituelle des tenants des pseudo-médecines: incapables de gagner devant la paillasse et les tubes-à-essais, ils essayent de gagner dans les prétoires et surtout par des déclarations fracassantes dans la presse.

03 février 2008

Le naturopathe jouait les médecins depuis 40 ans

Une pharmacie de la rue de Rome à Marseille également sur la sellette

Naturopathe, mais pas médecin. Depuis une quarantaine d'années, un homme aujourd'hui âgé de 70 ans est soupçonné d'avoir livré des diagnostics et signé des prescriptions à des centaines de patients, à la manière d'un professionnel de la médecine, sans le moindre diplôme lui permettant de le faire.

Son savoir, fondé sur la naturopathie, une méthode thérapeutique reposant sur l'idée que la plupart des maladies peuvent être traitées ou évitées grâce à la diététique, ne l'empêchait pas de prescrire à ses malades des médicaments, dont certains permettaient de soigner des allergies.

100 € la consultation

C'est lors d'une enquête parallèle de la Brigade de sûreté urbaine (BSU) Centre dans une pharmacie de la rue de Rome (1er ) que les faits ont été mis au jour. Les fonctionnaires ont d'abord mis en évidence la présence d'un préparateur agissant lui aussi depuis de longues années sans diplôme . Ils ont aussi découvert les prescriptions du suspect dans l'officine, où les patients venaient se fournir.

Les différentes perquisitions menées dans le cabinet ou plutôt "l'institut" du mis en cause, en fin de semaine, ont permis d'établir qu'il recevait de très nombreux patients, qui venaient de toute la région. Chaque consultation étant facturée 100 € . Les fonctionnaires ont aussi établi que certaines des fausses prescriptions servaient à expédier des médicaments jusqu'en Italie. Non répertorié sur les listes de l'ordre et ne bénéficiant d'aucun agrément, le suspect a été mis en examen pour "exercice illégal de la médecine" et placé sous contrôle judiciaire.

Par Romain Luongo


La croyance comme quoi les médecines 'naturelles' seraient moins chères que la médécine scientifique est largement battue en brèche par ce naturopathe. On remarque qu'à ce prix, le charlatan avait quand même un bon nombre de clients.

01 février 2008

Vaccin contre l'hépatite B et sclérose en plaques : rebondissement… à la Française ?

Par Destination Santé Destination Sante - Vendredi 1 février, 02h03

Les mis en examen sont accusés de « tromperie sur les contrôles, les risques et les qualités substantielles d'un produit ayant eu pour conséquence de le rendre dangereux pour la santé de l'homme, ». Sanofi Pasteur MSD pour sa part, est également mis en examen pour « homicide involontaire » après le décès d'une jeune femme de 28 ans, en 1998.

Les intéressés – ou plutôt leurs employeurs – ont fait valoir leur strict respect des règles en vigueur au moment des faits. Pour important qu'il soit, cet argument risque évidemment de ne convaincre ni les plaideurs… ni les juges. Rappelons en effet qu'en France, une expertise judiciaire avait conclu en 2002, à la mise en cause des pouvoirs publics. En 2005 la Cour de Justice de la République classait sans suite une plainte déposée notamment contre Philippe Douste-Blazy et Bernard Kouchner, impliqués à des degrés divers dans les campagnes vaccinales menées de 1994 à 1998.

En septembre 2003 un arrêt de la Cour de Cassation ne reconnaissait aucun lien certain entre la vaccination et l'apparition éventuelle d'une sclérose en plaques… pour être démenti ensuite par une étude publiée par l'Académie américaine de Neurologie. Démenti ? Voire. Le travail en question soulignait les « limites méthodologiques substantielles » des études concluant à une éventuelle relation de cause à effet.

Alors qui croire ? Pour l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) la cause est entendue… de longue date. L'Organisation a toujours plaidé pour la vaccination systématique contre l'hépatite B, « l'une des principales maladies humaines (qui) pose un sérieux problème de santé publique à l'échelle mondiale. » Elle affirme également que « le vaccin est extrêmement sûr et efficace » et elle a beau jeu de souligner que la France est le seul pays où de tels effets secondaires aient été déclarés en masse. Au mois de décembre dernier, Destination Santé relevait le travail publié par une équipe du CHU Kremlin-Bicêtre près de Paris, dans les « Archives of Pediatrics & Adolescent Medicine ». Il concluait que « la vaccination contre l'hépatite B ne paraît pas augmenter le risque d'une attaque inaugurale de SEP dans l'enfance."

Autant dire que les dernières mises en examen prononcées à Paris ne constituent qu'un rebondissement supplémentaire dans une affaire qui n'en a pas manqué. En plus de 10 ans maintenant, elle n'est pas encore parvenue à détourner les Français de la vaccination en tant que telle, mais elle a gravement fait régresser le statut vaccinal de notre pays contre l'hépatite B… qui est aussi la principale cause de cancer primitif du foie.

Rappelons aussi que le « scandale » franco-français du vaccin contre l'hépatite B a eu son pendant outre-Manche. L'accusé dans ce cas était le vaccin ROR (rougeole, oreillons, rubéole), supposé provoquer la survenue d'autisme et de rectocolite hémorragique chez ses « victimes ». « L'affaire » a depuis connu un piteux épilogue. Il ne s'agissait en réalité que d'une manipulation savamment orchestrée avec avocats marrons et chercheurs corrompus, pour faire aboutir une class action…

Source : Archives of Pediatrics & Adolescent Medicine, 2007 ; 161(12) :1176-1182 ; OMS, Factsheet Hépatite B, accédée le 1er février 2008


On aimerait voir la France se singulariser dans une affaire plus intelligente. Le fiasco des lobbies anti-vaccinations en Angleterre fera école, mais que d'argent, de temps et de vies perdues par bêtise humaine. Rappelons que cette polémique sur la SEP et la vaccination contre l'hépatite B n'existe qu'en France. Aucun autre pays n'a retrouvé la moindre augmentation des crises chez les personnes déjà malades, après vaccination.