29 décembre 2005

Fraudes et bidonnages: la recherche victime de la course aux publications

PARIS (AFP) - L'histoire de la recherche a été parsemée de fraudes et autres impostures. Un phénomène probablement irréversible, les scientifiques étant soumis à une pression toujours plus grande pour publier des avancées majeures, sous peine de voir coupées leurs sources de financement."Publish or perish !" ("publier ou mourir !"): bien des carrières de scientifiques tiennent à la fréquence de leurs publications dans des revues prestigieuses, comme l'américaine Science ou la britannique Nature.
Toutes les grandes institutions de recherche, y compris celles à financement public, tiennent un décompte statistique des publications de leurs employés pour déterminer leur rang dans la communauté scientifique mondiale.
C'est dans Science que le chercheur sud-coréen Hwang Woo-suk a présenté les travaux sur le clonage humain qui auraient pu lui valoir un prix Nobel... Si leurs résultats ne s'étaient pas révélés largement falsifiés.
Dans les années 90, Hendrick Schön, auteur de 16 articles parus dans des publications prestigieuses en l'espace de deux ans, paraissait parti pour révolutionner le domaine des matériaux supraconducteurs. Avant que ce chercheur des laboratoires américains Bell ne soit démasqué comme un simple imposteur.
Plus tôt, en 1912, le paléontologue britannique Arthur Smith Woodward avait dévoilé à la communauté scientifique les restes du "premier Européen". "L'homme de Piltdown" était un faux, associant le crâne d'un homme moderne à la mâchoire d'un grand singe, probablement un orang-outang.
D'autres "causes célèbres" sont plus des controverses que des fraudes délibérées, comme la fusion nucléaire "froide" des Américains Stanley Pons et Martin Fleischmann que jamais d'autres équipes n'ont pu rééditer.
Jacques Benveniste, personnalité de la recherche médicale française, est mort persuadé d'avoir raison sur la "mémoire de l'eau" qui aurait donné une explication scientifique à l'homéopathie. Publiés à grand bruit par Nature en 1988, ses travaux ont été démolis par la même revue.
Une étude menée auprès de 3.200 scientifiques américains et publiée en juin dans... Nature révélait que 0,3% des chercheurs interrogés avaient délibérément truqué le résultat de leurs recherches au cours des trois années précédentes. La proportion montait jusqu'à 15,5% (20,6% pour les chercheurs en milieu de carrière) lorsqu'on leur demandait s'ils avaient modifié leur méthodologie "à la suite de pressions exercées par une source de financement".
"Nous sommes préoccupés par la perception qu'ont les scientifiques du processus de distribution des crédits", soulignaient les auteurs, en mettant en cause les mécanismes de la publication scientifique, ainsi que de l'attribution des bourses et des postes de chercheurs.

23 décembre 2005

Life's ingredients circle Sun-like star

NewScientist.com news service
David L Chandler

The first evidence that some of the basic organic building blocks of life can exist in an Earth-like orbit around a young Sun-like star has been provided by NASA's Spitzer Space Telescope.
Spitzer took infrared spectrograms of 100 very young stars in a nearby stellar nursery, a huge cloud of dust and gas 375 light years away in the constellation Ophiuchus. And one of those stars showed signs of the organic molecules, acetylene and hydrogen cyanide.
These gases, when combined with water, can form several different amino acids. These are needed to form proteins, as well as one of the four chemical letters, or bases, in DNA, called adenine.
The organic molecules were detected in a ring of dust and gas circling a young star called IRS 46. Such dust rings, found around all of the young stars that were examined by the Spitzer telescope, are believed to be the raw material for planetary systems.
The spectrographic data showed that the gases were so hot that they must be orbiting close to the star, approximately in its "habitable zone", the region where Earth orbits the Sun and where water is just at the borderline between liquid and gaseous states.
The detection supports the widely held theory that many of the molecular building blocks of life were present in the solar system even before planets formed, thus assisting the initial formation of complex organic molecules and the start of life itself.
Planet forming
Observations earlier in 2005 by a different team using Spitzer showed that simpler organic molecules, called polycyclic aromatic hydrocarbons, were present in galaxies as much as 10 billion years ago.
The star IRS 46 and its emerging planetary system "might look a lot like ours did billions of years ago, before life arose on Earth", said Fred Lahuis of Leiden Observatory in the Netherlands, who led the research team.
Acetylene and hydrogen cyanide have been detected before in places closer to home, such as the atmospheres of the giant planets Jupiter and Saturn, and in comets. Observations by the European Infrared Space Observatory have also shown the compounds to exist around massive stars.
But the new findings are the first to show they can occur around other Sun-like stars, and in a region where planets are likely to form. Follow-up observations with the Keck Observatory in Hawaii suggest that a stellar wind is beginning to blow away the dust surrounding IRS 46. This may be the start of what is thought to be a final stage in the formation of planets.
The research will be published in the Astrophysical Journal in January 2006.


Contrairement aux affirmations des tenants du soi-disant "dessein intelligent" (qui viennent de subir une cuisante défaite judiciaire au procès de Dover aux USA), les conditions de la formation de vie organique planétaire n'ont pas l'air d'avoir de difficultés pour s'établir dans des environnements semblables à celui de la Terre et du Soleil. La "complexité irréductible du vivant" en apparaît brusquement moins irréductible que prévu par ces adeptes du créationnisme déguisé.

Des scientifiques étudient la vie secrète des petites cuillères

LONDRES - Des chercheurs australiens ont étudié pendant cinq mois un contingent de 70 petites cuillères. Ils en ont déduit que ces instruments avaient potentiellement une âme mais qu'ils formaient une espèce en danger de disparition.

Comme il s'y attendait, un groupe de scientifiques de Melbourne a constaté que 80 % des petites cuillères avaient disparu au cours de leur période d'observation. Les zones privées de l'institut semblaient toutefois deux fois moins touchées que les espaces communs.

"A ce niveau, nous estimons à 250 le nombre de petites cuillères qu'il faut acheter par an pour maintenir une population exploitable de 70 cuillères", écrivent ces chercheurs du Macfarlane Burnet Institute for Medical Research and Public Health, dans l'édition des fêtes du "British Medical Journal".

Ils ajoutent que leur étude prouve combien les petites cuillères sont essentielles à la vie de bureau.

Regrettant que la littérature scientifique soit "étonnamment pauvre" en matière de recherche sur les petites cuillères, les scientifiques proposent plusieurs théories pour tenter d'expliquer ce phénomène.

Fort d'un indice tiré du Guide du voyageur galactique de Douglas Adams, ils penchent pour une migration des cuillères vers une planète uniquement peuplée de formes de vie "spatuloïdes" coulant des jours heureux dans un état de flottement proche du Nirvana.
Ils évoquent notamment le "résistantialisme" qui confère aux objets inanimés une aversion naturelle pour la race humaine.

D'un autre côté, ils n'écartent pas l'hypothèse selon laquelle ce serait simplement des gens qui les emportent.



Il reste un sérieux doute sur la dernière hypothèse, mais dans l'attente d'une confirmation...

Cellules souches: le Pr Hwang a bien falsifié ses résultats

SEOUL (AP) - Hwang Woo-suk a menti. Après la publication d'un rapport d'experts mettant en cause les résultats d'au moins neuf des 11 lignées de cellules souches qu'il affirmait avoir créées à partir d'embryons humains obtenus par clonage, le célèbre scientifique sud-coréen a présenté ses excuses et démissionné de son poste universitaire, vendredi.
"Je présente mes excuses sincères pour avoir provoqué choc et déception", a dit Hwang aux journalistes alors qu'il s'apprêtait à quitter son bureau de l'université nationale de Séoul. "Comme symbole de ces excuses, je quitte mon poste de professeur de l'université nationale de Séoul".

"Ce genre d'erreur est un acte grave qui nuit aux fondations de la science", avaient auparavant estimé des experts de l'université nationale de Séoul dans leur rapport accablant. Les premières conclusions rendues par ce panel viennent confirmer les accusations d'un ancien collaborateur du Pr Hwang, qui a affirmé la semaine dernière que le célèbre scientifique avait falsifié neuf résultats sur onze.

Dans un article publié en mai par la revue "Science", le Pr Hwang Woo-suk avait affirmé avoir créé par clonage des cellules souches pour 11 patients, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour les thérapies adaptées à des maladies difficilement soignables.
L'avancée avait été unanimement saluée, mais les accusations d'un de ses anciens collaborateurs, Roh Sung-il, ont jeté la semaine dernière le Pr Hwang dans la tourmente. La création d'un panel d'experts de l'université nationale de Séoul -où travaillait Hwang- a alors été décidée pour enquêter sur l'affaire.

Dans son premier rapport remis vendredi, ce panel affirme avoir découvert que "les données de laboratoire pour 11 lignées de cellules souches rapportées dans l'article de 2005 (dans "Science") avaient toutes été obtenues en utilisant seulement deux lignées de cellules souches".
Selon les experts, pour parvenir à de faux résultats d'ADN censés montrer une correspondance, l'équipe de Hwang a réparti les cellules d'un patient dans deux tubes à essai lors de l'analyse, plutôt que de comparer les cellules clonées avec les cellules originelles du patient.
"Au vu de ces faits, les données rapportées dans l'article de 'Science" en 2005 ne peuvent pas provenir d'une simple erreur et ne peuvent être vues que comme une fabrication délibérée visant à faire croire à l'existence de 11 lignées de cellules souches en utilisant seulement les résultats de deux", explique le rapport du panel.

Il précise également que des analyses d'ADN attendues dans quelques jours diraient si les deux lignées de cellules souches restantes ont oui ou non été clonées avec succès à partir d'un seul patient.

A la lumière de ces révélations, les experts ont annoncé vendredi qu'ils allaient désormais enquêter sur d'autres articles rédigés par le Pr Hwang: l'un publié dans "Science" en 2004 sur les premiers embryons humains clonés, et un autre paru en août 2005 dans "Nature" sur le premier chien cloné.

Les deux revues ont déjà entamé des investigations sur ces deux papiers. "Science" l'a également fait pour l'article sur les cellules souches datant de mai 2005.
Le doyen du département de recherche de l'université nationale de Séoul a, lui aussi, pointé vendredi les torts de Hwang Woo-suk. "Il n'y a aucun moyen que le Pr Hwang n'ait pas été impliqué", a déclaré Roe Jung-hye lors d'une conférence de presse, ajoutant que Hwang "l'avait plus ou moins admis".

Tout en promettant des preuves sur la validité de ses recherches, Hwang Woo-suk avait en effet présenté vendredi dernier ses excuses pour des "erreurs fatales et des lacunes dans la façon de rendre compte de l'avancée scientifique" réalisée. Il avait demandé à la revue "Science" de retirer l'étude publiée en mai dernier

"Messe de minuit" et cousinage "plébéien" à l'Assemblée

PARIS (AFP) - La messe de minuit de Noël, que Christine Boutin ne veut pas manquer, et le lointain cousinage "plébéien" de François Bayrou avec le député UMP Richard Cazenave ont été évoqués jeudi dans l'hémicycle de l'Assemblée, lors de l'examen du texte sur le droit d'auteur.Alors que le débat s'est ouvert dans un climat tendu sur ce projet de loi controversé, le député PS du Nord Jean Le Garrec a demandé la parole pour dire au ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres, qu'"étant donné le nombre d'amendements", l'examen du texte ne pouvait "se terminer avant dimanche".
"Et la messe de minuit!", s'est aussitôt exclamée la députée UMP des Yvelines, Christine Boutin.
Saisissant la balle au bond, M. Le Garrec a poursuivi: "Vous comprenez bien, M. le président, que je ne peux pas prendre sur moi une situation où j'empêcherais Mme Boutin de ne pas aller à la messe de minuit".
"Je suis déjà un grand pécheur, je ne veux pas pécher une fois de plus. Pour toutes ses raisons il faut suspendre le débat", a ajouté dans un large sourire l'élu PS.
Un peu plus tôt, l'hémicycle a appris de la bouche du président de l'UDF François Bayrou qu'il était un lointain cousin de Richard Cazenave, qui venait de demander une deuxième délibération sur un point du texte. "Je ne suis pas d'accord avec M. Cazenave, pour qui j'ai une sympathie génétique depuis 150 ans environ. Nous sommes cousins, enfin cousins lointains puisque M. Cazenave est originaire de mon village", a expliqué M. Bayrou, à qui le président de séance a lancé: "Laissez vos affaires de famille ailleurs!".
Taquiné par M. Donnedieu de Vabres sur ce lien de cousinage, M. Bayrou a répondu: "le vôtre, M. le ministre, est aristocratique, le nôtre est plébéien, c'est la raison pour laquelle nous sommes sur ces bancs".


On espère que Mme Christine Boutin aura le même cri du coeur pour Yom Kippour et pour l'Aid-el-Fitr. Ou alors qu'elle laissera la religion à l'extérieur de l'hémicycle, la prochaine fois, et qu'elle se contente de mentionner le fait que le 25 décembre est férié en France.

22 décembre 2005

Un malade atteint de sclérose en plaques débouté par le tribunal

Un jeune lorrain atteint de sclérose en plaques (SEP), qui poursuivait son ancien médecin pour l'avoir vacciné contre l'hépatite B, a été débouté jeudi par le tribunal de Metz qui a estimé qu'il n'y avait pas de lien prouvé entre le vaccin et la sclérose en plaques.
Le malade entend faire appel.
Christophe Nicolas, 28 ans, a vu les premiers symptômes de sa maladie apparaître en septembre 1999, quinze jours après avoir reçu une dose de rappel du vaccin anti-hépatite B (Engérix-B) injectée par son médecin traitant, avait indiqué son avocat à l'audience le 21 octobre.
Souffrant d'abord de vertiges et de troubles de la marche, il est aujourd'hui invalide et se déplace difficilement avec des béquilles.
Christophe Nicolas avait été victime de crises d'épilepsie répétées dans son enfance ce qui constitue "une contre-indication pour la vaccination", avait fait valoir son avocat.
Assurant la défense du médecin, Me Philippe David avait pour sa part réfuté le "lien de causalité" entre la vaccination anti-hépatite B et la SEP. Un lien que ne permettent pas d'établir les études récentes, avait-t-il allégué.


Il est triste de voir la détresse des malades exploitée par les tenants de l'anti-vaccination et les profiteurs de la judiciarisation à outrance. Le débat scientifique n'est jamais clos, mais il penche largement en faveur d'une innocuité du vaccin contre l'hépatite B. Quoi qu'il en soit, le rapport bénéfice/risque est particulièrement élevé pour ce vaccin.

Le génie d'Einstein confirmé avec précision par un professeur de Québec

Simon Rainville, professeur à la Faculté des sciences et de génie de l'Université Laval, à Québec, a développé le test le plus précis à ce jour pour valider la fameuse équation d'Einstein, E=mc2.
Les travaux du physicien sont publiés cette semaine dans la revue scientifique Nature. Réalisés en collaboration avec plusieurs collègues américains et européens, ceux-ci ont permis de vérifier que la masse et l'énergie sont bel et bien équivalents, avec une précision de 0,00004%, ce qui est 55 fois plus précis que le meilleur test disponible auparavant.
Pour arriver à de tels résultats, le professeur Rainville utilise une technique qui permet de mesurer la différence entre la masse d'un noyau atomique avant et après qu'il ait absorbé un neutron. La précision obtenue équivaut à mesurer la distance entre Québec et Vancouver, soit plus de 3 000 km, avec une marge d'erreur de la grosseur d'un cheveu, comme l'illustre le scientifique.
L'équation «E=mc2» est appliquée couramment dans la technologie des GPS et des réacteurs nucléaires, entre autres.
Une telle découverte couronne l'Année mondiale de la physique, laquelle célèbre le centième anniversaire de la publication par Einstein de la théorie de la relativité restreinte.

20 décembre 2005

L'enseignement des thèses créationnistes est "anticonstitutionnel" en Pennsylvanie

Plus d'une vingtaine d'Etats attendaient la décision du tribunal fédéral de Harrisburg (Pennsylvanie) sur une théorie néocréationniste, pour la mettre au programme de leurs écoles. Mais mardi 20 décembre, le juge John Jones a jugé qu'enseigner le "dessein intelligent" ( Intelligent Design) en classe de sciences d'une école américaine violait la Constitution. Un verdict qui apparaît comme un revers pour les conservateurs américains, adeptes de cette thèse concurrente de la théorie de l'évolution de Darwin.
Le procès s'était tenu de fin septembre à début novembre. Huit familles avaient décidé de poursuivre le conseil scolaire de la région de Dover, une zone rurale à l'ouest de Philadelphie, qui avait décidé d'enseigner aux élèves le "dessein intelligent". Cette thèse suppose que la nature est si complexe que seul un être supérieur intelligent a pu la créer. Les parents plaignants estimaient qu'il s'agit d'une théorie religieuse qui n'a pas sa place à l'école. Ils invoquaient le premier amendement de la Constitution des Etats-Unis, qui stipule qu'aucune loi ne peut promouvoir une religion.
Le conseil scolaire avait prévu que les élèves du 9e grade (l'équivalent de la classe de 3e, sauf qu'elle constitue le premier échelon du lycée) se verraient enseigner, en préambule aux leçons de biologie sur l'évolution, que la théorie de Darwin "n'est pas un fait" et comporte des "lacunes" inexplicables. Les enseignants devaient renvoyer les élèves, pour plus d'informations, vers un livre créationniste intitulé Des pandas et des hommes. Mardi, le juge a estimé que "les citoyens de Dover ont été pauvrement servis par le conseil scolaire qui a voté l'enseignement du dessein intelligent".
La théorie est présentée comme une alternative et se garde de toute référence à la Genèse. Mais les scientifiques l'ont dénoncée comme le dernier avatar du créationnisme. Le "dessein intelligent" a reçu des renforts de poids – George Bush a pris la parole cet été pour déclarer que les deux "écoles de pensée" devaient être expliquées aux enfants – et séduit nombre d'Américains : selon un sondage effectué par l'institut de recherche Pew en juillet, 64 % sont favorables à l'enseignement du créationnisme ou du "dessein intelligent", en plus de la théorie de l'évolution. Et pas moins de 38 % des sondés souhaitent que Charles Darwin soit tout simplement éliminé de l'école, pour mettre l'accent sur le rôle de Dieu.

17 décembre 2005

Le pionnier coréen du clonage en accusation sur l`intégrité de ses travaux

Séoul, 16/12 - Un mois après avoir avoué des infractions à l`éthique, le sud-coréen Hwang Woo-suk, pionnier du clonage, a dû monter au créneau vendredi pour défendre l`intégrité de ses travaux sur les cellules souches humaines après des accusations de fraude tournant à l`affaire d`Etat.

Démarche rarissime dans le monde feutré des scientifiques, le biologiste a annoncé avoir réclamé le retrait de son article sur le sujet récemment publié dans la revue américaine Science en invoquant des erreurs d`illustration qualifiées "d`irréparables".

"J`ai demandé son retrait à la revue Science après avoir obtenu l`aval des co-auteurs", a déclaré sans plus de précisions le Dr Hwang au cours d`une conférence de presse.

Un de ses jeunes collaborateurs, Kim Sun-Jong, a quant à lui affirmé avoir été sollicité par le chercheur pour tronquer deux des clichés censés représenter les onze lignées différentes de cellules souches embryonnaires, selon les médias sud-coréens.

Amaigri après une récente hospitalisation pour "surmenage", le Dr Hwang a ensuite réaffirmé l`authenticité de ses résultats.

"Ce que je peux clairement affirmer, c`est que nous avons créé des cellules souches spécifiques à chaque patient et que nous disposons de la technologie pour le faire", a affirmé ce biologiste de 52 épinglé le mois dernier pour des infractions à l`éthique.

Sur les onze lignées de cellules produites à partir de l`ADN des donneurs, six ont été détériorées à la suite d`une contamination mais les cinq autres ont été gelées et peuvent être réactivées.

Elles sont en cours de décongélation et seront disponibles pour des tests génétiques d`ici dix jours afin de prouver la véracité des travaux, a ajouté le scientifique en réponse aux accusations proférées la veille par un membre de son équipe auprès de médias sud-coréens.


Un nouveau chapitre pour la Souris Truquée ? Ou le pouvoir auto-régulateur de la science...

12 décembre 2005

Le Gulf Stream insensible au réchauffement climatique !

Par Michel Fantin, Tech&Co

Ce n’est pas le calme plat dans l’océan atlantique ! Une étude publiée dans la revue Nature le 1° décembre par le scientifique Harry Bryden du Britain’s National Oceanography Centre, en pleine ouverture du sommet de Montréal (qui s'est clôturé vendredi dernier), montre un phénomène curieux : le réchauffement climatique pourrait provoquer une baisse de la température dans le nord de l’Europe…
Ce résultat paradoxal, confirmé par les simulations du Centre Hadley de prévision du climat (Londres) dans son dernier rapport, met en lumière que des courants marins profonds de l’océan Atlantique subissent de fortes variations.
Mais attention : le Gulf Stream proprement dit n’y est pour rien ! Contrairement à ce que l’on a pu lire récemment dans de nombreux articles de presse, et à l’opposé des idées reçues qui en découlent, les travaux de Bryden démontrent que le fameux courant de surface de l’hémisphère nord est très stable.
Rappelons que le Gulf Stream fait partie d’une boucle de courant océanique entraînée par les vents, qui part de la Floride, traversant l’atlantique nord dans le sens des aiguilles d’une montre (on parle de « gyre subtropicale »). Les masses d’eau relativement chaudes et salées déplacées en surface vers le nord par un ensemble de courants prolongeant le Gulf Stream (dérive nord-atlantique) jusqu’au Spitzberg subissent ensuite des échanges avec l’atmosphère avant de repartir vers le Sud. L’équilibre de cette boucle de courant n’est pas modifié depuis un demi-siècle, malgré les bouleversements actuels. Jusqu'à quand ?
Il en va différemment de la « circulation thermohaline », qui transporte de la chaleur vers le Nord. Il s’agit là d’un tout autre phénomène, initié par des courants verticaux de densité. Ces courants se produisent afin de rétablir un équilibre entre les couches superficielles de l’océan atlantique nord (au Labrador notamment), froides et salées, donc très denses et par conséquent descendant en profondeur, et les couches basses, plus chaudes et moins denses qui ont tendance à remonter vers la surface.
Par opposition au Gulf Stream et aux courants marins entraînés par les vents, la circulation thermohaline (THC) est principalement verticale, et provoquée par la formation et la plongée en profondeur (jusqu’à 5000 m) d’eau au niveau du Groenland, de l’Islande et de la Norvège.
Or, chutant de 20 millions de m3 par seconde à seulement 14 millions, la circulation thermohaline montrerait un déclin d’environ 30% du flux océanique “général” ainsi que des changements de la circulation de retour en profondeur. En particulier, le flux dans la partie la plus enfouie du courant de retour, entre 3000 et 5000 mètres sous la surface, s’est réduit.
La raison : le réchauffement de la planète, dû aux émissions de gaz à effet de serre, entraînerait une augmentation des précipitations en surface, diminuant la densité de la couche d’eaux froides de surface qui alors a moins tendance à « plonger ».
En affectant la circulation thermohaline, donc en réduisant la quantité de chaleur transportée vers le Nord, cette modification des flux verticaux pourrait engendrer un rafraîchissement dans l’océan Atlantique Nord de 2°C environ. Mais il faut être prudent dans les conclusions. « La marge d’erreur des calculs réalisés pour évaluer l’intensité de la circulation thermohaline est importante, de l’ordre de grandeur de la variation constatée » fait remarquer David Salas, chercheur climatologue à Météo France, interrogé par Tech & Co pour Futura Sciences . Et la température simulée en Europe (non plus dans l’océan) ne baisserait que d’environ 0,5°C. Nous sommes encore très loin des images glaciales du film à grand spectacle « The day after tomorrow »…

09 décembre 2005

Brésil: un maire décrète une "interdiction de mourir"

SAO PAULO (AFP) - Le maire de Biritiba Mirim, dans la banlieue de Sao Paulo, a décrété une "interdiction de mourir" dans cette commune jusqu'à nouvel ordre, faute de place dans le cimetière municipal.Un "projet de loi" en ce sens va être examiné par l'Assemblée municipale a indiqué jeudi son adjoint, André José Barros.
"Interdiction de mourir à Biritiba Mirim" est le titre du site web de la mairie. "Les contrevenants seront sanctionnés pour leurs actes. La mesure restera en vigueur jusqu'à la construction du nouveau cimetière" et "les citoyens devront veiller à leur santé afin de ne pas mourir", stipule le texte du "projet de loi".
"Il s'agit en réalité d'une protestation pour attirer l'attention de l'opinion publique sur la saturation du cimetière et sur l'interdiction d'en construire un autre", a précisé M. Barros.
Dans un message à l'Assemblée municipale, le maire, Roberto Pereira da Silva, reconnaît que "ce projet peut paraître absurde". "Mais que ce qui est encore plus absurde, c'est la Résolution 335/03 du Conseil National de l'Environnement qui nous interdit de construire un nouveau cimetière dans la ville".
Le maire prévient ses conseillers municipaux que "la situation est catastrophique". "Les familles de la commune n'ont plus où enterrer leurs morts, toutes les ressources possibles ont été épuisées: récupération des tombes abandonnées, ouverture de nouvelles tombes dans les allées du cimetière, agrandissement grâce à des terrains proches, mais tout cela n'est pas suffisant", conclut le maire.


Reste encore à déterminer comment faire payer les amendes aux contrevenants.

08 décembre 2005

L'UE offre par erreur une aide faramineuse aux pays pauvres

BRUXELLES (Reuters) - Une coquille a conduit la présidence britannique de l'Union européenne à offrir une aide faramineuse de plus de 22 mille milliards d'euros - soit 27 fois le budget à long terme des Vingt-Cinq - à des pays pauvres d'Afrique, du Pacifique et des Caraïbes.
Un diplomate européen a déclaré jeudi que la proposition de coopération de 22.682 milliards d'euros n'avait guère fait sourciller les responsables de l'UE.
Il a précisé que cette offre, bien supérieure au budget prévisionnel 2007-2013 de 846,8 milliards d'euros, était le résultat d'une coquille.
La présidence britannique aurait simplement recopié la proposition faite par le Luxembourg au début de l'année sans modifier la virgule décimale, utilisée sur le continent, par le point d'usage en Grande-Bretagne.
"Cela ruinerait l'UE", a commenté le diplomate.
Un responsable de la présidence britannique a confirmé qu'une erreur typographique avait été commise et que l'offre aux pays pauvres s'élevait bien à 22,682 milliards d'euros.


Tant qu'on y est, si on reparlait du système métrique ?

07 décembre 2005

Une société chinoise se voit interdire de vendre des terrains sur la Lune

PEKIN (AFP) - Une société chinoise s'est vu interdire de vendre des terrains sur la Lune par les autorités de contrôle du commerce, qui ont estimé que si c'était "un beau rêve", cela ressemblait surtout à de la fraude.Selon le journal China Daily, l'entreprise, qui se présentait sous le nom de "L'Ambassade de la Lune", proposait des terrains au prix de 298 yuans (37 dollars) pour 0,4 hectare.
Pour les autorités de contrôle citées par le journal, "la vente de terrain sur la Lune par l'Ambassade de la Lune à ses clients est une sorte de fraude". "Posséder un bout de terrain sur la Lune ne concorde avec aucun article d'un règlement en Chine, ce n'est qu'un beau rêve".
Trente quatre personnes s'étaient laissées tenter avant que les activités de la société ne soient suspendues le 28 octobre, une décision confirmée en appel, a précisé mardi le China Daily.
Le propriétaire, Li Jie, estimait être dans son bon droit, affirmant qu'"aucune loi ou règlement en Chine n'interdit la vente de terrain sur la Lune".


Trou noir à vendre !

02 décembre 2005

Étude : Les micro-ondes affectent l’humeur

Un psychiatre australien met en garde les populations en soulevant le danger que présente le «smog» électromagnétique émanant des appareils cellulaires et des fours à micro-ondes car selon lui, ces ondes pourraient être responsables d’un effet dépressif sur l’humeur des gens en général.
Michael Berk, de l’Université de Melbourne, affirme avoir trouvé un lien entre le taux de suicide et l’augmentation de tempêtes géomagnétiques déclenchées par les éruptions solaires.
Il a remarqué qu’à chacune de ces tempêtes solaires, plus d’Australiens ont manifesté le désir de s’enlever la vie. Ce qui semble contradictoire, puisque les humains en général devraient en fait s’être acclimatés au Soleil.
Le professeur Berk, qui traite des patients souffrant d'un trouble bipolaire, a analysé les suicides en Australie de 1968 à 2000 et en a associé les données à celles des éruptions solaires.
Si les conclusions de ce chercheur s’avéraient fondées, les effets en seraient dévastateurs sur la perception que nous avons de notre technologie moderne en générale, lourdement dépendante de l’énergie électromagnétique. Se servir de son cellulaire pourrait être considéré déprimant et réchauffer sa pizza au four à micro-ondes, perçu comme un geste aux conséquences suicidaires.
Il s'agit cependant peut-être beaucoup plus que d'un phénomène de perception, alors que ce chercheur et d'autres avant lui ont conclu à l'effet nocif de l'exposition à des champs électromagnétiques.
Mis à part le ton facétieux adopté par le journaliste du Inquirer, le fait demeure que depuis des années, les études à ce sujet se succèdent avec des conclusions contradictoires, dépendant de qui les commandent et les commanditent. À suivre avec intérêt.


On comprend le scepticisme du journaliste lorsqu'on a compris la différence entre corrélation et causalité.