01 avril 2005

Etudes cliniques : les critères de jugement

Ces dernières années, nous avons pu observer une recrudescence des attaques contre les vaccinations (ROR, Hépatite B, etc.). Certaines de ces attaques utilisent des études cliniques alarmistes publiées dans des journaux scientifiques. Une étude clinique permet de tester un produit, un médicament, un aliment, un facteur environnemental etc., sur une population donnée, généralement pour en mesurer l’influence sur une pathologie.
Il est bon de rappeler quelques ‘évidences’ :
a) les scientifiques peuvent se tromper. Il n’est pas rare qu’une publication soit suivie d’une rétractation des auteurs.
b) certains journaux scientifiques sont moins cotés que d’autres : les meilleurs possèdent un comité de lecture constitué de scientifiques compétents qui relisent les articles et émettent leur avis avant toute publication (on parle de peer-reviewed journal). D’autres ne possèdent aucun comité de lecture.
c) certaines études cliniques présentent des défauts de conception scientifique. Ces failles sont assez facilement repérables, même par des non-initiés car les informations nécessaires figurent obligatoirement dans le résumé de l’étude qui est généralement publié en tête d’article. Nous allons détailler quelques-unes de ces failles dans la suite de cet article.
d) Enfin, certaines études cliniques sont financées par des groupes ayant un intérêt, généralement financier (groupe industriel) ou idéologique (groupe politique, sectaire). C’est parfois plus difficile à savoir, car certains auteurs restent discrets sur leurs sources de financement. Ce conflit d’intérêt (entre l’intégrité scientifique sur le résultat et la partialité du financeur) peut conduire un auteur à favoriser, même inconsciemment, un résultat plutôt qu’un autre. Généralement, cela suffit pour qu’un journal scientifique sérieux refuse la publication, s’il est averti de ce conflit d’intérêt.
Il suffit qu’une étude clinique présente un des problèmes mentionnés ci-dessus pour qu’elle soit mise en doute par la communauté scientifique, comme une preuve douteuse doit être rejetée par un jury.

Voici quelques-unes des failles les plus courantes du type mentionné au paragraphe c ci-dessus :
1) une étude statistique doit porter sur un nombre suffisant de cas. Il est difficile d’être plus précis sans savoir le phénomène sur lequel porte l’étude, mais typiquement cela se compte en centaines de personnes plutôt qu’en dizaines, pour pouvoir obtenir une significativité du résultat. Plus l’effet à démontrer est faible ou proche de l’effet placebo, plus il faudra augmenter le nombre de personnes participant à l’étude. La taille du groupe est généralement indiquée dans le résumé. Pour s’affranchir de ce problème on peut regrouper plusieurs études similaires en une seule méta-analyse, dont les résultats seront plus fiables. Néanmoins, une méta-analyse n’est pas une panacée pour faire du bon avec du mauvais (une méta-analyse fondée sur de mauvaises études ne fournira pas un bon résultat pour autant).
2) une étude doit comporter un groupe de contrôle (controlled study) qui indiquera quelles sont les valeurs ‘normales’ pour une population considérée. Ce groupe ne subit pas de traitement particulier et ses résultats sont comparés avec ceux du groupe traité. Chaque groupe doit avoir une taille suffisante pour valider un résultat statistique crédible.
3) une étude doit être conduite en double aveugle, dans la mesure du possible. Dans une étude en double aveugle (double-blind study), les intervenants ignorent les informations qui pourraient influencer les sujets et les sujets ignorent s’ils font partie du groupe de contrôle ou du groupe étudié. Par exemple, les médecins ignoreront quels patients ont reçu un médicament et quels autres ont reçu la pilule sucrée.
4) La répartition dans les différents groupes doit être effectuée de façon aléatoire (randomized test), sans connaissance des intervenants. Seul le statisticien de l’étude pourra reconstituer le puzzle en fin d’étude, sachant qui appartenait à quel groupe, ce qui assure l’objectivité de chacun.
5) les patients étant influençables par suggestion, on obtient parfois un effet placebo en donnant un faux médicament (généralement une pilule sucrée) en lieu et place d’un médicament faisant partie de l’étude. On peut alors mesurer l’effet placebo sur le groupe qui a reçu la pilule sucrée par rapport à celui qui n’a rien reçu. On parle d’étude « contre placebo ». Un médicament efficace doit obtenir un score significativement meilleur que le placebo, sans quoi il n’a aucune valeur thérapeutique. Remarque : l’effet placebo varie en fonction de plusieurs facteurs, dont le type de pathologie, l’environnement médical, le pouvoir de conviction des intervenants, etc. Il faut donc refaire l’étalonnage du placebo pour chaque nouvelle étude car il est très difficile de chiffrer l’effet placebo de façon universelle. Il faut également s’assurer que le traitement placebo ne peut pas être distingué du traitement réel par les patients ou les intervenants, sous peine d’invalider le double-aveugle.
6) Une étude statistique ne peut seule mesurer une causalité, sauf dans des cas très simplistes, qui n’existent virtuellement pas en médecine. Elles ne peuvent mesurer qu’une corrélation (voir l’éditorial du numéro de mars 2005 de Sens Commun).

En résumé, une bonne étude clinique portera sur un groupe de quelques centaines de personnes (selon les besoins statistiques), aura un groupe de contrôle (controlled study), sera conduite en double-aveugle (double-blind), ‘randomisée’ (randomized) et comparée à un placebo.
Résumé de l’étude Wakefield :

Summary

Background We investigated a consecutive series of children with chronic enterocolitis and regressive developmental disorder.

Methods 12 children (mean age 6 years [range 3-10], 11 boys) were referred to a paediatric gastroenterology unit with a history of normal development followed by loss of acquired skills, including language, together with diarrhoea and abdominal pain. Children underwent gastroenterological, neurological, and developmental assessment and review of developmental records.
Ileocolonoscopy and biopsy sampling, magnetic-resonance imaging (MRI), electroencephalography (EEG), and lumbar puncture were done under sedation.
Barium follow-through radiography was done where possible. Biochemical, haematological, and immunological profiles were examined.

Findings
Onset of behavioural symptoms was associated, by the parents, with measles, mumps, and rubella vaccination in eight of the 12 children, with measles infection in one child, and otitis media in another. All 12 children had intestinal abnormalities, ranging from lymphoid nodular hyperplasia to aphthoid ulceration. Histology showed patchy chronic inflammation in the colon in 11 children and reactive ileal lymphoid hyperplasia in seven, but no granulomas.
Behavioural disorders included autism (nine), disintegrative psychosis (one), and possible postviral or vaccinal encephalitis (two). There were no focal neurological abnormalities and MRI and EEG tests were normal. Abnormal laboratory results were significantly raised urinary methylmalonic acid compared with age-matched controls (p=0·003), low haemoglobin in four children, and a low serum IgA in four children.

Interpretation We identified associated gastrointestinal disease and developmental regression in a group of previously normal children, which was generally associated in time with possible environmental triggers.

Lancet 1998; 351: 637-41*


On constate l’absence de groupe de contrôle, l’absence de double-aveugle, le faible nombre de cas étudiés (12) et une association faite a priori avec la vaccination par les parents, donc par un raisonnement erroné de type « sophisme post hoc » (« c’est arrivé après, donc ça a été causé par… »).
Le Lancet est néanmoins un journal médical très réputé. Suite aux études qui ont invalidé les affirmations de l’étude Wakefield et la révélation d’un conflit d’intérêt (Wakefield était payé par des parents d’enfants autistes, pour une deuxième étude qui incluait des patients de la première, en vue d’une action en justice), le Lancet a présenté ses excuses. Les co-auteurs de l’étude se sont rétractés en exprimant leurs regrets pour les effets négatifs de la panique injustifiée soulevée au nom de leur étude, qui a provoqué une baisse spectaculaire de la couverture vaccinale, avec pour conséquence une épidémie de rougeole au Royaume Uni, de rubéole aux Pays-Bas.

Résumé de l’étude danoise ayant contredit les affirmations de l’étude Wakefield :
Reference
KM Madsen et al. A population-based study of measles, mumps and rubella vaccination and autism. New England Journal of Medicine 2002 347: 1477-1482.

Study
This was a retrospective study of all children born in Denmark between January 1991 to December 1998. In Denmark, a system of unique personal identification numbers, linked to vaccination registers and linked information about the diagnosis of autism makes almost complete follow up possible. A record review of 40 children with autism by a consultant in child psychiatry confirmed that 92% of children met operational criteria for autism.
The national Danish vaccination program recommends first vaccination a 15 months and again at 12 years.

Results
There were 440,655 children vaccinated, and 96,648 children who were unvaccinated. The mean age of vaccination was 17 months, and 99% of children vaccinated had their first vaccination before they were three years of age. The proportion of vaccinated boys and girls was the same, at 82%.
Table 1 shows the number and percent of children who developed autism or autistic spectrum disorders.

Table 1: Autism and MMR vaccination in Denmark

VaccinatedUnvaccinated
Total440,65596,648
Number with autism26353
Percent with autism0.0600.055
Number with autistic spectrum disorder34577
Percent with autistic spectrum disorder0.0780.080

Using person-years of exposure, there was no statistically significant difference between vaccinated and unvaccinated children for autism (relative risk 0.9, 95% confidence interval 0.7 to 1.2) or autistic spectrum disorders (relative risk 0.8, 0.7 to 1.1). There was no association between development of autism and age at vaccination (95% before two years of age) or the interval between vaccination and development of autism with no clustering at any particular time.


Groupe de 440665 enfants vaccinés, groupe de contrôle de 94648 enfants non vaccinés, pas de sélection des enfants inclus dans l’étude (tous les enfants nés de 1991 à 1998). Comme il s’agit d’une étude rétrospective, le double-aveugle n’a pas de sens (impossible de remonter dans le temps pour influencer les patients). Le New England Journal of Medicine est également un journal très coté. Son impact factor, une mesure de son influence dans les milieux scientifiques, est de 29,065 contre 13,251 pour le Lancet, en 2001.
Le résultat de l’étude montre l’absence totale de différence statistiquement significative entre les deux groupes, donc l’absence d’influence du MMR sur l’autisme.

30 mars 2005

Un meurtre bien réel pour un sabre virtuel

PEKIN (Reuters) - Un joueur en ligne de Shanghai a tué à coups de poignard un concurrent qui avait vendu son sabre virtuel utilisé dans un jeu auquel ils participaient, un cas de figure inédit en Chine où aucune loi ne reconnaît la possession d'armes virtuelles, rapporte le China Daily.
Qiu Chengwei, 41 ans, a frappé à plusieurs reprises à la poitrine Zhu Caoyuan après la vente par ce dernier de son "sabre dragon" utilisé dans le populaire jeu en ligne "Legend of Mir 3", selon des sources judiciaires citées par le quotidien chinois.
"Legend of Mir 3" met en scène des héros et des méchants, des sorciers et des guerriers, qui brandissent souvent d'énormes épées.
Qiu et un ami ont gagné ensemble leur épée en février dernier et l'ont prêtée à Zhu qui l'a ensuite vendue 7.200 yuans (670 euros), selon le China Daily. Qiu a alors signalé ce vol à la police, qui lui a répondu que l'épée n'était pas un bien réel protégé par la loi.
De plus en plus de joueurs en ligne vont en justice pour des vols d'armes ou de crédits virtuels, précise le quotidien.
"Les armures et les épées des jeux en ligne devraient être considérées comme propriété privée car les joueurs y consacrent du temps et de l'argent", estime Wang Zongyu, professeur de droit à la Renmin University of China, cité par le quotidien.
Mais d'autres experts appellent à la prudence. "Les 'actifs' d'un joueur peuvent ne rien valoir pour d'autres car ils ne sont par nature que des données créées par des fournisseurs de jeux", argumente un avocat d'une société internet de Shanghai, cité par le China Daily.


A quand le sabre laser d’Obi Wan Kenobi côté à Wall Street ? Cette histoire montre un cas extrême de l’importance démesurée accordée aux mondes oniriques par des gens qui finissent par ne plus les distinguer de la réalité.

23 mars 2005

Un éléphant qui vrombit comme un camion

PARIS (AFP) – Les éléphants d'Afrique sont capables d'apprendre et d'imiter des sons comme... le vrombissement d'un camion ou les cris de leurs cousins d'Asie, révèlent Peter Tyack, de l'université de Vienne, et ses collègues, dans la revue Nature de jeudi.
Dans le cadre de l'étude dirigée par le zoologiste autrichien, les scientifiques ont analysé des exemples d'imitation vocale chez deux éléphants de savane d'Afrique vivant dans des milieux complètement différents.
Le premier, Mlaika, est une femelle adolescente de dix ans qui fait partie d'un groupe d'éléphants orphelins gardés en semi-captivité dans le Parc national de Tsavo, au Kenya. Elle passe la nuit dans un enclos situé à trois kilomètres de la route Nairobi-Mombassa.
Les sons qu'elle émet sont "sensiblement différents" des cris habituels de l'espèce et ressemblent au vrombissement de camions, assurent les chercheurs, qui ont comparé aussi bien les enregistrements des deux bruits que leurs spectrogrammes.
Le deuxième éléphant, Calimero, est, lui, un mâle de 23 ans qui a partagé 18 années de sa vie avec deux éléphants d'Asie femelles au zoo de Bâle, en Suisse.
A la différence des éléphants d'Afrique connus pour leur barrissement, ceux d'Asie communiquent surtout par une sorte de "gazouillement". Or, indique Peter Tyack et ses collègues, Calimero a adopté la "langue étrangère" de ses voisines au point d'exclure presque totalement tout autre son.
Selon les scientifiques, il s'agirait du premier cas connu de ce genre d'imitation vocale chez un mammifère terrestre autre qu'un primate. Outre les singes, cette capacité est propre aux oiseaux et aux mammifères marins, auxquels elle permettrait de renforcer et de maintenir des liens individuels au sein de groupes sociaux complexes.
De toute manière, les vocalisations des éléphants sont plus variées que l'on ne pensait il y a encore quelques années et vont de cris aigus à des grondements profonds, dont deux tiers sont émis à une fréquence trop basse pour être audibles par l'homme.
Les pachydermes communiquent aussi en martelant le sol avec les pieds, provoquant des vibrations perceptibles à plus de 30 kilomètres de distance pour avertir apparemment leurs congénères d'un danger éloigné.


Le dernier paragraphe permet d’expliquer comment les éléphants ont pu échapper aussi facilement au tsunami de décembre : les piétinements affolés de leurs congénères les ont prévenus à plus de 30 kilomètres à la ronde, en quelques minutes.

22 mars 2005

Climat: "pas de solution miracle" avec le nucléaire, selon Greenpeace

PARIS (AFP) - Le nucléaire "ne pourra jamais être la solution miracle à l'effet de serre", ne serait-ce que parce que cette énergie produit seulement de l'électricité et n'assure ainsi qu'une partie des besoins énergétiques, a estimé mardi Greenpeace international.
Lors d'une conférence de presse, en marge d'une conférence ministérielle sur l'énergie nucléaire organisée à Paris, l'organisation écologiste a souligné que les 440 réacteurs en fonctionnement dans le monde représentaient "17% de la production d'électricité mais seulement 2% de la consommation d'énergie finale".
Même si on considère que l'énergie nucléaire ne rejette aucun gaz à effet de serre, cette forme d'énergie "est loin de jouer un rôle majeur dans le bilan énergétique mondial et donc dans la lutte contre le changement climatique".
Compte-tenu de l'augmentation de la demande d'énergie et de l'arrivée en fin de vie des centrales existantes, maintenir le rôle actuel du nucléaire dans le monde exigerait la construction de 48 réacteurs de 1.000 mégawatts chacun d'ici à 2015 et de 172 réacteurs supplémentaires d'ici à 2025, a calculé l'organisation.
"On est très loin de ces chiffres avec les commandes actuelles ou prévisibles de réacteurs", a relevé Hélène Gassin de Greenpeace-France en se référant à la France, la Finlande et la Chine.
La France, où le nucléaire assure près de 80% de la production d'électricité, le plus fort pourcentage mondial, a malgré tout "bien du mal à stabiliser ses émissions de CO2", a observé Mme Gassin. "Le nucléaire ne résout pas les émissions des transports et du bâtiment qui sont en forte hausse", a-t-elle conclu.


Si le nucléaire n’est pas une solution miracle, que dire des autres énergies recommandées par l’organisation Greenpeace ? Concernant les émissions de CO2, la France est mieux placée que ses voisins fortement industrialisés, y compris ceux chez qui l’énergie nucléaire n’est pas en odeur de sainteté.

21 mars 2005

Japon: un rituel shintoïste à base de riz avait prédit le séisme du Kyushu

TOKYO (AFP) – Un rituel divinatoire shintoïste, à base de riz, célébré dans un sanctuaire ancien du sud du Japon, avait prédit cinq jours auparavant le violent tremblement de terre qui a secoué dimanche l'île du Kyushu, a affirmé lundi un dignitaire du sanctuaire.
Lors de la cérémonie de divination, fondée sur l'interprétation d'une bouillie de riz, un devin du sanctuaire de Chiriku Hachimangu, à Miyaki (Kyushu), avait mis en garde la semaine dernière contre un séisme alors que cette région est connue dans l'histoire pour être épargnée par les secousses.
Dimanche, un séisme de magnitude 7 sur l'échelle ouverte de Richter a secoué l'île de Kyushu, faisant un mort, des centaines de blessés, près de 3.000 sans-abri et détruisant plus de 600 maisons. Comme chaque année, un bol de bouillie de riz avait été mis à sécher sur l'autel du sanctuaire, vieux de 12 siècles, le 26 février et un devin l'avait examiné le 15 mars pour l'interpréter, conformément à la tradition.
"C'était une belle bouillie cette année, brillante en surface et sans trop de moisi. Mais j'ai vu une craquelure inhabituelle", a expliqué à l'AFP le grand prêtre du sanctuaire, Masahiro Higashi. Après avoir consulté le devin, le prêtre Higashi avait déclaré à la population locale -- un reportage TV en témoigne-- que l'année serait douce, avec des récoltes moyennes, mais qu'elle "devait être prudente et se préparer à des tremblements de terre".
"Je pense que les gens ont été surpris de voir la prédiction se réaliser et j'ai moi-même été surpris", a-t-il avoué. La secousse de dimanche est la plus forte à frapper l'île du Kyushu depuis mai 1997.


Il est encore plus surprenant que ce rituel n’ait pas réussi à permettre la prévision d’un tremblement de terre si puissant qu’il en a ébranlé l’axe de rotation de la Terre et fait plus de 300 000 victimes, ni de sa réplique trois mois plus tard. Le rituel ne semble ‘marcher’ que pour Kyushu, mais est-on bien sûr que les échecs soient signalés avec autant de diligence que les succès ?

16 mars 2005

Le général fugitif Gotovina est en Croatie ou pas loin, selon des "clairvoyants"

ZAGREB (AFP) – Cinq clairvoyants européens affirment que le général fugitif croate Ante Gotovina, dont le cas met à mal les ambitions européennes de Zagreb, se cacherait en Croatie ou dans un pays voisin, selon l'hebdomadaire Globus qui a demandé leur avis.
"Je pense que le général Gotovina se trouve en Europe centrale (...) et que de temps en temps il se cache avec succès en Croatie", affirme le parapsychologue célèbre mais controversé Uri Geller, qui vit en Grande-Bretagne. Son avis, coïncide avec l'hypothèse avancée par le TPI qui réclame le fugitif inculpé de crimes de guerre pour son rôle dans la guerre serbo-croate de 1991-1995.
Pour le clairvoyant ukrainien, Lav Gersman, les choses sont encore plus claires et, d'une manière surprenante, vont toujours dans le sens des accusations du procureur du TPI, Carla Del Ponte, qui accuse les autorités croates de soutenir le fugitif. "Gotovina est dans le centre de Zagreb. Dès qu'une action visant à son arrestation est mise en marche, quelqu'un l'informe et il change de résidence", dit M. Gersman. Cependant, Gersman voit des problèmes financiers qui empêcheraient Gotovina de s'enfuir dans un pays lointain.
Le clairvoyant bosniaque, Mevludin Duvancic, sent les mêmes choses et estime que "Gotovina se trouve souvent sur la côte de l'Adriatique mais aussi à Zagreb". L'idée est soutenue par la Bulgare Bojka Peneva.
Les révélations de la Polonaise Anna Doniec, semblent appuyer les autorités de Zagreb qui assurent qu'il n'est pas en Croatie. Elle a caressé la photo du fugitif avec une plume et a appris que Gotovina se trouve "près de son pays, mais certainement pas en Croatie.
Les ministres européens des Affaires étrangères sont tombés d'accord mercredi à Bruxelles pour reporter l'ouverture des négociations d'adhésion de la Croatie à l'UE. L'UE reproche à Zagreb de n'avoir pas remis au TPI le général Gotovina. Les autorités croates assurent ignorer où se trouve le militaire.

15 mars 2005

Rubéole aux Pays-Bas, l'Europe concernée !

De septembre 2004 à février dernier, les autorités sanitaires néerlandaises ont enregistré 128 cas de rubéole, tous chez des patients qui n'avaient pas été vaccinés pour motif religieux. Résultat, les Pays-Bas voient leur incidence de rubéole exploser.
En temps normal et en moyenne, 5 cas seulement sont répertoriés chaque année. Et en fait c'est aujourd'hui l'ensemble de l'Union européenne qui pourrait être menacée par la rubéole, tant cette maladie est contagieuse. Mais aussi porteuse de lourdes conséquences pour l'enfant à naître.
Contrairement aux oreillons et à la rougeole en effet, la rubéole n'est pas dangereuse par les complications qu'elle peut entraîner chez le patient lui-même. Sa gravité tient au risque de contamination du foetus au cours des trois premiers mois de grossesse. L'infection l'expose en effet à un risque élevé de malformations congénitales graves, qu'elles soient oculaires, cardiaques ou neurologiques.
Rappelons aussi qu'en France la vaccination ROR - pour Rougeole-Oreillons-Rubéole -, est encore trop peu appliquée. Huit enfants sur dix seulement sont vaccinés. Cela vous paraît peut-être beaucoup mais c'est très insuffisant. Car pour interrompre la transmission, un taux de couverture de 95% serait nécessaire.
Sources: Eurosurveillance, Vol.10, 3 mars


L’efficacité remarquable du vaccin est attestée par le fait qu’aucune personne vaccinée n’a déclaré la maladie. Hélas, les croyances, religieuses ou pas, de certains font courir des risques à l’ensemble de la communauté. Même en France, où les vaccinations obligatoires sont gratuites, la couverture vaccinale reste largement suffisante.

14 mars 2005

Le président du Malawi fuit son palais hanté

BLANTYRE (AFP) – Le président du Malawi, Bingu wa Mutharika, a renoncé à vivre dans le palais de 300 pièces construit par l'ex-dictateur Kamuzu Banda, près de la capitale administrative Lilongwe, parce qu'il est hanté par des fantômes, a annoncé l'un de ses conseillers.
"C'est vrai que le président n'y vit plus et nous avons demandé à des religieux de plusieurs églises, dont l'Eglise catholique, de prier afin d'exorciser les esprits malins", a déclaré Malani Mtonga, conseiller aux affaires religieuses.
Selon M. Mtonga, le président, qui est catholique, entendait "des bruits étranges qui le maintenaient éveillé" ou encore "sentait une présence rôder autour de lui" la nuit. Il avait pris la décision controversée d'occuper ce palais d'une valeur de 83 millions d'euros, en décembre dernier.
Le conseiller du chef de l'Etat a ajouté que M. Mutharika, qui s'est installé depuis dans un autre palais à Kasungu, à 100 km de la capitale administrative, ne vient plus au palais de Lilongwe que dans la journée.
Jusqu'à fin 2004, une partie de ce palace accueillait le Parlement. Mais M. Mutharika l'en a expulsé, estimant que le bâtiment devait "être rendu à son usage d'origine" de résidence présidentielle.
Le président est rentré samedi au Malawi de retour d'une "visite de travail" d'une semaine au siège de l'Union européenne (UE) à Bruxelles, en quête d'aide pour son pays, l'un des plus pauvres d'Afrique.
La construction de ce palais sur un terrain de 555 hectares, financée par des fonds publics et qui avait duré 20 ans, avait été ordonnée par Kamuzu Banda qui a régné d'une main de fer pendant 30 ans sur le Malawi. Il ne l'avait habité que 90 jours avant d'être contraint de quitter le pouvoir en 1994.
Son successeur, Bakili Muluzi, élu cette année là lors des premières élections démocratiques de l'histoire du Malawi, avait toujours refusé de s'y installer, le jugeant trop extravagant.


De Zagreb à Lilongwe, la crédulité se ressemble.

09 mars 2005

City Won't Destroy 'Cursing Stone'

LONDON (Reuters) - A 14-ton "cursed" artwork that some in a northern English city wanted destroyed because they said it had brought misery and misfortune has been saved.
The city council has rejected a motion tabled by one of its members, Councilor Jim Tootle, that the "cursing stone" should be destroyed, blaming it for Carlisle's recent bad luck.
Since the boulder, which is inscribed with a 1,069-word curse, was installed in one of the city's museums in 2001, Carlisle has been plagued by floods, foot-and-mouth disease, sporting humiliation and job losses.
Written by the Archbishop of Glasgow in the 16th century, the curse was directed at "reivers" who terrorized the area with blackmail, rape, pillage and robbery.
Debate about the stone has attracted worldwide interest in Carlisle's woes. Spoon-bending Israeli psychic Uri Geller even offered to "save" Carlisle by exorcising the curse of evil forces in his healing garden.
"The right decision was made because there was no logical reason why the stone could be blamed for events," city council leader Mike Mitchelson said.
"We live in a modern era. People in Carlisle are sound, rational people and don't continue to live in medieval times."
Many other areas of Britain suffered from both foot and mouth disease and flooding, he added.


Si Uri Geller s’en mêle; alors… Félicitons le président du conseil municipal pour avoir résisté à la tentation.

03 mars 2005

Lingering fears of MMR-autism link dispelled

Ian Sample, science correspondent
The Guardian
Any remaining concern over a link between autism and MMR has been dispelled by a new study that found withdrawing the vaccine did nothing to slow the rise in children diagnosed with the condition.
Fears that the triple vaccine for measles, mumps and rubella could cause autism were first raised in 1998 by a gastroenterologist, Andrew Wakefield, but his research has been largely discredited.
Parental concern over the vaccine did cause a slump in its uptake, which has fallen to 60% in some parts of Britain, prompting health officials to draw up contingency plans to combat a possible measles epidemic.
Scientists have examined rates of autism among children in Japan, where the MMR vaccine was withdrawn in 1993. They found that the number of children with autism continued to rise after the MMR vaccine was replaced with single-shot vaccines.
During the study, the medical records of 31,426 children in the city of Yokohama were checked. Before the vaccine was withdrawn, between 48 and 86 children per 10,000 were diagnosed as autistic. After the vaccine was withdrawn, 97 to 161 children per 10,000 were diagnosed with the condition.
The vaccine "cannot have caused autism in the many children with autism spectrum disorders in Japan who were born and grew up in the era when MMR was not available", the study's lead scientist, Dr Hideo Honda of the Yokohama rehabilitation centre concludes in the Journal of Child Psychology and Psychiatry. The study, which is reported in today's New Scientist, was carried out with a team at the Institute of Psychiatry in London.
Despite the controversy that surrounded MMR after the publication of Dr Wakefield's research in the Lancet medical journal, no epidemiological study has found a link between MMR and autism. Japan withdrew its version of the vaccine after reports that the mumps component was causing meningitis. A new version is to be introduced shortly.
Scientists and health officials welcomed the new study yesterday, saying it added to a large body of evidence that showed there was no link between autism and MMR.
"Parents should take this as further reassurance that this is an effective vaccine that does not cause autism," said Dr David Baxter of the Greater Manchester Health Protection Unit. "Reading about MMR, it's easy for parents to think that the community was even-divided over this issue, but you could count on the fingers of one hand the number of people who suspected a link between MMR and autism."
Computer models used by the Health Protection Agency have suggested that the poor uptake of MMR could make an outbreak of measles in London imminent, followed by countrywide incidence. The agency estimates that about 300,000 children of primary school age and below in London are now susceptible.
Professor Patrick Bolton, an autism expert at the Institute of Psychiatry who was not involved in the research, said: "This is the only study where it has been possible to look at what the impact of withdrawing the vaccine is on the prevalence of autism.
"All the previous studies have been making the case that with the introduction of the vaccine, there's been an increase in autism, but if the vaccine is really the cause, you'd expect that on its withdrawal the rates should reduce. The fact that they've continued to rise is really further evidence that MMR isn't causing it."
Scientists are still trying to work out what factors are behind the rising cases of autism.
"We know some of it is genetic, but so far a particular environmental factor that is responsible for autism has not been identified," Prof Bolton said.


Clouons donc définitivement le cercueil de cette croyance sans fondement. Il n’y a pas de relation causale entre la vaccination ROR et l’augmentation des cas d’autisme. Les cas d’autisme ont continué d’augmenter malgré le retrait du vaccin au Japon en 1993. Il est intéressant de constater que le consensus scientifique n’a pas varié, seule une poignée ayant suspecté le vaccin ROR. Pourtant la presse s’est fait largement l’écho des théories de cette poignée d’individus, donnant l’impression d’une communauté scientifique divisée.

02 mars 2005

Psychothérapies: polémiques chez les psys français autour d'un rapport contesté

mercredi 2 mars 2005, 12h54
Psychothérapies: polémiques chez les psys français autour d'un rapport contesté
PARIS (AFP) – Entamé voici un an, un affrontement entre partisans des différentes méthodes de psychothérapies à propos d'un rapport de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), vient de connaître de nouveaux rebondissements.
Le Forum des psys, qui regroupe des psychanalystes et des psychothérapeutes opposés au rapport, a décidé mardi de publier sur son site internet la "synthèse complète" du texte contesté, après s'être félicité, voici un mois, de son retrait du site du ministère de la Santé.
Satisfaits de voir retirée ce qu'ils considéraient comme une "caution" ministérielle, les opposants ne souhaitent pas pour autant que "ce travail soit caché", a expliqué à l'AFP le psychanalyste Gérard Miller, professeur à l'université de Paris VIII. Le rapport évaluant l'efficacité de différentes psychothérapies avait reçu, dès sa publication en février 2004, le soutien des partisans des thérapies comportementales et suscité les critiques des défenseurs de la psychanalyse et des psychothérapies d'inspiration analytique nées des travaux de Sigmund Freud.
Ces derniers lui reprochent notamment de faire une part trop belle aux thérapies comportementales et cognitives (TCC) visant notamment à résoudre des problèmes concrets (phobie des araignées, de la foule...) en réapprenant comment les affronter.
Le 5 février, le ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy avait annoncé lors du Forum des psys à Paris, le retrait du site internet du ministère du rapport qui avait pourtant été accueilli positivement par plusieurs associations de malades.
En marquant ses distances, M. Douste-Blazy a donné "satisfaction à l'immense majorité des psychanalystes et des psychothérapeutes", selon le Forum des psys, animé par Jacques-Alain Miller, chef de file de l’Ecole de la cause freudienne, d'orientation lacanienne.
La publication d'une synthèse du rapport sur le site du Forum des psys (www.forumpsy.org) vise, selon un communiqué de ce mouvement, à "permettre à ceux qui le souhaiteraient d'en découvrir les présupposés sectaires", voire "les conclusions fantaisistes".
L'Association française de thérapie comportementale et cognitive (AFTCC), qui déclare regrouper un millier de professionnels, a pour sa part manifesté son "étonnement", sa "protestation" et son "inquiétude" dans une lettre ouverte adressée le 10 février à Philippe Douste-Blazy.
"Il ne faudrait pas que votre position doctrinaire conduise à des pertes de chances pour les malades", écrivait la présidente de l'AFTCC Annick Craignou. Le Syndicat national des chercheurs scientifiques (SNCS) a également critiqué dans un communiqué "l'affront fait à l'Inserm", qui "s'apparente à un pur acte de censure dans une optique parfaitement clientéliste", qualifiant de "scandale" la décision de retrait du rapport du site du ministère.
Ce rapport reste toujours accessible sur le site de l'Inserm.
Jeanne Etiemble, qui a dirigé l'expertise collective de l'Inserm, réalisée à la demande de la Direction générale de la santé et de deux associations de patients, souligne avoir utilisé la "démarche classique" en s'appuyant sur la littérature scientifique internationale pour évaluer les différents types de psychothérapies à partir de plusieurs centaines d'études.
La "mission a été remplie", a-t-elle déclaré à l'AFP, en reconnaissant que seulement une quinzaine d'études portant sur l'efficacité des techniques psychanalytiques avaient pu être retenues, car il en existe moins pour ces techniques que pour les TCC.


Il est attristant de voir que la volonté de voir la médecine justifier de son efficacité soit mise en échec par des décisions politiciennes. Reste un rapport qui souligne le peu d’efficacité des techniques freudiennes. Le peu d’études retenues souligne l’incapacité générale de la profession de proposer des protocoles permettant une reproductibilité méritant le qualificatif de « scientifique ».

01 mars 2005

Le principe de précaution

Souvent invoqué —à contresens, comme nous le verrons— par les anti-vaccinations et autres croyants des pseudosciences, le principe de précaution fait maintenant partie de la Constitution (http://www.conseil-constitutionnel.fr/cahiers/ccc15/env4.htm). Ce principe a été mis en lumière par plusieurs affaires qui ont fait les gros titres des médias : maladie de la « vache folle », contaminations par des OGM, explosion de la centrale de Tchernobyl, marées noires, caulerpa taxifolia, effets secondaires de médicaments, évoquent encore de mauvais souvenirs pour beaucoup d’entre nous. Il est tentant pour certains de conclure de ces malheureux événements que la ‘science officielle’ [sic] joue les apprentis sorciers. Et qu’il aurait fallu appliquer le fameux principe de précaution avant d’en arriver là.
Le principe en lui-même est difficilement critiquable : prendre des précautions avant d’effectuer des opérations dangereuses paraît parfaitement raisonnable. Encore faut-il savoir a priori que les opérations en question sont dangereuses. Or cette connaissance ne peut bien souvent être apportée que par les experts scientifiques du domaine considéré. En l’absence de cette connaissance scientifique du risque, l’application d’un quelconque principe de précaution est impraticable, aucun progrès n’étant totalement exempt de tout risque. C’est ce qu’a compris la Conseil de L’Europe lorsqu’il écrit (http://europa.eu.int/scadplus/leg/fr/lvb/l32042.htm):
« En l'absence d'une définition du principe de précaution dans le traité ou dans d'autres textes communautaires, le Conseil, par sa résolution du 13 avril 1999, a demandé à la Commission d'élaborer des lignes directrices claires et efficaces en vue de l'application du principe. ...
« Selon la Commission, le principe de précaution peut être invoqué lorsque les effets potentiellement dangereux d'un phénomène, d'un produit ou d'un procédé ont été identifiés par le biais d'une évaluation scientifique et objective, mais cette évaluation ne permet pas de déterminer le risque avec suffisamment de certitude. …
« La Commission souligne que le principe de «précaution ne peut être invoqué que dans l'hypothèse d'un risque potentiel, et qu'il ne peut en aucun cas justifier une prise de décision arbitraire.»
Pas question ici d’agir sans avoir une étude « scientifique et objective » d’un danger potentiel.
Hélas, l’application sans fondement de ce principe de précaution a déjà conduit, en France, à un moratoire de six mois sur les vaccinations contre l’hépatite B au nom de risques potentiels de sclérose en plaques, au refus de parents, inquiets des risques d’autisme, de vacciner leurs enfants,, etc. Ces risques potentiels se sont révélés infondés, les éventuelles études ‘scientifiques’ ont été largement discréditées.
Malheureusement, il est plus facile de compter les victimes d’un accident que de compter celles causées par l’application imbécile d’un principe de précaution. Car le refus du vaccin ROR ne peut manquer d’avoir causé (et de causer encore) des maladies graves et même des décès, lorsque la couverture vaccinale est devenue insuffisante à protéger la population des épidémies, comme c’est maintenant le cas au Royaume Uni. L’arrêt de la vaccination contre l’hépatite B a été et sera la cause directe, en France, d’hépatites chroniques et de cancers du foie. Ces victimes sont et seront encore beaucoup plus nombreuses que celles que les ‘précautions’ étaient censées épargner.
Mais elles crient moins fort, sans doute.

28 février 2005

L'intelligence n'a rien à voir avec la taille !

Comme l'habit ne fait pas le moine, la taille du cerveau ne serait pas liée à l'intelligence.
Cette conclusion émane de neurobiologistes américains, qui ont étudié les relations entre la dimension de notre cerveau et notre niveau d'intelligence... en vain.
"Les grands cerveaux ne sont généralement pas des cerveaux particulièrement intelligents" selon le Pr William H. Calvin.
Avec son équipe de l'Université de l'Etat de Washington, à Seattle, il a parcouru l'Histoire à la recherche de liens entre morphologie du cerveau et intelligence. Résultat, "alors que le cerveau de nos ancêtres croissait –en centimètres n.d.l.r.-, leurs techniques d'outillage le faisaient à un rythme différent, plus lent." En clair, l'homo sapiens a vu sa tête prendre du poids... sans en profiter immédiatement.
Mais à long terme, l'intelligence était bien au rendez-vous. Selon les auteurs, ce serait moins la taille du cerveau qui serait fondamentale que la grande épopée humaine. C'est une succession de "petites avancées intellectuelles" qui a permis à l'être humain de développer son intelligence. Avec pour conséquence... un cerveau de plus en plus grand. Et non pas le contraire.
Pas franchement révolutionnaire, la "conclusion Calvin" a néanmoins le mérite de clarifier la situation. Oui nous sommes plus intelligents -notre cerveau est 3 fois plus volumineux- que les premiers hommes sur Terre. Mais entre hommes de même époque, la taille de la tête ne permet pas de mesurer l'intelligence.
Sources: American Association for the Advancement of Science, Washington, 18 février 2005


Encore un exemple de la différence entre corrélation et causalité. La variable explicative est l’évolution temporelle, qui a eu pour conséquence le développement de l’intelligence et l’augmentation de la taille moyenne de la population humaine.

25 février 2005

Exorcisme "scientifique" en direct sur le petit écran britannique

LONDRES (AFP) - La télévision britannique a offert jeudi le spectacle d'un homme subissant un exorcisme tandis que l'activité de son cerveau était placée sous surveillance médicale, dans le cadre d'une émission étudiant les relations entre la science et la religion.
Le révérend Trevor Newport, un religieux pentecôtiste, a pratiqué un exorcisme sur un homme âgé d'une quarantaine d'années, présenté sous le nom de Colin et qui apparaissait avec des fils électriques fixés sur sa tête dans une émission diffusée par la télévision Channel 4.
Le révérend Newport, qui a une expérience de plusieurs années en la matière, a récité des prières afin que l'homme soit libéré de ses démons.
"Colin était très agité auparavant et maintenant il est complètement détendu", a déclaré le ministre pentecôtiste qui a été ordonné dans cette foi il y a 25 ans. Après l'exorcisme, Colin a déclaré: "Je sens que j'avais des démons dans ma vie et qu'ils ont été libérés. Je crois qu'il existe un Dieu miséricordieux et que ce pays a besoin de savoir que Jésus chasse les mauvais esprits et qu'il le fait toujours".
Des prêtres de l'Eglise d'Angleterre, des psychologues, des religieux musulmans, des neurologistes et des psychiatres ont observé cette expérience.
"Pendant la procédure, nous avons vu une très petite activité dans la région pariétale du cerveau", a déclaré le docteur Jonathan Bird, neuropsychiatre à l'hôpital Frenchay de Bristol, qui assistait à l'expérience.
Colin était relié à un électroencéphalographe, un appareil qui mesure l'activité électrique du cerveau.
"Nous avons aussi constaté une certaine asymétrie dans le lobe temporal. Savoir si c'est dû à une activité du cerveau ou à une activité spirituelle, je laisse la réponse aux experts", a dit le médecin.
Certains observateurs ont estimé que le soulagement du patient était dû à un phénomène spirituel tandis que d'autres ont comparé l'exorcisme à une forme d'hypnotisme. Des évêques anglicans ont exprimé leur inquiétude à propos de cette émission, déclarant que ceux qui recherchaient un traitement de cette sorte étaient plus probablement des malades mentaux que possédés par des démons.
Mais un porte-parole de Channel 4 a souligné que Colin avait subi des tests pour s'assurer qu'il n'avait pas de maladie mentale qu'on puisse diagnostiquer et qu'il était capable de participer à l'émission.
"Nous ne somme pas en train de promouvoir l'exorcisme, mais de le placer sous un microscope scientifique", a-t-il ajouté. "Nous parlerons du rituel religieux avec respect, mais nous espérons aussi que la science montrera la vérité ou un autre aspect de ce qui se passe", a dit le porte-parole.


Les responsables de Channel 4 sont-ils moins atteints que le sujet de ce test « scientifique » ? Ne parlons pas des scientifiques qui se compromettent avec des expériences effectuées dans des conditions qui ne permettent aucune conclusion scientifique.

15 février 2005

Du millepertuis contre la dépression ? A voir !

Selon un laboratoire pharmaceutique allemand, il semblerait que des extraits de millepertuis soient plus efficaces qu'un antidépresseur conventionnel -la paroxetine- dans le traitement de la dépression. Efficaces et paraît-il beaucoup mieux tolérés.
Une information qu'il convient cependant de prendre avec recul. Car la littérature scientifique regorge d'articles peu flatteurs pour le millepertuis. En 2002, une étude publiée par le Lancet concluait à l'inefficacité de cette plante contre les symptômes dépressifs. Par ailleurs des extraits de cette plante, associés à d'autres traitements comme les antirétroviraux, les anti-vitamine K et la ciclosporine, auraient entraîné des accidents graves.
Néanmoins à en croire le travail du groupe pharmaceutique Schwabe le millepertuis, également connu sous le nom d'herbe de Saint-Jean, réduirait les symptômes liés à la dépression. D'un essai comparatif mené chez 300 patients, il ressortirait ainsi que la moitié des malades traités par le millepertuis auraient vu leurs symptômes diminuer. Contre seulement un tiers dans le groupe sous paroxetine, où par ailleurs 269 effets secondaires auraient été rapportés. Soit pratiquement 100 de plus que pour le millepertuis.
Il n'en reste pas moins que la littérature scientifique abonde en exemples des dangers de cette plante. Dans l'attente d'études indépendantes, il convient donc sans doute de rester extrêmement prudent...
Sources: British Medical Journal, Vol. 330 - N°7487

14 février 2005

Quand Maman n'est pas là, j'apprends moins vite !

Le fait que leur mère travaille la nuit, tard le soir ou en rotations de façon permanente affecterait le développement intellectuel des tout petits. Pour une mère seule, ces horaires inhabituels l'empêchent de prendre le temps de s'occuper de ses enfants.
Le professeur Wen-Jui Han de la Columbia University aux Etats-Unis, s'est intéressé aux trois premières années de vie de 900 enfants. La moitié ne pouvait pas vraiment profiter de la présence de leur mère, puisqu'elle devait travailler à des horaires inhabituels. L'auteur a d'ailleurs remarqué que les femmes seules prenaient, plus que les autres, des petits boulots extrêmement contraignants en termes d'emploi du temps.
Han a réalisé des tests cognitifs auprès de ces enfants. Et il a comparé leurs résultats à ceux de petits dont la mère avait un métier qui n'imposait pas des horaires pénibles. Mémoire, apprentissage, reconnaissance des couleurs, des nombres et des formes... Autant de paramètres du développement intellectuel qui se sont avéré altérés parmi ceux qui n'avaient pas la chance d'avoir régulièrement leur mère à la maison.
Selon l'auteur, ces femmes seraient moins enclines à mettre leurs enfants dans des crèches ou des centres d'accueil. Tout simplement parce qu'elles n'ont ni la disponibilité, ni l'argent nécessaires...
Sources: Source : Child Development, 10 février 2005

11 février 2005

Compete last, finish first

Nature, published online: 11 February 2005
Emma Marris
From song contests to figure-skating, the order of contestants biases decisions.
If you're thinking of going speeddating this Valentine's Day, take note. In certain contests, candidates who take their turn at the end of a sequence are consistently ranked higher than those at the beginning.
So says a researcher who has evaluated the judging of music competitions and figure-skating contests. The bias is evident regardless of whether the judges score each contestant immediately, or rank them all at the end.
Wändi Bruine de Bruin, of Carnegie Mellon University in Pittsburgh, Pennsylvania, noticed that most experiments in decision science (a relatively new, interdisciplinary field that probes the mysteries of how humans make choices) present all of the options to their subjects simultaneously. But in the real world, when choosing an apartment or meeting a stream of suitors, for example, one often sees the alternatives in sequence.
"Just from my own experience of looking for apartments or jobs, I know you don't get all the information at the same time," Bruine de Bruin says. She studied the judging of World and European Figure Skating Championships which are scored step-by-step, with judges awarding points to each skater directly after their routine.
She also looked at the Eurovision Song Contest, an annual jamboree in which European countries pit their finest pop songs against one another. Before 1975, judges handed out all the scores together at the end of the competition, but the event's organizers have since switched to the more televisually dramatic step-by-step method.
Late comers
Bruine de Bruin found that scores climbed as the competitions went on, with late-appearing singers and skaters getting higher marks on average. Even those early Eurovision judges who gave out marks to everyone at the end preferred later acts. Score decisions nominally made at the end of the night may actually have been made step-by-step in each judge's head, Bruine de Bruin concludes. Her results are presented in the journal Acta Psychologica1.
The reasons for this trend are still unclear. Bruine de Bruin suggests that it may be due to 'direction of comparison effects', which arise as judges focus heavily on the differences between performers2. If contestants are all of a high standard, as in the figure-skating championships, any unique features will probably be considered positive, and the contestant will seem better than previous ones. "You ask yourself, did the last one have this neat new thing?" Bruine de Bruin explains.
Negative points
Of course, one might question whether the Eurovision Song Contest is an event in which all the contestants are of an impeccable standard. And Dan Ariely, a decision scientist at the Massachusetts Institute of Technology in Cambridge, Massachusetts, warns that although the positive unique features in each performance may push scores up in skilled competitions, other situations are rife with negative features, and so scores may well slide downhill over the sequence. "It is a complex picture. I expect that her results would not hold in more general circumstances where negative things are more salient," he argues.
Nevertheless, it will be food for thought for those aiming to make rational decisions or arrange fair contests. Scientists routinely present the options in their experiments in various orders to factor out the effects of position, but speed-dating is enough of a logistical effort without attempting to have everyone meet each other again in a different order.
From wine-tastings to the dating game, the standard procedure is to assign positions in the sequence randomly. But this doesn't eliminate bias, it merely applies the bias randomly. Bruine de Bruin doesn't see a way out. "The sad thing is that I don't know if these order effects can be prevented," she says.

References
1. Bruine de Bruin W. Acta Psychologica 118, 245 – 260 (2005).
2. Bruine de Bruin W. & Keren G. Organizational Behavior and Human Decision Processes 92, 91 – 101 (2003).

07 février 2005

Se brosser les dents aiderait à rester mince

TOKYO (Reuters) - Se brosser les dents plus souvent aiderait à rester mince, affirme une étude japonaise.
L'étude, qui s'est intéressée aux habitudes quotidiennes de quelque 14.000 quadragénaires, montre que ceux qui se lavent les dents après chaque repas parviennent à garder la ligne, affirme le Dr Takashi Wada de l'université de Jikei, à Tokyo.
Les hommes en surpoids s'en dispensent parfois pendant plus d'un jour, précise l'étude publiée dans le Journal de la société japonaise pour l'étude de l'obésité. Wada et son équipe ont comparé les styles de vie de personnes affichant un indice de masse corporelle supérieur à 25 - niveau au-delà duquel les médecins parlent de surpoids - avec ceux des gens plus sveltes. Habitudes alimentaires, sommeil, travail, exercice physique ont été passés en revue.
Ces conclusions ne signifient pas que le brossage en lui-même permet de brûler les graisses, précisent néanmoins les docteurs. "Nous pensons qu'encourager activement le brossage de dents aide à se maintenir en bonne santé et à prévenir l'obésité".


Encore un exemple de confusion possible entre corrélation et causalité. Même la conclusion des docteurs est douteuse.

05 février 2005

Avec le "téléphone tombal", gardez le contact avec vos proches défunts

BERLIN (AFP) - Juergen Broether avait encore "beaucoup de choses à dire" à sa mère lorsqu'elle est décédée en 1998. Le problème est réglé depuis que ce sexagénaire allemand a mis au point un "téléphone tombal" enterré près du cercueil, un système pour lequel il a déposé un brevet.
L'appareil est en vente depuis le mois de décembre, précise Juergen Broether, qui a déjà vendu trois appareils. Le prix de l'ensemble, y compris les 200 heures de "conversation", s'élève à 1.495 euros. Au bout d'un an, l'installation peut être soit rechargée pour 730 euros, soit rendue en échange d'une prime de restitution de 50 euros.
"L'ange téléphonique", comme il a baptisé son système, a la taille d'une boîte à chaussure qui contient un téléphone portable, une batterie dotée d'une autonomie de 200 heures de conversation ou d'un an au repos, ainsi qu'un haut-parleur, a-t-il expliqué dans un entretien à l'AFP.
Il faut l'enterrer comme une plante en pot, dans un trou d'une trentaine de centimètres de profondeur. La personne appelant entend sonner deux fois, après quoi il ne lui reste plus qu'à se lancer dans son monologue.
A l'origine de l'idée, la gêne que les gens éprouvent quand ils veulent parler à haute voix devant une tombe, précise Juergen Broether. "Dans un cimetière, on se sent toujours observé, on se sent gêné, on est obligé de chuchoter.... Avec mon téléphone, la sensation est entièrement différente, on peut même appeler en plein milieu de la nuit quand les portes du cimetière sont fermées", précise-t-il.


Le prix paraît un peu élevé pour un téléphone portable probablement basique et une batterie, sans parler du prix de la recharge.

03 février 2005

Extra-terrestres: le ministère britannique de la Défense a "l'esprit ouvert"

LONDRES (AFP) – Le ministère britannique de la Défense (MoD) a "l'esprit totalement ouvert" quant à l'hypothèse de formes de vie extra-terrestres, selon une lettre interne dont le contenu a été révélé jeudi par le Financial Times.
Grâce à la nouvelle loi sur la liberté de l'information (Freedom of information Act), le journal est parvenu à se procurer cette lettre à usage interne jusqu'alors confidentielle. Le document prouve que le ministère enregistre attentivement les témoignages de gens qui disent avoir vu des formes extraterrestres en Grande-Bretagne, mais seulement, est-il précisé, "afin de déterminer si les événements décrits (par les témoins) ont une pertinence pour la sécurité (du pays)".
"Seule une poignée de ces témoignages a donné lieu à des enquêtes, et aucune n'a fourni de preuves qu'il y avait une menace", détaille la lettre, qui fait état de la complète "ouverture d'esprit" du ministère quant à l'hypothèse de la vie extra-terrestre. Il y a seulement deux semaines, "des lumières étranges" ont ainsi été vues par un quidam dans le ciel du Kent (sud-est de l'Angleterre), alors que le même soir un autre témoin rapportait avoir vu une soucoupe volante au dessus de Stoke-on-Trent (ouest de l'Angleterre).
Le ministère de la Défense a reconnu que ces témoignages récents n'étaient qu'une fraction des milliers de témoignages enregistrés.


Est-ce de « l’ouverture d’esprit » ou le simple bon sens qui fait que le MoD ne s’occupe que des affaires qui pourraient relever de la sécurité, même si le témoignage initial provient d’une personne persuadée d’avoir vu des extraterrestres ?

Cancers : les Européens attirés par l'alternatif

Plantes en tous genres, homéopathie, thérapies spirituelles... Un tiers des Européens atteints de cancers ont recours à des traitements alternatifs. Sans aucune réglementation, sans aucun avis médical.
L'étude est publiée dans les Annals of Oncology. Le professeur Alex Molassiotis et ses collègues britanniques de l'université de Manchester, ont mené l'enquête. En collaboration avec la Société européenne des Infirmières en Cancérologie. Près d'un millier de patients -majoritairement des femmes- ont été consultés, et 14 pays européens sont concernés.
Résultat, le recours aux traitements alternatifs (le plus souvent en complément à la médecine classique) est une tendance lourde en Europe. Avec en tête, l'Italie, la République tchèque et la Suisse : les trois quarts des cancéreux y font en effet appel ! Principales raisons invoquées, "accroître la capacité de leur corps à lutter contre la maladie (...) et améliorer leur bien-être."
Une situation inadmissible selon les auteurs, car elle se situe hors de tout contrôle médical. Il en va même parfois de la vie des patients ! Surdosages, incompatibilités, toxicités éventuelles des produits... les risques sont bien réels. L'objectif de l'étude est donc, selon Alex Molassiotis "de faire prendre conscience aux pouvoirs publics (du degré auquel) les traitements alternatifs attirent les Européens. Il faut de ce fait réfléchir à la manière dont on pourrait les introduire dans les soins dits classiques." Une idée déjà formulée par l'OMS en juin 2004, l'Organisation publiant alors des principes directeurs visant à réglementer l'utilisation des médicaments traditionnels...
Sources: Annals of Oncology, 3 février 2005


« If you can’t beat them, join them », une très mauvaise idée, qui montre un découragement face aux défis de l’éducation scientifique du grand public. Un aveu qui risquerait d’être exploité par les charlatans de tout poil que seul la réglementation et la répression arrive à dissuader.

01 février 2005

Les confusions entre corrélation et causalité

« …Très souvent, un coefficient de corrélation élevé s'explique par une troisième variable non mesurée, et dont dépendent les deux autres. Ainsi, la corrélation entre l'augmentation des recettes publiques en Allemagne et l'augmentation de la consommation en Espagne peut s'expliquer par l'augmentation du niveau de vie de la population dans ces deux pays européens. »
http://fr.wikipedia.org/wiki/Corrélation_(mathématiques)

« …Pour illustrer que toute corrélation n'induit pas nécessairement une relation causale on peut évoquer l'exemple d’un article de Science et Avenir qui s'appuyait sur une étude statistique montrant une corrélation positive entre utilisation de crème solaire et cancer de la peau. Des journalistes pressés en avaient conclu un peu vite à la nocivité de la crème solaire alors que "utilisation de crème solaire" et "cancer de la peau" n'étaient que la conséquence d'une même cause: l'exposition au soleil (la variable explicative). »
http://www.ac-versailles.fr/PEDAGOGI/ses/reserve/dico-methodo/metho-correlation.htm

La notion de cause est intuitivement comprise par tous, du moins à l’échelle macroscopique. Lorsque nous appuyons sur un interrupteur et que la lumière s’allume, nous comprenons bien qu’il y a entre ces deux événements une relation de causalité. Mais malheureusement, la plupart des événements sont bien plus complexes. Pour les étudier, nous ne disposons alors que d’une relation plus faible que la causalité : la corrélation. Elle s’exprime par une valeur entre -1 et 1. Les valeurs proches de 0 (« faibles ») correspondent à une indépendance des deux variables étudiées, tandis que les valeurs proches de -1 ou 1 (« fortes ») correspondront à une dépendance de type linéaire entre ces deux variables. Mais même dans ce dernier cas, ceci n’indique pas nécessairement une relation de cause à effet. Les valeurs négatives indiquent que la deuxième variable croit ou décroit en sens inverse de la première.
Comme pour l’exemple cité dans Wikipédia, quelle relation de causalité y a-t-il entre l’augmentation des recettes publiques en Allemagne et la consommation en Espagne ? Aucune : rien n’empêche les recettes publiques allemandes d’augmenter alors que la consommation baisserait en Espagne dans le même temps. Dans ce cas, l’augmentation du niveau de vie dans le temps est la variable explicative qui ‘synchronise’ les deux autres. L’exemple de l’article de Science et Avenir est encore plus frappant, si l’on confond corrélation et causalité : la crème solaire est censée protéger des cancers de la peau. Pourtant l’augmentation de son utilisation va de pair avec une augmentation des mélanomes. La variable cachée est ici l’augmentation de l’exposition au soleil. De même, rien n’empêche le nombre de cas d’autisme (ou le nombre de diagnostics d’autisme) d’augmenter en même temps que la couverture vaccinale du ROR. Mais il n’existe pas de relation causale entre ces deux événements, comme l’ont démontré de nombreuses études sérieuses.

Références :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Corrélation_(mathématiques)
http://www.douance.org/complements/stat.htm
http://www.ac-versailles.fr/PEDAGOGI/ses/reserve/dico-methodo/metho-correlation.htm
http://www.sceptiques.qc.ca/QS/qs27p24.html

26 janvier 2005

Antigravity has feet of clay

Philip Ball
Space agency report is a downer for gravity-control researchers.

Could astronauts take a leaf out of H. G. Wells's book The First Men in the Moon, and use spacecraft propelled by antigravity devices? Some see the idea as science fiction, but major space agencies take it seriously.
In 2001, the European Space Agency (ESA) commissioned two scientists to evaluate schemes for gravity control. They have concluded that, even if such control were possible, the benefits for lifting spacecraft out of the Earth's gravitational field would probably not be worth the effort1.
But scientists working on such propulsion schemes dispute the report. "I regard the conclusion, even if correct, as uninteresting and, frankly, irrelevant", says James Woodward of California State University at Fullerton, who has worked for NASA on gravity-control propulsion. NASA ran a research programme on speculative propulsion methods, called Breakthrough Propulsion Physics, from 1996 until its funding was cut in 2003. The project's founder and former manager, Marc Millis of NASA's Glenn Research Center in Cleveland, Ohio, says that the ESA report corrects some misconceptions in the field of gravity control. But he thinks its scope is too limited to rule out future research in the area.
"The risk of this paper is that the casual reader will more broadly interpret the negative findings to apply to all inquiries into gravitational or inertial manipulation," says Millis.
The report is not meant to kill off all such ideas, says one of its authors, cosmologist Orfeu Bertolami of Lisbon's Technical University in Portugal. "Our recommendation to ESA was to keep a critical eye on them," he says. But, he adds, "this should be a low-intensity activity. Our estimates show that conventional ideas [for propulsion] are much more effective."

Down to Earth
Wells's fantasy hinges on the invention of a substance that shields any object placed above it from the Earth's gravity. But can such a material really exist? Antigravity seems to violate the law of conservation of energy, which prohibits perpetual motion. Place a wheel half over such a gravity shield and the shielded segment will rise, causing the wheel to rotate forever without a power source.
What's more, gravity cannot be screened out in the same way as light or sound: Einstein's general theory of relativity explains that gravity results from the way mass distorts space-time itself.
But relativity is not the last word on the subject. "Gravity does not fit into the standard model of particle physics," says Clovis de Matos, technical officer in charge of the ESA study. "And we do not understand the gravitational interaction at the quantum level."
De Matos explains that ESA commissioned the survey of gravity control partly to establish whether a quantum theory of gravity might expose loopholes in our current understanding that space technology could exploit.
Bertolami and his co-author, Martin Tajmar of the space technology company ARC Seibersdorf in Austria, looked at proposals for assisting spacecraft launch by weakening gravity. They were not impressed. "None of the proposals seemed convincing and detailed enough," says Bertolami. "Experimentally and theoretically they do not seem to meet a standard we could qualify as scientific."

Floating ideas
All the same, the researchers did feel that some ideas for modifying gravity are worth exploring. For example, as they are reaching the edge of the Solar System, NASA's Pioneer spacecraft are deviating from their expected trajectories. This has led some scientists to suggest that the current theory of gravity is incomplete.
There have also been suggestions that magnetic effects in materials whose behaviour is dominated by quantum effects, such as superconductors, might induce a kind of artificial gravity. NASA scientists have studied claims by Russian physicist Eugene Podkletnov that a spinning superconductor can act as a gravity shield, reducing the weight of an object placed above it by about 2%.
Independent scientists have been unable to reproduce this and similar claims, says Tajmar. He and Bertolami conclude that there are currently no good grounds for taking such effects seriously. All the same, they don't rule out the possibility of gravitational anomalies in quantum materials.
Other options involve the gravitational and inertial masses of objects. Gravitational mass determines the force of gravity experienced by the object; inertial mass determines how much force is needed to set it in motion. General relativity says that the two definitions are identical, but some theories of quantum gravity suggest that they differ.
Tajmar and Bertolami looked at schemes to alter one kind of mass, leaving the other unchanged. They found that reducing the inertial mass has no effect on the amount of fuel needed to launch a spacecraft. And altering the gravitational mass alone, by gravity shielding for example, doesn't help unless the shielding is almost total.

25 janvier 2005

Larmes de la madone de Civitavecchia: l'évêque convaincu d'un miracle

ROME (AFP) – Une décennie après l'apparition de larmes de sang sur le visage d'une statuette de la Vierge à Civitavecchia, près de Rome, l'évêque local est convaincu d'un miracle et relance la polémique avec le Vatican, plus circonspect.
Mgr Gerolamo Grillo, évêque de Civitavecchia et Tarquinia, n'a aucun doute: il s'agit d'une manifestation divine, même si la tâche de se prononcer sur un miracle revient au Vatican, qui s'est jusqu'à présent montré sceptique.
"Nous n'avons pas proclamé un miracle: ce n'est pas de notre ressort. Mais les faits parlent d'eux-mêmes" a déclaré le prélat, en expliquant avoir jugé utile de "composer un dossier sur les faits, à notre avis prodigieux, qui se sont produits depuis 10 ans".
Des extraits du dossier ont été publiés dimanche par le Corriere della Sera et Mgr Grillo a annoncé qu'il serait communiqué dès cette semaine aux fidèles qui en feront la demande.
Il y a presque 10 ans, le 2 février 1995, une fillette de cinq ans, Jessica Gregori, remarquait pour la première fois des larmes de sang sur le visage d'une petite statuette de 30 cm de la Vierge, acquise dans une boutique du sanctuaire de Medjugorje en Croatie et offerte à sa famille.
Le phénomène provoqua aussitôt un afflux de pèlerins et des polémiques. Celles-ci ont notamment été alimentées par le fait que le sang sur la statuette s'était avéré, à l'analyse, être celui d'un homme et par le refus de la famille Gregori de se soumettre à un test ADN.
Tout d'abord très sceptique, l'évêque local, déjà Mgr Grillo, avait fait amener la statuette à l'Evéché. Et à sa grande surprise, le 15 mars 1995, la statuette a à nouveau pleuré du sang alors qu'il la tenait dans ses mains.
Le rapport reproduit des extraits du journal intime de l'Evêque dans lequel celui-ci décrit le choc provoqué en lui par cet événement et le compare à "une nouvelle conversion". Un spécialiste de la Vierge Marie, le père Stefano di Fiores, conclut pour sa part qu'il n'existe pas d'explication logique au phénomène et que celui ci ne peut s'expliquer que par une "intervention divine". Le dossier indique également, pour la première fois, que la Vierge serait apparue 92 fois au cours des quatre dernières années à la jeune Jessica, aujourd'hui âgée de 15 ans.
Ce rapport est rendu public alors que le souvenir des larmes de la Vierge de Civitavecchia s'était quelque peu estompé ces dernières années. Le Vatican garde le silence sur cette affaire depuis le début. Il ne se prononce sur des miracles prétendus de cette nature que dans des cas rarissimes et en tous cas après de longues années d'études et de réflexion.


Toutes les histoires de statues pleurant des larmes de sang se sont avérées douteuses, au mieux. Dans ce cas, l’analyse ADN effectuée par les experts pour le Vatican a déjà montré qu’il s’agissait de sang humain mâle. Il existe aussi des « miracles » comme la liquéfaction du sang de Saint Janvier, dans le même style.
Référence :
http://www.taraquebec.org/autres/transforma/viergela.htm

14 janvier 2005

Judge Rejects School Board Evolution Stand

By Paul Simao
ATLANTA (Reuters) - A U.S. judge on Thursday ordered a Georgia school district to remove stickers challenging the theory of evolution from its textbooks on the grounds that they violated the U.S. Constitution. In a ruling issued in Atlanta, U.S. District Judge Clarence Cooper said Cobb County's school board had violated the constitutional ban on the separation of church and state when it put the disclaimers on biology books in 2002.
The stickers read: "This textbook contains material on evolution. Evolution is a theory, not a fact, regarding the origin of living things. This material should be approached with an open mind, studied carefully and critically considered."
"We are pleased. The law was pretty clear," said Maggie Garrett, a lawyer with the American Civil Liberties Union, which sued the board on behalf of a group of parents who were opposed to the disclaimers. The ACLU argued that the school board had demonstrated a clear bias about the material, effectively pushing the teaching of creationism and discriminating against non-Christians and followers of a number of other religions.
Creationism refers to the belief that life was created by God. Evolution, which is accepted by most scientists, contends that life developed from more primitive forms and was dictated by natural selection. The U.S. Supreme Court ruled in 1987 that creationism could not be taught in public schools alongside evolution. The Georgia school board, which introduced the stickers at the behest of hundreds of parents, many of them religious conservatives, contended that the stickers only advised students to keep an open mind.
The board's lawyer was not immediately available for comment on Thursday. The federal ruling came about two months after the re-election of President Bush, who won the overwhelming support of religious conservatives with his stands against gay marriage and abortion.
The Cobb County case also evoked memories of the 1925 "Monkey Trial" of John Scopes, a Tennessee biology teacher who was found guilty of illegally teaching evolution.


Aux USA, le lobby néo-conservateur et sa base populaire chrétienne supportant une interprétation littérale de la Bible, engagent des actions pour obliger les écoles à présenter sur un pied d’égalité le créationnisme ou son équivalent en habit pseudo-scientifique, « l’Intelligent Design », et la théorie de l’Evolution. Leur argument principal est que la théorie de l’Evolution n’est… qu’une théorie.
C’est oublier bien vite qu’une théorie scientifique n’est pas qu’une suite d’affirmations sans fondement, pas plus qu’une maison n’est un tas de pierres. Une théorie scientifique ne peut pas être contredite par des faits connus, et doit au contraire en rendre compte. Elle doit aussi amener de nouvelles prédictions susceptibles de confirmer ou d’infirmer ses affirmations, sous peine d’inutilité. Ce n’est pas le cas du créationnisme ni de l’ID, qui ne peuvent pas rendre compte des mutations génétiques observables au niveau microbiologique et est dans l’incapacité totale d’apporter de nouvelles prédictions susceptibles de les contredire, tout événement pouvant être expliqué par l’intervention de « Dieu », d’une « intelligence supérieure », etc.

Recherche médicale: des manoeuvres douteuses de l'industrie du tabac dénoncées

PARIS (AFP) - L'industrie du tabac a cherché à jeter le discrédit sur des travaux de recherche montrant un effet cancérogène direct de la fumée du tabac sur les poumons des fumeurs, en employant notamment des chercheurs ou consultants à sa solde, affirme la revue médicale britannique The Lancet, datée de samedi. Selon la revue, les pratiques douteuses de cette industrie persistaient encore en 2001, faisant douter de leur abandon.
Ces nouvelles révélations suscitent l'indignation du Dr Peter Boyle, directeur du Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC/IARC), l'agence internationale pour le cancer de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), basée à Lyon (France). "L’emploi de consultants, omettant de déclarer leur association à l’industrie du tabac, pour publier des critiques achetées de recherches scientifiques, semble rester l’une des approches stratégiques clés de l’industrie du tabac", commente-t-il.
Le directeur du CIRC qualifie les attaques contre des chercheurs indépendants, "menées par des hommes de paille" omettant de dire qu'ils sont payés par cette industrie "au mieux, contraires à la déontologie, au pire, d’une grande lâcheté".
"Si l’industrie du tabac est sincère dans son désir récemment déclaré de travailler avec les instances de santé publique, elle ne peut espérer aucune coopération en poursuivant ce type d’activité", poursuit-il en estimant qu'elle "doit faire la démonstration de sa responsabilité civique d’entreprise".
L'enquête du Pr Stanton Glantzt (université de Californie, Etats-Unis) publiée dans Lancet repose sur l'examen de 43 documents de l'industrie, autrefois confidentiels, centrés sur le gène p53 et la fumée du tabac. L'altération (mutation) de ce gène conduit à une prolifération anarchique des cellules, favorisant le cancer. Des mutations du gène suppresseur de tumeurs p53 ont été décrites dans 60% des cancers du poumon. Or, des travaux publiés à partir de 1996, fondés dans une large mesure sur la base de données des mutations de ce gène du CIRC, ont démontré l'existence d'un profil mutations spécifique dû au benzopyrène (plus précisément dénommé benzo[a]pyrène), un cancérogène présent dans la fumée du tabac.
"L’industrie du tabac a tenté de tripatouiller ces données" qui la gênaient, tempête le Dr Boyle.^
L'"étendue et la sophistication de l'implication de l'industrie du tabac dans la recherche sur le gène p53" doit pousser auteurs, éditeurs, rédacteurs en chef et utilisateurs des revues scientifiques à plus de vigilance sur les conflits d'intérêts, souligne le Pr Glantz en invitant universités et chercheurs à ne plus accepter d'argent de cette industrie afin de minimiser les risques d'atteintes à l'intégrité scientifique.


Un cas d’école de conflit d’intérêt. Ces cas se rencontrent de plus en plus fréquemment, avec l’augmentation des financements de la recherche par l’industrie. Sans mettre en cause l’intégrité des scientifiques, les promesses de budgets de recherche et le contrôle des données auxquels ils peuvent accéder permettent de s’assurer très efficacement que les recherches arriveront plus sûrement au résultat souhaité.
Il existe des conflits d’intérêts qui ne sont pas simplement liés à l’argent. Il y a récemment eu un tel conflit sur une étude ayant « démontré » une relation entre le vaccin ROR et l’autisme. Le commanditaire de l’étude était une association de parents d’enfants autistes convaincus à l’avance de cette relation. Le faible nombre de cas étudiés a fait le reste.
Il va de soi que les résultats de telles études ne sont guère reproductibles et la communauté scientifique les écarte plus ou moins rapidement. Malheureusement, les doutes suscités par ces études ont parfois des effets négatifs de longue durée : plus de cancers du poumon dans le cas de l’industrie du tabac, augmentation des cas de ROR pour l’étude sur l’autisme, etc.

13 janvier 2005

Une coquille d'huître censée représenter le Christ cherche preneur en Suisse

GENEVE (AFP) - Après Jésus sur une croquette de poisson et la Vierge Marie sur un croque-monsieur, le visage du Christ a fait son apparition sur une coquille d'huître qui cherche à son tour preneur -- moyennant finances – dans une petite ville de Suisse.
C'est en ouvrant des huîtres un jour de décembre 2002 que le visage du Christ était apparu à Matteo Brandi, un patron de café italien établi à Roche dans l'ouest de la Suisse. "Quand j'ai voulu jeter la coquille de l'une d'entre elles, elle est restée collée dans ma main. Comme s'Il m'appelait", a-t-il raconté au quotidien Le Matin. Sur la coquille qu'il a précieusement gardée, on peut deviner la forme d'une bouche, d'un nez et d'une vague couronne d'épines. Matteo Brandi vient de se décider à mettre sa relique aux enchères sur internet après avoir appris qu'une Américaine avait empoché 28.000 dollars en novembre dernier en vendant un croque-monsieur à l'effigie de la Madonne. Quelques jours plus tard, un Canadien révélait une autre apparition divine: celle de Jésus sur une croquette de poisson grillée.
Incapable de fixer un prix, M. Brandi, 38 ans, "attend qu'on lui soumette des propositions" et a mis sa trouvaille en lieu sûr à la banque. Il envisage aussi d'alerter le Vatican. "Peut-être seront-ils intéressés pour le musée", estime-t-il.


Les histoires de paréidolie sont nombreuses. Les « apparitions » confirment systématiquement les croyances de ceux et celles qui les imaginent.

06 janvier 2005

Tsunamis: les théoriciens de la conspiration dénoncent des forces obscures

HONG KONG (AFP) – Les plus sceptiques ne se satisfont pas des explications officielles données aux tsunamis qui ont ravagé l'Océan indien et, comme après toute grande tragédie, des théories de la conspiration fleurissent, de l'arme écologique aux extra-terrestres.
Dans les bars et les forums de l'internet autour du monde, on s'interroge sur les causes du séisme du 26 décembre au large de Sumatra et sur la lenteur des réactions gouvernementales dans les minutes et heures qui ont suivi, avant que les raz-de-marée ne tuent quelque 150.000 personnes.
"Pourquoi les Etats-Unis envoient-ils un bateau de guerre. Pourquoi un haut responsable militaire qui était en Irak se rendil sur place?". Dans un bar du quartier chaud de Wan Chai, à Hong Kong, Mark Tyler se pose des questions autour d'une bière.
"Ca s'est passé juste un an après Bam", le tremblement de terre qui fit 30.000 morts au lendemain de Noël 2003. "Est-ce une coïncidence"?, ajoute-t-il.
Avec son retentissement mondial, la catastrophe inspire de sombres théories de complot, comme d'autres événements de cette ampleur avant elle, l'attaque de Pearl Harbour, l'assassinat de John Kennedy, les attentats du 11 septembre...
Cette fois, ce sont les armées américaine et indienne qui sont mises en cause, et les gouvernements de pays comme l'Australie ou la Thaïlande accusés d'avoir tardé à réagir. Une des explications en vogue veut que l'on ait testé des armes écologiques capables de provoquer des séismes et éruptions volcaniques grâce à des ondes électromagnétiques. D'autres avancent l'idée d'extra-terrestres désireux de corriger la rotation de la terre.
Les scientifiques balaient ce genre de théories d'un revers de main."C'est une catastrophe naturelle", dit le Dr Bart Bautisda, de l'Institut philippin de volcanologie et sismologie. "Il faudrait une quantité d'énergie considérable. C'est impossible", dit-il. Il estime que des vagues pourraient être créées tout près du lieu d'une explosion géante mais qu'elles n'auraient rien à voir avec les tsunamis qui ont franchi des milliers de km à la vitesse d'un avion de ligne après un mouvement tectonique au large de l'Indonésie. "Nous sommes capables de faire la différence entre une explosion artificielle et un tremblement de terre. Les mécanismes sont différents", ajoute M. Bautisda.
Mais il faut plus que des scientifiques pour convaincre les esprits qui laissent libre cours à leur imagination sur le net. Free Internet Press, qui promet "des informations non censurées aux vrais gens", publie un article affirmant que l'armée américaine et le Département d'Etat ont été avertis à l'avance des tsunamis mais n'ont pas averti les pays asiatiques. Il se demande pourquoi la base américaine de Diego Garcia, dans l'Océan indien, a été informée et s'en est sortie indemne alors que "les pêcheurs indiens, sri lankais et thaïlandais n'ont pas eu droit à la même mise en garde".
Un correspondant agacé répond que "c'est sans doute parce que les pêcheurs indiens, srilankais et thaïlandais ne disposent pas des équipements de communications valant des millions de dollars".
Le site web du India Daily n'est pas en reste et se dit: "est-il possible que toutes les agences gouvernementales aient su ce qui se passait mais aient reçu l'ordre de ne rien faire. Qui le leur a demandé. Ou s'agit-il d'une coïncidence tragique", écrit Sudhir Chadda, un correspondant persuadé que des soucoupes volantes ont récemment survolé l'Inde et la région.
"Sur Nicobar Island, certains affirment qu'une expérience a été faite par des extra-terrestres pour corriger la rotation de la terre. Et des scientifiques indiens ont constaté que la rotation avait été rectifiée depuis le tremblement de terre et les tsunamis", ajoute-t-il.


Le développement de l’Internet a vu l’explosion des thèses conspirationnistes. Les événements exceptionnels et les tragédies ont de toujours excité l’imagination délirante de certains individus, en dépit de tout bon sens et des faits observables et connus de tous. Il serait tragique de confondre l’attitude de ces négationnistes (au sens large) avec du scepticisme extrême : ces individus ne doutent pas une seconde de leurs théories fantaisistes. Ils ne cherchent pas les faits, ils sélectionnent uniquement les éléments qui vont supporter leurs croyances, écartent soigneusement les autres et en fabriquent certains à partir de rapports douteux.

03 janvier 2005

Tsunami: les animaux ont un spectre de perception plus développé

PARIS (AFP) - Les animaux, sans parler d'un "sixième sens", sont armés d'un spectre de perception plus développé que les humains, ce qui explique que nombre d'entre eux, comme les éléphants, aient pu échapper à la mort lors du tsunami d'Asie du sud, expliquent des spécialistes français.
"Dans tout ce qui est vibratoire, secousses telluriques ou ondes sonores, les animaux ont des aptitudes que nous n'avons pas ou plus" pour anticiper un événement anormal. Ainsi nous voyons "les chiens ou les chats paniquer avant même l'arrivée d'un séisme ou d'une explosion volcanique", explique à l'AFP Hervé Fritz, chercheur en écologie et comportement animal au CNRS.
Les éléphants, dont on a signalé qu'ils étaient partis en courant vers l'intérieur des terres au Sri Lanka ou en Thaïlande "ont des modes de communication infrasonores. Ils perçoivent dans l'infrason des signaux inaudibles pour l'homme et ont l'appareillage physiologique pour communiquer entre eux sur de très grandes distances, plusieurs dizaines de km", explique le chercheur.
Pour le séisme de la semaine dernière, il y a deux hypothèses plausibles: ils ont senti l'arrivée du tsunami soit par la "signature au sol" de la vague, soit grâce à un bruit que les hommes eux n'ont pas perçu. "Ils ont par rapport à d'autres espèces une meilleure faculté d'association et un grande capacité motrice", ajoute Hervé Fritz.
Un grand nombre d'espèces disposent de moyens, spécifiques ou génériques, pour se défendre d'un danger, même s'ils en ignorent la nature: exemple les chauve-souris, qui utilisent une sorte de radar sonore qui leur permet de récupérer l'écho sur un obstacle d'un cri qu'elles ont émis. Ainsi elles ont conscience d'un changement de vibration, lequel signale un changement dramatique dans leur environnement. Autre exemple, le lapin et autres animaux à quatre pattes qui ont, sur la base des vibrations au sol, appris à pressentir les dangers.
Anne-Claude Gauthier, directrice du zoo de Vincennes, éthologue de formation, se refuse également à parler de "sixième sens". Mais elle considère aussi que par rapport à l'espèce humaine qui a recours à l'oral et aux mimiques, des animaux comme les pigeons ont développé plutôt l'odorat ou la sensibilité aux changements de pression atmosphérique grâce à des capteurs spécifiques. Les oiseaux dans leurs migrations ou les abeilles ont des capteurs spécialisés pour enregistrer les variations du champ magnétique.
Les animaux disposent de "codes d'alerte": ils émettent des cris d'alarme comme le font les cervidés à l'approche de prédateurs, ou les oiseaux lorsque plane un rapace. L'éléphant, qui est très vocal, est capable de manifester son énervement par des cris associés au danger.
Sans savoir nager efficacement, ce que font très bien dans la faune asiatique les éléphants ou les tigres, "de nombreux mammifères terrestres sont capables de se tirer d'une situation aquatique critique", et par exemple de traverser un cours d'eau si la situation l'impose, selon Hervé Fritz.


De nombreux témoignages, après cette terrible tragédie, faisaient état de l’absence « totale » de cadavres d’animaux. Ces témoignages paraissent très partiaux. Il est clair que les oiseaux et les poissons n’ont eu que peu de problèmes avec les éléments déchaînés. Certains animaux terrestres grimpent fort bien aux arbres, d’autres nagent parfaitement ou courent bien plus vite qu’un être humain. La plupart vivent loin des centres urbains, ou le relief naturel leur a permis d’échapper rapidement aux vagues et à leurs débris meurtriers. Ajoutons à ça les capacités spécifiques de certains animaux comme les éléphants pour la perception des infrasons, et le mystère parait bien faible. De plus, la recherche de cadavres d’animaux n’étant pas la priorité des sauveteurs, il est compréhensible que les témoignages positifs ne représentent qu’une partie de la réalité. Nous avons là un exemple de biais de publication (seuls les rapports positifs sont publiés car personne ne s’intéresse aux négatifs).

22 décembre 2004

La science se penche sur le corps intact d'un lama mort en 1927

MOSCOU (AFP) - Ni déshydraté, ni momifié, le corps d'un grand lama bouriate mort en 1927 reste toujours intact et pour ses fidèles, qui attendent avec confiance une expertise scientifique, il ne peut être qu'un saint, un Bouddha réincarné.
Des recherches scientifiques poussées ont commencé en Russie sur le corps d'un lama de Bouriatie (Sibérie), qui reste parfaitement intact 77 ans après sa mort, a annoncé mardi à Moscou un médecin légiste.
Le corps de l'ancien dirigeant des bouddhistes russes, a été exhumé en 2002 - conformément à son testament, où il affirmait son immortalité -, mais les recherches, autorisées par les dirigeants religieux, n'ont commencé qu'en novembre 2004, a déclaré Viktor Zviaguine, chef du département d'identité judiciaire au Centre des expertises médico-légales de Moscou, au cours d'une conférence de presse.
Assis en position de lotus, vêtu de ses habits sacerdotaux, le lama se trouve dans un monastère de Bouriatie, dans la région du lac Baïkal.
"Il s'agit d'un phénomène pour lequel la science actuelle n'a pas de nom", a ajouté l'expert.
Le corps, qui a passé 75 ans dans un cercueil, ressemble toujours à celui d'une personne morte 36 heures plus tôt, selon lui.
Son cas n'est pas absolument inédit, a reconnu M. Zviaguine. Des corps trouvés récemment dans le Caucase de Nord, datés d'abord d'il y a quelques années, ont finalement été identifiés comme des morts du XVIIIe siècle.
Mais ces dépouilles, comme d'autres, découvertes dans les Alpes (le célèbre "Iceman"), au Danemark et en Chine, sont plutôt des exemples de momification sous l'effet de l'environnement
(la tourbe ou la glace, notamment). Dans le cas du lama bouriate, il ne s'agit ni de changement dans la composition chimique du corps ni de déshydratation.
Le chef actuel des bouddhistes russes, le lama Aïouchéïev, a autorisé une analyse de fragments de tissus du corps qui doit permettre, avec des méthodes scientifiques modernes, d'essayer de comprendre ce phénomène.
Maintenant, a indiqué M. Zviaguine, on attend la permission de faire la tomographie du corps,
pour définitivement déterminer s'il est mort ou vivant. Pour le peuple bouddhiste bouriate, le lama n'est pas mort, mais se trouve en état de nirvana, et il revient conformément à sa promesse, à un moment où le bouddhisme est en train de renaître en Russie, a déclaré Mme Ianjima Vassilieva, directrice de l'Institut Lama Itiguelov, récemment créé à Oulan-Oudé, la capitale bouriate.
Le Dalaï Lama, leader mondial des bouddhistes, estime d'ores et déjà que le lama Itiguélov se trouve encore en état de méditation, en voie vers le nirvana. Pour les chefs bouddhistes russes, il est déjà un saint, un Bouddha réincarné. Le lama Dacha-Dorjo Itiguélov, dont le nom peut être traduit par "le soleil et le diamant de la foi", est né en Bouriatie en 1852.
Pour les bouddhistes,
il était une réincarnation de leur premier khamba-lama (chef de l'église bouddhiste locale), mort au XVIIe siècle. Proclamé khamba-lama XII en 1911, Itiguélov jouissait du respect du tsar Nicolas II. Après la Révolution d'octobre 1917, il s'est trouvé isolé dans un monastère en Bouriatie. Juste avant sa mort en 1927, le khamba lama a prédit une terrible persécution des bouddhistes par les Soviétiques, et a demandé à ses fidèles de retrouver son corps, mis dans un
cercueil de bois en position de lotus, 30 ans plus tard. Exhumé pour la première fois en 1955, puis à nouveau en 1973, le corps du lama a été placé de façon permanente dans un temple en 2002, l'année où il avait promis de revenir vers ses élèves.


Entre ressembler à « une personne morte 36 heures heures plus tôt » et « être vivant », il y a tout de même une légère différence. Et pour le rendez-vous de 2002, c’est raté !

21 décembre 2004

Celebrex: pas de retrait si les effets positifs l'emportent sur les négatifs, explique Philippe Douste-Blazy

(AP) - Le ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy a expliqué mardi que le Celebrex ne serait pas retiré de la vente s'il présentait "plus d'effets positifs que négatifs".
Au lendemain de la décision du laboratoire américain Pfizer de suspendre la publicité pour son médicament contre l'arthrite, le Celebrex, dont la sécurité a été remise en question vendredi par une étude, le ministre français de la Santé a souligné sur Europe-1 que "tous les médicaments, s'ils sont actifs, ont des effets positifs et certains effets négatifs".
"Oui", le Celebrex "a des effets secondaires, oui des anti-inflammatoires peuvent entraîner des ulcères, des hypertensions artérielles qui peuvent entraîner des accidents vasculaires cérébraux: on le sait", a précisé Philippe Douste-Blazy. Et "tous les ministères de la Santé du monde occidental l'ont permis". "Nous allons nous réunir, toutes les agences nationales du médicament au niveau des pays européens début janvier pour pouvoir regarder très vite ce problème qui est posé par le Celebrex", a annoncé le ministre de la Santé. "Si nous estimons qu'il y a plus d'effets positifs que d'effets négatifs, nous ne le retirerons pas".
Philippe Douste-Blazy a précisé qu'"il y a dans l'autorisation de mise sur le marché des experts qui mettent en balance les deux: si vous avez plus d'effets positifs que négatifs, vous le mettez sur le marché et les médecins donnent des indications".
Par ailleurs, une "Haute autorité en Santé va rentrer dans les faits demain et va pouvoir dire quelle est l'utilité des actes médicaux, l'efficacité des médicaments en toute indépendance de l'industrie pharmaceutique", a-t-il assuré.


Simple rappel d’un fait très général : les médicaments ont des effets secondaires plus ou moins marqués (c’est pour ça entre autres que l’automédication n’est pas souhaitable) et à l’inverse, il y a peu de chances qu’un médicament n’ait pas du tout d’effet secondaire, à moins de n’avoir aucun effet du tout.

16 décembre 2004

Study: Married Adults Healthier Than Most

By RANDOLPH E. SCHMID, Associated Press Writer

WASHINGTON - Confirming what many couples already knew, a government study concludes it's healthy to be married.
Sure, the majority of husbands pack on some extra pounds. But overall, married people are sick less often and more active. They smoke and drink less and in general feel better than single, divorced, never married or even folks just living together. The National Center for Health Statistics report didn't name the reasons why married people are healthier. But health statistician Charlotte Schoenborn in an interview described two major theories.
One is that marriage may be protective of health. For example married couples may have advantages in terms of economic resources, social and psychological support and encouragement of healthy lifestyles.
A second possibility, she said, is marital selection — "the theory that healthy people get married and stay married, whereas less healthy people either do not marry or are more likely to become separated, divorced or widowed."
"Overall, this association between marital status and health persists regardless of socio-economic status, education and poverty, where people were born or their ethnicity," Schoenborn said. Among adults 18 and over, 11.9 percent said they were in fair or poor health, the study found. By comparison, some 10.5 percent of married people reported being in poor or fair health, while all other groups were higher. At 19.6 percent, widows and widowers were the most likely to be in these less healthy categories.
"In general, married adults were the least likely to experience health problems and the least likely to engage in risky health behaviors, with the notable exception of being overweight," Schoenborn wrote. The report was based on a survey of 127,545 people in 1999-2002 conducted by the center, part of the federal Centers for Disease Control and Prevention.
In addition to reporting better health overall, the study found that married people said they had less low back pain, fewer headaches and less psychological stress. They also were less likely to drink and smoke and were more physically active than people in general.
However, they're not immune to the weight problems plaguing America. Currently more than half of all adults are overweight or obese — 56.7 percent — the center said. Some 70.6 percent of husbands were overweight or obese compared with 65.1 percent of all men. For females, 48.6 percent of married women were overweight or obese, virtually the same as the 48.5 percent of women in general. Widows made up the largest share of overweight women at 53.2 percent.
An association between marriage and health was first reported in the 1970s. The relationship persists although much has changed since then. People are waiting longer to marry now, and living with a domestic partner outside of marriage has become more common, Schoenborn noted.
"For most negative health indicators, adults living with a partner had higher rates than married adults: they were more likely to be in fair or poor health, to have some type of limitation of activity for health reasons and to have experienced low back pain and headaches ... and serious psychological distress," Schoenborn reported.
The report found that married people were least likely to light up a smoke, at 18.8 percent, compared with 22.9 percent for all adults. The most likely to smoke were those living with an unmarried partner, 38.4 percent, and divorced and separated people, 34.7 percent. Some 4.7 percent of adults reported they had become heavier drinkers than previously, with the lowest rate among married at 3.7 percent.
Again, those living with an unmarried partner had the largest share reporting more drinking, 8.2 percent, followed by the divorced and separated, 6.4 percent.
Overall the study found that 58.2 percent of adults are married, 10.4 percent are separated or divorced, 6.6 percent are widowed, 19 percent are never married and 5.7 percent are living with a partner.
___
On the Net: National Center for Health Statistics: http://www.cdc.gov/nchs


Contrairement au résumé fait en première ligne du corps de l’article, il est difficile de conclure sur une causalité à partir d’une étude de corrélation. Et les deux hypothèses exprimées par la statisticienne dans cet article sont loin d’être les seules.
De façon très générale, l’existence d’une corrélation entre A et B peut signifier que A est la cause de B, que B est la cause de A ou que A et B, bien que ‘sans rapport’, ont une cause commune. Appliqué à cet article : les personnes mariées sont-elles en meilleure santé parce qu’elles sont mariées, ou sont-elles mariées parce qu’elles sont en meilleure santé, ou y a-t-il une raison qui fait que les personnes soient en meilleure santé et soient plus souvent mariées ? Rien dans cette étude ne permet de trancher.

15 décembre 2004

Des compléments diététiques importés d'Asie potentiellement dangereux

WASHINGTON (AFP) - Des niveaux potentiellement dangereux de plomb, de mercure et d'arsenic ont été découverts dans une dizaine de traitements médicinaux à base de plantes importés aux Etats-Unis et provenant d'Asie du sud est, selon une étude publiée mardi par des scientifiques américains. Sur 70 produits, fabriqués selon la médecine ancestrale d'origine indienne, Ayurveda, analysés par ces chercheurs, 14 (20%) avaient des teneurs en plomb, mercure ou arsenic bien supérieurs aux limites fédérales.
Cette équipe de médecins, conduite par le Dr. Robert Saper de l'école de médecine de Boston (Massachusetts, nord-est), a comparé les doses quotidiennes de ces traitements Ayurvédiques recommandées par leurs fabricants aux normes fédérales s'appliquant à ces métaux lourds pour évaluer les risques potentiels d'empoisonnement.
Les 14 produits potentiellement dangereux sont fabriqués par onze firmes toutes situées en Asie du sud est, ont précisé ces chercheurs dans un article paru dans la revue médicale JAMA, "Journal of the American Medical Association", datée du 15 décembre. Certains traitements Ayurvédiques utilisent des métaux lourds mélangés à des extraits de plante pour soigner notamment l'arthrite et le diabète. Ils sont vendus aux Etats-Unis dans les chaînes de magasins de produits diététiques et des épiceries indiennes.
Ces chercheurs ont entrepris leur étude après que des cas d'empoisonnement au plomb eurent été signalés aux centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies infectieuses de 2000 à 2003. Toutes ces personnes prenaient un de ces traitements Ayurvédiques. "Bien que l'on ne sache pas combien de personnes consomment ces produits à haute teneur en métaux lourds, il y en a probablement un nombre important (aux Etats-Unis et dans le monde) à être potentiellement en danger d'empoisonnement", a jugé le Dr. Saper. Selon lui, "les autorités de la santé publique et les organisations communautaires devraient envisager de publier des mises en garde pour les utilisateurs de ces traitements, rappelant que les produits diététiques ne sont pas réglementés comme des médicaments aux Etats-Unis. Aux yeux de la loi américaine, c'est à la FDA (Food and Drug Administration), l'autorité de réglementation des médicaments et des produits alimentaires, de démontrer leur nocivité avant de pouvoir les retirer du marché.
Ces chercheurs estiment que tous les compléments alimentaires importés devraient être obligatoirement testés pour évaluer leur teneur en métaux lourds. Ils ont également indiqué qu'environ 80% de la population indienne, estimée à un milliard d'êtres humains, utilisent les traitements d'Ayurveda pour se soigner. Cette médecine, qui remonte à plus de 2.000 ans, se fonde surtout sur les plantes.


Nouvel exemple de la dangerosité des médecines dites ‘naturelles’. On rappellera que près de 75% de nos médicaments sont également à base de produits végétaux ou dont le principe actif a été obtenu par transformation d’une molécule produite naturellement. La différence est que les véritables médicaments doivent faire la preuve convaincante de leur efficacité et de leur relative innocuité.

Un séminaire d'exorcisme pour le clergé à Rome

ROME (AFP) - L'université pontificale Regina Apostolorum de Rome ouvre un séminaire sur le satanisme et l'exorcisme pour tenter de contrer le développement des sectes diaboliques dans la Péninsule.
"Le satanisme brouille les valeurs humaines, religieuses et culturelles", a expliqué Carlo Climati, un des enseignants, journaliste et écrivain. "L'objectif des cours est de donner des clés de compréhension aux prêtres et aux novices inscrits à ce séminaire".
Il y aurait en Italie un millier de sectes s'adonnant au culte de Satan, selon un groupe de parlementaires qui suit ce problème. De plus en plus de jeunes y adhérent. Sept jeunes adeptes d'une de ces sectes, « les Bêtes de Satan », ont été arrêtés en juin dans la région de Milan, accusés d'avoir assassiné trois de leurs amis et soupçonnés d'avoir poussé au suicide deux autres.
"Ils sont poursuivis pour homicides volontaires et certains d'entre eux ont eux-mêmes revendiqué des pratiques sataniques et déclaré faire partie des « Bêtes de Satan », ce qui est plutôt une circonstance aggravante", avait précisé le magistrat instructeur.
Le séminaire "Exorcisme et prières de libération" de l'université pontificale Regina Apostolorum veut tenter de remédier à l'incapacité du clergé à traiter des "thèmes aussi délicats".
Les cours débuteront en février 2005. Ils aborderont la démonologie, la présence de la notion du diable dans les textes sacrés, les pathologies et les traitements médicaux chez les possédés.
"Ce séminaire s'achèvera par des témoignages de deux exorcistes, qui expliqueront comment distinguer une personne malade devant faire l'objet de soins de la part de médecins et une personne « possédée par le démon »", précise Carlo Climati.


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