21 octobre 2005

France: les ostéopathes exigent une réglementation de leur profession

LYON (AFP) - Le syndicat français des ostéopathes (SFDO) tient samedi à Lyon son assemblée générale annuelle, au cours de laquelle il entend réaffirmer la nécessité d'obtenir une réglementation de la profession, officiellement reconnue en 2002."Notre métier a été spécifiquement reconnu en 2002, et le titre d'ostéopathe est en théorie réservé à des personnes titulaires d'un diplôme validé par le ministère de la santé", a expliqué vendredi à l'AFP le président du SFDO, Philippe Sterlingot.
"Mais sans décret d'application, n'importe qui peut se proclamer ostéopathe, personne ne peut juridiquement s'y opposer", a ajouté M. Sterlingot, soulignant qu'il y avait plus de 10 millions de consultations par an en ostéopathie, bien que ces consultations ne soient pas remboursées par la Sécurité sociale.
"Samedi, nous débattrons de sujets internes mais le sujet majeur restera: +comment obtenir enfin pour notre profession une réglementation conforme à nos souhaits+", a expliqué M. Sterlingot.
Le SFDO plaide notamment pour une harmonisation de la formation, qui reste pour le moment très différente selon les écoles.
"De nombreuses écoles fonctionnent sans critères académiques clairs. Il en sort des praticiens dont on ne connaît pas bien le parcours et les compétences", a relevé M. Sterlingot.
Si une réglementation intervenait, "seuls 5.000" praticiens répondraient "à des critères satisfaisants", alors qu'"environ 15.000 personnes" sont aujourd'hui susceptibles de réclamer le titre d'ostéopathe, a-t-il affirmé.
Le SFDO, créé il y a 32 ans et revendiquant près de 750 membres, est l'une des quatre organisations représentatives auprès des pouvoirs publics.


Avant de réglementer la profession, le gouvernement pourrait s'intéresser à ce qui la rendrait vraiment intéressante pour la société, c'est-à-dire son efficacité médicale réelle, par des études scientifiques contrôlées en double-aveugle contre un placebo.

Les savons anti-bactériens pas plus efficaces que les savons courants

WASHINGTON (AP) - Les savons et autres produits de nettoyage anti-bactériens ne seraient pas aussi efficaces que ce que l'on croyait dans la lutte contre les microbes dans la maison: le savon classique et le lavage à l'eau le seraient tout autant, selon un comité de conseillers sanitaires du gouvernement américain.
Ces derniers ont d'ailleurs averti les fabricants qu'ils auraient à apporter la preuve du bénéfice de leurs produits sous peine de se voir écartés du marché. Le Dr Alastair Wood, chef de ce comité qui conseille la Food and Drug administration, l'autorité américaine du médicament, a déclaré qu'il ne voyait pas l'intérêt d'acheter de tels produits d'autant plus qu'ils coûtent souvent plus cher que les savons classiques.
Les conseillers s'inquiétaient en outre des risques potentiels de ces produits, notamment des savons et gels pour le corps, qui contiennent des substances chimiques synthétiques, créant un risque environnemental, et qui pourraient contribuer à la croissance de bactéries résistantes aux antibiotiques.
De leur côté, les représentants de l'industrie continuent de soutenir que leurs produits sont sans danger et plus efficaces que les produits traditionnels, parce qu'ils ne se contentent pas de nettoyer une surface, mais qu'ils détruisent aussi les germes qui la recouvrent. Ils estiment que les consommateurs doivent avoir le droit de choisir leurs produits dans un marché libre.
Ces produits de nettoyage ont gagné en popularité au cours de la dernière décennie, les consommateurs jugeant plus utile de détruire les germes que de simplement les faire partir à l'eau.
Mais la FDA a déclaré que des études contrôlées ne montraient aucune différence de taille entre les produits anti-bactériens et les produits classiques pour ce qui est de la lutte contre les microbes de l'environnement intérieur.
Jeudi, ce panel d'experts indépendants n'a recommandé aucune mesure particulière contre les fabricants, mais conseillé à la FDA d'étudier le rapport bénéfice/risque de ces produits.
L'Agence peut obliger un fabriquant à faire figurer sur un produit les modalités de sa fabrication.
La FDA voudrait savoir en quoi les anti-bactériens contribuent à l'augmentation des résistances aux antibiotiques, et ajouté que l'agence n'avait trouvé aucune étude médicale qui prouve que les produits anti-bactériens diminuent le nombre d'infections.
Le docteur Stuart Levy, président de l'Alliance pour une utilisation prudente des antibiotiques, recommande de restreindre l'usage de ces produits anti-bactériens, et de les réserver à l'usage hospitalier et aux maisons où vivent des grands malades.
"Les bactéries ne seront pas détruites", a-t-il indiqué. "Elles ont assisté à l'apparition des dinosaures et à leur disparition. Elles seront heureuses de nous voir disparaître à notre tour. Toute tentative de stérilisation de notre intérieur est vouée à l'échec".
Et de souligner que la cause principale de l'augmentation de la résistance des bactéries aux antibiotiques est leur utilisation excessive... De même, il estime qu'à long terme, les produits de nettoyage anti-bactériens contribueront à renforcer les défenses des bactéries.


Il est d'ailleurs très probable que nous n'ayons aucun intérêt à éliminer toutes les bactéries, mais seulement les plus pathogènes.