23 janvier 2007

Les séances de psychothérapie sont-elles utiles ?

Pascale Breton

La Presse

Comment soigner une personne cardiaque et dépressive ? Une chose est maintenant certaine: les séances de psychothérapie ne sont pas plus efficaces qu’une simple consultation médicale.

Chez les personnes qui souffrent d’une maladie cardiaque, le risque de dépression frappe près d’une personne sur cinq. Un taux de deux à trois fois plus élevé que dans la population en générale.

Un groupe de chercheurs canadiens a voulu savoir comment les traiter. Résultats étonnants, la prise d’un antidépresseur combiné à une visite médicale hebdomadaire d’une vingtaine de minutes est aussi efficace qu’un antidépresseur jumelé à une psychothérapie.

«Nous ne sommes pas surpris de l’effet de l’antidépresseur, mais nous sommes surpris de voir qu’une visite de seulement 20 minutes était à ce point utile par rapport au fait de passer plus de temps avec le patient», explique le Dr François Lespérance.

Professeur en psychiatrie à l’Université de Montréal et chef du département de psychiatrie du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), le Dr Lespérance a dirigé les travaux.

Au total, 284 patients ont été suivis dans une dizaine d’hôpitaux du Canada entre mai 2002 et mars 2006. C’est la première étude sur le sujet qui analyse à la fois l’application d’un traitement pharmacologique et un traitement non pharmacologique, précise le Dr Lespérance.

Les chercheurs notent un lien étroit entre la dépression et une maladie cardiaque. Chez certains patients, l’annonce d’une maladie physique entraîne un stress chronique qui mène à la dépression. D’autres auraient des facteurs de vulnérabilité génétique qui prédisposent aux deux problèmes.

Une dépression peut aussi prédisposer à développer plus tard un problème cardiaque, au même titre que le tabagisme ou le cholestérol.

Pour les fins de l’étude, une cohorte de patients a reçu un antidépresseur qui agit sur la sérotonine, une substance présente dans le cerveau qui sert de neurotransmetteur. L’autre groupe a reçu un placebo. «Avec la prise d’un antidépresseur, nous avons noté une amélioration de 15%», indique le Dr Lespérance.

En parallèle, le deuxième volet de l’étude portait sur le traitement non pharmacologique. Une cohorte se présentait pour une consultation médicale de 20 minutes auprès d’un professionnel. En plus de cette visite, les participants de l’autre cohorte avaient droit en plus à une psychothérapie individuelle.

Dans ce cas, les résultats ne sont pas concluants. La plupart des participants se sont pourtant montrés enthousiastes face à la psychothérapie. Ils se présentaient à toutes les séances. Les thérapeutes avaient été formés pour cette étude et le modèle semblait prometteur pour les chercheurs.

«L’une des hypothèses dont nous avons discuté est que lorsqu’on traite une dépression majeure avec une condition physique associée comme une maladie cardiaque, les gens peuvent trouver difficile de s’adapter à la maladie et de discuter des enjeux de la dépression», souligne le Dr Lespérance.

Si la psychothérapie s’est avérée peu utile dans le cas des malades cardiaques, elle n’est toutefois pas remise en question pour le traitement de la dépression en général.


Comme quoi une simple visite médicale peut faire autant d'effet placebo qu'une inutile psychothérapie.

La NASA va enfin adopter le système métrique

La NASA a finalement accepté de lancer ses futures missions lunaires en utilisant le système métrique décimal. Les propres scientifiques de l'Agence ont enfin eu gain de cause alors qu'ils en faisaient la demande depuis qu'une erreur de calcul due à une confusion entre miles et kilomètres avait provoqué l'échec de la mission d'une sonde martienne.

L'espace est devenu un business international et la NASA indique que seuls les Etats-Unis, la Birmanie et le Libéria utilisent toujours les miles pour mesurer les distances. L'agence spatiale, après des entretiens avec ses homologues de 15 autres nations, a annoncé la semaine dernière que le futur projet lunaire serait réalisé en utilisant uniquement le système métrique (et les unités SI).

En 1999, la sonde Mars Climat orbiter avait atteint Mars, mais était entrée sur une orbite beaucoup trop basse et s'était écrasée dès son premier passage au-dessus de la face cachée de la planète. La NASA avait plus tard révélé que ses ingénieurs s'étaient embrouillés lors de la simple conversion d'unités métriques en unités impériales (américaines !) d'une information orbitale.

La NASA a commencé à utiliser les mesures métriques pour quelques missions dès 1990, mais pour la plus grande partie d'entre elles, les navettes spatiales ou l'ISS par exemple, les miles, livres et gallons sont toujours de mise.

"Mon unité impériale favorite est le slug. La puissance de lancement de la navette est mesurée en slug", ironise Ben Quine, professeur d'ingénierie spatiale de l'université d'York. (Le slug est défini comme étant la masse qui, soumise à une force d'une livre, reçoit une accélération d'un pied par seconde par seconde).

Selon lui, le changement ne sera pas facile pour les américains. "Mais tout le monde doit faire attention avec les unités lors des conversions." Cependant il pense qu'à la longue, les calculs seront facilités. "Le pied est défini d'après la taille du pied d'un des rois d'Angleterre. Je ne me souviens pas lequel. Ce n'est vraiment pas une bonne façon d'envoyer des gens dans l'espace que de se baser sur la taille du pied d'un roi mort."

Source: The Ottawa Citizen
Illustration: NASA


Cette disposition évitera peut-être que les futurs astronautes envoyés vers Mars ne se retrouvent pas sur Vénus, suite à une malheureuse histoire de conversion d'unités mal faite.