27 mars 2009

Sida : l'évêque d'Orléans met en cause la fiabilité du préservatif

LePoint.fr

La polémique autour de la position de l'Église catholique vis-à-vis du préservatif continue. Quelques jours après que le pape eut déclaré que l'on ne pouvait pas régler le problème du sida "avec la distribution de préservatifs", l'évêque d'Orléans, Mgr André Fort, laisse, cette fois, entendre que le préservatif n'est pas efficace pour empêcher la transmission du virus. Lire la suite l'article

"Il y a écrit sur les boîtes de cigarettes : danger . On devrait mettre sur les boîtes de préservatifs : fiabilité incomplète. Vous le savez très bien, tous les scientifiques le savent : la taille du virus du sida est infiniment plus fine que celle d'un spermatozoïde. La preuve est faite que le préservatif n'est pas une garantie à 100 % contre le sida", a indiqué l'évêque au micro de France Bleu Orléans.

"Le virus ne passe pas à travers la paroi du préservatif", a pourtant précisé le docteur Philippe Arsac, du Réseau sida du Loiret. Les propos de l'évêque relèvent d'un "discours qu'on entend depuis longtemps, mais qui ne s'appuie sur aucun raisonnement scientifique valable", a-t-il martelé. "Les préservatifs vendus en France doivent avoir la norme NF. Leur qualité a été contrôlée", a rappelé le médecin.


Pour voir certaines des photos déjà envoyées : http://www.zigonet.com/fant%f4me/ces-mysterieuses-photos-de-fantomes-auront-bientot-une-explication-logique_art4476.html


Le nombre de sophismes employés par l'évêque d'Orléans dans ces courtes phrases est impressionnant. Appel à l'autorité scientifique, le non-sequitur entre la finesse du virus et la perméabilité du latex, vont faire rire (jaune) dans les chaumières médicales. Alors, disons-le bien haut: le préservatif ne protège pas contre le SIDA, surtout si on oublie d'en mettre, s'il craque ou si on le met à l'index ! Dans les autres cas d'usage, la protection approche de très près les 100%.

12 mars 2009

Le canular de Steorn

Le 20 Août 2006, Sens Commun publiait la nouvelle, annoncée par la société irlandaise Steorn, concernant le développement d'un dispositif d'énergie "gratuite", et proposant un "défi" aux scientifiques de venir voir le 'prodige' de leurs yeux.
De nombreux scientifiques, incrédules, ont alors répondu à l'appel.

Plus de deux ans plus tard, toujours rien. Aucun scientifique n'a validé les 'découvertes' de Steorn. Pire, le site de Steorn montre un énorme "trou" de news entre 2007 et le début 2009.

Il est donc maintenant clair qu'il s'agissait d'un simple canular, comme on pouvait le croire dès le départ. Le système utilisé ressemble à une méthode propagandiste : faire un grand bruit lors de l'annonce d'un produit ou d'un fait prétendûment exceptionnel, attendre de nombreux mois pour faire retomber l'effet d'annonce et faire en sorte que les démentis finaux passent inaperçus. En attendant, on joue avec l'argent gagné sur l'effet d'annonce et ne jamais rendre d'argent aux gogos qui ont pu en verser dans l'espoir de la richesse ou de la célébrité.

Rien de nouveau sous le soleil de la pseudo-science.

11 mars 2009

Les scientifiques britanniques se penchent sérieusement sur la question des fantômes

Grande-Bretagne - Les scientifiques sont actuellement en train de réunir un dossier de photos montrant des apparitions fantomatiques dans le but de résoudre ces mystères paranormaux. Lire la suite l'article

Le public est invité à envoyer par internet ses photos sur lesquelles apparaissent des "fantômes" pour que les scientifiques puissent les examiner dans le détail. Ce sont des centaines de clichés qui sont attendus pour être présentés lors du Science Festival d'Edimbourg qui se tiendra du 4 au 18 avril 2009.

Le Pr Richard Wiseman, le psychologue à la tête de cette expérience, explique : "Environ une fois par mois, je reçois une bonne photo de fantôme où on ne voit pas tout de suite ce qui se passe. Souvent, on peut voir ce qui ressemble à un visage à moitié dans l'ombre, mais c'est juste un effet de lumière. Le cerveau humain est fait pour voir des visages à la place des nuages, parce que les visages sont ce qu'il y a de plus important autour de nous. Je suis plutôt sceptique, et souvent il y a une explication rationnelle, mais il est possible que quelqu'un possède une image vraiment très intéressante."

Pour voir certaines des photos déjà envoyées : http://www.zigonet.com/fant%f4me/ces-mysterieuses-photos-de-fantomes-auront-bientot-une-explication-logique_art4476.html


Une approche du style zététique, peu productive. Mais elle amusera certainement les scientifiques qui y participeront.

05 mars 2009

Principe de précaution


Ca n'aura pas tardé ! Quelques mois après l'insertion du "principe de précaution" comme principe légal dans notre pays, les charognards pseudo-scientifiques viennent se repaître de la carcasse encore fumante de la science. Le "ressenti" et les certificats médicaux de complaisance, érigés au statut de preuve légale, peuvent maintenant avoir raison de toutes les études scientifiques et de toutes les avancées techniques.

Depuis de nombreuses années, les antennes-relais et leurs ondes électro-magnétiques ont fait l'objet d'études scientifiques. Les conclusions sont claires sur leur totale innocuité, ce qui n'est pas forcément le cas pour la téléphonie portable et les émissions des téléphones. Or, supprimer des antennes-relais implique de plus fortes émissions de la part des téléphones portables, pour pouvoir se connecter. La suppression d'antennes-relais pourrait donc avoir exactement l'effet inverse de celui espéré sur la santé publique.

La non-compétence des juges en matière scientifique, et leur ignorance des principes de la pseudo-science ne leur permet pas de prendre position. Pourtant, ils peuvent faire un "pari de Pascal" anti-science: s'ils donnent raison aux anti-tout, ils se débarassent d'un problème légal et peuvent s'occuper de choses plus intéressantes. S'ils donnent raison aux scientifiques, un autre pseudo-scientifique viendra demain et inlassablement, dépenser le temps et l'argent de la communauté, jusqu'à ce qu'il obtienne raison. Alors autant céder et passer à autre chose, jusqu'à ce que le droit leur permette de résister au raz-de-marée provoqué par l'insertion du "principe de précaution".
Examinons les conséquences de ces décisions anti-antennes...

La vaccination, bien que considérée comme inoffensive par toutes les études scientifiques, est aussi ressentie par une minorité de sectaires anti-vaccination comme un danger. Faut-il la laisser au bon vouloir des croyances irrationnelles des parents ?

Les ordinateurs comportent également de nombreux polluants et émettent des ondes du même type (bien que beaucoup plus faibles) que celles des téléphones portables. Faut-il aussi interdire le WiFi et pourquoi pas carrément, les ordinateurs ? Il y a quelques mois, l'implantation du WiFi dans des bibliothèques de la Ville de Paris avait généré des manifestations psycho-somatiques ou plus probablement mensongères de maux de têtes allégués par le personnel municipal.
La télévision numérique aussi est sur la sellette. Bien qu'on ait pas recensé plus de cancers au pied de la tour Eiffel que partout ailleurs en Ile de France, faut-il aussi l'interdire ?

La roue elle-même n'est elle pas dangereuse ? De nombreuses personnes sont mortes pour être passées sous les roues d'un char à boeufs ! Même si les enquêtes scientifiques pointent la responsabilité du conducteur, peut-on ignorer le risque que les roues elles-mêmes soient à la base de ce problème ?

Alors, on peut se demander: le principe de précaution est-il dangereux ? Lorsque les anti-science auront fait supprimer, les antennes-relais, les ordinateurs, la télévision, la vaccination et la roue, ne risque-t-on pas de perdre toute compétitivité économique, sanitaire, technique et scientifique ? En entraînant ansi un cortège de morts, de malheurs et de misère.

Sera-ce suffisant pour qu'un juge déclare le démantèlement du "principe de précaution" ? Au nom de ce principe.

04 mars 2009

Les risques des antennes de téléphonie mobile - Mise au point


Le 16 février 2009
, un opérateur de téléphonie mobile a été condamné par le Tribunal de grande instance de Carpentras à démonter une antenne-relais à Châteauneuf-du-Pape ; le 4 février 2009, un autre opérateur de téléphonie mobile avait été condamné par la Cour d’appel de Versailles à démonter une antenne à Tassin-la-demi-lune. Dans les deux cas, la justice a tranché en faveur des particuliers, au nom du principe de précaution

L’Académie nationale de Médecine rappelle les données scientifiques suivantes :


- Les antennes de téléphonie mobile entraînent une exposition aux champs électromagnétiques 100 à 100.000 fois plus faible que les téléphones portables : être exposé pendant 24 heures à une antenne à 1 volt par mètre donne la même exposition de la tête que de téléphoner avec un portable pendant 30 secondes.

- On ne connaît aucun mécanisme par lequel les champs électromagnétiques dans cette gamme d’énergie et de fréquence pourraient avoir un effet négatif sur la santé. L’OMS[1] et le Scenihr[2] se sont prononcés unanimement sur l’absence de risque de ces antennes.

- A ce jour, aucun système sensoriel humain permettant de percevoir ce type de champ n’a été identifié. C’est pourquoi la quasi-totalité des études sur l’électro-hypersensibilité ont montré que les sujets concernés, bien que manifestant des troubles variés en présence de dispositifs émetteurs de champs électromagnétiques, sont incapables de reconnaître si ces dispositifs sont actifs ou non.

- L’angoisse ou la phobie en présence d’émetteurs de champs électromagnétiques peuvent être réelles et justifier une prise en charge adaptée. Mais l’Académie déplore que ces troubles, pouvant entraîner de graves handicaps sociaux, soient utilisés à des fins contestables au détriment des intéressés. En revanche, elles rappellent que les téléphones mobiles, et donc les antennes, permettent de sauver chaque année des centaines de vies humaines.

L’Académie nationale de Médecine s’étonne :

- qu’une décision de justice ait pu ne retenir, parmi l’ensemble des études disponibles sur le sujet, que celles allant dans le sens du plaignant. Par exemple le rapport BioInitiative, pourtant récusé par des autorités légitimes en la matière comme le Health Council des Pays Bas [3] ;

- que l’arrêt de la Cour d’Appel de Versailles puisse s’appuyer sur une erreur scientifique manifeste en prenant en compte le « risque démontré » de champs d’extrêmement basse fréquence émis par ces antennes. En réalité, d’une part les antennes de téléphonie mobile émettent exclusivement en haute fréquence ; d’autre part, le risque d’exposition aux champs d’extrêmement basses fréquences n’est pas considéré par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) comme démontré.

L’Académie nationale de Médecine s’inquiète pour la santé publique :

- La prééminence du « ressenti » du plaignant, si elle fait jurisprudence, remet en cause les fondements mêmes de l’expertise scientifique et médicale, au risque de laisser la porte ouverte à des décisions lourdes de conséquences en matière de santé publique.

- Une telle utilisation dévoyée du principe de précaution[4] risque de conduire à une quête illusoire du « risque zéro », source d’erreurs, de retards et de dysfonctionnements du système de santé.

L’Académie nationale de Médecine renouvelle sa mise en garde contre une interprétation subjective du principe de précaution. Elle recommande en conséquence que ce soit au législateur de préciser les modalités de son application, en particulier en ce qui concerne le développement des nouvelles technologies.

L’Académie nationale de Médecine, l’Académie des Sciences et l’Académie des Technologies ont mis en place un groupe de travail pour examiner les questions que pose cette actualité judiciaire.


[1] Organisation Mondiale de la Santé. http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs193/fr/
[2] Commission européenne. Scientific Committee on Emerging and Newly Identified Health Risks : Health Effects of Exposure to EMF. 19 janvier 2009.
[3] « le Comité conclut que le rapport BioInitiative n’est pas un reflet objectif et équilibré des connaissances scientifiques disponibles » . The Minister of Housing, Spatial Planning and the Environment. Publication 2008/17E du 2/9/2008
[4] en droit, le Principe de précaution résulte du droit communautaire et de la Charte constitutionnelle de l’environnement