14 mai 2007

Les essais cliniques désormais sur la Toile

Par Destination Santé

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) lance un nouveau site Internet de recherche sur les essais cliniques. Ce portail répertorie « tous les essais cliniques, qu'ils aient ou non été publiés ». Une véritable banque de données ouverte à tous… mais en anglais uniquement.

Accessible à www.who.int/trialsearch, ce service est une première mondiale. Doté d'une fonction de recherche globale, il se veut un point d'entrée vers tous les registres d'essais cliniques pertinents dans un domaine donné.

Pour le Sous-directeur général de l'OMS Tim Evans, « c'est un énorme pas en avant vers davantage d'accessibilité, de transparence et de responsabilisation de la recherche en santé sur le plan mondial ». Une satisfaction partagée par le rédacteur en chef du New England Journal of Medicine. A ses yeux en effet, « il incombe désormais à l'ensemble des utilisateurs (du nouveau portail) de faire en sorte que leurs travaux soient dûment et complètement enregistrés dans une base de données compatible avec l'OMS ». Si ce beau principe entre dans les faits, voilà qui devrait mettre un terme aux accusations d'opacité souvent portées contre les promoteurs d'essais cliniques.

Source : OMS, 4 mai 2007

75e Congrès de l'Acfas: Esprit es-tu là ?

Agence Science Presse

Médecines alternatives, OGM, vaccination... Le citoyen se retrouve souvent seul face à de nombreux questionnements et y trouve des réponses qui relèvent de la croyance plutôt que de la science. Plusieurs de ces idées reçues ont été passées en revue lors du colloque « L'esprit scientifique face au monde des esprits » qui a eu lieu vendredi 11 mai dans le cadre du 75ème Congrès de l'Acfas.

« La culture scientifique a de la difficulté à s'implanter dans la société. Une grande proportion de gens continue à croire à l'astrologie ou au surnaturel », explique d’emblée Serge Larivée, professeur à l'école de psychoéducation de l'Université de Montréal. À titre d’exemple, il cite la croyance selon laquelle il faut parler aux plantes pour favoriser leur croissance. Cette croyance n'a aucun fondement scientifique et pourtant on observe une corrélation entre les deux faits.
Mais attention : corrélation ne signifie pas causalité. La personne qui parle à sa plante est tout simplement celle qui en prend le plus soin.

Tout n’est qu’illusion

Ariel Fenster, professeur au département de chimie de l'Université McGill, déboulonne certains mythes des pseudo sciences dans son cours de chimie axé sur le paranormal. Une de ses démonstrations consiste à transformer de l'eau en glace en quelques secondes. « Cela peut paraître paranormal à ceux qui ne savent pas comment faire, confie M. Fenster. Mais il s'agit d'une simple réaction chimique entre l'éthanol et l'acétate de calcium qui forme un solide ressemblant à la glace. » Des exemples de ce genre, Ariel Fenster en connaît beaucoup. Le problème, souligne-t-il, est que plusieurs charlatans profitent des médias pour véhiculer ces fausses vérités qui, bien souvent, s’expliquent grâce à la chimie ou un calcul de probabilité.

Crédule ou critique ?

Qui sont ces gens qui croient au paranormal ? Une étude réalisée par Hervé Genge, professeur de psychologie au Cégep Édouard-Montpetit, a cherché à montrer les représentations sociales des sciences et des pseudo sciences auprès des étudiants. « La biorythmie, l'ufologie (étude des OVNI), l'astrologie, la réflexologie, l'homéopathie ou encore la graphologie sont les pseudo sciences les plus fréquemment citées comme étant des sciences », explique M. Genge.

Force est d’admettre que nous sommes tous un peu superstitieux. « Il suffit de regarder le nombre d'adultes qui croient au paranormal, à la magie, au surnaturel pour voir que bon nombre d'entre eux ont conservé leur crédulité d’enfant et que le problème, de sectes notamment, est réel », remarque Cyrille Barette, biologiste à l'Université Laval. « Pour apprendre, l'enfant doit être crédule. Pour distinguer le vrai du faux, la réalité de la fiction, le mensonge de la vérité, l'adulte doit être sceptique ! », conclut M. Barette. Un premier pas pour développer une saine culture scientifique.

Juliette Badina


Difficile de devenir sceptique dans un monde comprenant des milliards de croyants et crédules, diffusant des informations faussées. A comparer à une communauté scientifique de quelques millions de personnes, dont certains membres sont également crédules.