22 janvier 2007

Families do not cause anorexia nervosa

Eating disorders researchers counter Bundchen's blunder

PITTSBURGH, Jan. 22 -- Misstatements and ignorance claiming that families "cause" eating disorders is like blaming parents for diabetes or asthma or cancer says an international group of eating disorders researchers. Recent damaging statements by fashion model Gisele Bundchen stating that unsupportive families cause anorexia nervosa only perpetuate misconceptions and further stigmatize eating disorders. Contrary to her claim, there is no scientific evidence that families cause anorexia nervosa. In fact, the researchers are finding that anorexia nervosa is far more complex than simply wanting to be slim to achieve some fashionable slender ideal. The data show that anorexia nervosa has a strong genetic component that may be the root cause of this illness.

"An uninformed opinion such as Bundchen's causes harm on a number of levels. By contributing to the stigma, it drives sufferers underground and creates obstacles to seeking help. It damages attempts at advocacy and hurts parents who are desperately fighting for their child's recovery," said Allan S. Kaplan, M.D., Loretta Anne Rogers Chair in Eating Disorders at the University of Toronto. "Such thinking also misinforms third party payors who may not want to pay for the treatment of these biologically-based illnesses if they think its primary cause is family dysfunction."

Dr. Kaplan is a member of the international group of researchers attempting to find which genes contribute to anorexia nervosa through a National Institute of Mental Health-funded study of families with a history of anorexia nervosa. The current study, which is being conducted at 10 sites across the world, hopes to further clarify which genes play a role in anorexia nervosa. The study builds on data from ten years of groundbreaking research on the genetics of eating disorders sponsored by the Price Foundation.

"We often hear that societal pressures to be thin cause many young women and men to develop an eating disorder. Many individuals in our culture, for a number of reasons, are concerned with their weight and diet. Yet less than half of 1 percent of all women develop anorexia nervosa, which indicates to us that societal pressure alone isn't enough to cause someone to develop this disease," said Walter H. Kaye, M.D., professor of psychiatry, University of Pittsburgh School of Medicine. "Our research has found that genes seem to play a substantial role in determining who is vulnerable to developing an eating disorder. However, the societal pressure isn't irrelevant; it may be the environmental trigger that releases a person's genetic risk." Families should not be blamed for causing anorexia. In fact, they are often devastated and suffer from the consequences of this illness."

Anorexia nervosa is a serious and potentially lethal illness, with a mortality rate greater than 10 percent. It is characterized by the relentless pursuit of thinness, emaciation and the obsessive fear of gaining weight. Anorexia nervosa commonly begins during adolescence, but strikes throughout the lifespan--it is nine times more common in females than in males. Personality traits, such as perfectionism, anxiety and obsessionality, are often present in childhood before the eating disorder develops and may contribute to the risk of developing this disorder.

"We need to understand all the factors that influence eating disorders, both genetic and environmental, and find ways to address them in order to prevent people from developing these potentially deadly conditions," said Cynthia Bulik, Ph.D., William and Jeanne Jordan Distinguished Professor of Eating Disorders, University of North Carolina at Chapel Hill. "Understanding how genes and environment interact both to increase risk for eating disorders and to protect those who are genetically vulnerable from developing the disorder will require the cooperation of professionals in the eating disorders field, the media, and the fashion and entertainment industries. Only cooperatively, will we be able to move the field forward toward the elimination of this disease."

"Anorexia nervosa has the highest death rate of any mental illness, yet so few dollars are dedicated to the cure," stated Lynn Grefe, CEO of the National Eating Disorders Association. "These scientific advances demonstrating a genetic component are significant and so meaningful to our families, wiping away the myths and emphasizing the need for even more research to help the next generation."


Rappelons, s'il en est besoin, que les top-models ne sont pas nécessairement des experts médicaux.

Fraudes scientifiques: Une agence de vérification est souhaitée

Presse Canadienne (PC)

Le Canada ferme peut-être les yeux sur des douzaines de cas de fraudes scientifiques à cause de l'absence de tout organisme pancanadien d'investigation dans ce domaine.

C'est ce qu'affirme un rapport indépendant qui s'est notamment penché sur un cas concernant une université de Terre-Neuve qui avait eu à gérer des allégations qui remettaient en question le travail d'un de ses professeurs.

L'université Memorial avait été mêlée à un quiproquo à la suite de la remise en question par des universitaires américains d'une étude du professeur Ranjit Chandra sur les multivitamines, publiée en 2001. Le chercheur de Terre-Neuve s'en était servi pour faire la promotion de sa propre ligne de suppléments nutritionnels.

Cette étude affirmait qu'une combinaison spéciale de certains minéraux et multivitamines amélioraient grandement la mémoire chez les personnes âgées. Par la suite, elle a fait l'objet d'un désaveu de la part des éditeurs du journal Nutrition, qui l'avaient publiée et qui ont reconnu qu'ils n'avaient pas su vérifier adéquatement les affirmations du professeur.

Une enquête indépendante pilotée par le scientifique torontois Paul Pencharz avait alors été lancée pour examiner les politiques de l'université en matière d'intégrité intellectuelle, du début des années 1990 à aujourd'hui.

M. Pencharz a conclu que l'institution possédait déjà des mesures adéquates en ce sens, mais a recommandé la création d'un organisme nationale que les universités et instituts de recherche pourraient consulter au sujet des travaux menés par leur personnel.

Des organismes semblables existent déjà au Danemark et aux États-Unis. Le Japon et l'Australie sont actuellement en train d'en mettre sur pied.


Les cas de fraudes se multiplient alors même que les considérations financières personnelles sont généralement absentes. La célébrité, la pression du publish or perish ("publie ou crève"), le désir de subventions pour son laboratoire suffisent à 'justifier' les comportements frauduleux. Ne parlons pas des biais que l'on trouve un peu partout dans les études cliniques. Autant de raison de faire encore moins confiance aux études bidons produites par les pseudo-scientifiques qui ne servent qu'à servir des intérêts généralement financiers et très personnels.

Effets des portables sur la santé : les études au crible

Selon une étude suisse, les résultats des recherches sur l'effet biologique des téléphones portables sont biaisés par leurs financements.

Les publications scientifiques les plus rigoureuses sur l'impact sanitaire des téléphones portables sont celles qui sont conduites par des équipes associant des experts travaillant pour l'industrie et des experts rattachés à des organismes publics. Celles qui ont une source unique de financement - privé ou public - ont tendance à avoir des biais qui conduisent à minimiser les risques, ou au contraire à les aggraver.

C'est la conclusion d'une enquête conduite par une équipe de chercheurs suisses de l'université de Berne (1). Matthias Egger et ses associés insistent en conséquence sur la nécessité de déclarer de manière très détaillée les sources de financement des études.

L'enquête porte sur les études expérimentales cherchant à mesurer les effets biologiques de l'utilisation du téléphone portable (maux de tête, difficultés d'attention, mesures de bien-être, capacités cognitives, etc.). Les chercheurs suisses ont préféré écarter les études épidémiologiques, la plupart étant financées par des fonds publics et l'utilisation massive de ces petits appareils étant trop récente pour que celles-ci soient suffisamment pertinentes.

Incertitudes

De 1995 à 2005, ils ont recensé 222 études sur cette problématique dans les bases de données Embase et Medline. Aucun effet majeur n'a d'ailleurs été identifié. Après examen, ils n'en ont retenu que 59 susceptibles d'être comparées. Trois personnes de l'équipe ont recherché les biais de ces 59 publications, en se focalisant sur les méthodologies, les informations fournies sur les procédures de sélection des groupes exposés aux radiofréquences et des groupes témoins (non exposés), ainsi que sur la prise en compte des réactions des personnes exposées.

Ces analyses ont été menées en aveugle, sans connaître les auteurs ni la revue où l'étude a été publiée. Parallèlement, deux autres personnes ont décortiqué séparément les titres et les résumés des études, car c'est là où les auteurs exposent de la manière la plus claire leur interprétation des résultats.

Dans un deuxième temps, le tableau critique de ces études a été examiné à la lumière de leurs financements. « Nous avons trou­vé que les sources de financement expliquent en grande partie des différences dans les résultats des études », note l'équipe suisse. Les études ayant des financements mixtes (24 %) provenant d'agences publiques, de fondations et d'opérateurs industriels, affichent les meilleurs résultats en termes de qualité, alors que les études ne mentionnant pas leurs sources de financement (37 %) ont les plus mauvais. » Quant à celles qui ont été financées par les industriels (20 %), elles ont tendance à montrer que les radiofréquences n'ont pas d'effets biologiques sur l'homme, tandis que celles qui ont été financées par des fonds publics (19 %) ont tendance à en trouver.

L'hétérogénéité des interprétations entretient une incertitude alors même que les liens entre effets biologiques et risques sanitaires ne sont pas établis. « Le fait de ne pas montrer un risque ne veut pas dire que tout risque est exclu. Même si le risque est minime, cela peut devenir un problème de santé publique, parce que les utilisateurs de téléphone portable sont très nombreux », explique Matthias Egger. Les États-Unis, l'Allemagne, le Danemark, la Hongrie, la Suisse et le Japon ont d'ailleurs décidé de poursuivre des recherches sur cette question. L'OMS (Organisation mondiale de la santé) a également demandé que les effets des radiofréquences sur le système immunitaire, neurologique et neuroendocrinien soient étudiés attentivement. Le financement de ces travaux devra donc être regardé de près.

La question des conflits d'intérêts en matière de téléphonie mobile a fait l'objet d'une polémique en France. Deux expertises de l'Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail) datant de 2003 et 2005 ont été vivement contestées par des associations, sous prétexte que plusieurs experts requis par l'agence avaient été financés par des industriels. Elles avaient montré que le seul risque avéré des portables, est celui observé dans les accidents de la circulation. Un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et de l'Inspection générale de l'environnement (IGE), rendu public en septembre 2006, avait recommandé que l'agence mette en place « un dispositif de mise à jour des déclarations publiques d'intérêt des experts qui collaborent aux comités et aux groupes de travail ».

(1) Environmental Health Perspectives, janvier 2007.

The Alchemy of Science-Abusers: Turning Black Into Gray

Ira R. Allen

Science-abusers on the extremist side of the political spectrum too often play upon journalists' reverence for getting both sides of a story – even when two sides don't exist.

Such a case occurred recently when the Reuters news agency flatly declared in a story about the cause of global warming that while most scientists believe human activity is the cause, "That does not mean there is a consensus."

Yes, there is a consensus, and even corporate polluters and the Bush Administration agree.

An entire book, "The Republican War On Science" was devoted to this topic, and the current New Republic (Jan. 29) has an illuminating article on how evidence-deniers – in this case economic ideologues – never come up with better evidence but instead try to make black seem gray. (The article is subscription-only; feel free to e-mail cfah@cfah.org for an individual copy.)

Thank to the Knight Science Journalism Tracker for revealing this latest example.


Parmi les multiples exemples de ces abus, on relève les 'polémiques' sur le réchauffement climatique et le 'dessein intelligent' (appelé "créationnisme en tenue de soirée"). Dans le domaine historique, nous avons les révisionnistes et négationnistes. Dans un registre connexe, le cas des conspirationnistes et de Thierry Meyssan vient à l'esprit. Tous ces exemples résultent de l'introduction de croyances politico-religieuses dans des domaines où l'observation et l'investigation scientifique devraient rester la règle de base.