05 octobre 2005

Ouverture du "procès des plantes chinoises" d'Arkopharma à Nice

NICE (AFP) - Le procès de l'ex-PDG du groupe de phytothérapie Arkopharma et d'un pharmacien niçois poursuivis après le décès, en 2000 et 2001, de deux femmes ayant absorbé des produits à base de plantes chinoises dans le cadre de régimes amaigrissants, a débuté mercredi devant le tribunal correctionnel de Nice.Max Rombi, 75 ans, ancien PDG de la société française basée à Carros (Alpes-Maritimes), et Jean-Paul Gallon, 64 ans, pharmacien, sont mis en examen depuis septembre 2002 pour homicides involontaires.

Une information judiciaire avait été ouverte par le parquet niçois en novembre 2000, peu après le décès, à 40 ans, de Régine Crispino, des suites d'un cancer des voies urinaires. Un an plus tard, une autre femme, Valérie Jouffret, était décédée, à 34 ans, d'une pathologie identique.Les deux victimes avaient suivi un régime amaigrissant à base de racines de deux plantes chinoises -"Aristolochia Fangchi" et "Stephania Tetandra". Ces produits étaient importés par Arkopharma et vendus aux pharmaciens qui les conditionnaient en gélules.
Pour la justice, une confusion entre les deux plantes serait à l'origine des décès. Au lieu de "Stephania Tetandra", Arkopharma aurait importé, entre 1989 et 1992, quelque 750 kilos d'"Aristolochia Fangchi", toxique selon certains experts mais pas selon Arkopharma.
L'entreprise, leader européen des produits de phytothérapie et des compléments alimentaires, et le pharmacien, se voient reprocher un manque de vigilance dans le contrôle de la nature des produits importés.
Le procès est prévu pour durer une journée.


Rappelons que le principe actif de la plupart des médicaments est extrait ou dérivé de plantes. La phytothérapie n'est donc pas plus une médecine 'douce' que la médecine scientifique n'est 'dure'.