30 août 2005

L'homéopathie voit rouge

Une méta-analyse publiée par le Lancet affirmant que l'homéopathie n'est pas plus efficace que le placebo jette à nouveau le doute sur cette pratique. Homéopathes et industriels rétorquent, soulignant le caractère "polémique" de ce travail.
Le Dr Aijing Shang, de l'Université de Berne en Suisse, a analysé avec son équipe toute une série d'essais cliniques évaluant la pratique homéopathique. Or affirme-t-il, "notre travail a clairement prouvé que l'efficacité de l'homéopathie n'était pas supérieure à celle du placebo". Dans un éditorial, le Lancet demande aux médecins "d'être honnêtes avec leurs patients et de les informer de l'inefficacité de l'homéopathie".
Cet éditorial a littéralement fait bondir les responsables du laboratoire Boiron, le premier producteur mondial de spécialités homéopathiques. Ces derniers dénoncent son caractère "agressif". Et tout naturellement, ils s'interrogent, "sur les motivations d'un tel acharnement à discréditer les médicaments homéopathiques prescrits par 150 000 médecins à 300 millions de patients à travers le monde".
Ils s'étonnent aussi de la concomitance des résultats de cette étude et d'un "rapport préliminaire de l'OMS sur l'homéopathie (qui) présente des conclusions favorables à l'homéopathie". Selon le Directeur général adjoint de Boiron Gilles Chauffrein, "le travail de l'OMS est beaucoup plus large. Les auteurs se sont intéressés à l'ensemble des essais réalisés sur l'homéopathie. Dans ses conclusions, l'Organisation souligne qu'il existe un capital scientifique grandissant qui suggère que l'homéopathie est utile". Ce rapport découle-t-il de la "stratégie mondiale d'évaluation de l'inocuité et de l'efficacité des médecines dites populaires et traditionnelles" lancée en 2002 par l'OMS ? Difficile à savoir. Le rapport en question n'a toujours pas été rendu public. Et l'OMS pour sa part, n'a pas répondu à nos questions.
Sources: The Lancet, 25 août 2005, interview Gilles Chauffrein


Il est évident que Boiron est totalement impartial dans cette affaire. Tout résultat contredisant l'efficacité de l'homéopathie ne peut être qu'agressif et le résultat d'un complot mondial impliquant les responsables du Lancet. On notera ici le lourd recours aux sophismes des responsables des laboratoires Boiron: attaque personnelle (l'étude est "agressive"), post hoc (concomitance du rapport préliminaire de l'OMS), théorie du complot (le Lancet veut discréditer l'homéopathie) et enfin le recours à la popularité (150000 médecins et 300 millions de patients). Un modèle d'argumentaire fallacieux !

Les hommes auraient un QI plus élevé que les femmes

(AFP Londres) Une étude britannique affirme que les hommes ont en moyenne un quotient intellectuel plus élevé que les femmes, selon les premiers chiffres révélés jeudi dans la presse.
Selon cette étude, conduite par les professeurs Paul Irving et Richard Lin du Centre de psychologie de l'Université de Manchester, après 14 ans, les hommes ont en moyenne un QI de cinq points supérieur à celui des femmes. Et cet écart grandirait dans les QI élevés. L'étude, dont les résultats complets seront publiés d'ici la fin 2005 dans la Revue britannique de psychologie, la différence de QI entre hommes et femmes est inexistante jusqu'à l'âge de 14 ans. Il y aurait par contre deux fois plus d'hommes que de femmes au niveau des QI de 125 points, alors qu'au niveau de 155 points, celui censé distinguer les génies, il n'y aurait qu'une seule femme pour 5,5 hommes. «Cela explique peut-être en partie le plus grand nombre d'hommes parmi les grands maîtres aux échecs, parmi les médaillés Field en mathématiques ou parmi les Prix Nobel», a déclaré Paul Irving jeudi. «Le petit avantage des hommes en terme de QI est en fait surtout susceptible d'être important pour certaines tâches d'une grande difficulté, comme résoudre des problèmes complexes en mathématiques, physique ou ingénierie», a poursuivi le professeur Irwing. Le professeur Irwing a cependant souligné que «certains éléments démontrent qu'à niveau de QI égal, les femmes sont plus efficaces que les hommes car elles sont plus consciencieuses et plus à même de supporter de longues périodes de travail». Les résultats de cette étude sont basés sur des tests de quotients intellectuels sur un premier échantillon de 80 000 personnes, puis sur un second échantillon de 20 000 personnes, seulement des étudiants cette fois.


On se demande ce que prouve cette étude sinon le peu de fiabilité que présente cette mesure de QI. La variabilité avec l'âge, à partir de 14 ans, pourrait facilement faire soupçonner des facteurs culturels aussi bien qu'hormonaux.

Most scientific papers are probably wrong

NewScientist.com news service
Kurt Kleiner
Most published scientific research papers are wrong, according to a new analysis. Assuming that the new paper is itself correct, problems with experimental and statistical methods mean that there is less than a 50% chance that the results of any randomly chosen scientific paper are true.
John Ioannidis, an epidemiologist at the University of Ioannina School of Medicine in Greece, says that small sample sizes, poor study design, researcher bias, and selective reporting and other problems combine to make most research findings false. But even large, well-designed studies are not always right, meaning that scientists and the public have to be wary of reported findings.
"We should accept that most research findings will be refuted. Some will be replicated and validated. The replication process is more important than the first discovery," Ioannidis says.
In the paper, Ioannidis does not show that any particular findings are false. Instead, he shows statistically how the many obstacles to getting research findings right combine to make most published research wrong.
Massaged conclusions
Traditionally a study is said to be "statistically significant" if the odds are only 1 in 20 that the result could be pure chance. But in a complicated field where there are many potential hypotheses to sift through - such as whether a particular gene influences a particular disease - it is easy to reach false conclusions using this standard. If you test 20 false hypotheses, one of them is likely to show up as true, on average.
Odds get even worse for studies that are too small, studies that find small effects (for example, a drug that works for only 10% of patients), or studies where the protocol and endpoints are poorly defined, allowing researchers to massage their conclusions after the fact.
Surprisingly, Ioannidis says another predictor of false findings is if a field is "hot", with many teams feeling pressure to beat the others to statistically significant findings.
But Solomon Snyder, senior editor at the Proceedings of the National Academy of Sciences, and a neuroscientist at Johns Hopkins Medical School in Baltimore, US, says most working scientists understand the limitations of published research.
"When I read the literature, I'm not reading it to find proof like a textbook. I'm reading to get ideas. So even if something is wrong with the paper, if they have the kernel of a novel idea, that's something to think about," he says.
Journal reference: Public Library of Science Medicine (DOI: 10.1371/journal.pmed.0020124)


S'il y a moins d'une chance sur deux pour que les conclusions d'une étude clinique soit correcte, on imagine ce que ça donne pour les études qui n'approchent même pas de près les critères scientifiques de base.