14 mars 2005

Le président du Malawi fuit son palais hanté

BLANTYRE (AFP) – Le président du Malawi, Bingu wa Mutharika, a renoncé à vivre dans le palais de 300 pièces construit par l'ex-dictateur Kamuzu Banda, près de la capitale administrative Lilongwe, parce qu'il est hanté par des fantômes, a annoncé l'un de ses conseillers.
"C'est vrai que le président n'y vit plus et nous avons demandé à des religieux de plusieurs églises, dont l'Eglise catholique, de prier afin d'exorciser les esprits malins", a déclaré Malani Mtonga, conseiller aux affaires religieuses.
Selon M. Mtonga, le président, qui est catholique, entendait "des bruits étranges qui le maintenaient éveillé" ou encore "sentait une présence rôder autour de lui" la nuit. Il avait pris la décision controversée d'occuper ce palais d'une valeur de 83 millions d'euros, en décembre dernier.
Le conseiller du chef de l'Etat a ajouté que M. Mutharika, qui s'est installé depuis dans un autre palais à Kasungu, à 100 km de la capitale administrative, ne vient plus au palais de Lilongwe que dans la journée.
Jusqu'à fin 2004, une partie de ce palace accueillait le Parlement. Mais M. Mutharika l'en a expulsé, estimant que le bâtiment devait "être rendu à son usage d'origine" de résidence présidentielle.
Le président est rentré samedi au Malawi de retour d'une "visite de travail" d'une semaine au siège de l'Union européenne (UE) à Bruxelles, en quête d'aide pour son pays, l'un des plus pauvres d'Afrique.
La construction de ce palais sur un terrain de 555 hectares, financée par des fonds publics et qui avait duré 20 ans, avait été ordonnée par Kamuzu Banda qui a régné d'une main de fer pendant 30 ans sur le Malawi. Il ne l'avait habité que 90 jours avant d'être contraint de quitter le pouvoir en 1994.
Son successeur, Bakili Muluzi, élu cette année là lors des premières élections démocratiques de l'histoire du Malawi, avait toujours refusé de s'y installer, le jugeant trop extravagant.


De Zagreb à Lilongwe, la crédulité se ressemble.

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