PARIS (AFP) - L'industrie du tabac a cherché à jeter le discrédit sur des travaux de recherche montrant un effet cancérogène direct de la fumée du tabac sur les poumons des fumeurs, en employant notamment des chercheurs ou consultants à sa solde, affirme la revue médicale britannique The Lancet, datée de samedi. Selon la revue, les pratiques douteuses de cette industrie persistaient encore en 2001, faisant douter de leur abandon.
Ces nouvelles révélations suscitent l'indignation du Dr Peter Boyle, directeur du Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC/IARC), l'agence internationale pour le cancer de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), basée à Lyon (France). "L’emploi de consultants, omettant de déclarer leur association à l’industrie du tabac, pour publier des critiques achetées de recherches scientifiques, semble rester l’une des approches stratégiques clés de l’industrie du tabac", commente-t-il.
Le directeur du CIRC qualifie les attaques contre des chercheurs indépendants, "menées par des hommes de paille" omettant de dire qu'ils sont payés par cette industrie "au mieux, contraires à la déontologie, au pire, d’une grande lâcheté".
"Si l’industrie du tabac est sincère dans son désir récemment déclaré de travailler avec les instances de santé publique, elle ne peut espérer aucune coopération en poursuivant ce type d’activité", poursuit-il en estimant qu'elle "doit faire la démonstration de sa responsabilité civique d’entreprise".
L'enquête du Pr Stanton Glantzt (université de Californie, Etats-Unis) publiée dans Lancet repose sur l'examen de 43 documents de l'industrie, autrefois confidentiels, centrés sur le gène p53 et la fumée du tabac. L'altération (mutation) de ce gène conduit à une prolifération anarchique des cellules, favorisant le cancer. Des mutations du gène suppresseur de tumeurs p53 ont été décrites dans 60% des cancers du poumon. Or, des travaux publiés à partir de 1996, fondés dans une large mesure sur la base de données des mutations de ce gène du CIRC, ont démontré l'existence d'un profil mutations spécifique dû au benzopyrène (plus précisément dénommé benzo[a]pyrène), un cancérogène présent dans la fumée du tabac.
"L’industrie du tabac a tenté de tripatouiller ces données" qui la gênaient, tempête le Dr Boyle.^
L'"étendue et la sophistication de l'implication de l'industrie du tabac dans la recherche sur le gène p53" doit pousser auteurs, éditeurs, rédacteurs en chef et utilisateurs des revues scientifiques à plus de vigilance sur les conflits d'intérêts, souligne le Pr Glantz en invitant universités et chercheurs à ne plus accepter d'argent de cette industrie afin de minimiser les risques d'atteintes à l'intégrité scientifique.
Ces nouvelles révélations suscitent l'indignation du Dr Peter Boyle, directeur du Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC/IARC), l'agence internationale pour le cancer de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), basée à Lyon (France). "L’emploi de consultants, omettant de déclarer leur association à l’industrie du tabac, pour publier des critiques achetées de recherches scientifiques, semble rester l’une des approches stratégiques clés de l’industrie du tabac", commente-t-il.
Le directeur du CIRC qualifie les attaques contre des chercheurs indépendants, "menées par des hommes de paille" omettant de dire qu'ils sont payés par cette industrie "au mieux, contraires à la déontologie, au pire, d’une grande lâcheté".
"Si l’industrie du tabac est sincère dans son désir récemment déclaré de travailler avec les instances de santé publique, elle ne peut espérer aucune coopération en poursuivant ce type d’activité", poursuit-il en estimant qu'elle "doit faire la démonstration de sa responsabilité civique d’entreprise".
L'enquête du Pr Stanton Glantzt (université de Californie, Etats-Unis) publiée dans Lancet repose sur l'examen de 43 documents de l'industrie, autrefois confidentiels, centrés sur le gène p53 et la fumée du tabac. L'altération (mutation) de ce gène conduit à une prolifération anarchique des cellules, favorisant le cancer. Des mutations du gène suppresseur de tumeurs p53 ont été décrites dans 60% des cancers du poumon. Or, des travaux publiés à partir de 1996, fondés dans une large mesure sur la base de données des mutations de ce gène du CIRC, ont démontré l'existence d'un profil mutations spécifique dû au benzopyrène (plus précisément dénommé benzo[a]pyrène), un cancérogène présent dans la fumée du tabac.
"L’industrie du tabac a tenté de tripatouiller ces données" qui la gênaient, tempête le Dr Boyle.^
L'"étendue et la sophistication de l'implication de l'industrie du tabac dans la recherche sur le gène p53" doit pousser auteurs, éditeurs, rédacteurs en chef et utilisateurs des revues scientifiques à plus de vigilance sur les conflits d'intérêts, souligne le Pr Glantz en invitant universités et chercheurs à ne plus accepter d'argent de cette industrie afin de minimiser les risques d'atteintes à l'intégrité scientifique.
Un cas d’école de conflit d’intérêt. Ces cas se rencontrent de plus en plus fréquemment, avec l’augmentation des financements de la recherche par l’industrie. Sans mettre en cause l’intégrité des scientifiques, les promesses de budgets de recherche et le contrôle des données auxquels ils peuvent accéder permettent de s’assurer très efficacement que les recherches arriveront plus sûrement au résultat souhaité.
Il existe des conflits d’intérêts qui ne sont pas simplement liés à l’argent. Il y a récemment eu un tel conflit sur une étude ayant « démontré » une relation entre le vaccin ROR et l’autisme. Le commanditaire de l’étude était une association de parents d’enfants autistes convaincus à l’avance de cette relation. Le faible nombre de cas étudiés a fait le reste.
Il va de soi que les résultats de telles études ne sont guère reproductibles et la communauté scientifique les écarte plus ou moins rapidement. Malheureusement, les doutes suscités par ces études ont parfois des effets négatifs de longue durée : plus de cancers du poumon dans le cas de l’industrie du tabac, augmentation des cas de ROR pour l’étude sur l’autisme, etc.
Il existe des conflits d’intérêts qui ne sont pas simplement liés à l’argent. Il y a récemment eu un tel conflit sur une étude ayant « démontré » une relation entre le vaccin ROR et l’autisme. Le commanditaire de l’étude était une association de parents d’enfants autistes convaincus à l’avance de cette relation. Le faible nombre de cas étudiés a fait le reste.
Il va de soi que les résultats de telles études ne sont guère reproductibles et la communauté scientifique les écarte plus ou moins rapidement. Malheureusement, les doutes suscités par ces études ont parfois des effets négatifs de longue durée : plus de cancers du poumon dans le cas de l’industrie du tabac, augmentation des cas de ROR pour l’étude sur l’autisme, etc.
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