28 février 2005

L'intelligence n'a rien à voir avec la taille !

Comme l'habit ne fait pas le moine, la taille du cerveau ne serait pas liée à l'intelligence.
Cette conclusion émane de neurobiologistes américains, qui ont étudié les relations entre la dimension de notre cerveau et notre niveau d'intelligence... en vain.
"Les grands cerveaux ne sont généralement pas des cerveaux particulièrement intelligents" selon le Pr William H. Calvin.
Avec son équipe de l'Université de l'Etat de Washington, à Seattle, il a parcouru l'Histoire à la recherche de liens entre morphologie du cerveau et intelligence. Résultat, "alors que le cerveau de nos ancêtres croissait –en centimètres n.d.l.r.-, leurs techniques d'outillage le faisaient à un rythme différent, plus lent." En clair, l'homo sapiens a vu sa tête prendre du poids... sans en profiter immédiatement.
Mais à long terme, l'intelligence était bien au rendez-vous. Selon les auteurs, ce serait moins la taille du cerveau qui serait fondamentale que la grande épopée humaine. C'est une succession de "petites avancées intellectuelles" qui a permis à l'être humain de développer son intelligence. Avec pour conséquence... un cerveau de plus en plus grand. Et non pas le contraire.
Pas franchement révolutionnaire, la "conclusion Calvin" a néanmoins le mérite de clarifier la situation. Oui nous sommes plus intelligents -notre cerveau est 3 fois plus volumineux- que les premiers hommes sur Terre. Mais entre hommes de même époque, la taille de la tête ne permet pas de mesurer l'intelligence.
Sources: American Association for the Advancement of Science, Washington, 18 février 2005


Encore un exemple de la différence entre corrélation et causalité. La variable explicative est l’évolution temporelle, qui a eu pour conséquence le développement de l’intelligence et l’augmentation de la taille moyenne de la population humaine.

25 février 2005

Exorcisme "scientifique" en direct sur le petit écran britannique

LONDRES (AFP) - La télévision britannique a offert jeudi le spectacle d'un homme subissant un exorcisme tandis que l'activité de son cerveau était placée sous surveillance médicale, dans le cadre d'une émission étudiant les relations entre la science et la religion.
Le révérend Trevor Newport, un religieux pentecôtiste, a pratiqué un exorcisme sur un homme âgé d'une quarantaine d'années, présenté sous le nom de Colin et qui apparaissait avec des fils électriques fixés sur sa tête dans une émission diffusée par la télévision Channel 4.
Le révérend Newport, qui a une expérience de plusieurs années en la matière, a récité des prières afin que l'homme soit libéré de ses démons.
"Colin était très agité auparavant et maintenant il est complètement détendu", a déclaré le ministre pentecôtiste qui a été ordonné dans cette foi il y a 25 ans. Après l'exorcisme, Colin a déclaré: "Je sens que j'avais des démons dans ma vie et qu'ils ont été libérés. Je crois qu'il existe un Dieu miséricordieux et que ce pays a besoin de savoir que Jésus chasse les mauvais esprits et qu'il le fait toujours".
Des prêtres de l'Eglise d'Angleterre, des psychologues, des religieux musulmans, des neurologistes et des psychiatres ont observé cette expérience.
"Pendant la procédure, nous avons vu une très petite activité dans la région pariétale du cerveau", a déclaré le docteur Jonathan Bird, neuropsychiatre à l'hôpital Frenchay de Bristol, qui assistait à l'expérience.
Colin était relié à un électroencéphalographe, un appareil qui mesure l'activité électrique du cerveau.
"Nous avons aussi constaté une certaine asymétrie dans le lobe temporal. Savoir si c'est dû à une activité du cerveau ou à une activité spirituelle, je laisse la réponse aux experts", a dit le médecin.
Certains observateurs ont estimé que le soulagement du patient était dû à un phénomène spirituel tandis que d'autres ont comparé l'exorcisme à une forme d'hypnotisme. Des évêques anglicans ont exprimé leur inquiétude à propos de cette émission, déclarant que ceux qui recherchaient un traitement de cette sorte étaient plus probablement des malades mentaux que possédés par des démons.
Mais un porte-parole de Channel 4 a souligné que Colin avait subi des tests pour s'assurer qu'il n'avait pas de maladie mentale qu'on puisse diagnostiquer et qu'il était capable de participer à l'émission.
"Nous ne somme pas en train de promouvoir l'exorcisme, mais de le placer sous un microscope scientifique", a-t-il ajouté. "Nous parlerons du rituel religieux avec respect, mais nous espérons aussi que la science montrera la vérité ou un autre aspect de ce qui se passe", a dit le porte-parole.


Les responsables de Channel 4 sont-ils moins atteints que le sujet de ce test « scientifique » ? Ne parlons pas des scientifiques qui se compromettent avec des expériences effectuées dans des conditions qui ne permettent aucune conclusion scientifique.

15 février 2005

Du millepertuis contre la dépression ? A voir !

Selon un laboratoire pharmaceutique allemand, il semblerait que des extraits de millepertuis soient plus efficaces qu'un antidépresseur conventionnel -la paroxetine- dans le traitement de la dépression. Efficaces et paraît-il beaucoup mieux tolérés.
Une information qu'il convient cependant de prendre avec recul. Car la littérature scientifique regorge d'articles peu flatteurs pour le millepertuis. En 2002, une étude publiée par le Lancet concluait à l'inefficacité de cette plante contre les symptômes dépressifs. Par ailleurs des extraits de cette plante, associés à d'autres traitements comme les antirétroviraux, les anti-vitamine K et la ciclosporine, auraient entraîné des accidents graves.
Néanmoins à en croire le travail du groupe pharmaceutique Schwabe le millepertuis, également connu sous le nom d'herbe de Saint-Jean, réduirait les symptômes liés à la dépression. D'un essai comparatif mené chez 300 patients, il ressortirait ainsi que la moitié des malades traités par le millepertuis auraient vu leurs symptômes diminuer. Contre seulement un tiers dans le groupe sous paroxetine, où par ailleurs 269 effets secondaires auraient été rapportés. Soit pratiquement 100 de plus que pour le millepertuis.
Il n'en reste pas moins que la littérature scientifique abonde en exemples des dangers de cette plante. Dans l'attente d'études indépendantes, il convient donc sans doute de rester extrêmement prudent...
Sources: British Medical Journal, Vol. 330 - N°7487

14 février 2005

Quand Maman n'est pas là, j'apprends moins vite !

Le fait que leur mère travaille la nuit, tard le soir ou en rotations de façon permanente affecterait le développement intellectuel des tout petits. Pour une mère seule, ces horaires inhabituels l'empêchent de prendre le temps de s'occuper de ses enfants.
Le professeur Wen-Jui Han de la Columbia University aux Etats-Unis, s'est intéressé aux trois premières années de vie de 900 enfants. La moitié ne pouvait pas vraiment profiter de la présence de leur mère, puisqu'elle devait travailler à des horaires inhabituels. L'auteur a d'ailleurs remarqué que les femmes seules prenaient, plus que les autres, des petits boulots extrêmement contraignants en termes d'emploi du temps.
Han a réalisé des tests cognitifs auprès de ces enfants. Et il a comparé leurs résultats à ceux de petits dont la mère avait un métier qui n'imposait pas des horaires pénibles. Mémoire, apprentissage, reconnaissance des couleurs, des nombres et des formes... Autant de paramètres du développement intellectuel qui se sont avéré altérés parmi ceux qui n'avaient pas la chance d'avoir régulièrement leur mère à la maison.
Selon l'auteur, ces femmes seraient moins enclines à mettre leurs enfants dans des crèches ou des centres d'accueil. Tout simplement parce qu'elles n'ont ni la disponibilité, ni l'argent nécessaires...
Sources: Source : Child Development, 10 février 2005

11 février 2005

Compete last, finish first

Nature, published online: 11 February 2005
Emma Marris
From song contests to figure-skating, the order of contestants biases decisions.
If you're thinking of going speeddating this Valentine's Day, take note. In certain contests, candidates who take their turn at the end of a sequence are consistently ranked higher than those at the beginning.
So says a researcher who has evaluated the judging of music competitions and figure-skating contests. The bias is evident regardless of whether the judges score each contestant immediately, or rank them all at the end.
Wändi Bruine de Bruin, of Carnegie Mellon University in Pittsburgh, Pennsylvania, noticed that most experiments in decision science (a relatively new, interdisciplinary field that probes the mysteries of how humans make choices) present all of the options to their subjects simultaneously. But in the real world, when choosing an apartment or meeting a stream of suitors, for example, one often sees the alternatives in sequence.
"Just from my own experience of looking for apartments or jobs, I know you don't get all the information at the same time," Bruine de Bruin says. She studied the judging of World and European Figure Skating Championships which are scored step-by-step, with judges awarding points to each skater directly after their routine.
She also looked at the Eurovision Song Contest, an annual jamboree in which European countries pit their finest pop songs against one another. Before 1975, judges handed out all the scores together at the end of the competition, but the event's organizers have since switched to the more televisually dramatic step-by-step method.
Late comers
Bruine de Bruin found that scores climbed as the competitions went on, with late-appearing singers and skaters getting higher marks on average. Even those early Eurovision judges who gave out marks to everyone at the end preferred later acts. Score decisions nominally made at the end of the night may actually have been made step-by-step in each judge's head, Bruine de Bruin concludes. Her results are presented in the journal Acta Psychologica1.
The reasons for this trend are still unclear. Bruine de Bruin suggests that it may be due to 'direction of comparison effects', which arise as judges focus heavily on the differences between performers2. If contestants are all of a high standard, as in the figure-skating championships, any unique features will probably be considered positive, and the contestant will seem better than previous ones. "You ask yourself, did the last one have this neat new thing?" Bruine de Bruin explains.
Negative points
Of course, one might question whether the Eurovision Song Contest is an event in which all the contestants are of an impeccable standard. And Dan Ariely, a decision scientist at the Massachusetts Institute of Technology in Cambridge, Massachusetts, warns that although the positive unique features in each performance may push scores up in skilled competitions, other situations are rife with negative features, and so scores may well slide downhill over the sequence. "It is a complex picture. I expect that her results would not hold in more general circumstances where negative things are more salient," he argues.
Nevertheless, it will be food for thought for those aiming to make rational decisions or arrange fair contests. Scientists routinely present the options in their experiments in various orders to factor out the effects of position, but speed-dating is enough of a logistical effort without attempting to have everyone meet each other again in a different order.
From wine-tastings to the dating game, the standard procedure is to assign positions in the sequence randomly. But this doesn't eliminate bias, it merely applies the bias randomly. Bruine de Bruin doesn't see a way out. "The sad thing is that I don't know if these order effects can be prevented," she says.

References
1. Bruine de Bruin W. Acta Psychologica 118, 245 – 260 (2005).
2. Bruine de Bruin W. & Keren G. Organizational Behavior and Human Decision Processes 92, 91 – 101 (2003).

07 février 2005

Se brosser les dents aiderait à rester mince

TOKYO (Reuters) - Se brosser les dents plus souvent aiderait à rester mince, affirme une étude japonaise.
L'étude, qui s'est intéressée aux habitudes quotidiennes de quelque 14.000 quadragénaires, montre que ceux qui se lavent les dents après chaque repas parviennent à garder la ligne, affirme le Dr Takashi Wada de l'université de Jikei, à Tokyo.
Les hommes en surpoids s'en dispensent parfois pendant plus d'un jour, précise l'étude publiée dans le Journal de la société japonaise pour l'étude de l'obésité. Wada et son équipe ont comparé les styles de vie de personnes affichant un indice de masse corporelle supérieur à 25 - niveau au-delà duquel les médecins parlent de surpoids - avec ceux des gens plus sveltes. Habitudes alimentaires, sommeil, travail, exercice physique ont été passés en revue.
Ces conclusions ne signifient pas que le brossage en lui-même permet de brûler les graisses, précisent néanmoins les docteurs. "Nous pensons qu'encourager activement le brossage de dents aide à se maintenir en bonne santé et à prévenir l'obésité".


Encore un exemple de confusion possible entre corrélation et causalité. Même la conclusion des docteurs est douteuse.

05 février 2005

Avec le "téléphone tombal", gardez le contact avec vos proches défunts

BERLIN (AFP) - Juergen Broether avait encore "beaucoup de choses à dire" à sa mère lorsqu'elle est décédée en 1998. Le problème est réglé depuis que ce sexagénaire allemand a mis au point un "téléphone tombal" enterré près du cercueil, un système pour lequel il a déposé un brevet.
L'appareil est en vente depuis le mois de décembre, précise Juergen Broether, qui a déjà vendu trois appareils. Le prix de l'ensemble, y compris les 200 heures de "conversation", s'élève à 1.495 euros. Au bout d'un an, l'installation peut être soit rechargée pour 730 euros, soit rendue en échange d'une prime de restitution de 50 euros.
"L'ange téléphonique", comme il a baptisé son système, a la taille d'une boîte à chaussure qui contient un téléphone portable, une batterie dotée d'une autonomie de 200 heures de conversation ou d'un an au repos, ainsi qu'un haut-parleur, a-t-il expliqué dans un entretien à l'AFP.
Il faut l'enterrer comme une plante en pot, dans un trou d'une trentaine de centimètres de profondeur. La personne appelant entend sonner deux fois, après quoi il ne lui reste plus qu'à se lancer dans son monologue.
A l'origine de l'idée, la gêne que les gens éprouvent quand ils veulent parler à haute voix devant une tombe, précise Juergen Broether. "Dans un cimetière, on se sent toujours observé, on se sent gêné, on est obligé de chuchoter.... Avec mon téléphone, la sensation est entièrement différente, on peut même appeler en plein milieu de la nuit quand les portes du cimetière sont fermées", précise-t-il.


Le prix paraît un peu élevé pour un téléphone portable probablement basique et une batterie, sans parler du prix de la recharge.

03 février 2005

Extra-terrestres: le ministère britannique de la Défense a "l'esprit ouvert"

LONDRES (AFP) – Le ministère britannique de la Défense (MoD) a "l'esprit totalement ouvert" quant à l'hypothèse de formes de vie extra-terrestres, selon une lettre interne dont le contenu a été révélé jeudi par le Financial Times.
Grâce à la nouvelle loi sur la liberté de l'information (Freedom of information Act), le journal est parvenu à se procurer cette lettre à usage interne jusqu'alors confidentielle. Le document prouve que le ministère enregistre attentivement les témoignages de gens qui disent avoir vu des formes extraterrestres en Grande-Bretagne, mais seulement, est-il précisé, "afin de déterminer si les événements décrits (par les témoins) ont une pertinence pour la sécurité (du pays)".
"Seule une poignée de ces témoignages a donné lieu à des enquêtes, et aucune n'a fourni de preuves qu'il y avait une menace", détaille la lettre, qui fait état de la complète "ouverture d'esprit" du ministère quant à l'hypothèse de la vie extra-terrestre. Il y a seulement deux semaines, "des lumières étranges" ont ainsi été vues par un quidam dans le ciel du Kent (sud-est de l'Angleterre), alors que le même soir un autre témoin rapportait avoir vu une soucoupe volante au dessus de Stoke-on-Trent (ouest de l'Angleterre).
Le ministère de la Défense a reconnu que ces témoignages récents n'étaient qu'une fraction des milliers de témoignages enregistrés.


Est-ce de « l’ouverture d’esprit » ou le simple bon sens qui fait que le MoD ne s’occupe que des affaires qui pourraient relever de la sécurité, même si le témoignage initial provient d’une personne persuadée d’avoir vu des extraterrestres ?

Cancers : les Européens attirés par l'alternatif

Plantes en tous genres, homéopathie, thérapies spirituelles... Un tiers des Européens atteints de cancers ont recours à des traitements alternatifs. Sans aucune réglementation, sans aucun avis médical.
L'étude est publiée dans les Annals of Oncology. Le professeur Alex Molassiotis et ses collègues britanniques de l'université de Manchester, ont mené l'enquête. En collaboration avec la Société européenne des Infirmières en Cancérologie. Près d'un millier de patients -majoritairement des femmes- ont été consultés, et 14 pays européens sont concernés.
Résultat, le recours aux traitements alternatifs (le plus souvent en complément à la médecine classique) est une tendance lourde en Europe. Avec en tête, l'Italie, la République tchèque et la Suisse : les trois quarts des cancéreux y font en effet appel ! Principales raisons invoquées, "accroître la capacité de leur corps à lutter contre la maladie (...) et améliorer leur bien-être."
Une situation inadmissible selon les auteurs, car elle se situe hors de tout contrôle médical. Il en va même parfois de la vie des patients ! Surdosages, incompatibilités, toxicités éventuelles des produits... les risques sont bien réels. L'objectif de l'étude est donc, selon Alex Molassiotis "de faire prendre conscience aux pouvoirs publics (du degré auquel) les traitements alternatifs attirent les Européens. Il faut de ce fait réfléchir à la manière dont on pourrait les introduire dans les soins dits classiques." Une idée déjà formulée par l'OMS en juin 2004, l'Organisation publiant alors des principes directeurs visant à réglementer l'utilisation des médicaments traditionnels...
Sources: Annals of Oncology, 3 février 2005


« If you can’t beat them, join them », une très mauvaise idée, qui montre un découragement face aux défis de l’éducation scientifique du grand public. Un aveu qui risquerait d’être exploité par les charlatans de tout poil que seul la réglementation et la répression arrive à dissuader.

01 février 2005

Les confusions entre corrélation et causalité

« …Très souvent, un coefficient de corrélation élevé s'explique par une troisième variable non mesurée, et dont dépendent les deux autres. Ainsi, la corrélation entre l'augmentation des recettes publiques en Allemagne et l'augmentation de la consommation en Espagne peut s'expliquer par l'augmentation du niveau de vie de la population dans ces deux pays européens. »
http://fr.wikipedia.org/wiki/Corrélation_(mathématiques)

« …Pour illustrer que toute corrélation n'induit pas nécessairement une relation causale on peut évoquer l'exemple d’un article de Science et Avenir qui s'appuyait sur une étude statistique montrant une corrélation positive entre utilisation de crème solaire et cancer de la peau. Des journalistes pressés en avaient conclu un peu vite à la nocivité de la crème solaire alors que "utilisation de crème solaire" et "cancer de la peau" n'étaient que la conséquence d'une même cause: l'exposition au soleil (la variable explicative). »
http://www.ac-versailles.fr/PEDAGOGI/ses/reserve/dico-methodo/metho-correlation.htm

La notion de cause est intuitivement comprise par tous, du moins à l’échelle macroscopique. Lorsque nous appuyons sur un interrupteur et que la lumière s’allume, nous comprenons bien qu’il y a entre ces deux événements une relation de causalité. Mais malheureusement, la plupart des événements sont bien plus complexes. Pour les étudier, nous ne disposons alors que d’une relation plus faible que la causalité : la corrélation. Elle s’exprime par une valeur entre -1 et 1. Les valeurs proches de 0 (« faibles ») correspondent à une indépendance des deux variables étudiées, tandis que les valeurs proches de -1 ou 1 (« fortes ») correspondront à une dépendance de type linéaire entre ces deux variables. Mais même dans ce dernier cas, ceci n’indique pas nécessairement une relation de cause à effet. Les valeurs négatives indiquent que la deuxième variable croit ou décroit en sens inverse de la première.
Comme pour l’exemple cité dans Wikipédia, quelle relation de causalité y a-t-il entre l’augmentation des recettes publiques en Allemagne et la consommation en Espagne ? Aucune : rien n’empêche les recettes publiques allemandes d’augmenter alors que la consommation baisserait en Espagne dans le même temps. Dans ce cas, l’augmentation du niveau de vie dans le temps est la variable explicative qui ‘synchronise’ les deux autres. L’exemple de l’article de Science et Avenir est encore plus frappant, si l’on confond corrélation et causalité : la crème solaire est censée protéger des cancers de la peau. Pourtant l’augmentation de son utilisation va de pair avec une augmentation des mélanomes. La variable cachée est ici l’augmentation de l’exposition au soleil. De même, rien n’empêche le nombre de cas d’autisme (ou le nombre de diagnostics d’autisme) d’augmenter en même temps que la couverture vaccinale du ROR. Mais il n’existe pas de relation causale entre ces deux événements, comme l’ont démontré de nombreuses études sérieuses.

Références :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Corrélation_(mathématiques)
http://www.douance.org/complements/stat.htm
http://www.ac-versailles.fr/PEDAGOGI/ses/reserve/dico-methodo/metho-correlation.htm
http://www.sceptiques.qc.ca/QS/qs27p24.html