18 novembre 2007

Des popes échouent à convaincre une secte apocalyptique de quitter leur refuge

NIKOLSKOE, Russie - La médiation des prêtres orthodoxes a échoué dimanche. Vingt-neuf adeptes d'une secte russe, qui attendent la fin du monde retranchés dans des abris souterrains dans une forêt du centre de la Russie, menaçant de se faire exploser si la police intervient, ont refusé de remonter à la surface.

Selon les autorités locales, la secte, affirme avoir 400 litres d'essence pour faire exploser son bunker souterrain proche du village de Nikolskoïe, à 640 km au sud-est de Moscou. S'ils ont refusé la médiation des popes, les adeptes de la secte sont en contact avec les autorités, et d'autres volontaires comptaient offrir dimanche une aide en vivres et médicaments pour tenter d'établir une médiation.

Si la police continue d'encercler le site, aucune mesure d'intervention par la force ne semblait prévue pour déloger le groupe, qui compte quatre enfants, dont un qui n'a que 18 mois. Selon les "Izvestia", la majorité des adeptes adultes seraient des femmes.

Leur chef, Piotr Kouznetsov, 43 ans, ingénieur de formation et fondateur de la "véritable église orthodoxe russe", n'est pas terré avec ses fidèles sous cette colline enneigée, non loin du village où il s'était installé depuis quelques années, écrivant des livres, visitant des monastères et mettant au point le corpus de son "église", mélange de diverses croyances, avant de commencer à recruter.

Il a été hospitalisé pour expertise psychiatrique vendredi, après avoir été inculpé pour création d'une organisation religieuse à visées violentes.

Les adeptes n'ont pas le droit de regarder la télévision ou écouter la radio, ni de gérer de l'argent, selon la presse russe.

Anna Vabitchevich, dont le fils de 41 ans, la femme et les deux filles sont membres de la secte, a expliqué à l'Associated Press que son fils était sous l'influence du gourou depuis plusieurs années, ayant notamment arrêté de consommer des produits sous emballage industriel, la secte estimant que le code-barre figurant sur tous ces emballages était la marque de l'Antéchrist.

Selon Alexandre Dvorkin, du Centre d'études religieuses, centre de réflexion indépendant, la Russie compte une dizaine de sectes de ce type, néo-chrétiennes, dont les membres vivent isolés et sous l'influence de prophètes autoproclamés.