13 juin 2007

Au delà des gènes, le reste de l'ADN voit son rôle revalorisé

PARIS (AFP) - Au delà des gènes eux-mêmes, d'autres éléments de l'ADN jouent un rôle important, selon des travaux scientifiques publiés mercredi qui soulignent la complexité des interactions et remettent en cause certains dogmes.
La communauté scientifique va devoir réviser sa vision "de ce que sont les gènes et de ce qu'ils font" avec de possibles conséquences sur l'identification "des séquences d'ADN impliquées dans de nombreuses maladies humaines", résume le Dr Francis Collins, directeur de l'Institut américain de recherche sur le génome humain (NHGRI).

Réhabilitant ainsi une grande partie de l'ADN, hâtivement qualifiée par le passé "d'ADN poubelle", c'est-à-dire inutile, parce que sa fonction n'avait pas été identifiée, ces travaux conduisent à détrôner le gène, jusque là mis au premier plan.

Ces découvertes remettent en question la vision d'un génome "consistant en un petit ensemble de gènes définis, à côté d'une grande quantité d'ADN +poubelle+ non biologiquement actif", souligne le consortium ENCODE (the ENCyclopedia Of DNA Elements) qui publie ces travaux dans les revues scientifiques Nature et Genome Research.

Fruit de quatre années de recherches auxquelles ont participé 35 groupes de chercheurs de 80 organismes dans le monde, ces résultats "promettent de transformer notre compréhension du fonctionnement du génome humain": "l'image traditionnelle" de notre génome, comme une "collection bien ordonnée de gènes indépendants" est remise en cause, ajoute le consortium.

Ces résultats laissent entrevoir "un réseau complexe dans lequel les gènes, des éléments régulant leur activité et d'autres types de séquences d'ADN" interagissent, résume le consortium ENCODE dans un communiqué.

Le génome humain (ADN) compte quelque 3 milliards de paires de bases programmant, "directement ou indirectement, les instructions pour synthétiser presque toutes les molécules qui forment chaque cellule, tissu ou organe humains", rappellent les chercheurs.

Les gènes codant pour des protéines, c'est-à-dire programmant la formation de ces briques élémentaires de l'organisme, ne constituent qu'une très faible fraction du génome humain.

Le séquençage de celui-ci dans le cadre du Human Genome Project en 2003 a permis d'identifier quelque 22.000 gènes et les séquences régulant leur activité, soit environ 3 à 5% du génome, note le Wellcome Trust Sanger Institute associé à ces travaux.

Remettant en cause l'épithète d'ADN "poubelle", les nouvelles données montrent "que le génome contient très peu de séquences inutilisées, les gènes sont juste un des nombreux types de séquences d'ADN ayant un impact fonctionnel", selon le consortium et le Laboratoire européen de biologie moléculaire et de bioinfomatique (EMBL-EBI) qui a piloté l'analyse.

Selon ces travaux ayant porté sur près de 30 millions de paires de bases, soit 1% du génome humain, les séquences d'ADN situées hors des gènes "ont un rôle de régulation essentiel", commente un expert dans Nature.

La majorité de l'ADN (acide désoxyribonucléique) humain est transcrit sous forme d'ARN (acide ribonucléique), mais cet ARN (sorte de papier-calque de l'ADN) ne sert pas toujours à fabriquer des protéines.

Des études avaient déjà montré qu'à partir d'un même gène, différentes protéines pouvaient être produites, et non pas une seule comme on l'avait longtemps pensé.


Voila un nouvel exemple de la capacité des scientifiques à revoir leurs théories en douceur, très loin de la caricature de rigidité qu'en font les adeptes des croyances pseudo-scientifiques. Evidemment, leurs théories ne sont pas modifiées sans raison, comme le font les pseudo-scientifiques, pour imposer des absurdités sans aucune preuve.

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