22 février 2007

Un blogueur égyptien condamné à la prison pour atteinte à la religion

ALEXANDRIE (AFP) - Un tribunal d'Alexandrie (nord) a condamné jeudi un jeune blogueur égyptien, Abdel Karim Souleimane, à quatre ans de prison pour atteinte à la religion et diffamation du président, a-t-on appris auprès de son entourage.
"Le tribunal a condamné M. Souleimane, connu sous le pseudonyme de Karim Amer, à trois ans de prison pour atteinte à la religion et à un an pour diffamation du président" Hosni Moubarak, a déclaré la militante des droits de l'Homme, Dalia Ziyada.

Le tribunal a condamné le blogueur de 22 ans "après qu'il a été prouvé qu'il a créé un site internet à travers lequel il a attaqué l'islam", a affirmé son président, le juge Aymane Okkaz, selon une source judiciaire.

"Sur son site, il a prétendu que l'islam appelait au terrorisme, à la haine et au meurtre" et il a répandu "des idées erronées sur l'islam parmi ses camarades d'université", a ajouté le juge.

Il "a également attaqué le régime et ses symboles", a affirmé le juge en allusion au président Moubarak.

Les avocats de M. Souleimane ont annoncé leur intention de faire appel samedi, selon Mme Ziyada, elle-même rédactrice d'un blog.

M. Souleimane est le premier blogueur jugé et condamné en Egypte, alors que plusieurs autres ont été arrêtés l'an dernier avant d'être relâchés. L'un d'entre eux, Mohamed al-Charquaoui, avait été battu et soumis à des sévices sexuels pendant sa détention, selon des organisations des droits de l'Homme.

Dans son dernier message affiché le 28 octobre sur son blog, M. Souleimane s'en était pris à l'université Al-Azhar, siège des plus hautes autorités de l'islam sunnite, d'où il avait été expulsé l'an dernier en raison du contenu de son blog.

L'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International a appelé à sa libération "immédiate", dénonçant "un nouveau coup porté à la liberté d'expression en Egypte".

"Les autorités égyptiennes doivent protéger l'exercice pacifique de la liberté d'expression, même si les opinions exprimées peuvent être considérées offensantes", ajoute l'organisation.

Pour Reporters sans frontières (RSF), ce verdict est "une honte". "La condamnation de Souleimane est un message d'intimidation à tous les blogueurs égyptiens qui se se sont imposés ces dernières années comme un rempart efficace contre les excès autoritaires du régime", affirme l'organisation de défense de la liberté de la presse.

Même réaction de l'organisation Human Rights Watch, basée à New York, selon laquelle le verdict représente "un précédent effrayant dans un pays où les blogs ont ouvert une fenêtre pour la liberté d'expression".

Le procès de M. Souleimane s'était ouvert le 25 janvier.

Son arrestation, le 7 novembre à Alexandrie, avait coïncidé avec un rapport de l'organisation Reporters sans Frontières (RSF) citant l'Egypte parmi 13 pays "ennemis de l'internet".


Et si on prétend que l'islam égyptien est intolérant à la critique, on en prend pour combien pour nous le prouver ?

L'auteur de la lettre anonyme indiquant les ossements présumés de Marie-France Godard s'est identifié

Un homme originaire du département de la Manche s'est identifié auprès des gendarmes de Tilly-sur-Seulles (Calvados) comme l'auteur de la lettre anonyme indiquant au maire de la commune voisine de Lingèvres que les ossements supposés de Marie-France Godard se trouvaient dans le cimetière communal.

Selon Christian Marie, le maire de Lingèvres, qui a confirmé jeudi cette information, l'homme est un radiesthésiste "qui à l'aide de la photo de Madame Godard et de son pendule est parvenu jusqu'au cimetière et m'a indiqué par lettre anonyme que les ossements de cette dernière s'y trouvaient". Des analyses graphologiques ont confirmé que l'homme était bien l'auteur de la lettre, selon lui.

Le 18 janvier dernier, Christian Marie avait reçu une lettre anonyme postée de Granville (Manche) et accompagnée d'un plan et de la situation de la tombe. C'est à l'endroit exact indiqué dans la lettre que des ossements ont été exhumés le 30 janvier et envoyés au procureur de la République de Saint-Malo (Ille-et-Villaine) qui depuis attend les résultats des analyses ADN.

"C'est en lisant dans la presse que c'est un corbeau qui avait envoyé cette lettre que l'homme s'est identifié auprès des gendarmes" ajoute Christian Marie. "Il est entré libre à la gendarmerie, il en est ressorti libre. Il a indiqué qu'il avait voulu aider la justice à avancer grâce à son don pour la radiesthésie où il a expliqué qu'il ne se trompait jamais".

Dans cette affaire, une information judiciaire est ouverte depuis le 10 septembre 1999. La famille du docteur [Yves] Godard a disparu depuis le 1er septembre 1999. Le docteur est parti ce jour-là du port de Saint-Malo à bord du "Nick" un voilier de location.

Depuis des ossements du médecin et de sa fille ont été repêchés en mer mais la justice n'a toujours aucune trace du fils et de Marie-France, l'épouse du Dr Godard.


Dommage pour ce radiesthésiste extra-lucide "qui ne se trompe jamais", l'ADN des ossements a parlé et il n'y a aucun rapport avec la famille de l'acupuncteur de Caen.

21 février 2007

Remise en cause des traitements naturels de la ménopause et plainte des unions de consommateurs

Australie
Le gouvernement australien va revoir une loi permettant aux pharmaciens de prescrire des thérapies naturelles pour soulager les symptômes de la ménopause. Une enquête va examiner l'efficacité de traitements homéopathiques à base d'hormone animale pour déterminer si certains ne sont pas responsables de cancers ou de caillots chez les femmes suivies. Une plainte a été déposée par les unions de consommateurs pour insuffisance d'information du public.

Des centaines de milliers de femmes suivant des traitements aux hormones naturelles pour gérer la ménopause risqueraient des caillots et des cancers, selon un expert de la santé. L'accès à ces thérapies naturelles, qui représentent un milliard de dollars avec l'industrie de la médecine alternative, pourrait être bloqué. Une faille légale permet aux pharmaciens de prescrire des thérapies naturelles et devrait être supprimée.

Cette décision pourrait renvoyer les femmes ménopausées vers le traitement de remplacement de l'hormone (HRT) pour soulager les symptômes de la ménopause. Une enquête fédérale va examiner l'efficacité des thérapies alternatives telles que les vitamines, l'homéopathie, l'aromatothérapie ou les remèdes asiatiques.

Le ministère de la Santé a déclaré que la faille légale, qui permet aux laboratoires de composer des médicaments pour la ménopause, allait être comblée. Pourtant, la moitié des Australiennes suivant le traitement de remplacement hormonal avant 2002 avaient plus de risque de cancer du sein. C'est pour cette raison que les femmes se sont tournées vers les thérapies naturelles avec des hormones animales ou de la testostérone. Mais les experts, comme Elena Teed de la fondation Jean Hailes, craignent que ces thérapies ne soient pas sûres et pensent qu'elles peuvent accroître les risques de caillots et de cancers de l'utérus.

La commission australienne du consommateur et de la concurrence a déjà déposé un recours contre l'institut de la ménopause pour avoir mal informé les gens à propos de l'efficacité des traitements naturels.

(Sunday Telegraph, "Therapies under fire - Menopausal women at risk", 04/02/07)


Combien de temps avant que le bon sens traverse la Terre ? Rappelons que "naturel" ne veut pas dire "sans effet secondaire" et que les pseudo-médecines ne sont pas nécessairement inoffensives.

Télépathie animale: Des résultats peu convaincants

Gabrielle Duchaine-Baillargeon
Le Journal de Montréal

Le Journal de Montréal a assisté à une séance de télépathie téléphonique animée par Caroline Leroux, et les résultats se sont avérés peu convaincants.

La cliente, Daphné Cameron, 22 ans, et sa chatte Zoé tentaient l'expérience de la télépathie pour la première fois. De concert avec le Journal, Daphné Cameron a décidé de mettre les capacités de Caroline Leroux à l'épreuve. Épreuve à laquelle la télépathe a échoué.

En début de séance, Caroline Leroux établit le contacte mental avec le chat. «Je vais contacter Zoé, dit-elle. Je vais me présenter et lui expliquer qui je suis.»

Puis, elle y va de quelques recommandations. Elle conseille par exemple à Daphné Cameron d'entourer sa chatte de vert, de lui acheter une couverture verte ou simplement d'imaginer une bulle verte autour de l'animal.

Questions ratées

Une fois le contact établi et les recommandations terminées, Caroline Leroux demande à sa cliente si elle a des questions à poser à son chat.

Dès la première interrogation - «Comment se sent Zoé depuis que je suis déménagée en appartement ?» -, la télépathe commet une erreur.

«Zoé manque d'espace et elle a de la difficulté à s'habituer à son nouvel environnement, répond-elle. Ce n'est pas encore chez elle. Elle aurait voulu être consultée avant de déménager.»

Le problème : la chatte n'a pas déménagée en appartement avec sa propriétaire, elle est restée chez les parents de cette dernière.

Après cette mauvaise réponse, Daphné Cameron, méfiante, pose de fausses questions à la télépathe. Par exemple: «Comment Zoé s'adapte-t-elle à son nouveau compagnon félin?» (évidement, Zoé n'a pas de compagnon).

«Ah oui, je le vois dans la tête de ta chatte. Il est caramel, lance Caroline Leroux avec enthousiasme. Eh bien, Zoé l'accepte parce que ça te fait plaisir, mais encore une fois, elle aurait voulu être consultée.»

Recommandations vétérinaires

Au cours de la séance, Caroline Leroux conseille aussi à sa cliente de nourrir son chat avec du poisson à chair rose, préférablement du saumon. Elle propose aussi d'ajouter un supplément naturel dans l'eau de l'animal durant une dizaine de jours.

En entrevue, Caroline Leroux avait pourtant affirmé ne jamais faire de recommandations d'ordre vétérinaire.


Le moins qu'on puisse dire est que cette 'télépathe' n'est pas extra-lucide. L'absence de tout 'télépathe' autoproclamé au palmarès du Défi Paranormal de James Randi (et son million de dollars à la clef), indique sans doute qu'il n'y a rien à attendre de ces charlatans, sauf leurs prétentions infondées.

20 février 2007

TV shows spur 'health' food fads

Tomoko Otake takes a look at the prevalence of misleading health claims on Japanese TV in light of the natto controversy

The Japan Times

By Tomoko Otake

How many people would believe a doctor who says eating two packages of natto fermented soybeans every day helps you lose weight?

A responsible doctor would never make such a claim. But when popular TV show host Masaaki Sakai said just that in early January, citing academic findings and comments from "experts," while guest commentators "oohed" and "aahed" at data that reported remarkable weight losses, tens of thousands of viewers believed it. The sticky, smelly stuff began to fly off store shelves nationwide, prompting two major natto makers to issue apologies for not keeping up with demand.

Then came the real shocker. A couple of weeks later, the Osaka-based Kansai Telecasting Corp., which produces the popular health and entertainment show "Hakkutsu! Aruaru Daijiten II (Encyclopedia of Living II)" announced that the show's producers had faked the test results and altered experts' comments to make out that natto was a slimming product. In the days that followed, it was exposed in other media that the show had a history of making things up. It had, for example, claimed that lettuce induced sleep, miso soup helped weight loss and wasabi made you younger.

The natto scandal sent shock waves through the TV industry and academia because of the ridiculous nature of the fabrications involved, with not a little help from "specialists" who lent authority to whatever health tips the show offered. But even without such explicit lies, some observers point out the ills of programs like "Hakkutsu," which mix entertainment with medicine, noting that they often do more harm than good to some people's health.

Day in and day out, TV variety shows feature a vegetable, fish or fruit per episode, highlighting their "newly-discovered" benefits, whether that be their role in lowering cholesterol, blood sugar levels or some other harmful condition.

Such "health information" TV shows have sparked short-lived booms in certain foods, including cocoa in around 1996, nigari (bittern used to make tofu firm) in around 2003, and kanten (agar) in 2005, according to Kuniko Takahashi, professor of home economics at Gunma University, who has monitored the programs and challenged their scientific value.

Takahashi said that, the media, especially on TV, are often involved in "food faddism," exaggerating positive or negative effects of certain foods and nutrients on one's health or illnesses.

She said that "not a few mistakes, contradictions, exaggerations and misinterpretations of academic papers" are evident in the shows. Agar, for example, is one of the foods that once disappeared from the shelves after Hakkutsu said in June 2005 that it was "a foodstuff that would solve a wide variety of health problems for contemporary people." Then it said that agar helped diabetics lower blood sugar levels and blood pressure, lose weight and shed body fat.

But when Takahashi examined the paper cited in the show, titled "Effects of agar (kanten) diet on obese patients with impaired glucose tolerance and type 2 diabetes," published in the British journal called Diabetes, Obesity and Metabolism in January 2005, she found figures improved not only among people who took agar but also among those who did not.

"I have talked to doctors who complain that their patients listen more to information aimed at the general audience through the TV screen, rather than doctors right in front of them who have medical data specific to them," Takahashi said.

Observers also point out that information on TV is not only too general but often biased. Tsutomu Wada, a freelance medical journalist who once worked for public broadcaster NHK, says TV programming is often influenced by PR campaigns for certain products.

"Whether food or not, when products are featured on TV, PR agencies are most likely to be behind each one of them," Wada said. "When a news program picks up a popular cosmetics product, for example, there must be a PR campaign at work. Or in a program where a TV celebrity takes a walk around a subway station and stumbles upon a nice restaurant or ramen shop, the chances are that some money is involved. The relationship is not so much between the TV networks and the PR agencies, but it sometimes occurs between individual TV producers/directors and the agencies. TV shows are viewed as a great advertising vehicle."

Even a cursory look at some of the programs is enough to raise questions. On Feb. 6, a popular afternoon TV show called "Omoikkiri Terebi," aired five times a week on the Nippon Television Network, ran a segment on "protecting your throat." The show is known for having inspired several past food fads.

Monta Mino, the charismatic TV celebrity who serves as the show's host, called attention to a relatively unknown green tea ingredient that he said would "prevent people from colds and hay fever." The ingredient, mechiru-ka katekin (methylated catechin), was found to be digested six times more slowly than regular catechin, he declared, remaining in the body that much longer. Then he mentioned that a tea variety called benifuuki contained a high amount of methylated catechin, holding up a chart that compared the level contained in benifuuki and two other varieties. The data was attributed to Japan's National Institute of Vegetable and Tea Science.

"So, the sensei [referring to Dr. Eita Matsubara] says benifuuki is the best," Mino said. "Sensei, is the tea named benifuuki available?"

Matsubara, who is dubbed the program's "home doctor," chimed in: "You can find the name benifuuki printed on the back of tea bags."

The segment ended there, while Mino, Matsubara and four guest commentators sitting in the studio sipped a cup of benifuuki tea each. There was no talk of how how many cups a day should be consumed or how it should be served.

The next day, Feb. 7, I visited a couple of supermarkets to see if they carried tea leaves called benifuuki. I couldn't find any, but instead found a bunch of PET-bottle drinks named Benifuuki Ryokucha (green tea), marketed by major beverage maker Asahi Soft Drinks Co. The product says on its green label that it "contains 17 mg of methylated catechin." But it refrains from making any statement on hay fever or cold prevention -- it merely bears a pink sticker that says: "The drinkable springtime remedy."

The drink went on sale in retail shops in Tokyo and 10 other prefectures on Feb. 7 -- the day after the "Omoikkiri" show turned a previously obscure tea variety into a household name.

Tomohiro Sata, spokesman at Asahi Soft Drinks, said that the product is "not a health drink" -- just one of the company's several green-tea products. When asked whether or not the product's launch was timed to coincide with the TV show, he responded that there was no connection.

He did confirm that on Jan. 24 the company started taking orders over the phone and the Internet for the tea, which was jointly developed with the semigovernmental research institute cited in the TV program.

Asked if there was any connection, NTV's public relations department replied in the negative, saying in writing to The Japan Times that the Feb. 6 show introduced "benifuuki in general," not "Asahi Soft Drinks Co.'s Benifuuki Ryokucha."

Concerning the relationship between the program's content and sales of health foods in general, the network said that it asks retailers of such foods not to promote their products using the show's name, and when they learn of abuses of the show's name in sales promotions, they contact the businesses asking them not to.

Even with such measures, though, the ubiquitous, albeit brief mentions of health foods and food ingredients on television seem to have greatly changed the way we look at food. Many of us no longer consume food just for what it is. We are on the look out for its health benefits.

"It's distorted," fumes Gunma University's Takahashi. "If we had lived in a time when medicine was underdeveloped, it could have been understandable. But we live in the 21st century. And yet we are expecting food to work like drugs do."


Au cas où l'on ne s'en douterait pas, il faut éviter de croire tout ce qui se raconte à la télévision, surtout s'il ne s'agit pas d'une émission scientifique mais d'un divertissement.

18 février 2007

American Belief in Pseudoscience on the Rise

By Randolph E. Schmid
Associated Press

SAN FRANCISCO (AP) -- People in the U.S. know more about basic science today than they did two decades ago, good news that researchers say is tempered by an unsettling growth in the belief in pseudoscience such as astrology and visits by extraterrestrial aliens.

In 1988 only about 10 percent knew enough about science to understand reports in major newspapers, a figure that grew to 28 percent by 2005, according to Jon D. Miller, a Michigan State University professor. He presented his findings Saturday at the annual meeting of the American Association for the Advancement of Science.

The improvement largely reflects the requirement that all college students have at least some science courses, Miller said. This way, they can better keep up with new developments through the media.

A panel of researchers expressed concern that people are giving increasing credence to pseudoscience such as the visits of space aliens, lucky numbers and horoscopes.

In addition, these researchers noted an increase in college students who report they are "unsure" about creationism as compared with evolution.

More recent generations know more factual material about science, said Carol Susan Losh, an associate professor at Florida State University. But, she said, when it comes to pseudoscience, "the news is not good."

One problem, she said, is that pseudoscience can speak to the meaning of life in ways that science does not.

For example, for many women having a good life still depends on whom they marry, she said.

"What does astrology speak to? Love relationships," Losh said, noting that belief in horoscopes is much higher among women than men.

The disclosure that former first lady Nancy Reagan consulted an astrologer resulted in widespread derision in the media, but few younger people remember that episode today, she said.

Miller said most readers of horoscopes are women, contributing to the listing of "female" as a leading negative factor in science literacy. Women also tended to take fewer college science courses, he said.

Belief in abduction by space aliens is also on the rise, Losh said.

"It's not surprising that the generation that grew up on 'Twilight Zone' and early 'Star Trek' television endorsed a link between UFOs and alien spacecraft," she said.

Pseudoscience discussion is often absent from the classroom, Losh said, so "we have basically left it up to the media."

Raymond Eve of the University of Texas at Arlington had mixed news in surveys of students at an unnamed Midwestern university.

The share that believed aliens had visited Earth fell from 25 percent in 1983 to 15 percent in 2006. There was also a decline in belief in "Bigfoot" and in whether psychics can predict the future.

But there also has been a drop in the number of people who believe evolution correctly explains the development of life on Earth and an increase in those who believe mankind was created about 10,000 years ago.

Miller said a second major negative factor to scientific literacy was religious fundamentalism and aging.

Having taken college science courses was a strong positive influence, followed by overall education and informal science learning through the media. Having children at home also resulted in adults being more scientifically informed, he said.

Nick Allum of the University of Surry in England suggested belief in astrology might be a simple misunderstanding of the question, with people confusing astrology with astronomy.

In one European study about 25 percent of people said they thought astrology was very scientific. But when the question was rephrased to horoscopes that fell to about 7 percent.

Il gagne contre toute probabilité, deux fois de suite

MAPLEWOOD, Minnesota (AP) - La probabilité est plus qu'infime, mais Raymond Snouffer l'a fait. Ce pilote d'avion de Maplewood (Minnesota, centre des Etats-Unis) a remporté le jackpot d'un loto... deux fois de suite.

Samedi dernier, Raymond Snouffer a joué les numéros 11-14-23-26-31 et remporté le jackpot de 25.000 dollars. La probabilité était de 170.000 chances contre une qu'il gagne.

Le lendemain, il a gardé le numéro 11, y ajoutant cette fois le 3, le 7, le 19 et le 28. Et il a de nouveau gagné le jackpot.

Selon la direction du loto "Northstar Cash", la probabilité qu'un tel événement se produise est tellement infime qu'elle est "virtuellement incalculable".


Elle est parfaitement calculable, à supposer l'indépendance des deux tirages et l'équiprobabilité de sortie de chaque numéro. Une chance que 170.000 au carré, soit une chance sur 28.900.000.000.

17 février 2007

Astrology study proves a point

TORONTO, Feb. 17 (UPI) -- Tongue firmly in cheek, a Canadian researcher said Virgos are more likely to vomit while pregnant, while Pisces have an increase risk of heart failure.

Peter Austin, a researcher at the Institute for Clinical Evaluative Sciences in Toronto, said data gleaned from Ontario hospitals reveal the 12 astrological signs can be associated with at least two disorders each.

But, he said, his research was intended to prove a point, not about astrological signs, but about research.

"Replace astrological signs with another characteristic such as gender or age, and immediately your mind starts to form explanations for the observed associations," Austin said.

"Then we leap to conclusions, constructing reasons for why we saw the results we did. We did this study to prove a larger point -- the more we look for patterns, the more likely we are to find them, particularly when we don't begin with a particular question."

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Le phénomène décrit dans cet article est simple: si l'on prend une population donnée et que l'on cherche des associations quelconques, on finira par en trouver une qui correspond à nos préjugés et qui sera 'statistiquement significative', bien qu'étant totalement sans aucun rapport avec la réalité. Pour éviter ça, il faut dire a priori quelle association on recherche et faire l'étude après.

16 février 2007

Vers une recrudescence de l’hépatite B?

Jérôme Lemarié
L'Express

La couverture vaccinale des petits Français pour l’hépatite B est très insuffisante et fait de la France la plus mauvaise élève d’Europe: c’est ce que révèlent les enquêtes menées par l’Institut de veille sanitaire (InVS) en milieu scolaire entre 2001 et 2004. Faut-il craindre une recrudescence de la maladie?

L’Institut de veille sanitaire a conduit trois enquêtes entre 2001 et 2004 en maternelle (2002-2003), CM2 (2001-2002) et 3e (2003-2004) afin d’évaluer la couverture vaccinale de plus de 17 000 enfants et adolescents. Dans l’ensemble, la couverture est plutôt satisfaisante: 80 à 96% pour le DTPolio, entre 87 et 92 % pour la coqueluche, 95 % pour le RRO (rougeole-rubéole-oreillons) et 99 % pour le BCG. Carton rouge, en revanche, pour la vaccination contre l’hépatite B (HB).

Depuis la première enquête conduite en 2000-2001 en classe de 3e chez des enfants qui avaient bénéficié des campagnes de vaccination en 6e, la couverture est passée de 62,4 % à 42,4 % en 2003-2004. La couverture des élèves de CM2, qui était de 33,1% en 2001-2002 n’a pas été améliorée en 2003-2004. La France est la lanterne rouge de l’Europe. Comment expliquer ces mauvais résultats? Les Français ont-ils toujours en mémoire la polémique sur le vaccin HB accusé (à tort) de déclencher ou aggraver la sclérose en plaques? Retour sur une controverse qui a débuté à la fin des années 90.

Flou artistique

Les premières vaccinations HB sont mises sur le marché français en 1981; jusqu’en 1993, elles étaient destinées principalement aux groupes à risque. Conformément aux recommandations de l’OMS, la vaccination HB est étendue, dès avril 1994, aux préadolescents en classe de 6e. La couverture vaccinale chez les enfants passe de moins de 10% à plus de 80% : la France se hisse alors à la première place mondiale.

Mais, en mai 1994, les premiers cas de personnes vaccinées contre l’hépatite B qui ont développé une sclérose en plaque (SEP) sont signalés. La presse s’empare du sujet: les premiers soupçons pèsent sur le vaccin, accusé de provoquer le déclenchement de la sclérose en plaques ou de l’aggraver chez les personnes déjà atteintes. Une enquête nationale de pharmacovigilance est aussitôt lancée par l’Agence du médicament. Elle montre "qu’aucune relation de cause à effet entre le vaccin et les poussées de SEP n’est démontrée" sans toutefois exclure la possibilité d’un lien. L’Agence décide alors d’ajouter à la notice de tous les vaccins une précaution d’emploi à l’intention des malades atteints de SEP.

En novembre 1995, la vaccination est étendue aux adolescents, aux préadolescents, à leurs parents et aux parents d’enfants en bas âge. Le succès de la promotion conduit à la vaccination de plus de 20 millions de Français sur deux ans, non seulement les enfants et les préadolescents mais aussi les adolescents, les adultes et même les personnes âgées.

Toutefois, les incertitudes scientifiques sur l’éventuel lien de causalité entre le vaccin et la SEP conduisent Bernard Kouchner, alors secrétaire d’Etat à la Santé, à suspendre provisoirement la vaccination en milieu scolaire en octobre 1998. Elle reste toutefois recommandée chez les sujets à risque, les nourrissons, les adolescents et reste obligatoire pour les personnels de santé.

Les soupçons sont levés mais le mal est fait

En 1999, une étude épidémiologique initiée par le ministère de la Santé, qui met en avant les bénéfices de la vaccination, supérieurs aux risques (le lien de causalité n’est pas montré mais n’est pas non plus exclu), conduit Bernard Kouchner à réaffirmer son attachement à la vaccination. Mais le doute persiste, renforcé en 2000 par l’ouverture de droits à l’indemnisation de huit personnes, dont trois atteintes de sclérose en plaques, en raison du lien supposé avec le vaccin.

Il faut attendre 2001 et la publication de deux études scientifiques pour disculper le vaccin de toute implication dans l’apparition ou l’aggravation d’une sclérose en plaques. Mais, la polémique est relancée en 2002. Un rapport sur la campagne de vaccination de 1994 réalisée par un expert judiciaire spécialiste du médicament accuse les autorités françaises de ne pas avoir pris en compte les effets secondaires de ce vaccin.

L’organisation d’une audition publique en 2004 en France, réunissant les principaux experts dans le domaine, met un terme à la polémique en concluant à l’absence de données permettant de montrer un lien de causalité entre le vaccin HB et la sclérose en plaques et souligne les bénéfices supérieurs aux risques de la vaccination. Dans son rapport, le groupe d’experts formule un certain nombre de recommandations, notamment la vaccination universelle de tous les nourrissons et une campagne de rattrapage de la vaccination chez les enfants et les adolescents, ainsi que chez les adultes à risque (lire l' encadré).

Mais l’ambiguïté demeure, renforcée par la succession de mesures contradictoires et l’indemnisation de cas de sclérose en plaques en justice. Les parents restent aujourd’hui encore réticents à la vaccination HB (lire l’entretien avec Denise Antona, InVS).

La deuxième cause de décès par cancer après le tabac

Le vaccin reste pourtant la meilleure arme contre un virus très contagieux qui se transmet principalement par voie sexuelle ou sanguine. Il offre une protection durable et efficace à 90%. Si près de 90% des personnes atteintes par le virus guérissent spontanément, chez 10% des sujets, l’hépatite B s’installe et devient chronique et, dans un cas sur deux, évolue en cirrhose voire en cancer du foie.

Le virus de l’hépatite B est présent dans le monde entier. Il est la deuxième cause identifiée de décès par cancer après le tabac. En France, près de 3,1 millions de personnes ont été en contact avec le virus. Parmi elles, certaines n'ont pas été malades ou ont guéri spontanément, d'autres (près de 281 000) sont devenues porteuses chroniques de l'hépatite B et sont donc potentiellement contaminantes. La vaccination est donc un véritable enjeu de santé publique, face à une maladie que l’on peut soigner mais que l’on ne sait pas guérir.

Dieudonné s'est rendu coupable d'injure raciale

La Cour de cassation a considéré aujourd'hui que les propos de Dieudonné assimilant dans une interview donnée en 2003 les juifs à une «escroquerie» et à une «secte» constituait une injure raciale et a annulé un arrêt de la cour d'appel de Paris qui l'avait relaxé en février 2006.
L'affaire a été renvoyée devant la cour d'appel de Versailles, obligée de se conformer à la décision de la Cour de cassation, réunie en assemblée plénière, a-t-on indiqué de source judiciaire.

Dans un entretien accordé au mensuel Lyon Mag en novembre 2003, Dieudonné M'Bala M'Bala avait notamment déclaré: «les juifs, c'est une secte, une escroquerie. C'est une des plus graves parce que c'est la première».

En mars 2005, la chambre criminelle de la Cour de cassation avait annulé un arrêt de la cour d'appel de Paris ayant relaxé Dieudonné et renvoyé l'affaire devant la même cour mais dans une autre formation. Celle-ci avait jugé en février 2006 que les propos de Dieudonné ne visaient «pas la communauté juive en tant que telle» mais au contraire manifestaient une «hostilité au principe même du fait religieux». Et l'avait relaxé une nouvelle fois.

Saisie d'un pourvoi du Consistoire central (Union des communautés juives de France), la Cour de cassation, siégeant en assemblée plénière, a censuré ce second arrêt de la cour d'appel de Paris. Elle a considéré que ces affirmations ne relèvent pas «de la libre critique du fait religieux participant d'un débat d'intérêt général» mais constituent «une injure visant un groupe de personnes en raison de son origine».

Par ailleurs, au regard de la Convention européenne des droits de l'Homme, la Cour de cassation a jugé que la condamnation de tels propos constituait «une restriction nécessaire à la liberté d'expression dans une société démocratique».

«Je suis extrêmement satisfait que la Cour de cassation ait rappelé que l'on ne peut impunément qualifier la communauté juive de France d'escroquerie en invoquant son ignorance des questions religieuses», s'est félicité Me Stéphane Lilti, avocat du Consistoire central.


Dieudonné a attaqué un groupe de personnes ("les juifs") en raison de leur origine, et non une religion ("judaïsme"). Cette seule réflexion aurait épargné bien des atermoiements aux différentes cours, même s'il n'y avait pas le contexte des autres provocations de Dieudonné pour éclairer cette attaque. Comparer des gens à une "escroquerie" est une simple injure, sémantiquement parlant, le simple fait de se reconnaître une appartenance à un groupe social ne pouvant être considéré comme une escroquerie. Dieudonné enfonce encore un peu plus le couteau dans la plaie en parlant de la "première" escroquerie. S'il faisait référence à la religion, se peut-il qu'il ignore qu'il y avait eu des religions avant ? Et des escrocs aussi, sans aucun doute.

15 février 2007

Petit homme, prends garde aux huiles essentielles

L'histoire est racontée dans le New England Journal of Medicine. Aux Etats-Unis, trois jeunes garçons se sont soudainement vus pousser des seins avant même leur puberté. L'enquête a conduit les auteurs à mettre en causes des… huiles essentielles ! Explications.

Les spécialistes appellent cela une gynécomastie prépubertaire. Comme le souligne le Dr Derek Henley des National Institutes of Health (NIH), « la plupart des cas sont habituellement classés comme idiopathiques ». C'est-à-dire sans cause connue.

Les trois garçons étaient âgés de respectivement 4, 7 et 10 ans lorsqu'ils ont présenté un développement anormal de la glande mammaire. Les auteurs ont rapidement écarté l'hypothèse d'une puberté précoce, dans la mesure où « ils présentaient des taux d'hormones circulantes normaux et qu'ils étaient par ailleurs en bonne santé ».

En revanche, il s'est avéré que les trois enfants avaient tous été exposés de façon prolongée à l'application par leurs mères de produits – baumes corporels, shampooings et autres lotions – contenant des huiles essentielles. Et plus spécifiquement des huiles de lavande et de théier, du nom de cet arbuste originaire d'Asie qui donne le thé. Dans les trois cas, les effets ont disparu dans les mois qui ont suivi l'arrêt des applications.

Des études in vitro ont montré que les essences en question inter-agissaient avec les hormones masculines. A partir de quelles doses ? Des études complémentaires seront nécessaires pour répondre à cette question. En attendant, les auteurs mettent en garde contre « l'exposition répétée à ces produits ».

Source : New England Journal of Medicine, Vol.356, n°5

(Destination Santé)


Un exemple de plus de la confusion, entretenue par les vendeurs de potions, entre "naturel" et "sans danger". Comme pour tous les produits actifs, naturels ou pas, les risques d'effets secondaires non négligeables existent. Habituellement, ils sont soumis au contrôle des autorités de santé et à la prescription médicale. Mais ce contrôle coûte cher aux vendeurs de potions-miracle qui essayent de s'en défaire sous prétexte de 'naturel'.

Creationists defeated in Kansas school vote on science teaching

· Guidelines challenging Darwinism banned
· Decision is latest blow to intelligent design activists

Suzanne Goldenberg in Washington
The Guardian

School authorities in the American heartland state of Kansas have delivered a rebuff to subscribers to the notion of intelligent design by voting to banish language challenging evolution from new science guidelines.

In a 6-4 vote on Tuesday night, the Kansas state board of education deleted language from teaching guidelines that challenged the validity of evolutionary theory, and approved new phrasing in line with mainstream science.

It was seen as a victory for a coalition of moderate Republicans and Democrats, science educators and parents who had fought for two years to overturn the earlier guidelines.

The decision is the latest in a string of defeats for proponents of creationism, and its modern variant, intelligent design. It reverses the decision taken by the same authorities two years ago to include language undermining Darwinism - on the insistence of conservative parents and activists in the intelligent design movement.

In redrafting guidelines for science teaching, the board removed language suggesting that key concepts such as a common origin for all life on Earth and for species change were seen as controversial by the scientific community.

The board also rewrote the definition of science, limiting it to the search for rational explanations of what occurs in the universe. The move, though limited in its scope, was seen as significant because it rejected a key argument of subscribers to intelligent design: that providing children with arguments for and against evolution merely amounts to fair play.

But Kansas remains a conservative state and many people harbour misgivings about teaching evolution to school children. The school board received a petition with nearly 4,000 signatures opposing Tuesday's decisions.

Overcoming such misgivings will be difficult, said Jack Krebs, a former maths teacher who is president of Kansas Citizens for Science.

"The bigger issue is the cultural divide. The intelligent design people and the anti-evolution people truly believe that science as it is practised is atheistic, and excludes God, and this is really the heart of the cultural battle," Mr Krebs said.

Despite this latest setback proponents of intelligent design remain active across the US. In the last five years, anti-evolution legislation has been introduced in 24 state legislatures and similar policies were under consideration in at least 20 states, according to the National Centre for Science Education in California.

Given the deep passions surrounding the teaching of evolution in Kansas, it is widely expected that proponents of intelligent design will not let up in their campaign over science teaching.

"They have really been on a rollercoaster for the last 10 years in Kansas," said Glenn Branch, deputy director of the National Centre for Science Education. "This isn't really good for the state of science education in Kansas for the treatment of evolution to be in such flux. It probably does have the effect of encouraging creationism in the local classroom."

Backstory

Teaching creationism in American public schools has been outlawed since 1987 when the supreme court ruled that the inclusion of religious material in science classes was unconstitutional. In recent years, however, opponents of the theory of evolution - first developed by Charles Darwin, above - have regrouped, challenging science education with the doctrine of "intelligent design", which has been carefully stripped of all references to God and religion. Unlike traditional creationism, which claims that God created the earth in six days, proponents of intelligent design say the workings of this planet are too complex to be ascribed to evolution. There must have been a designer working to a plan - that is, a creator.


Encore une escarmouche qui se traduit par une victoire des laïcs. Le dessein intelligent n'a pas réussi à faire illusion scientifique.

13 février 2007

Les petits Français toujours menacés par l'hépatite B

Par Destination Santé

Le BEH publie aujourd'hui trois enquêtes menées en milieu scolaire entre 2001 et 2004. Si la couverture vaccinale y apparaît globalement satisfaisante, celle contre l'hépatite B demeure très basse : entre 33% et 42%.

De la maternelle à la classe de 3ème, plus de 17 000 enfants et adolescents ont participé aux enquêtes menées pour le Bulletin épidémiologique hebdomadaire. DTPolio, coqueluche, hépatite B, BCG, ROR... les principaux vaccins sont passés en revue.

Il en ressort que nos enfants jouissent d'une couverture vaccinale assez satisfaisante. Entre 80% et 96% pour le DTPolio ; entre 87% et 92% pour la coqueluche et 95% pour le ROR. Quant au BCG, la couverture vaccinale est excellente avec un taux de 99%. Un bon résultat qui risque toutefois de se tasser, de l'aveu même des auteurs. « Si la couverture vaccinale par le BCG était très bonne, elle reposait essentiellement sur la vaccination par multipuncture (la fameuse bague n.d.l.r) qui n'est plus disponible depuis début 2006 ». Et l'injection intra-dermique qui l'a remplacée n'est pas encore parfaitement maîtrisée par les professionnels de santé.

Autre inquiétude et de taille, celle qui est liée à la faible couverture vaccinale contre l'hépatite B. Celle-ci ne dépasse pas 42%, de sorte que les petits Français sont très loin d'être immunisés en nombres suffisants. Et pour cause, puisque la France est le seul pays développé à avoir freiné pendant des années la vaccination contre cette maladie, en contradiction avec les recommandations de l'OMS. Une rumeur démentie par maintes études mais persistante, liant cette vaccination à des cas de sclérose en plaques, provoque la réticence de bien des parents à vacciner leurs enfants. Or pour les auteurs du BEH c'est évident, « les efforts doivent en priorité porter sur l'amélioration de la vaccination contre l'hépatite B ».

Source : Bulletin épidémiologique hebdomadaire, n°6/13 février 2007

(Destination Santé)


Comment ne pas voir dans cette baisse de la couverture vaccinale la mauvaise gestion de la rumeur propagée par les adeptes de l'anti-vaccination ? Le gouvernement, en faisant mine de céder même temporairement aux demandes de ces malfaisants, a compromis durablement les chances d'éradication rapide de la maladie. Aujourd'hui, aucune confirmation scientifique quelconque n'est venue confirmer les prétentions des anti-vaccinations. Ils hurlent toujours.

12 février 2007

ESP lab sees doors close

Ian Sample, science correspondent
The Guardian

A laboratory dedicated to extra-sensory perception and telekinesis at the prestigious Princeton University in New Jersey is to close after nearly 30 years of research.

The Princeton Engineering Anomalies Research laboratory was set up in 1979 by Richard Jahn, the university's former dean of applied science and engineering, to investigate whether human consciousness could interfere with sensitive computers and machinery, a possibility described as "functionally devastating" for people in aeroplane cockpits, operating theatres and intercontinental ballistic missile silos.

The lab, which raised eyebrows among university staff and drew ridicule from Nobel prizewinners, attracted an estimated $10m (£5m) from philanthropists and is set to transfer to a nearby non-profit organisation called the International Consciousness Research Laboratories. The announcement was posted on the lab's website, for those who had failed to sense that the closure was imminent.

The handful of scientists working there conducted tests with thousands of volunteers to assess whether people could control, even slightly, computers and other devices placed in front of them. Some tests required participants to try to influence numbers being churned out by a computer at random. Researchers claim their studies revealed a small but statistically significant effect in experiments.

Richard Wiseman, a former magician and professor of psychology at the University of Hertfordshire said the lab's work was interesting but ultimately difficult to make practical use of.


Encore un établissement 'prestigieux' de la parapsychologie qui disparaît. Vu le manque total de résultats, personne n'aura beaucoup de regrets sauf peut-être les généreux mais crédules donateurs. Ce 'laboratoire' était issu d'une résurgence des recherches de parapsychologie de la guerre froide, recherches qui avaient été réduites à néant notamment grâce au projet Alpha de l'illusionniste James Randi.

11 février 2007

Imagining Better Health Can Make it So

You gotta move it to lose it, but how much depends on the sedentary activity of thinking as well as the actual calories burned, a new study finds.

It's how much you think you worked out, not just the vigor of you workouts, that is key, according to the research published in the February issue of the journal Psychological Science.

Placebos, or “sugar pills,” are often used in clinical drug trials to see if the effect of a remedy is due to the actual drug or the individual’s mindset. Researchers at Harvard University wanted to see if a person’s attitude could enhance or inhibit the benefits of exercise independent of an actual workout itself.

Reaching out to 84 female hotel housekeepers, researchers asked them how much they were working out. The housekeepers reported that they were not getting any exercise despite their strenuous jobs.

The U.S. Surgeon General recommends 30 minutes of daily exercise to maintain a healthy lifestyle.

“This is a group of people who by far surpassed the Surgeon General’s recommendation for the amount of exercise one should get," said psychologist and lead study author Ellen Langer. “Yet our initial belief, and then confirmed by data, was that they were—rather than healthy as one might expect from all this exercise—less healthy than they should be. If they’re getting the exercise why aren’t they healthier?”

Langer and her colleagues wondered if a change in mindset could translate into a change in the health of the housekeepers.

The researchers informed 44 of the subjects that the daily work they do is enough exercise to satisfy the Surgeon General’s recommendation for sustaining a healthy routine.

“They were taught that their work was exercise and were given specifics,” Langer told LiveScience. “For example, changing linens for 15 minutes burns 40 calories, vacuuming for 15 minutes burns 50 calories, cleaning bathrooms for 15 minutes burns 60 calories and so on.”

The other 40 housekeepers were not told the health benefits of their daily tasks.

After four weeks, the informed group had lost an average of two pounds, lowered their blood pressure by almost 10 percent, and reduced their body fat percentage. These changes were higher than the uninformed group.

But for those hoping to maintain a couch potato’s lifestyle and imagine their way to weight loss and healthville, the prognosis is negative.

“Our mindsets are hard to change,” Langer said. “So if you’re just sitting on the couch and just telling yourself that you’re exercising, you’re not going to believe yourself and so they’ll be no change.”

09 février 2007

DÉSINFORMATION - OGM en stock

Canal + aurait bloqué la diffusion d'un reportage sur les OGM. Sur le net c'est la ruée pour visionner (enfin) le documentaire interdit d'antenne...

Initialement prévu dans le cadre de l'émission 90 minutes proposée par Paul Moreira, un documentaire dénonce les OGM... Jusque là, personne n'a pu le voir, mais heureusement Internet veille au grain et c'est ainsi qu'il se retrouve en diffusion sur google video.

Depuis que l'information circule via les messageries électroniques, c'est la folie. Tout le monde veut voir le fameux reportage sur les OGM censuré tantôt par la chaîne cryptée, tantôt par l'état (en fonction des versions et des affinités de chacun). En effet, grâce à internet, c'est le double effet kiss kool :

- on peut voir un documentaire interdit (nous en sommes tous friands, il recèle forcément des vérités qu'on nous cache)
- on peut constater que les médias sont effectivement à la botte des marchands de maïs transgénique et des gouvernements (genre, "Et voilà ! Même Canal est bien dressée")

Internautes de tous pays, unissez-vous contre la censure... Oui, seulement voilà, après investigations, il s'avère que le reportage en question n'a pas du tout été censuré, ni interdit. Laure Noualhat, journaliste à Libération, est d'ailleurs la première à nous confirmer par e-mail que "le film a bien été diffusé le 15 novembre". Chacun pourra le constater en consultant le programme de l'émission "90 minutes", ou en vérifiant les archives du Monde.
Paul Moreira, ancien rédacteur en chef de l'émission et actuel directeur de la campagne "liberté d'informer", qu'on peut difficilement soupçonner d'être aux ordres (viré par canal), est le premier a reconnaître que le reportage en question n'a jamais fait l'objet d'une quelconque censure.

Méga intox donc, qui profite finalement au reportage, puisque depuis la mise sur le marché de ce hoax télévisuel, il aura été regardé par deux fois plus de monde que lors de ses différentes diffusions sur Canal +.

Que l'auteur du hoax se rassure, en publiant cet article, nous allons forcément contribuer à ce qu'il soit encore plus vu. Mais au moins, ce sera en toute connaissance de cause et non pour une raison qui n'en est définitivement pas une.

Article par Guillaume - HoaxBuster.com


Et voila comment les conspirationnistes arrivent à piéger les médias 'indépendants' (comprenez "qui n'ont pas les moyens de vérifier les (dés-)informations"), avec un reportage 'censuré' qui avait été en fait diffusé deux mois plus tôt. Mais, comme il est tentant de croire que nos dirigeants censurent les informations qui confirment nos croyances.

The Reality of Recent UFO Sightings

By Benjamin Radford
Special to LiveScience

America has seen a spate of alleged UFO sightings in recent weeks and months. Eyewitnesses in Arizona, Illinois, Arkansas, North Carolina, and other states have reported seeing mysterious lights and objects in the sky.

Among the sightings:

  • In November 2006, United Airlines employees reported seeing a large, dark, “saucer-shaped” craft over a terminal at Chicago’s O’Hare airport. It hovered for a while, then suddenly rose and shot up into the sky.
  • In January 2007, multiple eyewitnesses reported seeing a formation of mysterious bright lights in the sky over western Arkansas, moving too slowly to be aircraft.

Could such sightings be alien spacecraft? Of course it’s possible; many things are possible. The question is not what is possible but what is probable—what evidence and logic suggest. Before jumping to conclusions about ETs in spacecraft, we must look at the most likely explanations.

What's more likely?

Without some independent confirmation or other evidence, it’s hard to know what the United Airlines employees might have seen. But is it more likely that they saw an optical illusion, or that a large, unknown object hovered over one of the country’s busiest airports without being seen by anyone else or appearing on radar?

The lights over Arkansas and Arizona had something in common: they were both seen near military bases, at a time when Air Force pilots were dropping very bright flares from parachutes during training. The flares, producing in some cases nearly 2 million candlepower, would be visible for miles.

So is it more likely that the mysterious lights were actually alien spacecraft, or that people simply saw the aerial magnesium flares released at the same time and place? (It would in fact be much more mysterious if no one had reported seeing lights in the sky at that time!)

Any object seen in the sky, especially at night, can be very difficult to identify because of the limitations of human perception. Knowing how far away something is helps us determine its size and speed; that’s why we know that moving cars seen at a distance aren’t really smaller, nor are they moving slowly; it’s simply an optical illusion. If the eyewitness doesn’t know the distance, then he or she cannot determine the size. Is that thing in the sky twenty feet long and 200 yards away, or is it 200 feet long and a mile away? It’s impossible to know, and this makes estimates of size, distance and speed very unreliable.

Recipe for a UFO

There is a more fundamental problem with such sightings, and it is revealed in the acronym UFO: unidentified flying object.

All that is needed to create a UFO sighting is one person who may not recognize a light or object in the sky. But just because one person—or even several people—can’t immediately identify or explain something they see doesn’t mean that someone else with more training or experience (or even the same person seeing the same object from a different angle) may not instantly recognize it.

Astronomers, who spend the most time looking at the sky, rarely report UFOs. This is because they often recognize aerial phenomena (odd clouds, comets, etc.) that the average person would consider strange or unexplainable.

Benjamin Radford is an investigator with the Committee for Skeptical Inquiry, and author of three books and hundreds of articles on UFOs, Bigfoot, psychics, and other mysterious phenomena.

Voyance. Lecture d'aura ou cymbales du Tibet... : c'est le vingt et unième salon Parapsy.

Par Emmanuèle PEYRET
LIBERATION.FR
Salon Parapsy, Espace Champerret (Paris XVIIe), jusqu'à dimanche (www.salonparapsy.com)

Ça sent l'arnaque dès la cafet : 2,90 euros une petite bouteille d'eau ? Ensuite, il n'y a qu'à se balader entre les stands du village du destin installés au 21e salon Parapsy, au milieu des tarots, boules de cristal, taches d'encre, lecture d'aura (oui, lecture d'aura) pour piocher dans le n'importe quoi. Lecture du subconscient avec les cloches tibétaines, clairaudience vibratoire avec les coquillages des Philippines, voyance par les bols chantants du Népal ou par les cymbales du Tibet, sans parler des confs' sur les anges gardiens et les contacts avec les ovnis, et allez donc. Au moins c'est drôle, pas comme cette étrange tribune où se succèdent divers «voyants» ou parapsys, donc, pratiquant ce qui semble une vision flash et gratuite dans une bougie, des fleurs en plastique ou dans le vague.
Bateleur. En direct sur la tribune, le ou la voyante fait la démonstration de ses talents de lecture du futur, présenté par une sorte de bateleur qui recommande vivement, une fois faite la preuve des talents de l'artiste, d'aller sur son stand raquer la consultation. De la pub, quoi. Celle-ci, qui se dit «astrologue pluridisciplinaire», est assez revêche, demande à la dame de tirer une carte sur la table posée sur le podium, ricane, «oui, vous êtes très petite mais vous allez y arriver», et lui intime de poser sa question : «Vais-je trouver du travail dans la bijouterie ?» Réponse : «Oui.» Rachid : «Est-ce que j'aurai le concours que je passe ?» Réponse : «Oui.» Jean-Marie : «Vais-je retrouver du travail ?» Réponse : «Oui.» La dame n'est pas contrariante mais n'aime pas être contrariée : «J'ai dit une question, c'est une seule question», rétorque-t-elle au consultant qui lui demande «quand ?».
Un peu plus loin, au village du destin, une géomancienne (on renonce vite à comprendre l'abscons salmigondis que servit la dame pour expliquer son art divinatoire) parle chiffres. «Nous, au village du destin, la consultation est fixée par les organisateurs à 50 euros, nous touchons dessus 15,24 euros mais ne payons rien pour l'emplacement. De l'autre côté du salon, vous avez tous ceux qui ont payé environ 3 000 euros pour un box et dix jours de salon», explique obligeamment la jeune femme. «Et il leur faut bien cinq jours de consultation à 70 euros pour rentabiliser.» On comprend pourquoi l'ensemble de la profession, «ici environ 130 voyants», poursuit la géomancienne, racole avec tact dans les ruelles du salon, chacun devant son stand, «Je vous offre un stylo ?», «Un petit renseignement ?», «Je vous donne ma carte ?».
Podium. Tiens, une nouvelle artiste sur le podium qui lit l'avenir à très grande vitesse dans une bougie où elle passe une allumette. On choisit les gens pour les questions, curieusement ce sont les mêmes que tout à l'heure mais avec d'autres interrogations. Ce coup-ci, Rachid veut savoir s'il va trouver l'amour, Martine, qui tout à l'heure demandait si ça allait coller avec Roland, cherche du boulot dans le commerce... Des figurants ? Assise devant son box, une dame d'un certain âge au regard fixe confie avoir hérité son don de son arrière grand-mère bretonne qui guérissait les brûlures par imposition des mains. Alléchée, on s'assit près d'elle, pour entendre une fascinante complainte contre l'euro et la vie qui se déglingue, qu'en général elle prend 70 euros par consultant, «sauf à ceux qui ont vraiment du mal, quelque part je suis humaine», et sur cette activité qu'elle ne pratique pas à plein temps : «pas envie de payer plein de charges». Manifestement tout à fait extralucide, elle conclut l'entretien par un «vous y croyez pas, vous, hein, à la voyance». Bien vu.

08 février 2007

Olivier Costa de Beauregard, physicien français

LE MONDE

Le physicien français Olivier Costa de Beauregard, directeur de recherche émérite au CNRS, est mort le 5 février, à l'âge de 95 ans.

Né le 6 novembre 1911, M. Costa de Beauregard a d'abord été ingénieur de recherche à la Société nationale de constructions aéronautiques du Sud-Est (SNCASE). A sa démobilisation, en 1940, il entre au CNRS, dans la section de physique théorique. Sa thèse de doctorat, soutenue en 1943, porte sur la théorie de l'électron de Dirac

Il fait partie de l'équipe de Louis de Broglie et consacre ses recherches à différents aspects des théories de la relativité et des quanta. Ses travaux le conduisent à s'intéresser aux relations entre l'esprit et la matière.

Ces interrogations culmineront lors du colloque de Cordoue, en 1979, intitulé "science et conscience", qui suscita de vives polémiques au sein de la communauté scientifique. Partant du paradoxe "Einstein Podolsky-Rosen" énoncé en 1935, qui interroge le fait qu'une information semble circuler plus vite que la lumière, il postule une symétrie entre passé et futur, propre à justifier la précognition, la télépathie et la psychokinèse.

Cette approche sera vivement combattue par ses collègues, notamment Jean-Claude Pecker et Jean-Pierre Vigier. Cette orientation vers la parapsychologie était assumée par Olivier Costa de Beauregard, qui, interpellé sur cette irruption de la métaphysique, citait Einstein : "La religion sans la science est boiteuse, mais la science sans la religion est borgne."


Costa de Beauregard n'est pas le premier scientifique à s'être égaré dans la pseudo-science. Benveniste, Brian Josephson et Linus Pauling l'ont précédé ou accompagné.

L'Indonésie dit non au timbre cochon

JAKARTA (AFP) - L'Indonésie lancera la semaine prochaine des timbres célébrant le passage à l'année chinoise du cochon, mais sans faire figurer cet animal considéré comme impur dans la religion musulmane.
La série de timbres représentera les autres animaux du zodiaque chinois, le cochon étant remplacé par un temple chinois, a expliqué à l'agence de presse Antara le directeur de la poste indonésienne, Hana Suryana.

Le nouvel an chinois est férié depuis 2003 en Indonésie où vivent environ six millions de personnes d'origine chinoise. Relégués à un statut de citoyens de seconde classe sous le régime autoritaire de Suharto, ils ont été les cibles d'une vague de violence en 1998, l'année de la chute du dictateur.

L'Indonésie est le plus grand pays musulman du monde, avec environ 90% de ses 220 millions d'habitants qui se réclament de l'islam et le pratiquent de façon tolérante dans leur immense majorité.


Le rejet de certaines nourritures est déjà curieux pour notre époque, mais là, on revient carrément dans la 'pensée magique' ou l'image d'un cochon est censée avoir une portion des propriétés de l'animal, ce qui la rendrait 'impure'... On comprend mieux l'effet des caricatures, sur des personnes dont certains pans de la pensée sont restés au niveau du Moyen Age.

07 février 2007

Caricatures: le CFCM dénonce le soutien de Sarkozy à "Charlie Hebdo"

PARIS (AP) - Abdallah Zekri, chargé de mission auprès du président du Conseil français du culte musulman (CFCM), a jugé "inadmissible" mercredi le soutien apporté par Nicolas Sarkozy à "Charlie Hebdo", poursuivi pour avoir publié des caricatures jugées injurieuses envers Mahomet par plusieurs composantes du CFCM. Il a qualifié ce soutien de "dérapage".

"Il n'est pas question d'accepter que le ministre des Cultes prenne une telle position! Il n'y a plus de neutralité", a dénoncé M. Zekri. Ce dernier entend demander une "démission" du CFCM ou que ses activités soient gelées jusqu'à l'élection du nouveau président de la République.

Le CFCM, instance représentatrice des musulmans de France, a vu le jour fin 2002 sous la houlette du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, au terme de plusieurs années de tractations avec ses prédécesseurs socialistes, Jean-Pierre Chevènement et Daniel Vaillant. Présidé par Dalil Boubakeur, recteur de la Grande mosquée de Paris, le CFCM tente de rassembler les différentes composantes de l'Islam en France.

Dans une lettre lue mercredi matin à l'audience par Me Georges Kiejman, l'un des avocats de "Charlie Hebdo", le ministre-candidat a apporté "clairement" son soutien au directeur de publication dont le journal représente "une vieille tradition française: celle de la satire, de la dérision et de l'insubordination".

Si M. Sarkozy dit comprendre que "certains dessins incriminés aient pu heurter les convictions religieuses de certains de nos concitoyens musulmans", il explique préférer "l'excès de caricatures à l'absence de caricatures".

"La force d'une société démocratique, comme d'ailleurs la force d'une religion aussi brillante que la religion musulmane, se juge à leur capacité à accepter la critique et l'impertinence, fussent-elles excessives", écrit-il à Philippe Val.


Le titre de Nicolas Sarkozy n'est pas que "ministre des Cultes", mais surtout "ministre de l'Intérieur". M. Zekri montre que l'intolérance est structurelle chez le croyant, 'modéré' ou extrémiste. Simplement, le premier fait des procès pour intimider et l'autre tue (ce qui est très intimidant).

06 février 2007

Une école musulmane ouvertement raciste

20Minutes.fr

Les chrétiens sont des «porcs» et les juifs des «singes»: c’est ce qui est écrit dans les manuels scolaires utilisés dans une école du cœur de Londres, détenue, fondée et gérée par le gouvernement saoudien. C’est ce que révèle le «Times» de mardi, en publiant le témoignage d’un ancien professeur d’anglais de l’établissement. Une information qu’il n’a cependant révélé qu’après son licenciement de l’école en décembre dernier.

Selon Colin Cook, un musulman britannique, qui a enseigné l'anglais à la King Fahad Academy pendant 18 ans, les manuels scolaires qu'il a présentés à la justice montrent que cet établissement est «institutionnellement raciste».
Cook attaque l'école pour licenciement abusif et pour discrimination pour ne pas être Saoudien. Il demande 100.000 livres (152.000 euros).

L’enseignant raconte que, quand il s’est plaint du contenu des manuels, le directeur lui aurait répondu «ici, ce n’est pas l’Angleterre, mais l’Arabie saoudite». Et aussi que la politique de l’établissement vis-à-vis des élèves non Saoudiens était «discriminatoire»: ainsi, selon lui, seuls les «Saoudiens» avaient étaient emmenés en Allemagne voir des matchs de la Coupe du monde de foot cet été.

Mais le Times oublie de préciser une seule chose : pourquoi l’enseignant a-t-il attendu d’être licencié pour faire connaître ces pratiques?

La King Fahad Academy, fondée en 1985 dans l'ouest de Londres, est surtout destinée aux enfants de diplomates saoudiens et musulmans vivant à Londres, précise le «Times». Contacté par le quotidien, la direction de l’établissement n’a pas réagi.

Clémence Lemaistre


Curieux, on n'a pas entendu les religieux 'modérés' protester, alors qu'ils l'ont fait contre les caricatures de Charlie Hebdo. Il s'agit pourtant d'un cas beaucoup plus grave, bien loin de la liberté d'expression. Deux poids et deux mesures ?

Fort recul des méningites à pneumocoques

Par Destination Santé

Bonne nouvelle du côté des infections invasives à pneumocoques. Leur incidence a en effet chuté de 31% entre 1998 et 2005. Selon le BEH, ce serait grâce à l'introduction du vaccin antipneumococcique dans le calendrier vaccinal en janvier 2003.

Ces infections rappelons-le, représentent en France la deuxième cause de méningites bactériennes chez l'enfant. Avant l'arrivée du vaccin, l'incidence moyenne de ces affections était de 41 cas pour 100 000 habitants. Pour l'année 2005 elle n'a été que de 28 cas pour 100 000 habitants.

« Nos résultats sont très en faveur de l'impact de la vaccination dans la diminution des infections invasives chez les enfants de moins de deux ans », soulignent les rédacteurs du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH). D'où l'importance de la vaccination. « On estime que plus de 50% des enfants de moins de 1 an ont reçu une primo-vaccination complète en 2005 ». Un résultat encourageant, mais encore très perfectible…

Source : BEH, N°5, 6 février 2007


Reste à savoir comment les adeptes de l'anti-vaccination vont justifier cette amélioration de la situation entre 1998 et 2005... Meilleure alimentation ? Amélioration de la sanitation ? Nous retenons notre souffle dans l'attente de leur explication !

05 février 2007

Caricatures: "Charlie Hebdo" en correctionnelle mercredi

PARIS (AP) - Le tribunal correctionnel de Paris examinera mercredi et jeudi les poursuites engagées par la Grande mosquée de Paris et l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) contre "Charlie Hebdo" qui a publié en février 2006 des caricatures du prophète Mahomet, commandées initialement par le quotidien danois "Jyllands Posten".

L'hebdomadaire satirique sera jugé pour "injures publiques envers un groupe de personnes en raison de leur appartenance à une religion", un délit passible de six mois d'emprisonnement et 22.000 euros d'amende. La Grande Mosquée de Paris réclame 30.000 euros de dommages et intérêts à "Charlie Hebdo".

Peut-on se moquer de Dieu? Le sacré, la liberté d'expression et la laïcité ne sont pas en cause dans ce procès, selon le recteur de la Grande mosquée, Dalil Boubakeur. "C'est une affaire de caricatures qui incitent au racisme", insiste-t-il, se défendant à l'avance de tout intégrisme, "adversaire de l'Islam". Une religion où l'interdit de la représentation de Dieu et son prophète reste fort.

Trois mois après la publication de ces caricatures par le journal danois, de violentes manifestations ont éclaté dans le monde musulman, des centres culturels ou ambassades du Danemark étant mis à sac. Jacques Chirac devait condamner "les provocations manifestes susceptibles d'attiser dangereusement les passions" et pouvant blesser "les convictions religieuses".

Trois dessins sont en cause. La couverture du numéro du 8 février, réalisée par Cabu pour "Charlie Hebdo", représentant, sous le titre "Mahomet débordé par les intégristes", un prophète soupirant: "C'est dur d'être aimé par des cons".

Le deuxième représente le prophète coiffé d'un turban d'où sort la mèche d'une bombe et le troisième, Mahomet sur un nuage accueillant des terroristes leur disant: "Arrêtez, arrêtez, nous n'avons plus de vierges". Deux dessins initialement parus dans le "Jyllands Posten".

Pour les avocats de la Grande mosquée, si la "une" est une injure à l'ensemble de la communauté musulmane en la présentant comme une "communauté de 'cons'", les deux autres caricatures ne sont qu'une "assimilation outrageante" entre musulmans et terrorisme.

"L'Islam de France ne réclame pas que le délit de blasphème soit rétabli", plaide Me Francis Szpiner, l'un des avocats de la Grande mosquée de Paris et proche du chef de l'Etat. "Ce qui est en cause, c'est le racisme. Et le racisme n'est pas une opinion mais un délit", tranche l'avocat qui voit dans cette action judiciaire une "démarche républicaine".

Paradoxalement, "France-Soir", qui avait également reproduit les caricatures publiées par le "Jyllands Posten", n'est pas poursuivi, Dalil Boubakeur estimant que le quotidien était dans une "mission d'information en publiant des caricatures qui ne l'avaient pas encore été en France".

Une affirmation qui fait sursauter l'un des avocats de "Charlie Hebdo", Me Richard Malka. "S'il y a un endroit où il est légitime de publier des caricatures, c'est bien dans un journal satirique" qui, pour sa défense, invoquera le droit à l'humour, au blasphème.

Représentant d'un Islam modéré, la Grande mosquée de Paris explique avoir fait le choix de poursuites judiciaires pour éviter d'être débordée par plus radicale qu'elle. Ces poursuites sont destinées "à calmer et canaliser les mécontentements pour qu'il n'y ait pas de débordements", analyse Abdallak Zekri, président de la Fédération régionale du Sud-ouest de la Grande mosquée de Paris.

Si "Charlie Hebdo" était condamné, "ce serait la fin de toute possibilité de voir évoluer l'Islam vers un Islam de lumière", répond Me Malka.

L'hebdomadaire satirique entend faire citer 14 témoins, parmi lesquels François Hollande, secrétaire national du PS, ou encore François Bayrou, président de l'UDF et candidat à l'élection présidentielle. Leur venue, en pleine campagne électorale, est des plus hypothétiques.

L'écrivain bangladaise Taslima Nasreen, menacée de mort en 1994 par les islamistes radicaux à la suite de son premier roman, "La honte", devrait en revanche être présente.

La 17e chambre correctionnelle sera exceptionnellement présidée par Jean-Claude Magendie, président du tribunal de grande instance de Paris. Les débats débutent mercredi matin à 9h.

Poursuivis pour diffamation au Danemark, les caricaturistes ont été relaxés.


Espérons que cette farce se terminera bien pour Charlie Hebdo et la liberté de pensée. Sinon, le cas suivant sera le procès de ceux qui se moquent de l'homéopathie, une position qui choque les millions de croyants de cette ineptie pseudo-scientifique. A moins que ce ne soit celui de ceux qui dans leurs textes sacrés appellent au mépris et au massacre des 'mécréants' (les athées).

Camembert : 45 % de matière grasse ou 1% de matière grise ?

Par Destination Santé

Fromage le plus consommé de France, le camembert fleure les pieds du Bon Dieu… et n'élèverait pas le taux de cholestérol. Tels sont les résultats d'une étude commanditée par un célèbre fromager. Pas de quoi pourtant, en faire tout un fromage…

Fleuron de notre patrimoine gastronomique, le camembert est souvent le supplément d'un bon repas. C'est aussi un fromage riche en calcium (environ 200 mg la portion de 30 g), un atout malheureusement compensé par une importante quantité de lipides, en particulier des acides gras saturés reconnus pour leur effet néfaste sur le taux de cholestérol.

Pour étudier l'impact d'un tel fromage sur le bilan lipidique, un fromager de Normandie a engagé 65 volontaires de 20 à 50 ans. Les uns étaient en bonne santé, les autres présentaient un taux de cholestérol modérément élevé. Pendant 4 semaines, ils ont dû ingérer quotidiennement deux pots de yaourt. Durant 4 autres semaines, l'expérience a comporté la consommation journalière d'un quart de camembert (60g). Verdict selon les auteurs : pas de variation du cholestérol total avec les deux laitages, et une baisse significative du mauvais cholestérol avec le camembert.

Cette étude pourtant, pose question. Elle comporte en effet de nombreux biais méthodologiques et notamment, l'absence d'un véritable groupe contrôle. C'est d'autant plus dommage que la consommation régulière de laitages, en particulier de laitages fermentés, semble associée à une protection du coeur et des vaisseaux. Mais de nombreuses incertitudes demeurent et des données conflictuelles existent toujours sur l'effet hypocholestérolémiant du fromage, au contraire de certains laitages dits « probiotiques ». Bref, plutôt que d'avancer trop hâtivement les vertus d'un fromage en particulier il conviendrait plutôt, en l'état actuel des connaissances, de plaider pour une consommation variée de laitages. Et à ne pas se montrer trop coulant avec le fromage, d'autant plus s'il est gras...

Source : groupe Lactalis – Dr Yves Donazzolo, Centre de Recherche clinique à Gières


Ne parlons pas du double-aveugle, du conflit d'intérêt, etc. Disons-le carrément, nous avons là le top-niveau de la mauvaise science.

02 février 2007

Le jeu de masques du néocréationnisme français

Que cache l'Université interdisciplinaire de Paris (UIP) ? Simple association philosophant sur les relations entre science et théologie ou fer de lance de l'importation du néocréationnisme en France ? Le contexte international rend ces questions sensibles. Aux Etats-Unis, les avocats du "dessein intelligent" (intelligent design) contestent le monopole du darwinisme sur l'enseignement des origines de l'homme, et, sans référence explicite à un créateur, ils prônent l'existence d'une "cause première" ayant présidé à l'apparition de la vie sur Terre.

L'Angleterre est également touchée. Le créationniste australien John Mackay y donne des conférences dans les écoles publiques et les universités. La Royal Society tout comme l'archevêque de Canterbury ont pris position contre l'enseignement du néocréationnisme à l'école, et le syndicat national des enseignants réclame de nouvelles lois protectrices. Le 21 juin, les académies nationales des sciences de soixante-sept pays, dont la France, ont signé un appel pour alerter parents et enseignants. Les "preuves scientifiques, les données et les théories vérifiables sur les origines et l'évolution de la vie sur Terre" présentées dans les cours de sciences de certains établissements publics sont "masquées, niées ou confondues" avec des "théories non vérifiables par la science", indique cet appel de l'Interacademy Panel (IAP).

En France, l'UIP focalise tous les soupçons. Association loi 1901, cette université ne décerne aucun diplôme mais organise des conférences payantes dans une salle discrète d'un mouvement chrétien de la rue de Varenne, à Paris, ou dans l'amphithéâtre Guizot de la Sorbonne. Outre les cotisations des 1 250 adhérents revendiqués, son budget est alimenté à hauteur d'environ 1 million d'euros par an par la Fondation américaine John Templeton.

Cette dernière décerne chaque année un prix doté de 1,4 million de dollars (environ 1 million d'euros) à un scientifique distingué pour ses travaux sur les "réalités spirituelles". La fondation finance, dans le monde entier, des recherches "à la frontière de la théologie et de la science". C'est justement le domaine de prédilection de l'UIP, créée fin 1995 sur les cendres de l'Université européenne de Paris (UEP), fondée en 1989 pour succéder à l'Université populaire de Paris (UPP).

Jean Staune, fondateur, secrétaire général et véritable cheville ouvrière de l'UIP, s'ingénie à brouiller les pistes lorsqu'il s'agit de définir les objectifs de l'association. Une prudence de jésuite qui s'explique par la valse des sponsors de l'association. Soutenue à ses débuts par des entreprises prestigieuses (L'Oréal, Auchan, France Télécom, Air France, EDF...), elle a été progressivement abandonnée par ces soutiens en raison des soupçons de néocréationnisme qui pèsent sur elle. De peur de perdre les sponsors qui lui restent, le secrétaire général refuse désormais de citer ceux qui continuent de le parrainer.

Personnage protéiforme, Jean Staune se présente comme "maître de conférences à HEC, enseignant la philosophie des sciences en MBA". En réalité, il y est vacataire, chargé d'enseignement en formation continue de cadres et dirigeants dans un programme spécifique vendu aux entreprises et ne concernant pas les étudiants de l'école. Ses cours à HEC ne sont donc guère éloignés de l'activité de consultant en management du fondateur de la SARL Jean Staune International. La société "organise des séminaires en entreprise pour vulgariser auprès des dirigeants les nouveaux concepts scientifiques", explique-t-il.

Jean Staune bâtit ainsi de complexes et tortueuses analyses des avancées récentes de la science, et surtout de ses failles. Tout y passe, des découvertes de la mécanique quantique et des "incertitudes" qu'elles introduisent dans la physique, au théorème de Godel, qui démontre que même les systèmes formels les plus abstraits comme les mathématiques contiennent des propositions indécidables... Evitant soigneusement de prononcer le nom de Dieu, la dialectique parfaitement rodée sous-entend en permanence sa possibilité. Son objectif semble se limiter à tenter d'instiller le soupçon de son existence.

Les conférences de Jean Staune confinent au show de prédicateur d'un nouveau type, maniant les concepts scientifiques à la place des textes religieux. L'assistance, tendance troisième âge, semble fascinée par ses démonstrations. Le bombardement de références bibliographiques et la convocation de grands noms de la science, si possible Prix Nobel, semble faire son effet...

Parmi ces noms prestigieux, Charles Townes, Nobel de physique en 1964 et inventeur, en 1954, du maser, précurseur du laser, a rendu hommage à l'UIP lors de son 10e anniversaire, en 2005. La même année, pour ses 90 ans, Charles Townes répondait aux questions de l'université de Berkeley. Le physicien ne cache pas son soutien au "dessein intelligent", qu'il place au même niveau que l'évolution.

L'intelligent design, si on le considère d'un point de vue scientifique, semble être tout à fait réel", déclare-t-il en adhérant aux interprétations métaphysiques du principe cosmologique anthropique (un seul univers possible conçu dans le dessein de l'apparition des hommes). Jean Staune le rejoint. "Un créateur ne peut être exclu du champ de la science", déclare-t-il. Et de taxer ceux qui s'opposent à cette conception du principe anthropique d'"obscurantistes", et de les rendre responsables d'un potentiel et "vrai désamour" d'une science "en quête de sens".

Lors d'une de ses dernières conférences publiques, le 22 février, Jean Staune a ainsi brossé le tableau du "grand débat actuel sur la nature de l'évolution". Une vaste fresque épistémologique n'identifiant pas moins de neuf familles de pensée, des purs darwinistes comme les biologistes Daniel Bennett et Richard Dawkins et le sociobiologiste Edward Wilson aux avocats de l'intelligent design, tels le biochimiste Michael Behe, le biologiste moléculaire Doug Axe et le microbiologiste Scott Minnich, en passant par les défenseurs français de la "logique interne", la paléoanthropologue Anne Dambricourt-Malassé, le biologiste Jean Chaline et l'éthologiste Rémy Chauvin.La dernière catégorie, pour Jean Staune, rassemble les adeptes de l'"évolution quantique" qui, avec le biologiste Vasily Ogryzko, le biochimiste américain Lothar Schafer et le microbiologiste anglais John Joe Mc Fadden, estiment que les cellules vivantes sont issues de phénomènes quantiques à l'oeuvre dès la constitution de la Terre, et non de la chimie d'une soupe primordiale. Le panorama de Jean Staune a le mérite de décrire le vaste spectre des théories actuelles qui contestent le darwinisme, né en 1859. Il révèle sans doute aussi la confusion qui règne aujourd'hui dans les recherches en biologie et débride les imaginations.

Une situation trouble qui se prête aux dérives. La dernière en date a placé, fin 2005, l'UIP sur le devant de la scène. La diffusion sur Arte du film de Thomas Johnson Homo sapiens, une nouvelle histoire de l'homme a en effet braqué les projecteurs sur les travaux d'Anne Dambricourt-Malassé. Chargée de recherche au CNRS et rattachée au Muséum d'histoire naturelle, elle présente dans ce documentaire sa théorie d'une logique interne à l'oeuvre, selon elle, dans les mécanismes de l'évolution du singe vers l'homme et fondée sur les modifications de la forme d'un os du crâne, le sphénoïde.

Offensive du créationnisme islamique en France

MARC MENNESSIER

« L'Atlas de la Création » a été envoyé dans la plupart des établissements scolaires et universitaires. Le ministère de l'Éducation a demandé qu'il ne soit pas diffusé aux élèves et étudiants.

DEPUIS une semaine, la plupart des universités, lycées et collèges de France ont reçu un livre luxueux, intitulé L'Atlas de la Création, qui réfute sur 770 pages très richement illustrées le darwinisme et la théorie de l'évolution. Écrit par un certain Harun Yahya (de son vrai nom Adnan Oktar), de nationalité turque, l'ouvrage, directement expédié à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires depuis la Turquie et l'Allemagne, entend dénoncer « l'imposture des évolutionnistes, leurs affirmations trompeuses » et surtout « les liens occultes existant entre le darwinisme et les sanglantes idéologies telles que le fascisme et le communisme ».
Selon l'auteur, les théories de Charles Darwin (1809-1882) seraient même « la réelle source du terrorisme ». On peut lire par exemple, sous une photo représentant les attentats du 11 Septembre, cette légende stupéfiante : « Ceux qui perpétuent la terreur dans le monde sont en réalité des darwinistes. Le darwinisme est la seule philosophie qui valorise et donc encourage le conflit. »
« Bien plus insidieux »
Très vite alerté, le cabinet du ministre de l'Éducation nationale, Gilles de Robien, a discrètement demandé aux recteurs d'académie de veiller à ce que ce livre, « qui ne correspond pas au contenu des programmes établis par le ministre, ne figure pas dans les centres de documentation et d'information des établissements scolaires ».
« Il s'agit d'une nouvelle forme de créationnisme, bien plus insidieuse que celle, d'inspiration chrétienne, qui sévit en Amérique du Nord » explique au Figaro le biologiste Hervé Le Guyader, de la faculté de Jussieu à Paris, qui vient de procéder à la demande de l'Inspection générale de l'Éducation nationale à une analyse détaillée de L'Atlas de la Création.
Harun Yahya ne prétend pas, en effet, que le monde et ce qui l'habite a été créé il y a six mille ans et en sept jours, comme le dit la Genèse. L'auteur, de confession musulmane, admet au contraire que la Terre a bel et bien 4,6 milliards d'années, son âge réel. Il s'appuie d'ailleurs sur les très nombreux fossiles retrouvés depuis deux siècles dans le monde entier pour asséner que « les espèces n'ont jamais changé ».
Une série de sept ouvrages
L'auteur présente ainsi, dans le désordre le plus complet, de magnifiques photos de spécimens de poissons, de hyènes, de fourmis, d'étoiles de mer ou encore de feuilles d'arbres, vieux de plusieurs dizaines de millions d'années, qu'il compare à une photo de leur descendant actuel pour bien montrer qu'ils se ressemblent. Et que, donc, « les êtres vivants n'ont pas subi d'évolution, mais furent bien créés »...
« La méthode peut s'avérer redoutablement efficace sur un public non averti, s'inquiète Hervé Le Guyader. Car ces espèces a priori semblables sont en fait très différentes les unes des autres tant sur le plan anatomique que génomique. La plupart seraient incapables de se reproduire entre elles ! »
L'auteur, qui cite abondamment le Coran, conclut que « la création est un fait », prouve « l'existence de l'âme » et prophétise « la fin du matérialisme ». Reste à savoir qui se cache derrière Harun Yahya et surtout qui a financé l'édition et la distribution massive - et gratuite - de ce livre hors de prix ? D'autant qu'il s'agit du premier volume d'une série de sept ouvrages. Autre mystère : comment la maison d'édition s'est-elle procuré les noms des destinataires de l'ouvrage, mentionnés en toutes lettres sur les colis ?


Harun Yahya est un auteur particulièrement prolifique. Ses thèses fascisantes et antisémites sont dans la veine des fameux Protocoles des Sages de Sion, le faux tsariste.

01 février 2007

Arménie : loi contre génocide, par Bernard-Henri Lévy

Le Monde

On dit : "Ce n'est pas à la loi d'écrire l'Histoire"... Absurde. Car l'Histoire est déjà écrite. Que les Arméniens aient été victimes, au sens précis du terme, d'une tentative de génocide, c'est-à-dire d'une entreprise planifiée d'annihilation, Churchill l'a dit. Jaurès l'a crié. Péguy, au moment même où il s'engage pour Dreyfus, parle de ce commencement de génocide comme du "plus grand massacre du siècle". Les Turcs eux-mêmes l'admettent. Oui, c'est une chose que l'on ne sait pas assez : dès 1918, Mustapha Kemal reconnaît les tueries perpétrées par le gouvernement jeune-turc ; des cours martiales sont instituées ; elles prononcent des centaines de sentences de mort. Et je ne parle pas des historiens ni des théoriciens du génocide, je ne parle pas des chercheurs de Yad Vachem, ni de Yehuda Bauer, ni de Raoul Hilberg, je ne parle pas de tous ces savants pour qui, à l'exception de Bernard Lewis, la question de savoir s'il y a eu, ou non, génocide ne s'est jamais posée et ne se pose pas.

Il ne s'agit pas de "dire l'Histoire", donc. L'Histoire a été dite. Elle a été redite et archi-dite. Ce dont il est question, c'est d'empêcher sa négation. Ce dont le Sénat va discuter, c'est de compliquer, un peu, la vie aux insulteurs. Il y a des lois, en France, contre l'insulte et la diffamation. N'est-ce pas la moindre des choses d'avoir une loi qui pénalise cette insulte absolue, cet outrage qui passe tous les outrages et qui consiste à outrager la mémoire des morts ?

On dit : "Oui, d'accord ; mais la loi n'a pas à se mêler, si peu que ce soit, de l'établissement de la vérité car elle empêche, lorsqu'elle le fait, les historiens de travailler." Faux. C'est le contraire. Ce sont les négationnistes qui empêchent les historiens de travailler. Ce sont les négationnistes qui, avec leurs truquages, brouillent les pistes. Prenez la loi Gayssot. Citez-moi un cas d'historien, un seul, que la loi Gayssot, sanctionnant la négation de la destruction des juifs, ait empêché de travailler.

C'est une loi qui empêche Le Pen ou Gollnisch de trop déraper. C'est une loi qui met des limites à l'expression d'un Faurisson. C'est une loi qui gêne les incendiaires des âmes type Dieudonné. C'est une loi qui, par parenthèse, nous évite des mascarades du type de ce procès du super-négationniste David Irving qui eut lieu à Londres il y a sept ans et où, précisément faute de loi, l'on vit juges, procureurs, avocats, journalistes à scandale, affairés à se substituer aux historiens et à semer, pour de bon, le trouble dans les esprits. Mais c'est une loi qui ne s'est jamais mise en travers de la route d'un seul historien digne de ce nom. C'est une loi qui, contrairement à ce que nous disent, je n'arrive pas à comprendre pourquoi, les "historiens pétitionnaires", les protège, oui, les protège de la pollution négationniste. Et il en ira de même avec l'extension de cette loi Gayssot à la négation du génocide arménien.

On dit : "Où s'arrêtera-t-on ? Pourquoi pas, tant qu'on y est, des lois sur le colonialisme, la Vendée, les caricatures de Mahomet ? Est-ce qu'on ne s'oriente pas vers des dizaines de lois mémorielles dont le seul résultat sera d'interdire l'expression des opinions non conformes ?" Autre erreur. Autre piège. D'abord, il n'est pas question de "lois mémorielles", mais de génocide ; il n'est pas question de légiférer sur tout et n'importe quoi, mais sur les génocides et les génocides seulement ; et des génocides, il n'y en a pas cent, ni dix - il y en a quatre, peut-être cinq, avec le Rwanda, le Cambodge et le Darfour, et c'est une escroquerie intellectuelle de brandir l'épouvantail de cette multiplication de nouvelles lois attentatoires à la liberté de pensée.

Et puis, ensuite, soyons sérieux : il n'est pas question, dans cette affaire, d'opinions non conformes, incorrectes, etc. ; il est question de négationnisme, seulement de négationnisme, c'est-à-dire de ce tour d'esprit très particulier qui consiste non pas à avoir une certaine opinion quant aux raisons de la victoire d'Hitler ou des Jeunes-Turcs, mais qui consiste à dire que le réel n'a pas eu lieu. Pas de chantage, donc, à la tyrannie de la pénitence ! Arrêtons avec le faux argument de la boîte de Pandore ouvrant la voie à une inquisition généralisée ! Le fait que l'on punisse le négationnisme antiarménien n'impliquera en aucune façon cette fameuse prolifération, en métastases, de lois politiquement correctes.

On dit encore : "Attention à ne pas tout mélanger ; il ne faut pas prendre le risque de banaliser la Shoah." Ma réponse, là-dessus, est très claire. Il est vrai que ce n'est pas pareil. Il est vrai que, et le nombre de ses morts, et le degré d'irrationalité atteint par les assassins, et le type très particulier de rapport à la technique qu'implique l'invention de la chambre à gaz, il est vrai, oui, que tout cela confère à la Shoah une irréductible singularité. Mais, à cette évidence, j'ajoute deux remarques.

Primo, ce n'est peut-être pas "pareil", mais le moins que l'on puisse dire est que cela se ressemble. Et le premier à le savoir, le premier à en prendre acte, fut un certain Adolf Hitler, dont on ne dira jamais assez combien le génocide antiarménien l'a frappé, fait réfléchir et, si j'ose dire, inspiré. Ce génocide arménien, ce premier génocide, le fut - "premier" - à tous les sens du terme : un génocide exemplaire et presque séminal ; un génocide banc d'essai ; un laboratoire du génocide considéré comme tel par les nazis.

Et puis j'ajoute, secundo, cette autre observation. Lorsque je me suis plongé dans la littérature négationniste touchant les Arméniens, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que c'est la même littérature, littéralement la même, que celle que je connaissais et qui vise la destruction des juifs. Même rhétorique. Mêmes arguments. Même façon, tantôt de minimiser (des morts, d'accord, mais pas tant qu'on nous le dit), tantôt de rationaliser (des massacres qui s'inscrivent dans une logique de guerre), tantôt de renverser les rôles (de même que Céline faisait des juifs les vrais responsables de la guerre, de même les négationnistes turcs expliquent que ce sont les Arméniens qui, par leur double jeu, leur alliance avec les Russes, ont fait leur propre martyre), tantôt, enfin, de relativiser (quelle différence entre Auschwitz et Dresde ? quelle différence entre les génocidés et les victimes turques des "bandes armées" arméniennes ?)

Bref. A ceux qui seraient tentés de jouer au jeu de la guerre des mémoires, je veux répondre en plaidant pour la fraternité des génocidés. C'est la position de Jan Patocka, le philosophe de la "solidarité des ébranlés". C'était la position des pionniers d'Israël, qui, tous, se sentaient un destin commun avec les Arméniens naufragés. La lutte contre le négationnisme ne se divise pas. Laisser une chance à l'un équivaudrait à ouvrir une brèche à l'autre...

On dit enfin - et cela se veut l'argument définitif : "Pourquoi ne pas laisser la vérité se défendre seule ? N'est-elle pas assez forte pour s'imposer et faire mentir les négationnistes ?" Eh bien non, justement ! Parce que ce négationnisme anti-arménien a une particularité que l'on ne trouve pas, pour le coup, dans le négationnisme judéocide : c'est un négationnisme d'Etat ; c'est un négationnisme qui s'appuie sur les ressources, la diplomatie, la capacité de chantage, d'un grand Etat.

Imaginez un instant ce qu'eût été la situation des survivants de la Shoah si l'Etat allemand avait été, après la guerre, un Etat négationniste ! Imaginez leur surcroît de détresse s'ils avaient eu, face à eux, une Allemagne non repentante menaçant ses partenaires de rétorsions s'ils qualifiaient de génocide la tragédie des hommes, femmes et enfants triés sur la rampe d'Auschwitz ! C'est votre situation, amis arméniens ; et il y a là une adversité qui n'a, cette fois, pas d'équivalent et à laquelle je ne suis pas sûr que la vérité, dans sa belle nudité, ait assez de force pour s'opposer.

Un tout dernier mot. Vous vous souvenez d'Himmler créant, en juin 1942, un commando spécial, le commando 1005, chargé de déterrer les corps et de les brûler. Vous connaissez les euphémismes utilisés pour ne pas avoir à dire "meurtre de masse" et pour effacer donc, jusque dans le discours, la marque de ce qui était en train de s'opérer.

Eh bien, cette loi qui est celle de la Shoah, ce théorème que j'appelle le théorème de Claude Lanzmann et qui veut que le crime parfait soit un crime sans trace et que l'effacement de la trace soit partie intégrante du crime lui-même, cette évidence d'un négationnisme qui n'est pas la suite mais un moment du génocide et qui lui est consubstantiel, tout cela vaut pour tous les génocides et donc aussi, naturellement, pour le génocide du peuple arménien. On croit que ces gens expriment une opinion : ils perpétuent le crime. Ils se veulent libres-penseurs, apôtres du doute et du soupçon : ils parachèvent l'oeuvre de mort.

Il faut une loi contre le négationnisme parce que le négationnisme est, au sens strict, le stade suprême du génocide.

Bernard-Henri Lévy est écrivain.