05 février 2007

Camembert : 45 % de matière grasse ou 1% de matière grise ?

Par Destination Santé

Fromage le plus consommé de France, le camembert fleure les pieds du Bon Dieu… et n'élèverait pas le taux de cholestérol. Tels sont les résultats d'une étude commanditée par un célèbre fromager. Pas de quoi pourtant, en faire tout un fromage…

Fleuron de notre patrimoine gastronomique, le camembert est souvent le supplément d'un bon repas. C'est aussi un fromage riche en calcium (environ 200 mg la portion de 30 g), un atout malheureusement compensé par une importante quantité de lipides, en particulier des acides gras saturés reconnus pour leur effet néfaste sur le taux de cholestérol.

Pour étudier l'impact d'un tel fromage sur le bilan lipidique, un fromager de Normandie a engagé 65 volontaires de 20 à 50 ans. Les uns étaient en bonne santé, les autres présentaient un taux de cholestérol modérément élevé. Pendant 4 semaines, ils ont dû ingérer quotidiennement deux pots de yaourt. Durant 4 autres semaines, l'expérience a comporté la consommation journalière d'un quart de camembert (60g). Verdict selon les auteurs : pas de variation du cholestérol total avec les deux laitages, et une baisse significative du mauvais cholestérol avec le camembert.

Cette étude pourtant, pose question. Elle comporte en effet de nombreux biais méthodologiques et notamment, l'absence d'un véritable groupe contrôle. C'est d'autant plus dommage que la consommation régulière de laitages, en particulier de laitages fermentés, semble associée à une protection du coeur et des vaisseaux. Mais de nombreuses incertitudes demeurent et des données conflictuelles existent toujours sur l'effet hypocholestérolémiant du fromage, au contraire de certains laitages dits « probiotiques ». Bref, plutôt que d'avancer trop hâtivement les vertus d'un fromage en particulier il conviendrait plutôt, en l'état actuel des connaissances, de plaider pour une consommation variée de laitages. Et à ne pas se montrer trop coulant avec le fromage, d'autant plus s'il est gras...

Source : groupe Lactalis – Dr Yves Donazzolo, Centre de Recherche clinique à Gières


Ne parlons pas du double-aveugle, du conflit d'intérêt, etc. Disons-le carrément, nous avons là le top-niveau de la mauvaise science.

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