Taïeb Moalla
Journal de Québec
«Tiens fort à ne pas manger du sang (...); répands-le sur la terre comme de l'eau. Ne le mange point, afin que tu prospères, toi et tes enfants après toi, lorsque tu feras ce qui est droit.»
Cette recommandation du Lévithique -un des cinq livres du Pentateuque dans l'Ancien Testament chez les chrétiens ou Torah chez les Juifs- est appliquée à la lettre par les Témoins de Jéhovah. Ces derniers refusent par principe les transfusions sanguines et affirment qu'il existe des «substituts de qualité» à cette opération médicale.
Présents dans 235 pays, les Témoins de Jéhovah revendiquent plus de six millions de fidèles. Depuis 2002, la France considère ce rassemblement religieux comme sectaire.
«C'est très bien ainsi. Cela leur donne juste le droit d'exister, mais ne leur permet pas de bénéficier des importants avantages fiscaux qu'ils ont ici», pense Jonathan Lavoie.
Selon lui, le fait de classer le mouvement dans le rayon des sectes est de nature à protéger la population. «Comme le terme a une connotation négative, cela peut montrer aux gens que ce sont juste des prédateurs qui attaquent des proies en leur faisant un lavage de cerveau», dit celui qui a déjà été Témoin de Jéhovah dans sa jeunesse.
L'approche française critiquée
Pauline Côté, professeure en sciences politiques et auteure d'une thèse portant sur la culture politique chez les Témoins de Jéhovah, ne partage pas ce raisonnement.
«D'abord, il est difficile de distinguer la religion de la secte. On dit souvent que la secte est une religion qui commence et que la religion est une secte qui a réussi», signale-t-elle.
Par ailleurs, l'approche française suscite beaucoup de critiques. «À cause de sa récente législation, la France se fait régulièrement sanctionner par la Cour européenne des droits de l'homme pour discrimination. C'est notamment le cas dans les causes portant sur les transfusions sanguines ou sur la garde des enfants», ajoute la professeure.
Au Canada et au Québec, les Témoins de Jéhovah sont reconnus comme une association charitable et bénéficient, de ce fait, d'importantes exemptions fiscales.
Journal de Québec
«Tiens fort à ne pas manger du sang (...); répands-le sur la terre comme de l'eau. Ne le mange point, afin que tu prospères, toi et tes enfants après toi, lorsque tu feras ce qui est droit.»
Cette recommandation du Lévithique -un des cinq livres du Pentateuque dans l'Ancien Testament chez les chrétiens ou Torah chez les Juifs- est appliquée à la lettre par les Témoins de Jéhovah. Ces derniers refusent par principe les transfusions sanguines et affirment qu'il existe des «substituts de qualité» à cette opération médicale.
Présents dans 235 pays, les Témoins de Jéhovah revendiquent plus de six millions de fidèles. Depuis 2002, la France considère ce rassemblement religieux comme sectaire.
«C'est très bien ainsi. Cela leur donne juste le droit d'exister, mais ne leur permet pas de bénéficier des importants avantages fiscaux qu'ils ont ici», pense Jonathan Lavoie.
Selon lui, le fait de classer le mouvement dans le rayon des sectes est de nature à protéger la population. «Comme le terme a une connotation négative, cela peut montrer aux gens que ce sont juste des prédateurs qui attaquent des proies en leur faisant un lavage de cerveau», dit celui qui a déjà été Témoin de Jéhovah dans sa jeunesse.
L'approche française critiquée
Pauline Côté, professeure en sciences politiques et auteure d'une thèse portant sur la culture politique chez les Témoins de Jéhovah, ne partage pas ce raisonnement.
«D'abord, il est difficile de distinguer la religion de la secte. On dit souvent que la secte est une religion qui commence et que la religion est une secte qui a réussi», signale-t-elle.
Par ailleurs, l'approche française suscite beaucoup de critiques. «À cause de sa récente législation, la France se fait régulièrement sanctionner par la Cour européenne des droits de l'homme pour discrimination. C'est notamment le cas dans les causes portant sur les transfusions sanguines ou sur la garde des enfants», ajoute la professeure.
Au Canada et au Québec, les Témoins de Jéhovah sont reconnus comme une association charitable et bénéficient, de ce fait, d'importantes exemptions fiscales.
L'impossibilité de distinguer une religion d'une secte, sauf par des considérations partiales, nous met clairement devant un dilemme: comment favoriser l'une sans favoriser l'autre dans un état de droit laïque ? La solution évidente est de ne favoriser ni l'une ni l'autre et il n'y aura plus de jaloux.
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