SEOUL (AP) - Hwang Woo-suk a menti. Après la publication d'un rapport d'experts mettant en cause les résultats d'au moins neuf des 11 lignées de cellules souches qu'il affirmait avoir créées à partir d'embryons humains obtenus par clonage, le célèbre scientifique sud-coréen a présenté ses excuses et démissionné de son poste universitaire, vendredi.
"Je présente mes excuses sincères pour avoir provoqué choc et déception", a dit Hwang aux journalistes alors qu'il s'apprêtait à quitter son bureau de l'université nationale de Séoul. "Comme symbole de ces excuses, je quitte mon poste de professeur de l'université nationale de Séoul".
"Je présente mes excuses sincères pour avoir provoqué choc et déception", a dit Hwang aux journalistes alors qu'il s'apprêtait à quitter son bureau de l'université nationale de Séoul. "Comme symbole de ces excuses, je quitte mon poste de professeur de l'université nationale de Séoul".
"Ce genre d'erreur est un acte grave qui nuit aux fondations de la science", avaient auparavant estimé des experts de l'université nationale de Séoul dans leur rapport accablant. Les premières conclusions rendues par ce panel viennent confirmer les accusations d'un ancien collaborateur du Pr Hwang, qui a affirmé la semaine dernière que le célèbre scientifique avait falsifié neuf résultats sur onze.
Dans un article publié en mai par la revue "Science", le Pr Hwang Woo-suk avait affirmé avoir créé par clonage des cellules souches pour 11 patients, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour les thérapies adaptées à des maladies difficilement soignables.
L'avancée avait été unanimement saluée, mais les accusations d'un de ses anciens collaborateurs, Roh Sung-il, ont jeté la semaine dernière le Pr Hwang dans la tourmente. La création d'un panel d'experts de l'université nationale de Séoul -où travaillait Hwang- a alors été décidée pour enquêter sur l'affaire.
Dans son premier rapport remis vendredi, ce panel affirme avoir découvert que "les données de laboratoire pour 11 lignées de cellules souches rapportées dans l'article de 2005 (dans "Science") avaient toutes été obtenues en utilisant seulement deux lignées de cellules souches".
Selon les experts, pour parvenir à de faux résultats d'ADN censés montrer une correspondance, l'équipe de Hwang a réparti les cellules d'un patient dans deux tubes à essai lors de l'analyse, plutôt que de comparer les cellules clonées avec les cellules originelles du patient.
"Au vu de ces faits, les données rapportées dans l'article de 'Science" en 2005 ne peuvent pas provenir d'une simple erreur et ne peuvent être vues que comme une fabrication délibérée visant à faire croire à l'existence de 11 lignées de cellules souches en utilisant seulement les résultats de deux", explique le rapport du panel.
Il précise également que des analyses d'ADN attendues dans quelques jours diraient si les deux lignées de cellules souches restantes ont oui ou non été clonées avec succès à partir d'un seul patient.
A la lumière de ces révélations, les experts ont annoncé vendredi qu'ils allaient désormais enquêter sur d'autres articles rédigés par le Pr Hwang: l'un publié dans "Science" en 2004 sur les premiers embryons humains clonés, et un autre paru en août 2005 dans "Nature" sur le premier chien cloné.
Les deux revues ont déjà entamé des investigations sur ces deux papiers. "Science" l'a également fait pour l'article sur les cellules souches datant de mai 2005.
Le doyen du département de recherche de l'université nationale de Séoul a, lui aussi, pointé vendredi les torts de Hwang Woo-suk. "Il n'y a aucun moyen que le Pr Hwang n'ait pas été impliqué", a déclaré Roe Jung-hye lors d'une conférence de presse, ajoutant que Hwang "l'avait plus ou moins admis".
Tout en promettant des preuves sur la validité de ses recherches, Hwang Woo-suk avait en effet présenté vendredi dernier ses excuses pour des "erreurs fatales et des lacunes dans la façon de rendre compte de l'avancée scientifique" réalisée. Il avait demandé à la revue "Science" de retirer l'étude publiée en mai dernier
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