20 septembre 2005

Les nouveaux traitements de la schizophrénie ne sont pas plus efficaces

Agence France-Presse, Washington
Les nouveaux médicaments pour traiter la schizophrénie ne sont pas plus efficaces que les anciens traitements nettement moins onéreux, selon une vaste étude du gouvernement américain publiée dans le dernier numéro du New England Journal of Medecine.
Cette étude, qui confirme ce que de nombreux psychiatres soupçonnaient depuis longtemps, a comparé la nouvelle génération de quatre médicaments dits antipsychotiques atypiques comme le Zyprexa produit par Eli Lilly au perphenazine, un traitement beaucoup plus ancien. Ces chercheurs ont conclu que les cinq médicaments neutralisaient les symptômes de la schizophrénie, une maladie mentale grave dont souffrent quelque trois millions d'Américains. Ils ont aussi découvert qu'à des doses plus faibles la perphenazine était tout aussi efficace que les nouveaux médicaments et présentait aussi moins de risques de provoquer des désordres neurologiques.
Près des trois quarts des 1493 malades ayant participé à cette étude ont cessé de prendre l'un ou l'autre des traitements prescrits après 18 mois en raison des effets secondaires ou de leur inefficacité, ont indiqué les auteurs de cette recherche. Les insomnies, le gain de poids et des symptôme neurologiques comme la raideur du corps sont les principaux effets secondaires liés à tous ces médicaments. Le Zyprexa, le dernier médicament sur le marché, a permis à davantage de schizophrènes de contrôler leurs symptômes beaucoup plus longtemps, ont toutefois relevé ces médecins. Mais ce traitement s'accompagne aussi de risques plus élevés de prise de poids et de diabète. Les coûts des médicaments utilisés dans cette recherche se sont élevés, à doses équivalentes, à 60 dollars par mois pour la perphenazine, 520 dollars pour le Zyprexa, 450 dollars pour le Seroquel, 250 dollars pour Risperdal et 290 dollars pour le Geodon. Les quatre nouveaux antipsychotiques objet de cette étude engendrent un montant de ventes de 10 milliards de dollars par an au total pour les laboratoires pharmaceutiques qui les fabriquent. Ils représentent 90 % de ce marché aux États-Unis.


On voit dans cette étude une nouvelle exigence. Non seulement un véritable médicament doit avoir un effet supérieur au placebo, mais il devrait aussi être plus efficace que les éventuels traitements précédents et moins onéreux. En ces périodes de déremboursement des médicaments à SMR faible, ce critère prend de l'importance.

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