Par Sarah Pinard
L'Express
Des médecins s'en sont inquiété auprès de l'OMS: l'homéopathie est inutile pour les personnes atteintes de maladies graves comme le sida ou le paludisme, disent-ils, mais progresse pourtant dans les pays pauvres. Qu'en pensez-vous? Faut-il limiter l'emploi de médicaments homéopathiques? LEXPRESS.fr vous invite à témoigner.
Dans une lettre adressée à l'OMS en juin, des médecins (membres de la Voice of Young Science) du Royaume-Uni et d'Afrique rappellent que "l'homéopathie ne protège pas les personnes contre la tuberculose, la diarrhée infantile, la grippe, le paludisme et le VIH" et s'inquiètent de sa progression dans les milieux "les plus pauvres du monde, l'homéopathie ne pouvant pas "aider les personnes à les traiter".
"Il est irresponsable pour un travailleur de la santé de promouvoir l'homéopathie"
D'après Nick Beeching, docteur en médecine de l'université royale de Liverpool, "il n'y a pas de preuves objectives que l'homéopathie a un effet sur ces infections (VIH, tuberculose, grippe, paludisme et diarrhée infantile)". Il pense par ailleurs "qu'il est irresponsable pour un travailleur de la santé de promouvoir l'utilisation de l'homéopathie à la place du traitement éprouvé pour une maladie parfois mortelle". Nick Beeching précise par ailleurs que '"lorsque l'homéopathie est utilisée à la place de traitements efficaces, des vies sont perdues."
Pourtant, dans le livre "traité d'homéopathie", Catherine Gaucher (présidente fondatrice d'Homéopathe Sans frontières) et Jean-Marie Chabanne (généraliste homéopathe) prétendent le contraire. Partis en Afrique, ces médecins homéopathes affirment n'avoir pas contracté le paludisme grâce à un traitement homéopathique.
De même, Santemedecine conseille la prise de médicament homéopathique (Influenzinum et Oscillococcinum) contre la grippe sous forme de vaccin quelques semaines avant le début de l'épidémie. Le Conseil supérieur d'hygiène publique de France a pourtant mis en garde contre l'utilisation de "pseudo-vaccins homéopathiques contre la grippe".
Des médicaments "à peine" plus important qu'un "placebo"
Le secrétaire de l'Académie nationale de médecine, Jacques-Louis Binet, conteste le fait que l'homéopathie soit une "médecine véritable". Il explique que "jusqu'ici aucune publication n'a sérieusement démontré cette efficacité" bien qu'elle "y semble plus importante que celle du placebo, mais à peine".
Les laboratoires Boiron, leader mondial de l'homéopathie, attendent les réactions définitives de l'OMS avant de s'exprimer sur le sujet. Cependant, ils précisent que "plein d'hôpitaux en France utilisent des médicaments homéopathiques pour accompagner les traitements des malades" notamment pour "soigner leurs effets secondaires".
On admirera sans réserve Catherine Gaucher et Jean-Marie Chabanne, qui ont, pour la première fois dans l'histoire de la Science, prouvé une négation: ils n'ont pas attrapé le paludisme grâce à l'homéopathie qu'ils prenaient et non grâce aux moustiquaires, aux produits repoussant les insectes ni rien d'autre. C'est dire si leurs expériences sur eux-mêmes sont du même niveau que le reste des expériences scientifiques des médecins-confiseurs de l'homéopathie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire