Agence Science-Presse – Difficile à croire pour un esprit rationnel, mais il existe encore des gens bien intentionnés et intelligents qui nient que le VIH soit le virus responsable du sida. Après trois décennies, ce virus continue d’entretenir sa légion de « sceptiques » dont les tactiques se révèlent être les mêmes que celles des créationnistes ou des « sceptiques » du réchauffement planétaire.
Le consensus scientifique quant à la cause du sida s’appuie sur des montagnes de recherches en provenance des cinq continents et menées avec des méthodologies nombreuses et parfois inédites. Or, comme ceux qui veulent s’y opposer n’ont aucune donnée scientifique solide à proposer, il ne leur reste que deux méthodes : « dénigrer la notion d’autorité scientifique en général, ou prétendre que la communauté du VIH est intellectuellement corrompue ».
C’est ce que résument une épidémiologiste et un neurologue dans une analyse qu’ils publient cette semaine sur cette « tactique de dénégation »; ce sont là, ajoutent-ils, exactement les mêmes tactiques qu’emploient les créationnistes lorsqu’ils veulent prétendre que l’évolution est une tromperie, ou les lobbystes de droite lorsqu’ils veulent prétendre que le réchauffement est un canular.
Le problème, c’est que ces mêmes personnes qui se présentent comme des « sceptiques » face à l’autorité, se jettent aveuglément dans les bras des « autorités » des médecines alternatives, écrivent Tara C. Smith et Peter Novella dans Public Library of Science - Medicine.
« Les négationnistes (deniers) arguent que parce que les scientifiques reçoivent des subventions, des appuis et du prestige grâce à leurs recherches, il est dans leur meilleur intérêt de maintenir le statu quo. Ce type de raisonnement est pratique, parce qu’il leur permet de choisir quelles autorités croire et lesquelles il faut rejeter parce que faisant partie du grand complot. En plus d’être sélective, cette logique est incohérente : par exemple, ils rejettent des études qui soutiennent l’hypothèse VIH parce que biaisée par « l’argent des pharmaceutiques », alors qu’ils acceptent inconditionnellement le témoignage d’un « anti-VIH » qui a d’importants intérêts financiers dans leur traitement alternatif. »
De fait, bien que les négationnistes condamnent le soi-disant « establishment scientifique », ils font de grands efforts pour promouvoir une liste de scientifiques et autres professionnels qui seraient, à les entendre, sur le point de pénétrer cet establishment. Le fait que la plupart de ces gens n’ont jamais étudié en virologie, en microbiologie ou même en médecine, ne les ébranle pas, au contraire.
Mettre toujours la barre plus haut
De toutes les caractéristiques des « sceptiques », la plus révélatrice est leur tendance, qu’ils soient anti-VIH, créationnistes ou « enviro-sceptiques », à toujours faire reculer le seuil ce qu’ils accepteraient comme preuve. La stratégie est simple, décrivent Smith et Novella : « toujours demander plus de preuves que ce qui peut actuellement être fourni. ».
A titre d’exemple, dans les années 1980, les anti-VIH prétendaient que les médicaments anti-sida étaient inefficaces, parce qu’ils ne prolongeaient pas l’espérance de vie et étaient même toxiques. Alors que ces médicaments se sont révélés au contraire de plus en plus efficaces, les anti-VIH ont commencé à simplement nier le lien entre VIH et sida.
Les méthodologies qu’ils accepteraient en d’autres lieux —par exemple, les arguments statistiques qui ont permis de démontrer un lien entre le tabac et certains cancers du poumon— sont rejetées dès lors qu’il s’agit du sida.
Réagir ou pas?
Faut-il s’en inquiéter? Oui, dans la mesure où cette attitude de méfiance fait des petits. « Des croyances plus fortes envers une théorie du complot sont associées avec des attitudes plus négatives envers l’usage du condom », par exemple.
Ces croyances « méritent une attention plus grande des chercheurs en médecine, à notre époque d’Internet », écrivent les deux auteurs, dont l’une entretient d’ailleurs un blogue de vulgarisation sur l'épidémiologie parmi les plus populaires du monde anglophone.
Pascal Lapointe
Le consensus scientifique quant à la cause du sida s’appuie sur des montagnes de recherches en provenance des cinq continents et menées avec des méthodologies nombreuses et parfois inédites. Or, comme ceux qui veulent s’y opposer n’ont aucune donnée scientifique solide à proposer, il ne leur reste que deux méthodes : « dénigrer la notion d’autorité scientifique en général, ou prétendre que la communauté du VIH est intellectuellement corrompue ».
C’est ce que résument une épidémiologiste et un neurologue dans une analyse qu’ils publient cette semaine sur cette « tactique de dénégation »; ce sont là, ajoutent-ils, exactement les mêmes tactiques qu’emploient les créationnistes lorsqu’ils veulent prétendre que l’évolution est une tromperie, ou les lobbystes de droite lorsqu’ils veulent prétendre que le réchauffement est un canular.
Le problème, c’est que ces mêmes personnes qui se présentent comme des « sceptiques » face à l’autorité, se jettent aveuglément dans les bras des « autorités » des médecines alternatives, écrivent Tara C. Smith et Peter Novella dans Public Library of Science - Medicine.
« Les négationnistes (deniers) arguent que parce que les scientifiques reçoivent des subventions, des appuis et du prestige grâce à leurs recherches, il est dans leur meilleur intérêt de maintenir le statu quo. Ce type de raisonnement est pratique, parce qu’il leur permet de choisir quelles autorités croire et lesquelles il faut rejeter parce que faisant partie du grand complot. En plus d’être sélective, cette logique est incohérente : par exemple, ils rejettent des études qui soutiennent l’hypothèse VIH parce que biaisée par « l’argent des pharmaceutiques », alors qu’ils acceptent inconditionnellement le témoignage d’un « anti-VIH » qui a d’importants intérêts financiers dans leur traitement alternatif. »
De fait, bien que les négationnistes condamnent le soi-disant « establishment scientifique », ils font de grands efforts pour promouvoir une liste de scientifiques et autres professionnels qui seraient, à les entendre, sur le point de pénétrer cet establishment. Le fait que la plupart de ces gens n’ont jamais étudié en virologie, en microbiologie ou même en médecine, ne les ébranle pas, au contraire.
Mettre toujours la barre plus haut
De toutes les caractéristiques des « sceptiques », la plus révélatrice est leur tendance, qu’ils soient anti-VIH, créationnistes ou « enviro-sceptiques », à toujours faire reculer le seuil ce qu’ils accepteraient comme preuve. La stratégie est simple, décrivent Smith et Novella : « toujours demander plus de preuves que ce qui peut actuellement être fourni. ».
A titre d’exemple, dans les années 1980, les anti-VIH prétendaient que les médicaments anti-sida étaient inefficaces, parce qu’ils ne prolongeaient pas l’espérance de vie et étaient même toxiques. Alors que ces médicaments se sont révélés au contraire de plus en plus efficaces, les anti-VIH ont commencé à simplement nier le lien entre VIH et sida.
Les méthodologies qu’ils accepteraient en d’autres lieux —par exemple, les arguments statistiques qui ont permis de démontrer un lien entre le tabac et certains cancers du poumon— sont rejetées dès lors qu’il s’agit du sida.
Réagir ou pas?
Faut-il s’en inquiéter? Oui, dans la mesure où cette attitude de méfiance fait des petits. « Des croyances plus fortes envers une théorie du complot sont associées avec des attitudes plus négatives envers l’usage du condom », par exemple.
Ces croyances « méritent une attention plus grande des chercheurs en médecine, à notre époque d’Internet », écrivent les deux auteurs, dont l’une entretient d’ailleurs un blogue de vulgarisation sur l'épidémiologie parmi les plus populaires du monde anglophone.
Pascal Lapointe
Les négationnistes du SIDA sont principalement des adeptes de "médecines parallèles" (c'est-à-dire sans le début d'un commencement de preuve d'efficacité), menant leur combat d'arrière-garde pour le bonheur de quelques vendeurs d'illusions.
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