28 juin 2007

Des traces de pesticides retrouvés jusqu'au coeur de Paris

PARIS (AFP) - Les pesticides sont présents dans l'air jusqu'au coeur de Paris et des villes qui l'entourent, selon une première étude de la société Airparif sur les traces de produits phytosanitaires dans l'air en Ile-de-France.
"Sur 80 pesticides recherchés, une trentaine ont été retrouvés en zone rurale et une vingtaine dans l'agglomération francilienne", conclut cette étude publiée jeudi qui confirme le caractère voyageur des composants, bien après leur application.

Les mesures se sont déroulées au printemps 2006 sur cinq sites différents et ont donné lieu à plus de 5.200 analyses, souligne Airparif, qui surveille la qualité de l'air en Ile-de-France.

Pour la première fois, Airparif s'intéresse à la pollution due aux pesticides, dont 3.200 tonnes environ sont employées chaque année dans la région pour des usages agricoles (48% du territoire régional est dévolu à l'agriculture) ou domestiques et urbains (jardins, parcs, voirie, cimetières...).

Bien qu'il n'existe aucune obligation réglementaire de mesurer les pesticides dans l'atmopshère, l'étude a été commandée par la direction régionale des affaires sanitaires et sociales (Drass) dans le cadre du plan cancer et par les départements agricoles de Seine-et-Marne et du Val-d'Oise.

Globalement, conclut Airparif, plus l'activité agricole est importante, plus le nombre de pesticides retrouvés dans l'air est élevé et les concentrations mesurées sont plus faibles en agglomération qu'en zone très agricole, comme la Beauce. Cependant, certaines molécules utilisées spécifiquement dans les jardins vont se retrouver en concentrations plus importantes en agglomération.

Par ailleurs, les composants retrouvés le plus fréquemment dans l'air ambiant - la trifluraline, le chlorothalonil et la pendiméthaline - ne sont pas nécessairement ceux retrouvés dans l'eau. Ainsi, certains produits comme le lindane (désormais interdit) persistent dans l'atmosphère alors que l'atrazine (interdite depuis 2003) persiste dans les eaux de surface, mais pas dans l'air.

Enfin, selon les modes d'application, 25 à 75% des produits appliqués se retrouveraient dans l'atmosphère, soit au moment du traitement soit après, en se volatilisant.


Voici qui expliquera pourquoi les produits "bios" ne sont pas nécessairement plus sains que les autres et pourquoi une députée européenne "Verte" s'est retrouvée avec un sang nettement plus pollué par certains polluants que ses collègues moins pointilleux sur leur alimentation.

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