Si plus de 90% des Danois ou des Suédois peuvent apprécier pleinement un grand verre de lait, la moitié des Espagnols et la quasi totalité des Chinois risquent de l’avoir sur l’estomac. La capacité à digérer le lactose du lait ne persiste pas de la même façon chez tous les adultes. Une nouvelle étude menée en Afrique montre que cette évolution s’est produite à plusieurs reprises et de différentes manières au sein de la population humaine, en fonction du mode de vie.
La digestion du lactose repose sur l’action d’une enzyme, la lactate-deshydrogénase (LDH), qui le dégrade en d’autres sucres qui passent plus facilement dans le sang. Si les bébés sont capables de digérer le lait maternel, une fois sevrés les enfants perdent cette habitude et l’activité de la LDH décroît. Dans les populations d’éleveurs de bétail qui consommaient du lait, cette activité enzymatique a persisté jusqu’à l’âge adulte. En 2002 des chercheurs ont identifié une mutation génétique associée à cette tolérance persistante au lactose. Très répandue en Europe du Nord, elle diminue lorsqu’on va vers le sud de l’Europe, (50% en France ou en Espagne), le Moyen-Orient et surtout l’Asie.
La généticienne Sarah Tishkoff a étudié cette persistance de la tolérance au lactose chez plusieurs groupes ethniques d’Afrique de l’Est, où le pastoralisme a commencé il y a environ 7.000 ans. Les résultats génétiques coïncident avec les preuves archéologiques. Tishkoff et ses collègues ont trouvé trois mutations qui maintiennent l’activité de la LDH à l’âge adulte. Ces mutations sont apparues chez des populations de Tanzanie et du Kenya il y a entre 2.700 et 6.800 ans. On considère que les populations pastorales sont arrivées dans ces régions il y a 4.500 à 3.300 ans.
La capacité à digérer le lait à l’âge adulte représentait un avantage suffisamment fort pour opérer une forte sélection naturelle, soulignent les chercheurs. La mutation s’est en effet très vite répandue de génération en génération. Autre fait marquant : l’organisme humain a développé plusieurs tactiques face à cette pression de sélection. En effet les mutations identifiées se situent toutes sur la partie du génome qui contrôle l’activation du gène de la LDH mais elles sont différentes.
Ces travaux sont publiés dans la revue Nature Genetics du 10 décembre.
Cécile Dumas
La digestion du lactose repose sur l’action d’une enzyme, la lactate-deshydrogénase (LDH), qui le dégrade en d’autres sucres qui passent plus facilement dans le sang. Si les bébés sont capables de digérer le lait maternel, une fois sevrés les enfants perdent cette habitude et l’activité de la LDH décroît. Dans les populations d’éleveurs de bétail qui consommaient du lait, cette activité enzymatique a persisté jusqu’à l’âge adulte. En 2002 des chercheurs ont identifié une mutation génétique associée à cette tolérance persistante au lactose. Très répandue en Europe du Nord, elle diminue lorsqu’on va vers le sud de l’Europe, (50% en France ou en Espagne), le Moyen-Orient et surtout l’Asie.
La généticienne Sarah Tishkoff a étudié cette persistance de la tolérance au lactose chez plusieurs groupes ethniques d’Afrique de l’Est, où le pastoralisme a commencé il y a environ 7.000 ans. Les résultats génétiques coïncident avec les preuves archéologiques. Tishkoff et ses collègues ont trouvé trois mutations qui maintiennent l’activité de la LDH à l’âge adulte. Ces mutations sont apparues chez des populations de Tanzanie et du Kenya il y a entre 2.700 et 6.800 ans. On considère que les populations pastorales sont arrivées dans ces régions il y a 4.500 à 3.300 ans.
La capacité à digérer le lait à l’âge adulte représentait un avantage suffisamment fort pour opérer une forte sélection naturelle, soulignent les chercheurs. La mutation s’est en effet très vite répandue de génération en génération. Autre fait marquant : l’organisme humain a développé plusieurs tactiques face à cette pression de sélection. En effet les mutations identifiées se situent toutes sur la partie du génome qui contrôle l’activation du gène de la LDH mais elles sont différentes.
Ces travaux sont publiés dans la revue Nature Genetics du 10 décembre.
Cécile Dumas
Pour mettre un peu de rationnalité dans les délires paranoïaques des théoriciens du complot de l'inddustrie laitière.
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