29 août 2006

Sida: les médecins sud-africains dénoncent les "ambiguïtés" du gouvernement

JOHANNESBURG (AFP) - Les médecins sud-africains ont dénoncé mardi "les propos ambigus" et "les conseils confus" de la ministre de la Santé Manto Tshabalala-Msimang sur le rôle de la nutrition par rapport aux anti-rétroviraux (ARV), dans la lutte contre le sida.
"Il n'existe aucune alternative scientifiquement prouvée aux ARV pour le traitement de personnes touchées par la sida dont le système immunitaire est déficient. Le grand public ne devrait plus être soumis à des conseils ambigus et des déclarations confuses", a souligné dans un communiqué le président de l'Association médicale sud-africaine (Sama), le docteur Kgosi Letlape.

"Sama appelle la ministre à éviter de semer le doute au sein de la population concernant le rôle exact de la nutrition par rapport à une médecine fondée sur des éléments scientifiques", a-t-il ajouté.

Il y dix jours, l'envoyé spécial de l'Onu pour le sida en Afrique Stephen Lewis a vivement dénoncé, lors de la clôture de la conférence sur la pandémie à Toronto, l'attitude du gouvernement sud-africain, estimant qu'il était "obtus, dilatoire et négligent" dans la distribution d'ARV.

Selon le Conseil de recherche médicale (MRC), 326.000 décès des suites du sida ont été enregistrés au cours des 12 derniers mois.

Selon Tony Mbewu, président du MRC, il existe chez les médecins sud-africains, qui certifient environ 80% des décès, une réticence à inscrire le mot "sida" sur un certificat de décès.

"Cela s'explique par la très forte stigmatisation liée au VIH dans le pays", a-t-il expliqué jeudi devant le parlement, soulignant que, de ce fait, il était "difficile d'avoir une image claire du véritable impact du sida dans ce pays".

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