22 août 2006

Sida: campagne de protestation des ONG contre la politique de Pretoria

LE CAP (AFP) - La coalition d'ONG sud-africaines Treatment Action Campaign (TAC) a annoncé mardi le lancement à partir de jeudi d'une campagne de protestation contre la politique gouvernementale de lutte contre le sida.
Les militants de TAC entendent notamment occuper des bâtiments publics et perturber des rencontres gouvernementales, a affirmé à l'AFP Zachie Achmat, président de TAC, précisant que ce mouvement visait à réclamer la démission de la ministre de la Santé, Manto Tshabalala-Msimang.

"Nous pousserons nos alliés à l'étranger à écrire au gouvernement et encouragerons les opérateurs investissant en Afrique du Sud à utiliser leur argent comme moyen de pression sur le gouvernement sur la question (du VIH-sida)", a expliqué M. Achmat.

"Il est regrettable que nous devions enfreindre la loi pour que le gouvernement prenne nos revendications au sérieux. Mais nous n'arrêterons pas tant que le président n'aura pas démis la ministre" de la Santé, a-t-il ajouté.

Mme Tshabalala-Msimang est extrêmement controversée en Afrique du Sud en raison en particulier de ses propos très ambigus sur le rôle exact de la nutrition dans la lutte contre le sida.

Quarante-quatre membres de Treatment Action Campaign (TAC) ont été brièvement interpellés la semaine dernière à l'issue d'une manifestation. Quarante-trois d'entre eux, dont le président de TAC, Zachie Achmat, ont comparu mardi devant un tribunal du Cap, qui a renvoyé leur procès au 7 septembre.

Les appels à la démission de la ministre de la Santé se sont multipliés depuis que l'envoyé spécial de l'Onu pour le sida en Afrique, Stephen Lewis, a violemment mis en cause Pretoria pour sa politique anti-sida la semaine dernière.

L'Afrique du Sud est le seul pays "dont le gouvernement reste obtus, dilatoire et négligent dans la mise à disposition des traitements" antirétroviraux (ARV), avait déclaré M. Lewis le 18 août, à la clôture de la conférence mondiale sur le sida à Toronto, au Canada.

Selon Pretoria, l'Afrique du Sud compte 5,54 millions de personnes, sur 47,4 millions, vivant avec le VIH-sida.



On se rappelera des déclarations de la ministre de la santé sud-africaine qui soutenait implicitement les thèses du 'Dr' Matthias Rath, charlatan du SIDA ayant accusé l'industrie pharmaceutique de génocide. Le président sud-africain Mbeki aavait emboîté le pas à sa ministre, ce qui est particulièrement inquiétant pour leur pays qui est maintenant un des plus touché au monde par l'épidémie de SIDA.

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