(AFP Paris) Les bovins sont un désastre pour l'atmosphère, rejetant à eux seuls en France presque trois fois plus de gaz à effet de serre que les 14 raffineries de pétrole du pays.
Le calcul émane d'une étude intitulée Agriculture et réduction des émissions de gaz à effet de serre que vient de publier la Caisse des dépôts, un organisme financier public. Dotés de quatre estomacs, les bovins sont responsables de 6,5 % des émissions françaises de gaz réchauffant la planète, selon Benoît Leguet, l'auteur de l'étude. Contrairement aux idées reçues, leurs flatulences ne jouent qu'un rôle marginal. Ce sont leurs rots et leurs déjections qui provoquent le phénomène. Leurs rots (la «fermentation entérique») envoient chaque année 26 millions de tonnes de gaz à effet de serre dans l'atmosphère française et le stockage de leurs déjections, avant épandage dans les champs, 12 millions de tonnes. À comparer avec les 13 millions de tonnes des raffineries. Les substances rejetées sont du méthane (CH4) et du protoxyde d'azote (N20), les deux plus importants gaz à l'origine du changement climatique avec le CO2 (dioxyde d'azote ou gaz carbonique). Les 20 millions de bovins français comptent pour 80 % des rejets de l'élevage. Les autres ruminants (moutons et chèvres), tout comme les 10 millions de porcs et les 285 millions de volailles, contribuent beaucoup moins au réchauffement planétaire. Une fois épandues, les déjections bovines sont transformées en engrais organiques. Elles polluent alors l'eau (nitrates) et l'air (protoxyde d'azote). Dans son étude, M. Leguet suggère de modifier l'alimentation des bovins et autres ruminants, en remplaçant par exemple une partie du fourrage par des aliments à plus haute valeur nutritive (granulés) ou plus digestes comme le soja et la luzerne.
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