16 août 2005

L’obscurantisme anti-vaccination

Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen


Article 4 - La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi.

Article 5 - La loi n'a le droit de défendre que les actions nuisibles à la société. Tout ce qui n'est pas défendu par la loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elle n'ordonne pas.
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Déclaration Universelle de Droits de l'Homme de 1948

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Article 29
1. L'individu a des devoirs envers la communauté dans laquelle seul le libre et plein développement de sa personnalité est possible.

2. Dans l'exercice de ses droits et dans la jouissance de ses libertés, chacun n'est soumis qu'aux limitations établies par la loi exclusivement en vue d'assurer la reconnaissance et le respect des droits et libertés d'autrui et afin de satisfaire aux justes exigences de la morale, de l'ordre public et du bien-être général dans une société démocratique.
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Code de déontologe médicale

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Article 28 (article R.4127-28 du code de la santé publique)
La délivrance d'un rapport tendancieux ou d'un certificat de complaisance est interdite.
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Les militants de l’anti-vaccination présentent comme une « liberté » le fait pour les parents de pouvoir choisir de vacciner ou non leurs enfants. Pourtant, il existe bien des lois indiquant l’obligation de vacciner les enfants (articles L3111-1 et suivants du Code de la Santé Publique), sauf contre-indication médicale réelle (et non de complaisance). Ces lois seraient elles inconstitutionnelles, car interdisant une action qui n’est pas nuisible à la société ? Le Conseil Constitutionnel n’a pourtant pas cru bon de remettre ces lois en cause.
Nous tomberons facilement d’accord sur le fait que fumer est nocif pour la santé. La loi a donc toute latitude pour réglementer la possibilité de fumer dans la mesure où cela nuit à autrui : dans les lieux publics, au travail, etc., il est donc possible d’interdire de fumer. Un fumeur ne pourra pas se prévaloir d’une quelconque «liberté» pour imposer sa fumée à un non-fumeur. En vertu de l’article 4 ci-dessus, on ne devrait pas pouvoir obliger un non-fumeur à respirer la fumée du tabac.
De même, pour la protection contre les épidémies, une couverture vaccinale suffisante (généralement de l’ordre de 90%) est nécessaire. Si celle-ci est insuffisante, en effet, des épidémies de maladies graves peuvent se déclencher et mettre la santé voire la vie des membres de la société en danger. Un individu ne peut donc prétendre à une quelconque «liberté vaccinale» que dans la mesure où cela ne compromet pas cette couverture vaccinale qui protège la société ou s’il peut prouver que la vaccination est contre-indiquée médicalement. C’est la société dans son ensemble qui détermine la liberté des individus qui ont décidé d’y vivre. Personne ne peut se prévaloir d’une quelconque «liberté» pour imposer une couverture vaccinale insuffisante à notre société et les autorités médicales et légales ont toute latitude pour éviter ce funeste état de choses.
L’histoire du refus de la vaccination anti-polio par les autorités musulmanes du Nigeria, et la recrudescence des cas de polio qui a suivi, est révélatrice des risques associés aux théories des militants de l’anti-vaccination. Après plusieurs mois de suspension de la vaccination anti-polio au nord Nigeria, les pays limitrophes où la polio avait disparu depuis quelques années ont constaté une réapparition de cette maladie grave. Puis le virus s’est propagé, via les pèlerinages à La Mecque, à d’autres pays musulmans.
On peut en tirer deux réflexions : les gens payent pour leur propre stupidité et celle de leurs autorités politiques ou religieuses, d’une part, et d’autre part, des innocents (enfants, voisins, concitoyens, etc.) subissent involontairement les conséquences de cette stupidité. Si l’on peut, à l’extrême rigueur, être indifférent aux victimes premières, il est difficile de rester insensible aux secondes.
Les études scientifiques sont quasiment unanimes sur l’innocuité très satisfaisante des vaccins et de leur excellent rapport bénéfice/risque. Si aucun acte thérapeutique n’est exempt de risque (mais traverser la rue n’est pas moins exempt de risque), les vaccinations font partie des actes thérapeutiques les plus sûrs et leurs bénéfices sont constatés par l’éradication mondiale de la variole, la disparition quasi-totale de certaines maladies des pays industrialisés et la suppression de la mortalité liée à certaines autres maladies, autrefois potentiellement fatales.
Le combat obscurantiste d’arrière-garde des militants de l’anti-vaccination est évidemment perdu d’avance, mais beaucoup souffriront entre temps, comme au Nigeria et ailleurs, de leurs théories irresponsables et non-scientifiques.


Références:
Code de la Santé Publique
Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789
Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948
Code de déontologie médicale

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