Bien des expériences scientifiques utilisent des séquences aléatoires pour tester une hypothèse par rapport au pur hasard. Lorsque ces séquences ne sont pas réellement aléatoires, les résultats peuvent être faussés par ce biais. Il y en a de plusieurs types.
Les expériences scientifiques utilisant des tests à deux possibilités équiprobables sont identiques à un test de « pile ou face ». Sur un grand nombre de lancers d’une pièce « parfaite », nous savons que le nombre de résultats « pile » sera approximativement le même que le nombre de résultats « face ». Si l’on demande à quelqu’un de produire une suite aléatoire de « piles » ou « faces », il produira sans problème une suite équilibrée en « piles » et en « faces ».
Pourtant, cela ne suffit pas à rendre une telle suite véritablement aléatoire : la suite « pile-face-pile-face-pile-face… » est bien équilibrée, mais elle n’est pas du tout aléatoire car elle répète à l’infini une séquence « pile-face ». Il est donc très simple de deviner le résultat suivant un « pile » ou un « face ». On dit que cette suite a un taux d’alternance de 100% (c’est-à-dire que le résultat précédent est toujours différent du résultat suivant).
Une suite véritablement aléatoire suffisamment longue aura un taux d’alternance qui se rapprochera de 50% (une condition nécessaire mais pas suffisante). En effet, chaque lancer étant indépendant (on dit aussi que le jeu est sans mémoire), il y a une chance sur deux pour que le résultat change au coup suivant. Alors qu’un ordinateur pourra produire une telle suite correctement, une personne aura tendance à alterner plus que nécessaire : le taux d’alternance des suites humaines atteint environ 60%. C’est-à-dire que si quelqu’un essaye de deviner le résultat suivant en connaissant le précédent, il aura 60% de chances de gagner s’il parie sur un résultat différent du précédent.
Cette erreur était fréquemment commise du temps des parapsychologues de l’ère pré-informatique, mais elle se produit malheureusement aussi de notre temps. Ainsi Rupert Sheldrake, dans ses expériences de « remote staring » de 1994 (un sujet essaye de deviner s’il est regardé dans son dos) conduites sans double (ni simple) aveugle et utilisant des suites pseudo-aléatoires ayant un taux d’alternance de 60%, a-t-il cru déceler des capacités parapsychiques chez ses sujets lorsqu’il a obtenu un pourcentage de réussite de près de 60% sur 18000 essais. Le sujet était averti du résultat précédent et pouvait donc changer à l’essai suivant, ce qui lui donnait une meilleure chance de gagner.
Le biais d’alternance permettait donc au sujet, par l’absence de double aveugle, de réussir pratiquement à hauteur du taux d’alternance de la suite pseudo-aléatoire, sans aucun don parapsychique comme « explication » de ce résultat.
Références :
« Les dés pipés du cerveau », Pour la Science spécial de décembre 2004, page 144 et suivantes.
« The Psychic Staring Effect », CSICOP
Les expériences scientifiques utilisant des tests à deux possibilités équiprobables sont identiques à un test de « pile ou face ». Sur un grand nombre de lancers d’une pièce « parfaite », nous savons que le nombre de résultats « pile » sera approximativement le même que le nombre de résultats « face ». Si l’on demande à quelqu’un de produire une suite aléatoire de « piles » ou « faces », il produira sans problème une suite équilibrée en « piles » et en « faces ».
Pourtant, cela ne suffit pas à rendre une telle suite véritablement aléatoire : la suite « pile-face-pile-face-pile-face… » est bien équilibrée, mais elle n’est pas du tout aléatoire car elle répète à l’infini une séquence « pile-face ». Il est donc très simple de deviner le résultat suivant un « pile » ou un « face ». On dit que cette suite a un taux d’alternance de 100% (c’est-à-dire que le résultat précédent est toujours différent du résultat suivant).
Une suite véritablement aléatoire suffisamment longue aura un taux d’alternance qui se rapprochera de 50% (une condition nécessaire mais pas suffisante). En effet, chaque lancer étant indépendant (on dit aussi que le jeu est sans mémoire), il y a une chance sur deux pour que le résultat change au coup suivant. Alors qu’un ordinateur pourra produire une telle suite correctement, une personne aura tendance à alterner plus que nécessaire : le taux d’alternance des suites humaines atteint environ 60%. C’est-à-dire que si quelqu’un essaye de deviner le résultat suivant en connaissant le précédent, il aura 60% de chances de gagner s’il parie sur un résultat différent du précédent.
Cette erreur était fréquemment commise du temps des parapsychologues de l’ère pré-informatique, mais elle se produit malheureusement aussi de notre temps. Ainsi Rupert Sheldrake, dans ses expériences de « remote staring » de 1994 (un sujet essaye de deviner s’il est regardé dans son dos) conduites sans double (ni simple) aveugle et utilisant des suites pseudo-aléatoires ayant un taux d’alternance de 60%, a-t-il cru déceler des capacités parapsychiques chez ses sujets lorsqu’il a obtenu un pourcentage de réussite de près de 60% sur 18000 essais. Le sujet était averti du résultat précédent et pouvait donc changer à l’essai suivant, ce qui lui donnait une meilleure chance de gagner.
Le biais d’alternance permettait donc au sujet, par l’absence de double aveugle, de réussir pratiquement à hauteur du taux d’alternance de la suite pseudo-aléatoire, sans aucun don parapsychique comme « explication » de ce résultat.
Références :
« Les dés pipés du cerveau », Pour la Science spécial de décembre 2004, page 144 et suivantes.
« The Psychic Staring Effect », CSICOP
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